With 6.7 million French citizens without a primary care physician, the battle is raging. On one side, the government and lawmakers propose restrictive measures. On the other, doctors strongly oppose any regulation of their practice, much to the dismay of patients.
France is suffering from its medical deserts. While everyone agrees on the problem, the government, the National Assembly, and the medical community are at odds in finding a solution. On April 29th, thousands of medical students and interns marched in Paris and regions against a proposed law to control the installation of doctors in order to combat medical desertification, led by MP Guillaume Garot. The law includes a provision that in areas with a high density of doctors, practitioners must wait for a colleague to retire before they can set up practice there.
Supported by a bipartisan group of 250 lawmakers (from LFI to LR), the bill faced opposition from the government as well. On April 25th, the government presented its own plan to combat medical deserts. Its flagship measure: requiring doctors to spend up to two days per month consulting in priority areas of the country. «Every general practitioner or specialist working in a well-served area will have to spend one or two days per month consulting in the most challenging areas,» announced the Prime Minister during a visit to Puycalvet, a small rural town about forty kilometers from Aurillac.
Liberal doctors and students, however, remain openly opposed to any regulation of their practice. «It shouldn’t be about constraint or obligation,» laments Agnès Giannotti, president of General Practitioners (MG France, a major group among liberals). «We do our best every day to treat people. We need to be protected, we need help, not constraints or threats,» she continues.
The demographic reality remains: while some regions, particularly in Paris and the south, are well-served by medical professionals, others are severely lacking in both general practitioners and specialists. In these medical deserts, access to healthcare has long been a pressing issue, now a sad reality of everyday life. This is particularly evident in Centre-Val de Loire, a region where the imbalance is most severe and continues to worsen.
According to a study by Drees, 11% of French citizens do not have a primary care physician, equating to 6.7 million people. The consequences include medical wandering, overburdened emergency services caring for patients with nowhere else to go, and a potential increase in mortality due to lack of timely care. «Medical deserts are, in our opinion, the most severe symptom of the fracture that has developed over time in our territory,» notes François Bayrou. «Illnesses that could be treated quickly persist or worsen due to not being treated in time,» adds the Prime Minister.
In addition to the two-day per month measure, the plan presented on Friday includes three other «axes.» The first focuses on education, aiming to «allow as many young people as possible to access health studies close to their home» and «recruit in rural or less privileged areas,» according to a government source. The government also plans to authorize new procedures for other healthcare professionals. For example, a patient with seasonal allergic rhinitis could visit a pharmacy to receive treatment with an expired prescription.
Furthermore, the executive aims to have a map of particularly prioritized areas, known as «red zones,» within a month. This task will be entrusted to regional health agencies (ARS), «in close collaboration with prefects and local officials,» to «determine, department by department, the most critical areas» for implementing this plan.
«These measures look good on paper, but the practical implementation raises questions,» says Dr. Patrick Petit, a radiologist in Chartres and president of the regional council of the Order of Physicians in Centre-Val de Loire. «Even just finding placements for interns, with classes of 350, 400, or 500 students in Tours, requires sites, preceptors, and general practitioners willing to take on students.»
Or, leur charge de travail quotidienne est déjà excessive.
En d’autres termes, il ne suffit pas de déplacer un curseur pour résoudre une situation qui se détériore depuis des décennies, mais il est nécessaire de mettre en place les ressources humaines nécessaires pour former davantage de praticiens. «Augmenter le nombre de médecins dans les facultés, c’est une bonne idée en théorie, mais il faut des ressources humaines, pas seulement de l’argent», souligne Patrick Petit. «La médecine s’apprend au chevet du patient. C’est un compagnonnage. Et il faut aimer le faire. Tous les médecins n’ont pas forcément la passion pour former des jeunes.»
Certains territoires ont pris les devants pour accélérer la formation des professionnels de santé. À Blois, dans le Loir-et-Cher, un futur campus universitaire a été annoncé le 9 septembre 2024. Dès 2026, il devrait accueillir des étudiants infirmiers et aides-soignants. Pour le maire de la ville, Mars Gricourt, ancien infirmier et ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF), le pari de la formation en masse est évident.
