Les habitants de Jaramana tentent de retrouver un semblant de normalité, mais la peur et la méfiance persistent. Les récentes violences confessionnelles ont laissé des cicatrices profondes dans la communauté druze, qui redoute de nouvelles flambées de violence à tout moment. Malgré tout, un calme précaire s’installe progressivement dans la ville, offrant un répit bienvenu après des jours d’angoisse et de terreur. Les autorités locales et les forces de sécurité travaillent d’arrache-pied pour restaurer l’ordre et garantir la sécurité des habitants. Des discussions sont en cours pour apaiser les tensions et éviter de nouveaux affrontements meurtriers. Espérons que la paix et la stabilité reviendront bientôt à Jaramana, permettant à ses habitants de vivre enfin en sécurité dans leur quartier autrefois paisible. Retour au calme dans les villes druzes en Syrie après les violences confessionnelles

Des affrontements confessionnels en début de semaine ont fait plus de 100 morts en Syrie. À Jaramana, en périphérie de Damas, la vie tente de reprendre son cours, mais dans une atmosphère de peur et de méfiance. Les habitants s’accrochent à une normalité encore très incertaine.





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Des heurts sont survenus à proximité et au sud de Damas notamment à Jaramana entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh. (RAMI ALSAYED / NURPHOTO / VIA AFP)
Des heurts sont survenus à proximité et au sud de Damas notamment à Jaramana entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh. (RAMI ALSAYED / NURPHOTO / VIA AFP)

Après plusieurs jours de tensions à Jaramana, quartier à majorité druze en périphérie de Damas, le calme revient peu à peu. Mais la situation reste fragile : en moins de 72 heures, plus de 100 personnes ont été tuées dans des affrontements entre miliciens druzes et forces progouvernement, principalement issues d’anciens groupes islamistes.

Les violences, qui ont gagné d’autres zones comme Sahnaya ou même la route vers Soueïda, bastion de la communauté druze, s’inscrivent dans un contexte explosif. À la suite de la diffusion d’un message blasphématoire attribué à un cheikh druze – message dont l’authenticité est contestée –, les tensions confessionnelles ont été attisées par des appels à la haine sur les réseaux sociaux.

À l’entrée de Jaramana, les routes sont rouvertes, les points de contrôle allégés. La circulation reprend, encore timide. Devant sa boutique, Fadi, boucher druze, a rouvert les volets. Assis seul sur une chaise, il regarde la rue vide.

«Dois-je payer pour la faute d’un druze isolé, alors que je suis druze ?» demande-t-il. «Il est nécessaire d’arrêter cette personne qui a commis une faute, et les autorités doivent le juger sans faire payer le prix à nous tous.»

«Que ce soit Israël ou les États-Unis ou un autre pays, tous pensent à leurs intérêts. Nous n’avons pas cette force de frappe, nous sommes un peuple simple, nous nous levons le matin pour aller chercher un morceau de pain à la maison et ça nous suffit. On ne demande rien d’autre.»

Fadi, boucher druze à Jaramana

à franceinfo

Fadi insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une opposition entre les Druzes et les nouvelles autorités. Il attend d’elles qu’elles identifient les responsables des troubles et des violences. «Le peuple soutient les nouvelles autorités, mais il est crucial qu’elles condamnent fermement les groupes violents et fanatiques qui attaquent et tuent des civils à leur gré», explique Fadi. «Ces milices n’ont aucune légitimité. Que les autorités viennent nous voir et nous disent qu’elles veulent arrêter le Druze qui a blasphémé le prophète, et je vous garantis que personne ne sera contre ici. Insulter un prophète, Dieu, ou toute religion, ce ne sont pas des choses que nous faisons. Nous sommes avant tout croyants et créés par Dieu et dans la Sunna, personne n’a été créé différemment, nous sommes tous humains, sunnites, chiites, druzes ou alaouites.»

Plusieurs témoignages et discussions dans le quartier indiquent que les troubles ont été provoqués par des groupes armés indépendants venus de la Ghouta orientale et d’autres zones instables. C’est ce qu’explique Mohamed, un autre habitant de Jaramana, même si cela est difficile à confirmer à ce stade. «Tant que chacun garde ses armes, d’un camp ou d’un autre, ce genre de drame peut se reproduire», explique-t-il. «Même des enfants en possèdent et commencent à s’en débarrasser. Il faut que toutes les armes soient retirées des mains de la population et confiées à une autorité unique.» La méfiance persiste, mais les habitants s’accrochent à une normalité fragile. Dans les rues, tous espèrent que le calme durera plus d’un jour.

