Silence radio dans de nombreux cabinets libéraux à Besançon, Vesoul, Lons-le-Saunier, Dijon ou Mâcon ce lundi 10 novembre 2025. Comme partout en France, les médecins radiologues de la région redoutent de nouvelles baisses tarifaires concernant l’imagerie médicale. On passe au scanner les raisons de la grève.
Pour lui, ce sera une première. «J’ai travaillé 9 ans dans le Var et je suis installé depuis 11 ans maintenant en Franche-Comté, et je n’avais jamais fait grève», confie Julien Puget, aujourd’hui radiologue à Vesoul (Haute-Saône). «Effectivement, on n’a pas l’habitude, c’est très symbolique», confirme Abdellah Mouman, l’un de ses confrères à Besançon (Doubs). Mais pas question de faire machine arrière.
À l’appel de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), les professionnels sont en effet appelés à fermer leurs cabinets partout en France ce lundi 10 novembre 2025 pour dénoncer de nouvelles baisses tarifaires concernant l’imagerie médicale, imposées en octobre par l’Assurance maladie ou prévues dans le prochain budget de la sécurité sociale. Un silence radio qui devrait faire grand bruit et qui en dit long sur l’exaspération des radiologues libéraux.
Car ce mouvement national sera très suivi, promet-on, et notamment dans la région. «À Macon, en Saône-et-Loire, la grève sera même totale avec 100 % de radiologues grévistes !», assure Julien Puget, président de la FNMPR pour la Bourgogne-Franche-Comté. Pas d’examens non plus dans le Doubs, à Baume-les-Dames, Valdahon, Pontarlier, ou Morteau, ni dans le Jura, à Lons-le-Saunier, Dole et Saint-Claude. Les Hauts-Saônois trouveront porte close à Vesoul, au cabinet des Haberges, le seul cabinet de ville du département. À Besançon (Doubs), Dimeo et CIMRAD, les deux groupes adossés aux deux cliniques de la capitale comtoise, fermeront respectivement leurs annexes au centre-ville et aux Hauts-de-Chazal.
Tout est venu d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), remis «en catimini, en plein mois de juillet» et «avec beaucoup de mensonges à l’intérieur», explique Abdellah Mouman qui, lui, représente le FNMR dans le département du Doubs.
La CNAM souhaite revoir à la baisse le «forfait technique» pour les IRM et les scanners.
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© LUDOVIC MAILLARD / MAXPPP
Ce rapport dresse un état des lieux et examine «la pertinence et l’efficience des dépenses de radiologie» dans l’Hexagone. Il relève «une rémunération des radiologues deux fois supérieure à celle des autres médecins spécialistes» et une «forte rentabilité» du secteur, de l’ordre de 11 %.
Les experts ont noté aussi «une surcompensation des investissements par le forfait technique et des perspectives de forte hausse de productivité via l’IA (l’intelligence artificielle, NDLR)». Le «forfait technique», remboursé intégralement par l’assurance maladie, est différent de l’acte d’imagerie médicale qui correspond à l’interprétation faite par le médecin radiologue. C’est cette cotation qui couvre en fait les coûts d’acquisition et d’entretien de l’infrastructure, IRM ou scanner.
Le rapport suggérait une réduction des forfaits techniques, ainsi que d’autres mesures, pour réaliser des économies potentielles de 500 millions d’euros par an. Le 14 octobre dernier, l’UNCAM a décidé de réduire progressivement ces forfaits techniques à taux plein, de 8% au 5 novembre, puis de 10% en 2026, pour atteindre 12,6% début 2027. Les radiologues se sont sentis insultés par ce protocole imposé unilatéralement, sans consultation.
Les radiologues ont déjà dû faire face à plus de 1,5 milliard d’euros de baisses tarifaires au cours des dix dernières années. Malgré cela, ils ont pris en charge de nombreux investissements et missions non rémunérés. Les nouvelles baisses de tarifs d’imagerie prévues dans le cadre du PLFSS 2026 sont perçues comme injustes par les radiologues.
Ces mesures auront un impact direct sur les patients, avec des délais plus longs, un accès restreint et un diagnostic retardé. Les radiologues craignent également des conséquences à plus long terme, avec des cabinets considérés à risque par les banques, ce qui affectera le renouvellement des équipements essentiels à la qualité des soins.
Malgré ces défis, les radiologues espèrent pouvoir influencer le débat budgétaire et l’examen du PLFSS 2026. Ils envisagent des actions futures, telles que ne plus contribuer au dossier médical personnalisé (DMP), pour faire entendre leurs préoccupations. The Union nationale des internes radiologues (UNIR) is also expected to demonstrate in Paris on November 17th. The protest is part of a nationwide movement to denounce new cuts in medical imaging tariffs. The strike, organized by the Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), will see radiologists across France close their clinics on November 10th, 2025. This action is a response to recent cuts imposed by the Assurance maladie and proposed in the upcoming social security budget. Radiologists in Besançon, Vesoul, Lons-le-Saunier, Dijon, and Mâcon are among those participating in the strike. The protest reflects the frustration of radiologists with these tariff reductions and highlights the challenges they face in the industry. Le rapport recommandait de réduire le montant des forfaits techniques, ainsi que d’autres mesures pour réaliser des économies potentielles de 500 millions d’euros par an. Le 14 octobre dernier, l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) a décidé de réduire progressivement ces forfaits techniques à taux plein, en trois étapes : de 8% au 5 novembre, puis de 10% en 2026, pour atteindre 12,6% début 2027. Cette décision a été imposée unilatéralement aux radiologues, sans aucune consultation.
