On May 8, 1945, the act of surrender of Nazi Germany was signed, marking the victory of the Allies over the Axis forces and the end of World War II in Europe. For Bordeaux, after its liberation in August 1944, this historic day celebrates the victory that marks its 80th anniversary this year.
«It’s a climate of joy, a moment of calm and also excitement.» On May 8, 1945, the people of Bordeaux learned the news from newspapers: Nazi Germany had surrendered. People, to the sound of the Grosse Cloche, crowded the streets and gathered to celebrate the victory in front of the Grand-Théâtre.
Dominique Lormier, a Bordeaux historian specializing in World War II, watched archival footage for France 3 Aquitaine. He reflects on this historic day. «There’s not the same exultation as on August 27, 1944, for the liberation of Bordeaux. We see Bordelais reading the newspaper, it’s relief, the fact that Germany surrendered. It’s the end of problems related to supplies, and also for those who had been deported.»
«The population truly expected Germany’s defeat. French troops were deep in the Tyrol, the Russians were at the gates of Berlin at that time, the Soviets had entered Berlin, so we truly expected Germany’s surrender at any moment,» he reminds us.
© ©bordeaux-tourisme.com
On May 8, 1945, the Grosse Cloche rings, «that’s what celebrates this victory.» «It had already celebrated the entry of the FFI (French Forces of the Interior) into Bordeaux, at the end of August 1944, continues Dominique Lormier. It is often called upon: the Grosse Cloche also rang at the surrender of the German pocket in the Médoc on April 20, 1945.»
In the archival footage, we see students running with army caps on their heads. A large gathering forms in front of the Grand-Théâtre, at Place de la Comédie, a symbolic place during the occupation. «It’s the place where German troops marched, where the German flag was raised, and suddenly we see the French flag of victory being hoisted, so indeed it’s a turning point.»
Dominique Lormier raconte qu’un concert a eu lieu ce jour-là avec le grand orchestre de Bordeaux, qui a beaucoup joué également sous l’occupation allemande. Pour célébrer l’anniversaire de la victoire du 8 mai 1945, les Archives de Bordeaux Métropole ont dévoilé des images historiques de cette période. Pierre Brana, coauteur d’un livre sur cette période à Bordeaux, se souvient émotionnellement de ces images, rappelant les sentiments de plaisir, de joie et de soulagement ressentis à l’époque. Les images montrent les Bordelais célébrant la victoire devant le Grand-Théâtre au son de la Grosse Cloche. Enfin, la guerre est terminée, déclare Pierre Brana, ancien député de la Gironde, alors que les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) font leur entrée à Bordeaux et sont chaleureusement accueillies par la population.
Joëlle Dussault, co-auteure du livre avec Brana, décrit également un moment de liesse à Bordeaux le 8 mai 1945, lorsque le discours du général de Gaulle annonçant la victoire de la France est diffusé à la radio. Cette journée est perçue comme un moment de bonheur pour tous.
Dominique Lormier rappelle l’importance du 20 avril 1945, date marquante pour la région de Bordeaux avec la victoire des alliés sur le front du Médoc, suivi d’un défilé de la victoire le 28 avril 1945 à Bordeaux.
Malgré la joie ressentie, Joëlle Dussault souligne qu’il y avait aussi une certaine peur parmi ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi. Les discours sévères prononcés à ce sujet, comme celui du général de Larminat, ont mis en lumière la division de la ville et les actions violentes menées contre les collaborateurs. Il existe en réalité des divisions à Bordeaux, derrière une façade d’unanimité», souligne-t-elle.
«Bordeaux est une ville qui a beaucoup collaboré, quand même», affirme Joëlle Dussault, ancienne sénatrice et écrivain.
Dominique Lormier prépare un livre qui sortira en septembre prochain sur la période d’épuration qui fait suite au 8 mai 1945. «À Bordeaux, ce sont surtout les seconds couteaux et même parfois les innocents qui sont condamnés, et les gros poissons qui passent à travers. On va le voir avec le procès Papon ensuite dans les années 90». Maurice Papon, ancien préfet de Gironde, est à l’origine de la déportation de 1 700 juifs. Il deviendra ministre du Budget sous Valéry Giscard d’Estaing. «Bordeaux, c’est une des villes où il y a eu le plus de juifs déportés», rappelle l’historien.
Le nouveau maire de Bordeaux, Jean-Fernand Audeguil, député de Gironde, va rester de 1944 à 1947, succédant à Adrien Marquet, illustre collaborateur du régime nazi. «Je crois même qu’un historien avait dit de lui qu’il avait collaboré avant même le début même de la collaboration, avant même qu’elle ne commence, puisqu’il avait des attaches avec le régime de Mussolini. Il faisait partie de ces néosocialistes qui avaient été fascinés par le dictateur italien», souligne Dominique Lormier.
