Emprisonnée par l’armée russe pendant six mois, cette jeune soldate ukrainienne raconte sa détention. Natalia, aujourd’hui âgée de 25 ans, a été capturée par l’armée russe à Marioupol en 2022. Elle est restée enfermée dans les geôles russes pendant six mois. La Russie a transmis à l’Ukraine une liste de 1 000 prisonniers de guerre. C’est ce qu’a annoncé le Kremlin, jeudi 22 mai, cité par l’agence de presse russe Interfax. Un échange entre Kiev et Moscou a été décidé lors de la rencontre en Turquie, la semaine dernière. Alors qu’il y a trois ans presque jour pour jour, la ville de Marioupol, en Ukraine, tombait aux mains des Russes, franceinfo a pu rencontrer une jeune soldate, Natalia, qui a vécu ce siège et passé six mois dans les geôles russes, avant d’être échangée. Natalia avait 21 ans au moment du siège de Marioupol. Elle en a 25 aujourd’hui. Envoyée dès les premiers jours de la guerre dans la ville martyre, son unité de la 36e brigade de marines se retrouve encerclée par l’armée. À l’unanimité, son groupe décide de tenter une percée, celle de la dernière chance : «On était dans le bunker avec ma sœur d’armes, étendues à même le sol. Témoignage d’une jeune soldate ukrainienne emprisonnée par l’armée russe



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L'explosion d'un immeuble de Marioupol, le 11 mars 2022. (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

L’explosion d’un immeuble de Marioupol, le 11 mars 2022. (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

Natalia, aujourd’hui âgée de 25 ans, a été capturée par l’armée russe à Marioupol en 2022. Elle est restée enfermée dans les geôles russes pendant six mois.

La Russie a transmis à l’Ukraine une liste de 1 000 prisonniers de guerre. C’est ce qu’a annoncé le Kremlin, jeudi 22 mai, cité par l’agence de presse russe Interfax. Un échange entre Kiev et Moscou a été décidé lors de la rencontre en Turquie, la semaine dernière. Alors qu’il y a trois ans presque jour pour jour, la ville de Marioupol, en Ukraine, tombait aux mains des Russes, franceinfo a pu rencontrer une jeune soldate, Natalia, qui a vécu ce siège et passé six mois dans les geôles russes, avant d’être échangée.

Natalia avait 21 ans au moment du siège de Marioupol. Elle en a 25 aujourd’hui. Envoyée dès les premiers jours de la guerre dans la ville martyre, son unité de la 36e brigade de marines se retrouve encerclée par l’armée.

À l’unanimité, son groupe décide de tenter une percée, celle de la dernière chance : «On était dans le bunker avec ma sœur d’armes, étendues à même le sol. Je ne pouvais pas retenir mes larmes et elle me dit : «Qu’est-ce que tu as ? N’aie pas peur, tu sais, moi, je vais mourir à 90 ans !» Et je lui réponds : «Moi je suis trop jeune pour mourir, je dois me marier et avoir des enfants.» Alors elle me dit : «Ne t’inquiète pas, ça ne sera pas pour nous aujourd’hui.» Et on est sorties pour l’assaut.»

Le 12 avril 2022, Natalia est faite prisonnière, aux côtés de 1 600 frères d’armes. La suite est un cauchemar. La jeune femme mettra deux ans avant de pouvoir en parler. Un jour, l’administration pénitentiaire russe lui permet d’écrire une lettre à sa famille, mais elle l’écrit en Ukrainien. Trois hommes du FSB, les services secrets russes, la mettent alors à l’écart dans une cellule : «Ils m’ont terrorisée pendant 40 minutes, peut-être une heure… ‘Vas-y, écris ! Accepte la nationalité russe.'»

«Je leur ai répondu : ‘Ma mère vit en Ukraine, mon père vit en Ukraine et moi aussi. Nous sommes Ukrainiens alors on parle ukrainien.'»

Natalia, qui n’arrive pas aujourd’hui à se faire à une vie normale, ne s’attarde pas sur les mauvais traitements qu’elle a subis. Mais elle a encore aujourd’hui des pertes de mémoire : «Une année après notre libération, une des filles m’appelle pour le jour de l’Indépendance. Elle me dit : ‘Tu te rappelles comment on a chanté l’hymne ukrainien ce jour-là en prison ?’ Je ne m’en rappelle pas. ‘Mais comment tu as pu oublier ? Tu étais toujours la première à commencer !'»

Aujourd’hui, Natalia essaie de se reconstruire. Elle occupe un poste administratif «ennuyeux», selon ses mots, au sein de l’armée et dit attendre la libération de tous ceux qui ont été faits prisonniers avec elle à Marioupol, il y a trois ans. Ils pourraient être encore plusieurs milliers. Sent during the early days of the war to the besieged city, Natalia’s unit from the 36th Marine Brigade finds themselves surrounded by the enemy army.

Unanimously, the group decides to make a breakthrough, their last chance: «We were in the bunker with my fellow soldier, lying on the floor. I couldn’t hold back my tears and she said to me, ‘What’s wrong? Don’t be afraid, you know, I’ll die at 90!’ And I replied, ‘I’m too young to die, I have to get married and have children.’ So she said, ‘Don’t worry, it won’t be today for us.’ And we went out for the assault.»

On April 12, 2022, Natalia is captured, along with 1,600 brothers in arms. What follows is a nightmare. It takes the young woman two years before she can talk about it. One day, the Russian prison administration allows her to write a letter to her family, but she writes it in Ukrainian. Three FSB men, Russian secret service agents, then isolate her in a cell: «They terrorized me for 40 minutes, maybe an hour… ‘Go ahead, write! Accept Russian nationality.'»

«I replied to them: ‘My mother lives in Ukraine, my father lives in Ukraine, and so do I. We are Ukrainians so we speak Ukrainian.'»

Natalia, who still struggles to adjust to normal life, doesn’t dwell on the mistreatment she endured. But she still has memory lapses today: «A year after our release, one of the girls calls me for Independence Day. She says, ‘Do you remember how we sang the Ukrainian anthem that day in prison?’ I don’t remember. ‘But how could you forget? You were always the first to start!'»

Today, Natalia is trying to rebuild herself. She holds a «boring» administrative position within the army and says she is waiting for the release of all those who were captured with her in Mariupol three years ago. They are still believed to be in the thousands. Keep the exact anchor texts of the links within the

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