«Il est évident qu’il faut former dès la première année des futurs médecins au plus près des territoires», estime l’édile. «C’est, de mon point de vue, une mesure qui peut favoriser l’installation ultérieure, en sensibilisant les étudiants au territoire, que ce soit dans le secteur hospitalier public, privé ou en médecine de ville.» En effet, un nouveau médecin a plus de chances de s’installer dans sa région d’origine : 50 % des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 km de leur lieu de naissance, et une installation sur deux se trouve à moins de 43 km de l’université d’internat. En France, 24 départements ne disposent pas de formation en première année de médecine, dont le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir.
Cependant, le docteur Patrick Petit craint que les ressources allouées ne soient pas suffisantes. «Je ne pense pas que les choses se jouent au cours de la première année, surtout s’il faut la faire à distance faute de professeurs universitaires. J’ai effectué mon internat et ma spécialité à Chartres, avec des médecins qui n’étaient pas de la région, et ils se sont installés sur place», se souvient le radiologue. «Ils sont restés les dernières années de leurs études à l’hôpital de Chartres, à un moment crucial. C’est pendant cette période de la vie du jeune médecin qu’il faut agir.» Et surtout, «il faut lui donner du temps. À mon époque, on restait 4 ans au même endroit. Aujourd’hui, les internes ne font que tourner, six mois à Bourges, six mois à Tours. Ils n’ont pas le temps de s’installer, et la majorité quitte la région.»
«Nous savons également qu’une majorité de professionnels de santé se retrouvent en couple avec d’autres professionnels de santé», ajoute Marc Gricourt. «En tant qu’interne, on peut construire sa vie et envisager une installation dans un territoire proche de l’université.»
Je ne dis pas qu’il faut jouer le rôle d’agence matrimoniale. Mais construire sa vie d’étudiant dans l’ensemble des territoires, c’est s’assurer des garanties.
Marc Gricourt, maire (PS) de Blois
Pour l’instant, les initiatives de régulation, qu’elles viennent de l’Assemblée ou du gouvernement, semblent être bien accueillies. Les médecins opposés à la proposition de loi Garot n’ont en tout cas pas convaincu les associations de patients. Une quarantaine d’entre elles, de France Assos Santé à l’UFC Que Choisir en passant par APF France Handicap ou l’Union nationale des associations familiales, ont appelé le 29 avril les députés à soutenir le texte.
«Voter la PPL Garot, c’est améliorer l’accès aux soins pour tous […] Et toutes les options, dont celles émises par François Bayrou, sont bonnes à prendre, en complémentarité, et non en opposition, considérant l’ampleur des besoins», ont-elles écrit dans un communiqué commun. Le défi de «l’amélioration structurelle de l’accès aux soins» dépasse largement les intérêts corporatistes et la défense d’un système qui n’est plus adapté, ont-elles ajouté. Le texte de la loi Garot sera de retour en séance plénière à l’Assemblée nationale pendant la semaine du 5 au 9 mai.
Alors que tout le monde reconnaît le problème, le gouvernement, l’Assemblée nationale et le corps médical sont en désaccord sur la solution. Le 29 avril, des milliers d’étudiants et d’internes en médecine ont manifesté à Paris et dans les régions contre une proposition de loi visant à contrôler l’installation des médecins pour lutter contre la désertification médicale, portée par le député Guillaume Garot du Parti Socialiste. Cette proposition prévoit que dans les zones les plus peuplées en médecins, les praticiens devront attendre le départ à la retraite d’un confrère pour pouvoir s’installer.
Soutenue par un groupe transpartisan de 250 députés, la proposition de loi a également rencontré l’opposition du gouvernement. Ce dernier a présenté son propre plan de lutte contre la désertification médicale le 25 avril, incluant la mesure controversée imposant jusqu’à deux jours de consultations par mois dans les zones prioritaires du territoire.
Les médecins libéraux et étudiants sont ouvertement hostiles à toute régulation de leur installation, affirmant qu’ils font déjà tout leur possible pour soigner les patients. Cependant, la réalité démographique montre que certaines régions sont extrêmement sous-dotées en médecins, ce qui affecte l’accès aux soins et la santé des populations.
Le plan du gouvernement comprend également des mesures pour améliorer la formation des professionnels de santé, définir les zones prioritaires et confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé. Cependant, certaines voix s’élèvent pour souligner que la mise en œuvre pratique de ces mesures pourrait être difficile, notamment en raison du manque de ressources humaines.
