Après trois mois d’audience et de questionnements incessants, le réquisitoire se déroule en ce moment au procès de l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec. Il retrace les moments forts de ce procès hors-norme. L’avocat général, Stéphane Kellenberger, devrait demander 20 ans de prison s’il suit les plaidoiries des parties civiles, et la demande des victimes : la peine maximale et une obligation de soin.
- Joël Le Scouarnec écoute les réquisitions de l’avocat général ce vendredi après-midi.
- La peine maximale a toutes les chances d’être demandée face au pire pédocriminel de France.
- Les avocats souhaitent une peine assortie de soins pour celui qui est en prison sans suivi médical à Ploemeur.
Ce vendredi 23 mai, l’avocat général prend la parole face à Joël Le Scouarnec pour faire son réquisitoire. «Nul doute que Stéphane Kellenberger, demandera dans l’après-midi la peine maximale» souffle Marie Grimaud, avocate d’une trentaine de victimes de l’ancien chirurgien connu pour ses actes pédocriminels sur près de 300 enfants.
«Un juge n’est pas une machine», prévient Stéphane Kellenberger. Pas de sanction automatique, pas de peine pré-écrite : chaque situation doit être jugée dans son individualité «Sinon, nous serions dans Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley», glisse-t-il debout faisant face à l’accusé.
Et de rappeler cette phrase, prononcée par Joël Le Scouarnec lui-même encore cette semaine : «Son seul frein dans sa pédophilie, dit-il, a été la prison.» Comme s’il tenait à le faire entendre.
«L’évocation de ce qu’ont subi les victimes, parfois dans leurs propres mots, avait une force, une portée sans équivalent», affirme Stéphane Kellenberger qui revient sur les mois de ce procès hors-norme.
À l’adresse de la présidente, il ajoute : «Madame la présidente, vous avez suivi ce dossier jusqu’à la nausée parfois. C’est quelque chose que nous n’oublierons jamais. Ces photographies terribles, projetées dans cette salle… Nous avons été bouleversés par ces images que eux ont vécues.»
Il rappelle les séquelles laissées par les violences : troubles psychiques, maladies, douleurs physiques, allant parfois jusqu’au suicide. «Ces souffrances ont désormais un visage, un nom : Joël Le Scouarnec.»
L’avocat général évoque aussi d’autres victimes, non intégrées à ce procès. «Il y aura probablement une autre procédure», confie-t-il. Certaines plaintes n’ont pas été jointes à cette audience «pour des raisons stratégiques ou juridiques», afin de ne pas compromettre la tenue du procès actuel.
Mais il l’assure : «Ces victimes ne sont pas oubliées. Des investigations sont en cours et pourront, le moment venu, donner lieu à un autre procès.» Stéphane Kellenberger l’affirme, «il paiera sa dette à la société».
Stéphane Kellenberger droit dans sa robe noire, revient sur ces trois mois d’audience qui ont confronté la cour, jour après jour, à l’insupportable. Un procès qui aura été une plongée dans l’inconcevable pour les victimes de Joël Le Scouarnec, le public, les magistrats.
Son rôle est de défendre l’intérêt général. Lors de son réquisitoire, il proposera la peine qu’il estime la plus juste, la plus adaptée à la gravité des faits.
«Pour évoquer cette affaire, tout semble hors norme. C’est une procédure hors de l’entendement. Les faits sont d’une cruauté brutale, aux répercussions profondes sur les victimes, leurs proches, et leur entourage.»
S’adressant à la présidente du tribunal, il prévient : «Lors de votre délibéré, vous devrez répondre à 841 questions, toutes plus sordides les unes que les autres.»
Pour lui, cette procédure a révélé les failles de l’enquête, les lenteurs de la justice, les erreurs d’expertise, les silences du monde médical. Un procès qui suscite, «et continuera de susciter» débats, analyses, interrogations. «Mais ce procès est d’abord là pour juger Joël Le Scouarnec», affirme-t-il.
Durant sa réquisition, Stéphane Kellenberger déroule les moments-clés de ces trois mois d’audience.
- Il revient sur les déclarations glaçantes de l’accusé, qui ont permis de mettre des mots sur l’indicible.
- Sur le désespoir de la première enquêtrice, confrontée seule à l’horreur gravée sur les disques durs de Joël Le Scouarnec. Sur les témoignages de ses enfants. Et sur celui de cet ami, chez qui l’ancien chirurgien bénéficie encore d’un droit de visite.
- Sur le témoignage du médecin psychiatre Thierry Bonvalot qui avait tout fait pour faire arrêter l’accusé. Qu’il démissionne, qu’il soit éloigné des enfants. «Mais Joël Le Scouarnec a réussi à s’en tirer».
L’avocat général le rappelle : l’accusé a toujours cherché à manipuler la réalité. «Mais aujourd’hui, il parle de viols. Des faits qu’il qualifiait, avant ce procès, de simples attouchements».
