Après avoir atteint un sommet historique à Périgueux, la crue se déplace le long de l’Isle et menace toutes les communes traversées jusqu’à Montpon-Ménestérol, en direction de la Gironde. «Une catastrophe…», soupire Arnaud Bourlet, co-propriétaire du camping Le Plein Air Neuvicois depuis trois ans. «C’est la première fois que c’est si grave. On attend la décrue pour voir l’étendue des dégâts, mais il va y en avoir», prédit-il sombrement. Difficile de le contredire devant le terrain disparaissant sous des dizaines de centimètres d’eau boueuse. L’eau est rentrée dans les mobil-homes, a envahi les caravanes, arraché des terrasses, submergé le bar et l’accueil. Le pire se verra quand l’eau se sera retirée. «On est dépités, on peut rien faire parce qu’on sait que l’eau est inarrêtable, fatigués, ça fait trois nuits qu’on dort très peu, et stressés… c’est compliqué.» – Arnaud Bourlet, co-propriétaire du camping Le Plein Air Neuvicois, Neuvic-sur-L’Isle. «Là, c’est du dépit et de l’impuissance totale. On n’a même pas de quoi se faire à manger. On tient le coup parce qu’on est en famille, parce que finalement il n’y a pas de blessés. Ça reste que du dégât matériel. Mais je pense qu’une fois que ça va se calmer, il y aura des pleurs», craint Arnaud, la voix déjà chargée d’émotion. En Dordogne, la désolation après les inondations se fait ressentir alors que la crue se déplace vers la Gironde. D’autant que d’après ce que lui ont dit les pompiers, il y aura encore des moments difficiles avec un risque d’aggravation de la crue à partir de 18h. Dans ces circonstances, le propriétaire du camping de Neuvic-sur-L’Isle et les autres sinistrés ont apprécié la réactivité des pompiers et de la maire, les services d’alerte sur tous les fronts depuis le début de la montée des eaux. Dans un élan de solidarité, les voisins d’Arnaud lui ont même proposé de les accueillir. Il a refusé, pour l’instant, il ne veut pas «abandonner son bébé», son cher camping. Contemplant le spectacle sur un pont, Marc, un habitant du coin, n’a jamais vu ça depuis qu’il s’est installé ici. «C’est impressionnant, j’espère que ça va se calmer. Il y a eu des petites crues, qui inondaient les champs d’à-côté, mais ça, jamais. Depuis 1984, jamais.» La désolation après les inondations en Dordogne, la crue se déplace vers la Gironde est exceptionnelle, vous vous rendez compte ?» Quand elle a vu l’eau arriver, Laëtitia Baptista a préféré partir. Dans des sacs lourdement chargés, elle a pris des papiers, surtout, des boîtes de conserve et des souvenirs personnels. «Quand j’ai ouvert la porte, j’ai pleuré. J’ai pris tout ce que j’ai pu prendre. Il ne reste plus rien de toute façon, des meubles encore, et il n’y a plus rien, tout est inondé, on ne voit même plus la hauteur du WC. Ça me fait peur pour les animaux, pour les enfants… et ça va empirer de toute façon. Nous l’avons vu. Nous avons fait un premier voyage, nous avons pris le chat et le chien et en l’espace de dix minutes, le temps de revenir, elle avait déjà monté !» Saint-Astier est également sur le chemin de la crue. «Ce que le technicien de la SAUR m’expliquait, c’est qu’à Périgueux nous sommes en baisse. Pour nous, il faut compter environ six heures de plus pour commencer à décroître», explique Élisabeth Marty, la maire de la commune. Elle espère un retour à la normale en fin d’après-midi. Mais pour l’instant, c’est l’angoisse, l’espoir que l’eau ne cause pas plus de dégâts.

Après avoir atteint un sommet historique à Périgueux, la crue descend le cours de l’Isle et menace toutes les communes…

Read More