Certains territoires, comme Blois, ont pris des initiatives pour accélérer la formation des professionnels de santé au plus près des territoires. Cependant, il reste des défis à relever pour garantir un accès aux soins équitable dans tout le pays. Le radiologue se souvient de son internat et de sa spécialité à Chartres, où il a travaillé avec des médecins qui n’étaient pas originaires de la région mais qui ont finalement décidé de s’installer sur place. Il souligne l’importance de la période charnière de la vie du jeune médecin passée à l’hôpital de Chartres, où la décision de s’installer quelque part est souvent prise. Il note que de nos jours, les internes tournent constamment, passant six mois à Bourges, six mois à Tours, sans avoir le temps de s’installer durablement, ce qui conduit souvent à leur départ de la région.
Il met en avant le fait que la plupart des professionnels médicaux finissent en couple avec d’autres professionnels médicaux, et que la période de l’internat est cruciale pour la construction de leur vie et leur future installation. Il souligne également l’importance de construire sa vie étudiante dans des territoires proches de l’université pour assurer des garanties futures.
Le maire de Blois ajoute que bien que l’on ne doive pas jouer les entremetteurs, il est crucial de permettre aux étudiants de construire leur vie dans différents territoires pour assurer des garanties futures. Il souligne que voter en faveur de la loi Garot est essentiel pour améliorer l’accès aux soins pour tous, et que toutes les options doivent être envisagées en complémentarité pour répondre aux besoins importants en matière de santé.
La bataille pour l’accès aux soins en France est intense, avec un nombre important de Français sans médecin traitant. Le gouvernement et les députés proposent des mesures contraignantes pour réguler l’installation des médecins, tandis que ces derniers s’y opposent fermement, ce qui crée des tensions avec les patients. Le débat autour de la régulation de l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux divise profondément les acteurs impliqués.
Les étudiants et internes en médecine se mobilisent contre la proposition de loi de Guillaume Garot visant à contrôler l’installation des médecins dans les zones les plus denses en praticiens. Le texte, soutenu par un groupe transpartisan de députés, est vivement critiqué par le gouvernement, qui présente son propre plan de lutte contre la désertification médicale, notamment en imposant des consultations obligatoires dans les zones prioritaires.
Malgré les tensions entre les médecins et le gouvernement, les associations de patients soutiennent largement la proposition de loi Garot, soulignant l’importance de l’amélioration structurelle de l’accès aux soins pour tous. Le défi de l’amélioration de l’accès aux soins dépasse les intérêts corporatistes et nécessite une approche collective pour répondre aux besoins de santé de la population. La responsable insiste sur la nécessité de nous protéger, de nous aider, sans nous contraindre ni nous menacer. Dans certaines régions, notamment à Paris et dans le sud, il y a suffisamment de médecins, mais dans d’autres, la pénurie est extrême. Les déserts médicaux posent un problème majeur d’accès aux soins, en particulier en Centre-Val de Loire, où la situation est la plus grave.
Selon une étude, 11% des Français n’ont pas de médecin traitant, ce qui entraîne une errance médicale et une surcharge des urgences. Le plan présenté vise à former davantage de professionnels de santé et à confier de nouveaux actes aux autres professionnels. Il prévoit également la cartographie des zones prioritaires pour l’application du plan.
Cependant, la mise en œuvre pratique de ces mesures suscite des interrogations parmi les professionnels de santé, notamment en ce qui concerne la formation des internes. Certains territoires, comme Blois, ont déjà pris des initiatives pour accélérer la formation des professionnels de santé.
Il est essentiel de former les futurs médecins au plus près des territoires pour favoriser leur installation. Cependant, il est important de donner aux jeunes médecins le temps et les moyens nécessaires pour s’installer durablement. Les plans de régulation actuels semblent être bien accueillis, malgré les réserves de certains médecins. Une quarantaine d’organisations, telles que France Assos Santé, l’UFC Que Choisir, APF France Handicap et l’Union nationale des associations familiales, ont uni leurs voix pour appeler les députés à soutenir le texte. Elles ont souligné l’importance de voter en faveur de la PPL Garot pour améliorer l’accès aux soins pour tous. Elles ont également souligné qu’il était crucial de prendre en compte toutes les options, y compris celles proposées par François Bayrou, pour répondre aux besoins importants en matière d’accès aux soins. Le défi de l’amélioration structurelle de l’accès aux soins dépasse les intérêts corporatistes et la défense d’un système qui n’est plus adapté. Le texte de la loi Garot sera de nouveau discuté en séance plénière à l’Assemblée nationale lors de la semaine du 5 au 9 mai.
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