Il insiste : «Juger un homme est infiniment plus dérangeant, plus préoccupant que de juger un monstre. Et monsieur Le Scouarnec est un homme. Un homme qui répétait des gestes furtifs, en continu. Un homme qui se voulait lisse, qui donnait le change. Un chirurgien dont les crimes étaient impensables. Inconcevables parce qu’il était médecin, intouchable ?»
Toujours vêtu de la même veste noire qu’il portait à Jonzac, lors des faits qui ont conduit à son arrestation, Joël Le Scouarnec reste encore une fois impassible à l’écoute des dernières plaidoiries des avocats ce vendredi matin. The former surgeon, judged for unprecedented acts of pedocriminality, has been listening without flinching since February 24, 2025.
At the bar, victim’s lawyers, witnesses, and experts take turns. This Friday morning, the pleas follow one after the other, carried by determined female lawyers. The acts they recount are so violent that it would be indecent to detail them.
One single act of rape committed with such aggravating circumstances exposes the accused to a maximum sentence of 20 years in prison. He was already sentenced in 2020 in Saintes (Charente-Maritime) to 15 years in prison for rapes and assaults on several young girls.
Joël Le Scouarnec is incarcerated at the Ploërmel prison. An establishment that, according to the lawyer Lise Bones, is not suitable for the treatment of a delinquent with his profile. «There is no treatment, no real follow-up, no support towards reintegration,» she laments. «Nothing happens in this prison.» She delivers a vibrant plea this Friday morning, speaking on behalf of Céline M.
In detention, the former surgeon continues to write and draw. «Texts of a sexual nature and drawings of children,» affirms Lise Bones. «And no one seems to be offended by it.»
Since 2021, a weekly psychological follow-up has been put in place at his own request. «Essential, given the degree of perversion and sexual deviance,» insists the lawyer. «He himself admits that only prison has calmed him down.»
But that is not enough. «He claims not to be a pedophile anymore, but he remains deeply dangerous. He is still a pedophile,» states Me Bones. She points out that recidivism among sex offenders often occurs in the days following their release. Céline M, one of his victims, requests a maximum extension of the treatment obligation.
Another cause for concern: the visitation rights he receives. Among his visitors is Mr. Dubois, a close family member of the Le Scouarnec family. «He knows the family secrets, those of the incestuous acts. And yet, no one questions his regular presence,» emphasizes the lawyer.
«My client is absolutely guilty,» concedes his lawyer, Me Maxime Tessier.
The question is whether the requested sanction will be accompanied by one or more security measures to prevent a recurrence of the pedocriminal, who is 74 years old but whose dangerousness has been emphasized by experts and civil parties throughout the trial.
According to the experts who examined him, Joël Le Scouarnec is not only «fully responsible for his actions» but also presents a very high risk of relapse.
The worst pedocriminal in France is present in Vannes. More than 300 victims, children who suffered his acts of rape and sexual assault for nearly 30 years. He is there, in the courtroom. He will know the verdict this Wednesday, May 28.
In 2023, they note in him «no compassion» for his victims, and psychiatrist Isabelle Alamone judges his profile as «very worrying,» with a «very significant criminological danger.» For her, detention is currently «the best guarantee» against a new offense. «Even at his age,» «vigilance will always be necessary, there will be no cure as such,» she tells the criminal court of Morbihan.
«So many victims, I have never seen that, and so many sexual perversions in one individual, I have never seen that. It’s a concentration,» summarized Patrice Lenormand, a psychologist expert who examined the accused in 2021, warning of a «maximum» risk of relapse.
The defense of Joël Le Scouarnec has emphasized the «evolution» of the accused since the beginning of the trial on February 24. He who denied many rapes and sometimes hid behind «medical gestures» has indeed admitted in Vannes to all the acts he is accused of, which range from 1989 to 2014.
He has even confessed to other acts, already prescribed, or still unknown, such as the sexual violence committed on his own granddaughter, which is the subject of a new procedure. However, this is unlikely to weigh heavily in the balance, especially since the accused maintains at the same time that he has no individual memory of his victims and the violence he inflicted on them, meticulously recording them in notebooks.
«I don’t know, I don’t remember,» he repeats, frequently arousing annoyance from the prosecution and anger from the civil parties. Many victims’ lawyers have also questioned the sincerity of his apologies, reiterated almost mechanically over the weeks, sometimes word for word. When he now claims to no longer have any attraction to children, «he is clearly deluding himself and lying to himself,» said Me Virginie Hamon during her plea on Thursday.
And in any case, «this case should not be reduced to a pedophilia case, even on a large scale, it would be an unforgivable error in judgment,» warned Me Rodolphe Constantino, lawyer for the association Enfance et partage. For him, it is «the perversion» of Joël Le Scouarnec, «encysted» in the heart of his personality, that must be taken into account in the judgment or risk «completely missing the point, as was done in 2005.»