Le changement de maire marque le changement d’une époque et annonce l’avenir politique de Bordeaux. Le 29 avril se déroulent des élections municipales, et le 6 mai le nouveau conseil est mis en place. «Les Bordelais comprennent qu’ils sont de retour à la démocratie, à la vie normale. C’est la première élection depuis la libération», analyse Pierre Brana.
«Les Français n’ont pas voté depuis 1936. Voilà neuf ans qu’ils n’ont pas voté», ajoute Pierre Brana, ancien député et co-auteur de «Bordeaux 1944 – 1947, Le grand basculement».
Pour la première fois, les Bordelaises peuvent se rendre aux urnes. «Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être inscrites et trois femmes vont être élues au conseil municipal de Bordeaux», note Pierre Brana. «Beaucoup de prisonniers, de déportés n’étaient pas encore revenus, et donc n’ont pas pu voter. Et malgré tout, malgré cet inconvénient, les pouvoirs en place ont pensé qu’il était bon de donner un signal concret du retour à la démocratie», poursuit-il. «8 mai 1945 : le temps de l’espoir» is a series that highlights the importance of Jean-Fernand Audeguil’s election during that period. His close ties to the Resistance make his choice as mayor a significant turning point. Joëlle Dussault expresses enthusiasm for this decision, stating, «He was a mayor more on the left, close to Léon Blum, who had links to the Resistance and had contributed to the liberation of Bordeaux. So this mayor had nothing to do with Adrien Marquet, the collaborating mayor. Two years later, the voters will choose Chaban.»
Jacques Chaban-Delmas served as the mayor of Bordeaux from 1987 until June 1995. His role in the Resistance and being named a Companion of the Liberation by General de Gaulle helped to shed a positive light on Bordeaux’s past. He became a symbol of hope and positivity for the city, given his early involvement in the Resistance. Jacques Chaban-Delmas sera l’un des dauphins du général de Gaulle, un maire de Bordeaux élu, presque par des plébiscites, pour plusieurs décennies», déclare Dominique Lormier.
«Jacques Chaban-Delmas redonnera une image plutôt florissante de Bordeaux, à travers son passé de résistant», ajoute l’historien.
La cérémonie de commémoration du 80ᵉ anniversaire de la Victoire de 1945 se tiendra ce jeudi à 11h15 sur la Place du XI Novembre à Bordeaux.
Le 8 mai 1945 marque la victoire des Alliés sur les forces de l’Axe, consacrant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Pour Bordeaux, libérée en août 1944, cet événement historique célèbre son 80e anniversaire cette année.
«C’est un climat de joie, un moment d’apaisement et d’excitation», déclare Dominique Lormier, évoquant la réaction des Bordelais à l’annonce de la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945.
Les habitants se rassemblent dans les rues pour célébrer la victoire, au son de la Grosse Cloche, devant le Grand-Théâtre. L’historien souligne le soulagement ressenti par la population à la fin des problèmes liés à la guerre et aux ravitaillements.
«L’Allemagne nazie était attendue a capitulé», conclut-il. Les troupes françaises se trouvent au fin fond du Tirol, les Russes aux portes de Berlin à ce moment-là, et les Soviétiques ont pénétré dans Berlin, donc on attend réellement la capitulation allemande d’un moment à l’autre», nous rappelle-t-il.
Ce 8 mai 1945, la Grosse cloche sonne, «c’est ça qui célèbre cette victoire». «Elle avait déjà célébré l’entrée des FFI (les Forces françaises de l’intérieur, ndlr) dans Bordeaux, fin août 1944,» poursuit Dominique Lormier. «Elle est mise souvent à contribution : la Grosse cloche va également sonner au moment de la capitulation de la poche allemande du Médoc, le 20 avril 1945».
Sur les images d’archives, on voit les étudiants qui se mettent à courir avec des calots de l’armée sur la tête. Un grand rassemblement se crée devant le Grand-Théâtre, place de la comédie, une place symbolique durant l’occupation. «C’est l’endroit où défilaient les troupes allemandes, où il y avait le drapeau allemand qui était hissé, et on voit d’un seul coup hisser le drapeau français de la victoire, donc effectivement c’est un renversement de situation. Ce jour-là a lieu un concert avec le grand orchestre de Bordeaux, qui a beaucoup joué aussi sous l’occupation pour les Allemands,» relate Dominique Lormier.
À l’occasion de l’anniversaire de la victoire du 8 mai 1945, jour de mémoire, les Archives de Bordeaux Métropole ont exhumé des images de cette période historique. Pour le Bordelais Pierre Brana, coauteur d’un livre sur cette période à Bordeaux, et qui avait 12 ans en mai 1945, ces images sont émouvantes. «Elles rappellent tout ce qui était le plaisir, la joie, le fait aussi d’être tranquillisé. N’oublions pas qu’à Bordeaux, il y avait la poche de Royan et la poche du Médoc où stationnaient 10 000 soldats allemands. Il y avait toujours une certaine appréhension, plus ou moins diffuse, que peut-être, ils reviendraient.» Le 20 avril 1945, la liesse régnait à Bordeaux après la victoire des alliés sur le front côtier du Médoc ce jour-là, selon Dominique Lormier. Le 28 avril 1945, un défilé de la victoire à Bordeaux a montré une exultation de la population après la victoire contre la garnison allemande à la poche du Médoc.