Les radiologues ont déjà dû faire face à plus de 1,5 milliard d’euros de baisses tarifaires au cours des dix dernières années, selon la FNMR. Malgré leurs efforts et investissements dans les équipements numériques, l’énergie, les salaires et autres domaines, ils réalisent près de 80 millions d’actes par an pour des diagnostics rapides et des traitements efficaces.
Les nouvelles baisses tarifaires risquent d’avoir un impact sur les patients en termes de délais plus longs, d’accès restreint et de diagnostic retardé. Les radiologues craignent également des conséquences à long terme, notamment sur la viabilité de leurs cabinets et l’accès aux soins sur le territoire. Ils espèrent pouvoir influencer le débat budgétaire et l’examen du PLFSS 2026 pour préserver leur rentabilité et la qualité des soins.
Malgré la grève du 10 novembre, d’autres actions sont prévues, telles que le boycott du dossier médical personnalisé (DMP). On November 17, the National Union of Radiology Interns (UNIR) is also expected to protest in Paris.
Silence reigns in many private practices in Besançon, Vesoul, Lons-le-Saunier, Dijon, or Mâcon this Monday, November 10, 2025. Like everywhere in France, radiologists in the region fear new tariff cuts for medical imaging. Let’s examine the reasons behind the strike.
For him, it will be a first. «I worked for 9 years in Var and have been established in Franche-Comté for 11 years now, and I had never been on strike before,» says Julien Puget, a radiologist in Vesoul (Haute-Saône). «Indeed, we are not used to it, it’s very symbolic,» confirms Abdellah Mouman, one of his colleagues in Besançon (Doubs). But there is no turning back.
At the call of the National Federation of Radiologists (FNMR), professionals are indeed called to close their practices all over France this Monday, November 10, 2025, to denounce new tariff cuts for medical imaging, imposed in October by the Health Insurance or planned in the next social security budget. A radio silence that is expected to make a lot of noise and speaks volumes about the frustration of liberal radiologists.
Because this national movement will be widely followed, it is promised, especially in the region. «In Macon, in Saône-et-Loire, the strike will even be total with 100% of radiologists on strike!» assures Julien Puget, president of the FNMPR for Bourgogne-Franche-Comté. No exams either in Doubs, in Baume-les-Dames, Valdahon, Pontarlier, or Morteau, nor in Jura, in Lons-le-Saunier, Dole, and Saint-Claude. The people of Hauts-Saônois will find a closed door in Vesoul, at the Haberges practice, the only city practice in the department. In Besançon (Doubs), Dimeo and CIMRAD, the two groups attached to the two clinics in the capital of Franche-Comté, will respectively close their branches in the city center and at Hauts-de-Chazal.
It all started with a report from the General Inspectorate of Social Affairs (IGAS), submitted «secretly, in the middle of July» and «with a lot of lies inside,» explains Abdellah Mouman, who represents the FNMR in the Doubs department.
This report takes stock and examines «the relevance and efficiency of radiology expenses» in France. It notes «a radiologists’ remuneration twice as high as that of other specialist doctors» and a «high profitability» of the sector, around 11%.
Experts also noted «an overcompensation of investments by the technical package and strong productivity growth prospects through AI (artificial intelligence).» Le «forfait technique», entièrement remboursé par l’assurance maladie, diffère de l’acte d’imagerie médicale qui correspond à l’interprétation du médecin radiologue. Ce forfait couvre en réalité les coûts d’acquisition et de maintenance de l’infrastructure, tels que l’IRM ou le scanner. Selon un rapport, une réduction de son montant ainsi que d’autres mesures pourraient permettre des économies potentielles de 500 millions d’euros par an.
L’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) a récemment décidé de réduire ces forfaits techniques à taux plein en trois étapes, sans consulter les radiologues. Ces baisses tarifaires s’ajoutent à celles prévues dans le cadre du PLFSS 2026, ce qui a suscité la colère des professionnels de l’imagerie médicale.
Les radiologues affirment avoir déjà consenti à d’importantes baisses tarifaires ces dernières années, tout en assurant un grand nombre d’actes d’imagerie médicale essentiels. Ils soulignent que la majorité des examens sont prescrits par d’autres médecins, et non par eux, et contribuent à des diagnostics plus précis et des traitements plus efficaces.
Les radiologues craignent que ces nouvelles mesures n’affectent directement les patients, en rallongeant les délais, en restreignant l’accès aux soins et en retardant les diagnostics. Ils redoutent également des conséquences à long terme sur la viabilité de leurs cabinets et sur l’égalité de l’accès aux soins sur le territoire.
Malgré ces défis, les radiologues espèrent influencer le débat budgétaire et l’examen du PLFSS 2026 pour préserver la qualité des soins et la pérennité de leur profession.
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