Je ne vais pas rester ici toute ma vie, mais pour moi, nouvellement arrivée à Paris, c’est une solution. Le coliving est-il réellement une réponse à la crise du logement ? Le coliving est-il une réponse à la crise du logement ?

Le coliving est en plein essor en Île-de-France et séduit les étudiants ou les jeunes actifs à la recherche d’un logement, mais aussi les investisseurs immobiliers. Cette nouvelle forme de colocation est-elle une réponse à la crise du logement dans les grandes villes ? Faut-il mieux encadrer ce modèle d’habitat partagé comme le préconisent certains ?

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«Je viens de Strasbourg, j’ai cherché un logement à partir de mai pour commencer mon travail en septembre, mais je ne trouvais rien», explique Zineb. Cette jeune femme de 26 ans qui commence un nouvel emploi dans une banque en région parisienne a dû trouver un logement en urgence. Elle s’est tournée vers le coliving en réservant un studio dans une résidence partagée en banlieue parisienne. 

C’est une amie qui lui a parlé de cette résidence de coliving : 247 chambres, équipées de kitchenettes, louables de quelques jours à plusieurs mois et disposant d’une piscine, d’une salle de sport, d’un espace de coworking et d’autres services de vie en communauté. 

«Je ne vais pas rester ici toute ma vie, mais pour moi, nouvellement arrivée à Paris, c’est une solution«, assure Zineb. Elle paye 1.250 euros par mois pour un studio de 22 m² et l’accès à 850 m² d’espaces partagés. 

Contraction des mots anglais «collaborative» et «living» (habitat collaboratif), le coliving propose des chambres privées et des espaces partagés avec parfois des services pour faciliter la vie en communauté sous un même toit. Il est à la mode à Paris et dans sa région. Notamment là où les loyers sont élevés et le marché de la location tendu.

Appartements haussmanniens, immeubles, lofts divisés. Le coliving propose différentes sortes de  logements. A Paris dans le 20e arrondissement, une plateforme de colocation propose par exemple une maison de 775 m² comprenant 30 chambres. Dans le 10e, c’est un ensemble d’immeubles qui a été transformé en une vaste colocation.

Pour l’Institut Paris Région, l’essor du coliving concerne surtout l’Ile-de-France, qui attire de très nombreux jeunes actifs et étudiants, mais dont l’accès au logement «n’a jamais été aussi difficile«. Les habitats de ce type fleurissent, avec 14.500 lits exploités en France en 2023, en hausse de 70 % en deux ans, selon la société d’études Xerfi, et 234 millions d’euros investis en 2024 selon la société immobilière JLL, trois fois plus que pour les résidences séniors.

Cette nouvelle pratique de la colocation est une aubaine pour ceux qui ne peuvent pas se loger en raison du prix des loyers, mais aussi pour les investisseurs. Dans le 10 arr. de Paris, des chambres de 9 à 16 m², avec cuisine équipée et charges incluses, sont proposées entre 900 et 1.100 euros. Bien au-dessus de l’encadrement des loyers. 

«Les loyers en coliving sont supérieurs à ce que l’on peut observer dans des colocations standards«, analyse l’Institut Paris région, en raison notamment de services proposés. «L‘utilisation de baux de location saisonnière et de résidences services permettent également d’échapper à l’encadrement des loyers«, poursuit-il.

Alerté par des habitants, Ian Brossat, sénateur PCF de Paris et ancien adjoint au logement de la mairie de Paris, dénonce les dérives de cette pratique. «Le problème est que le coliving permet aux investisseurs de s’affranchir totalement de l’encadrement des loyers. Avec cette mesure, le loyer d’un 10m² est normalement compris entre 400 et 450 euros par mois. Là, on est à plus du double du prix. Les appartements sont découpés en logements de 10 m² loués à 1 000 euros par mois. Plus un logement est petit, plus il est cher au m². Plus un logement est grand, plus un investisseur aura tendance à le diviser pour avoir une rentabilité maximale«, souligne-t-il.

Autre sujet d’inquiétude selon le sénateur : la difficulté pour les familles nombreuses d’accéder à un grand logement dans la capitale. Ian Brossat a été interpellé par des habitants du 10e arrondissement. «Un ensemble de six immeubles de la rue du Buisson-Saint-Louis a été racheté par un investisseur. Une soixantaine de familles de la classe moyenne y vivaient : il n’en reste plus que 13. Il y a un remplacement progressif par du coliving et de la location sur AirBnB», décrit l’élu parisien.»À ce prix-là, ce sont surtout des étudiants étrangers qui y ont accès», ajoute-t-il.

