Le projet de loi budgétaire de Donald Trump, visant à financer certaines promesses de campagne, a franchi une étape clé à la Chambre des représentants américaine. Le texte est désormais en route vers le Sénat, où les républicains envisagent des modifications importantes. Malgré les dissensions au sein de sa majorité, le «speaker» républicain a qualifié cette loi de la plus importante jamais adoptée par un parti. Ce projet vise principalement à prolonger les crédits d’impôt massifs de son premier mandat et à éliminer l’imposition sur les pourboires, une promesse électorale du président. Pour compenser l’augmentation du déficit, des coupes importantes sont prévues dans certaines dépenses publiques, notamment dans Medicaid, l’assurance santé vitale pour plus de 70 millions d’Américains à faible revenu. Le projet de loi budgétaire de Trump franchit une étape-clé au Congrès, suscitant des inquiétudes.

Le président des Etats-Unis tente de financer des promesses de campagne au prix de coupes budgétaires qui inquiètent dans son propre camp.





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Le "speaker" de la chambre des Représentants à Washington parle à des journalistes après une rencontre avec Donald Trump, le 21 mai 2025. (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/ AFP)
Le «speaker» de la chambre des Représentants à Washington parle à des journalistes après une rencontre avec Donald Trump, le 21 mai 2025. (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/ AFP)

La Chambre des représentants américaine a adopté, jeudi 22 mai, le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de sa campagne. Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà signalé leur intention d’apporter d’importantes modifications. «Cette grande et belle loi est la législation la plus importante qu’un parti ait jamais adoptée», a assuré juste avant le vote le «speaker» républicain, qui faisait face à de nombreuses dissensions au sein de sa fine majorité.

Pour Donald Trump, l’enjeu est en premier lieu l’extension des gigantesques crédits d’impôt datant de son premier mandat et qui arrivent à expiration à la fin de l’année. Le projet de loi prévoit aussi de supprimer l’imposition sur les pourboirs, une promesse de campagne du républicain dans un pays où de nombreux travailleurs dépendent de ceux-ci comme principale source de revenu.

Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains ont aussi prévu d’importantes coupes dans certaines dépenses publiques. Au premier rang desquelles, Medicaid, l’assurance santé dont dépendent plus de 70 millions d’Américains aux revenus modestes.

Plus de 7,6 millions de personnes pourraient ainsi être privées d’assurance santé d’ici 20234, selon CBO, une agence parlementaire non-partisane.

Le plus grand programme public d’aide alimentaire, Snap, serait aussi sévèrement touché. Le CBO prédit ainsi que le projet de loi augmenterait les revenus chez les 10% des ménages les plus aisés, tandis que les 10% des ménages les plus pauvres verraient leurs revenus baisser.

Le texte «représente une attaque sur l’économie, une attaque sur la santé, une attaque sur l’aide alimentaire, une attaque sur l’équité des impôts, et une attaque sur la responsabilité fiscale», a listé Hakeem Jeffries, le chef des démocrates à la Chambre des représentants.

Chez certains élus républicains modérés, on craint également que des coupes trop importantes dans ces programmes publics populaires fassent peser un risque électoral trop important, à un an et demi des législatives de mi-mandat.

Mais ce sont surtout les élus ultraconservateurs, partisans d’une réduction de la dette publique, qui s’étranglaient devant les chiffres pharaoniques de la «grande et belle loi» et menaçaient de voter contre. Après avoir obtenu quelques concessions, ils se sont rangés en grande majorité derrière le texte.

Le président des Etats-Unis tente de financer des promesses de campagne au prix de coupes budgétaires qui inquiètent dans son propre camp.

Publié le 22/05/2025 13:35, Mis à jour le 22/05/2025 13:54, Temps de lecture : 2min

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Le "speaker" de la chambre des Représentants à Washington parle à des journalistes après une rencontre avec Donald Trump, le 21 mai 2025.

The House of Representatives in the United States has passed, on Thursday, May 22, the mega-budget bill desired by Donald Trump, who hopes to fulfill some of his key campaign promises. The text is now heading to the Senate, where Republican lawmakers have already indicated their intention to make significant modifications. «This great and beautiful law is the most important legislation that any party has ever passed,» declared the Republican speaker just before the vote, facing numerous dissent within his slim majority.

For Donald Trump, the main focus is on extending the massive tax credits from his first term that are set to expire at the end of the year. The bill also includes the elimination of taxation on tips, a campaign promise of the Republican in a country where many workers depend on tips as their main source of income.

To partially offset the increase in the deficit, Republicans have also planned significant cuts in certain public expenditures. Foremost among these are Medicaid, the healthcare insurance on which over 70 million low-income Americans depend. More than 7.6 million people could lose their health insurance by 20234, according to the non-partisan Congressional Budget Office (CBO).

The largest public food assistance program, Snap, would also be severely affected. The CBO predicts that the bill would increase income among the top 10% of households, while the bottom 10% of households would see a decrease in their income.

The bill «represents an attack on the economy, an attack on healthcare, an attack on food assistance, an attack on tax fairness, and an attack on fiscal responsibility,» listed Hakeem Jeffries, the Democratic leader in the House of Representatives.

Some moderate Republican lawmakers also fear that too significant cuts in these popular public programs may pose a significant electoral risk, just a year and a half before the midterm elections.

However, it is mainly ultraconservative lawmakers, advocates for reducing public debt, who were shocked by the staggering figures of the «great and beautiful law» and threatened to vote against it. After obtaining some concessions, they overwhelmingly supported the text.

La Chambre des représentants américaine a adopté, jeudi 22 mai, le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de sa campagne. Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà signalé leur intention d’apporter d’importantes modifications. «Cette grande et belle loi est la législation la plus importante qu’un parti ait jamais adoptée», a assuré juste avant le vote le «speaker» républicain, qui faisait face à de nombreuses dissensions au sein de sa fine majorité.

Pour Donald Trump, l’enjeu est en premier lieu l’extension des gigantesques crédits d’impôt datant de son premier mandat et qui arrivent à expiration à la fin de l’année. Le projet de loi prévoit aussi de supprimer l’imposition sur les pourboires, une promesse de campagne du républicain dans un pays où de nombreux travailleurs dépendent de ceux-ci comme principale source de revenu.

Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains ont aussi prévu d’importantes coupes dans certaines dépenses publiques.

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