Le 8 mai 1945, Joëlle Dussault décrit un climat de joie mais aussi de peur pour les collaborateurs. Elle évoque des actes de violence contre ceux qui ont collaboré avec les nazis. Le général de Larminat a prononcé un discours violent critiquant les habitants de Bordeaux pour leur supposée collaboration avec l’ennemi.
Le monde du vin et une partie de la population bordelaise sont mentionnés comme ayant collaboré avec les nazis. Joëlle Dussault souligne les divisions à Bordeaux malgré une apparence d’unanimité.
Dominique Lormier prépare un livre sur la période d’épuration après le 8 mai 1945, soulignant que ce sont souvent les moins importants qui sont condamnés. Il mentionne le cas de Maurice Papon, responsable de la déportation de juifs, qui a échappé à la justice pendant des années.
Le nouveau maire de Bordeaux, Jean-Fernand Audeguil, a succédé à Adrien Marquet, un collaborateur notoire du régime nazi. Dominique Lormier souligne qu’il faisait partie de ces néosocialistes fascinés par le dictateur italien.
Le changement de maire marque le début d’une nouvelle ère politique pour Bordeaux. Les élections municipales ont lieu le 29 avril, et le nouveau conseil municipal est mis en place le 6 mai. Selon Pierre Brana, «Les Bordelais comprennent qu’ils sont de retour à la démocratie, à la vie normale. C’est la première élection depuis la libération.»
Les Français n’ont pas voté depuis 1936. Voilà neuf ans qu’ils n’ont pas voté
Pierre BranaAncien député, co-auteur de «Bordeaux 1944 – 1947, Le grand basculement»
Joëlle Dussault et Pierre Brana dans les locaux de France 3 Aquitaine, mai 2025.
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© France 3 Aquitaine
Pour la première fois, les femmes de Bordeaux peuvent voter. Selon Pierre Brana, «Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être inscrites et trois femmes vont être élues au conseil municipal de Bordeaux. Beaucoup de prisonniers, de déportés n’étaient pas encore revenus, et donc n’ont pas pu voter. Malgré cet inconvénient, les autorités ont jugé bon de montrer un signe concret du retour à la démocratie.»
Série. 8 mai 1945 : le temsp de l’espoir
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© France 3 Paris Île-de-France
L’élection de Jean-Fernand Audeguil est donc un moment clé de l’époque. Son élection d’un homme proche de la Résistance est significative. «C’était un maire plutôt de tendance de gauche, proche de Léon Blum, qui a eu des liens avec la Résistance et avait contribué à la libération de Bordeaux. Donc ce maire n’a rien à voir avec Adrien Marquet, le maire collaborateur.»
Deux ans plus tard, les électeurs choisiront Chaban», s’exclame Joëlle Dussault.
Jacques Chaban-Delmas sera maire de Bordeaux de 1987 jusqu’en juin 1995. «Il va blanchir, d’une certaine manière, un certain passé sombre de Bordeaux, puisqu’il a été fait compagnon de la libération par le général de Gaulle. Il devient la facette positive de Bordeaux, étant donné qu’il est un résistant de la première heure. Et il sera un des dauphins du général de Gaulle, un maire de Bordeaux, élu, d’une manière, je dirais, presque par des plébiscites, durant plusieurs décennies», abonde Dominique Lormier.
Jacques Chaban-Delmas va redonner une image plutôt florissante de Bordeaux, à travers son passé de résistant.
– Dominique Lormier, Historien
La cérémonie de la commémoration du 80ᵉ anniversaire de la Victoire de 1945 se déroulera ce jeudi à 11 h 15 sur la Place du XI Novembre, à Bordeaux.
Le 8 mai 1945 est signé l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie, qui marque la victoire des Alliés sur les forces de l’axe et consacre la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Après sa libération en août 1944, Bordeaux célèbre cette victoire historique qui fête son 80e anniversaire cette année. Le 8 mai 1945, les Bordelais apprennent la capitulation de l’Allemagne nazie et se réunissent dans les rues pour célébrer. La Grosse Cloche sonne pour marquer cet événement mémorable. Les étudiants et la population se rassemblent devant le Grand-Théâtre, symbole de la victoire sur l’occupation allemande. C’est un moment de joie, de soulagement et d’excitation pour la ville de Bordeaux, marquant la fin des problèmes liés à la guerre et la libération tant attendue.
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