À Rennes, des profs dorment dans leur collège pour la deuxième nuit. Le seul établissement REP+ de Bretagne craque de partout. Manque de personnel, agressions, encadrement détricoté : les signaux sont rouges. Parents d’élèves et enseignants sont unis pour sauver l’école.
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Ils dorment dans leur collège. Ce lundi 28 avril, une dizaine d’enseignants du collège des Hautes Ourmes, à Rennes, a décidé de passer la nuit sur place pour la deuxième fois en moins d’une semaine. Soutenus par près de 40 parents d’élèves et les membres du personnel, ils réclament plus de moyens. Et vite.
Le collège des Hautes Ourmes est le seul REP+ de Bretagne. Situé à l’entrée du quartier populaire du Blosne, il ne tient plus qu’à un fil.
“Agressions physiques, provocations verbales, bagarres entre groupes d’élèves… C’est devenu notre quotidien”, souffle une enseignante propulsée porte-parole de l’équipe éducative. “Deux bagarres par semaine en moyenne. Huit à dix élèves qu’on doit séparer à quatre adultes.”
Le climat est délétère. “À force de gérer l’urgence, on n’arrive plus à endiguer les micro-violences”, explique sa collègue Claire. Autour d’elle, surveillants, parents d’élèves et aides de vie d’enfants handicapés (AESH), tous confirment et soutiennent l’action.
«Nous dormons dans le collège car nous constatons que les grèves ne fonctionnent pas pour ce type de besoin» précise l’équipe éducative, «alors on va camper sur notre lieu de travail».
Le 13 décembre 2023 reste dans toutes les têtes. Ce jour-là, une élève de 12 ans avait brandi un couteau de 17 cm contre sa professeure d’anglais.
“Le lendemain d’une grève pour demander plus de moyens”, rappelle une mère d’élève.
Le récent drame de Nantes, par une agression au couteau, ravive les peurs. “Je redoute que cela dérape”, confie un parent, inquiet pour ses enfants… et pour les enseignants.
Les revendications sont claires. “Nous avons besoin de deux CPE à temps plein. Du personnel qualifié, expérimenté pas en cours de formation”, insiste un des enseignants équipé pour dormir dans le collège.
Actuellement le collège dispose d’ 1,5 poste de CPE en charge du bon déroulement de la vie de ce collège situé au cœur d’un quartier très sensible. Le Blosne est connu à Rennes pour son trafic de stupéfiants et ses agressions par armes à feu ou armes blanches.
“Dans le collège, nous avons besoin d’un surveillant en plus, tout de suite et maintenant” déclare une enseignante en tenant son discours soigneusement préparé entre les mains.
L’établissement ne compte qu’un surveillant pour près de 100 élèves. “Une aberration au regard de ce qui se passe dans les couloirs et dans la cour. Il faut arrêter avec la logique comptable, il faut voir ce que vivent les enfants et le personnel. On ne demande pas la lune”, s’énervent deux professeurs.
Les parents restent devant l’établissement en soutien aux professeurs qui passent la nuit à l’intérieur du collège des Hautes Ourmes. Une mère murmure, “Si les profs craquent, tout va s’écrouler.” Ce quartier a plus besoin qu’ailleurs d’un lieu sûr pour les enfants. Elle ajoute, “Quand ils sont en dehors des murs c’est déjà quelque-chose, il faut qu’au moins à l’intérieur il y ait un minimum de sérénité.”
Le mardi matin, les duvets sont rangés. Le CDI, l’infirmerie, les salles de classe ont retrouvé leur usage. Cependant, l’amertume reste présente.
Les enseignants enchaînent à nouveau six à sept heures de cours. Pendant ce temps, les parents préparent une journée d’action : un grand pique-nique pour mobiliser tout le quartier.
À Rennes, des profs dorment dans leur collège pour la deuxième nuit. Le seul établissement REP+ de Bretagne craque de partout. Manque de personnel, agressions, encadrement détricoté : les signaux sont rouges. Parents d’élèves et enseignants sont unis pour sauver l’école.