Ian Brossat évoque un «vide juridique» contre lequel il entend «déposer une proposition de loi au Sénat«. Certes, le développement du coliving «met en lumière l’ampleur de la crise du logement», en particulier chez les jeunes, admet l’élu, «mais cela ne justifie pas que les règles en place ne soient pas respectées».

Le sénateur communiste prépare donc une proposition de loi pour définir le coliving, «le classer dans la catégorie de l’habitation» et ainsi garantir le respect des règles propres au logement : encadrement des loyers dans les communes concernées et création d’une part de logements sociaux.

Victor Augais, fondateur de La Casa qui gère une cinquantaine de maisons en coliving, voit d’un bon œil la possible réglementation pour assurer une certaine qualité de vie, mais s’oppose à «tout blocage du coliving» qui fait partie des solutions à la pénurie de logements.

En revanche, Jean-Baptiste Mortier, patron de The Boost Society qui gère les résidences de coliving Hife et Kley pour jeunes actifs et étudiants, s’oppose au projet de texte de Ian Brossat. «Plus on réglemente les loyers, moins il y a d’investissements», affirme-t-il, alors que le coliving répond au problème d’accès au logement des jeunes actifs.

Quant à la définition, «c’est très compliqué de légiférer», avance-t-il, en raison des nombreux modèles de coliving et des différents services qui peuvent être proposés. Selon Ian Brossat, plus un logement est grand, plus un investisseur aura tendance à le diviser pour en tirer une rentabilité maximale. Cette tendance inquiète le sénateur, qui souligne la difficulté pour les familles nombreuses d’accéder à de grands logements dans la capitale. Il a été alerté par des habitants du 10e arrondissement sur la transformation d’un ensemble immobilier en coliving, ce qui a entraîné le départ de nombreuses familles de la classe moyenne pour laisser place à des étudiants étrangers.

Ian Brossat souhaite remédier à ce problème en déposant une proposition de loi au Sénat pour encadrer le coliving et le ranger dans la catégorie de l’habitation, afin de garantir le respect des règles propres au logement, notamment l’encadrement des loyers et la création de logements sociaux. Cette initiative est motivée par la nécessité de protéger l’accès au logement des jeunes et des familles en situation précaire.

Cependant, cette proposition de loi suscite des réactions contrastées parmi les acteurs du coliving. Certains, comme Victor Augais, fondateur de La Casa, voient d’un bon œil la mise en place de normes pour assurer une certaine qualité de vie, tout en s’opposant à un blocage total du coliving. En revanche, Jean-Baptiste Mortier, patron de The Boost Society, est fermement opposé à toute réglementation des loyers, arguant que cela pourrait décourager les investissements nécessaires pour résoudre la crise du logement.

La définition du coliving reste un sujet complexe à légiférer en raison des nombreux modèles existants et des services variés proposés. Malgré les divergences d’opinions, il est indéniable que le coliving est en plein essor en Île-de-France, offrant une solution alternative à la pénurie de logements dans les grandes villes. Cette forme de colocation séduit les étudiants et les jeunes actifs en quête d’un logement abordable et bien équipé, tout en attirant l’attention des investisseurs immobiliers en quête de rentabilité. Dans le 10ème arrondissement de Paris, des chambres de 9 à 16 m² avec cuisine équipée et charges incluses sont proposées entre 900 et 1 100 euros, bien au-dessus de l’encadrement des loyers.

Selon l’Institut Paris région, les loyers en coliving sont plus élevés que dans les colocations standards en raison des services proposés. L’utilisation de baux de location saisonnière et de résidences services permet également d’échapper à l’encadrement des loyers.

Le sénateur Ian Brossat dénonce les abus du coliving qui permet aux investisseurs de contourner complètement l’encadrement des loyers. Il souligne la hausse des loyers pour de petits logements et la difficulté pour les familles nombreuses d’accéder à des logements plus grands.

Ian Brossat prévoit de déposer une proposition de loi pour réglementer le coliving, le classer dans la catégorie habitation et ainsi garantir le respect des règles du logement, notamment l’encadrement des loyers et la création de logements sociaux.

Les avis sur la réglementation du coliving divergent, certains comme Victor Augais de La Casa soutiennent des normes pour assurer la qualité de vie, tandis que d’autres comme Jean-Baptiste Mortier de The Boost Society s’opposent à toute forme de blocage du coliving, argumentant que cela répond au besoin d’accès au logement des jeunes actifs.

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