The former surgeon had been sentenced in 2005 in Vannes for possession of child pornography images to four months of suspended prison sentence, with no prohibition to practice or obligation of treatment. He had continued his career and his pedocriminal acts in various institutions in western France until his arrest in 2017 in Charente-Maritime. The trial will continue on Monday with the defense pleas and the accused’s final words, before the five judges of the court retire to deliberate. The verdict is expected on May 28. L’avocat général, Stéphane Kellenberger, devrait demander une peine de 20 ans de prison conformément aux plaidoiries des parties civiles et aux demandes des victimes, qui réclament la peine maximale ainsi qu’une obligation de suivi médical. Les détails des faits relatés sont si violents qu’il serait indécent de les exposer en détail. Un seul acte de viol, commis dans des circonstances aggravantes, suffit à exposer l’accusé à une peine maximale de 20 ans de réclusion. En 2020, il a déjà été condamné à 15 ans de réclusion pour des viols et agressions sur plusieurs fillettes à Saintes (Charente-Maritime).
Joël Le Scouarnec est actuellement détenu à la prison de Ploërmel, un établissement qui, selon l’avocate Lise Bones, ne convient pas à la prise en charge d’un délinquant sexuel de son profil. Elle souligne l’absence de traitement, de suivi réel et d’accompagnement vers la réinsertion dans cette prison. En dépit de sa détention, l’ancien chirurgien continue d’écrire et de dessiner, avec des textes à caractère sexuel et des dessins d’enfants, sans que cela ne semble choquer qui que ce soit.
Suite à sa propre demande, un suivi psychologique hebdomadaire a été mis en place depuis 2021. Cependant, l’avocate insiste sur le fait que malgré ses déclarations de ne plus être pédophile, Joël Le Scouarnec reste profondément dangereux. Céline M, l’une de ses victimes, demande une prolongation maximale de l’obligation de soins.
Les experts qui l’ont examiné soulignent que Joël Le Scouarnec est pleinement responsable de ses actes et présente un risque important de récidive. Considéré comme le pire pédocriminel de France, avec plus de 300 victimes, il fait face à son verdict le 28 mai.
Selon la psychiatre Isabelle Alamone, aucun signe de compassion n’est perceptible chez lui envers ses victimes, et son profil est jugé très inquiétant, avec un risque de récidive maximal. Son maintien en détention est considéré comme la meilleure garantie contre de nouveaux actes, malgré son âge.
Au cours du procès, Joël Le Scouarnec a finalement reconnu l’intégralité des faits qui lui sont reprochés, s’étendant de 1989 à 2014, et même d’autres actes prescrits ou inconnus. Cependant, il affirme ne pas se souvenir individuellement de ses victimes et de ses actes, les consignant scrupuleusement dans des carnets.
La défense insiste sur l’évolution de l’accusé depuis le début du procès, malgré les doutes sur la sincérité de ses excuses. Pour certains avocats de victimes, ses déclarations sur sa prétendue absence d’attirance pour les enfants sont considérées comme de la pure auto-duperie. Il est souligné que l’affaire ne doit pas être réduite à de la pédophilie, mais à la perversion enkystée au cœur de la personnalité de Joël Le Scouarnec.
Le verdict est attendu le 28 mai, après des plaidoiries de la défense et les derniers mots de l’accusé. Les magistrats devront prendre en compte la dangerosité criminologique importante de l’accusé pour éviter une récidive, malgré son âge avancé. Il relate les moments forts de ce procès exceptionnel. Selon les plaidoiries des parties civiles et les demandes des victimes, l’avocat général, Stéphane Kellenberger, devrait requérir une peine de 20 ans de prison, et une obligation de soin pour l’accusé. Ce vendredi matin, les avocates enchaînent les plaidoiries avec détermination. Les faits qu’elles rapportent sont d’une telle gravité qu’il serait inapproprié de les détailler.
Un seul acte de viol commis avec des circonstances aggravantes expose l’accusé à une peine maximale de 20 ans de réclusion. Il a déjà été condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de réclusion pour des viols et agressions sur plusieurs fillettes.
Joël Le Scouarnec est actuellement détenu à la prison de Ploërmel, un établissement que l’avocate Lise Bones estime inadapté pour un délinquant sexuel de son profil. Elle déplore le manque de traitement, de suivi réel et d’accompagnement vers la réinsertion dans cette prison. Elle représente la parole de Céline M. dans sa plaidoirie vibrante ce vendredi matin.
En détention, l’ancien chirurgien continue d’écrire et de dessiner des textes à caractère sexuel et des dessins d’enfants, sans que cela ne semble choquer personne. Malgré un suivi psychologique hebdomadaire depuis 2021, son avocate insiste sur sa dangerosité persistante en tant que pédophile.
Les experts soulignent le risque de récidive élevé de Joël Le Scouarnec, malgré son âge avancé. La psychiatre Isabelle Alamone estime que la détention est actuellement la meilleure garantie contre de nouveaux actes criminels de sa part.
Le procès se poursuivra avec les plaidoiries de la défense et les derniers mots de l’accusé avant le délibéré des magistrats. Le verdict est attendu pour le 28 mai. Please rewrite this sentence. Please rewrite this sentence for me.
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