Ils dorment dans leur collège. Ce lundi 28 avril, une dizaine d’enseignants du collège des Hautes Ourmes, à Rennes, a décidé de passer la nuit sur place pour la deuxième fois en moins d’une semaine. Soutenus par près de 40 parents d’élèves et les membres du personnel, ils réclament plus de moyens. Et vite.
Le collège des Hautes Ourmes est le seul REP+ de Bretagne. Situé à l’entrée du quartier populaire du Blosne, il ne tient plus qu’à un fil. Une enseignante, devenue porte-parole de l’équipe éducative, partage, “Agressions physiques, provocations verbales, bagarres entre groupes d’élèves… C’est devenu notre quotidien.” Elle ajoute, “Deux bagarres par semaine en moyenne. Huit à dix élèves qu’on doit séparer à quatre adultes.”
Le climat est délétère. Une collègue, Claire, explique, “À force de gérer l’urgence, on n’arrive plus à endiguer les micro-violences.”
Autour d’elle, surveillants, parents d’élèves et aides de vie d’enfants handicapés (AESH) soutiennent tous l’action. «Nous dormons dans le collège car nous constatons que les grèves ne fonctionnent pas pour ce type de besoin», précise l’équipe éducative, «alors on va camper sur notre lieu de travail.»
Le 13 décembre 2023 reste dans toutes les têtes. Ce jour-là, une élève de 12 ans avait brandi un couteau de 17 cm contre sa professeure d’anglais. «Le lendemain d’une grève pour demander plus de moyens», rappelle une mère d’élève. Le récent drame de Nantes, par une agression au couteau, ravive les peurs. «Je redoute que cela dérape», confie un parent, inquiet pour ses enfants… et pour les enseignants.
Les revendications sont claires. «Nous avons besoin de deux CPE à temps plein. Du personnel qualifié, expérimenté pas en cours de formation», insiste un des enseignants équipé pour dormir dans le collège. Actuellement le collège dispose d’ 1,5 poste de CPE en charge du bon déroulement de la vie de ce collège situé au cœur d’un quartier très sensible. Le Blosne est connu à Rennes pour son trafic de stupéfiants et ses agressions par armes à feu ou armes blanches. «Dans le collège, nous avons besoin d’un surveillant en plus, tout de suite et maintenant» déclare une enseignante en tenant son discours soigneusement préparé entre les mains. L’établissement ne compte qu’un surveillant pour près de 100 élèves. «Une aberration au regard de ce qui se passe dans les couloirs et dans la cour. Il faut arrêter avec la logique comptable, il faut voir ce que vivent les enfants et le personnel. On ne demande pas la lune», s’énervent deux professeurs.
A la suite de l’agression au couteau, de la maire de Rennes, Nathalie Appéré, au rectorat, tous avaient félicité la communauté éducative du collège. Le CPE de l’époque était intervenu, un médiateur également. L’enseignante avait eu un réflexe formidable. Depuis un vaste jeu de chaises musicales orchestré par l’académie a eu lieu. Résultat, le collège a perdu en stabilité. Nouveau directeur adjoint et CPE, «ils sont motivés mais en cours de formation» s’agâce un enseignant. «On ne se sent plus épaulés», résume un autre. «Ici, il faut des gens expérimentés. Nous sommes en REP+». En cinq ans, le collège est passé de 500 à 680 élèves. «Arrêtons la logique comptable !», tonne une professeure. «Il nous faut du personnel en fonction de ce qui se passe dans cet établissement où les difficultés sociales sont énormes.»
Fatigués, usés, les profs tiennent bon. Mais pour combien de temps ? «Nous voulons que le collège redevienne un sanctuaire», affirme une enseignante. Ce n’est pas un endroit où l’on passe nos soirées à rédiger des rapports sur les incidents de chaque journée.
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