Face à l’escalade, Israël est intervenu militairement en menant des frappes près de Damas au nom de la «protection des Druzes». Une initiative vivement rejetée par la Syrie, la Turquie et les dignitaires druzes eux-mêmes, qui dénoncent une instrumentalisation. «La plupart des gens ici considèrent Israël comme une puissance occupante. Donc, on n’attend aucune aide de leur part. Pire, ils nous mettent dans une position où certains vont croire qu’on les soutient alors que ce n’est pas le cas», explique Walid, 32 ans, depuis Damas.

Depuis la chute de Bachar al Assad, Israël multiplie les bombardements et les incursions terrestres en Syrie. Son armée occupe désormais certains villages. Benyamin Nétanyahou dit vouloir établir une zone tampon à sa frontière et exige également la démilitarisation totale du sud de la Syrie, où vit une grande partie des Druzes, comme Ziad, 38 ans : «Israël agit ainsi uniquement dans son intérêt. C’est un État terroriste, et il ne sera pas notre sauveur. Nous n’avons besoin de la protection de personne. Nous pouvons nous protéger nous-mêmes.»

Sur le plateau du Golan, 22 000 Druzes syriens vivent sous occupation depuis 1967. Ziad craint qu’Israël veuille étendre encore son territoire jusqu’à sa ville de Sweida.

Les habitants se raccrochent à une normalité encore très incertaine.

Les récents affrontements confessionnels en Syrie ont laissé plus de 100 personnes mortes en début de semaine. À Jaramana, une banlieue de Damas, la population tente de retrouver une certaine normalité malgré une atmosphère de peur et de méfiance.

«Que ce soit Israël ou les États-Unis ou un autre pays, tous pensent à leurs intérêts. Nous n’avons pas cette force de frappe, nous sommes un peuple simple, nous nous levons le matin pour aller chercher un morceau de pain à la maison et ça nous suffit. On ne demande rien d’autre.»

Fadi, boucher druze à Jaramana

à franceinfo

Fadi insiste sur le fait qu’il n’y a pas de conflit entre les Druzes et les nouvelles autorités. Il attend de ces dernières qu’elles identifient et punissent les responsables des troubles et des violences. «Le peuple soutient les nouvelles autorités, mais il est essentiel qu’elles condamnent fermement les groupes violents et extrémistes qui attaquent et tuent des civils à leur guise. Ces milices n’ont aucune légitimité, explique Fadi. Si les autorités viennent nous dire qu’elles veulent arrêter le Druze qui a blasphémé contre le prophète, je peux vous assurer que personne ne s’y opposera ici. Insulter un prophète, Dieu, ou toute religion, ce ne sont pas des actes que nous tolérons. Nous sommes avant tout croyants et créés par Dieu, et dans la Sunna, personne n’est créé différemment, que l’on soit sunnite, chiite, druze ou alaouite.»

De nombreux témoignages et discussions dans le quartier suggèrent que les affrontements ont été provoqués par des groupes armés indépendants venus de la Ghouta orientale et d’autres zones instables. C’est ce qu’explique Mohamed, un autre habitant de Jaramana, bien que cela soit difficile à confirmer à ce stade. «Tant que chacun garde ses armes, d’un camp ou d’un autre, ce genre de drame peut se reproduire, explique-t-il. Même des enfants en possèdent et commencent à s’en débarrasser. Il faut que toutes les armes soient retirées des mains de la population et confiées à une autorité unique.» Malgré une méfiance persistante, les habitants s’accrochent à une normalité fragile et espèrent que le calme durera plus d’une journée dans les rues.

Face à l’escalade des tensions, Israël est intervenu militairement en menant des frappes près de Damas au nom de la «protection des Druzes». Cette initiative a été fermement rejetée par la Syrie, la Turquie et les leaders druzes, qui dénoncent une manipulation. «La plupart des gens ici considèrent Israël comme une puissance occupante. Nous n’attendons donc aucune aide de leur part. Au contraire, ils nous placent dans une situation où certains pourraient penser que nous les soutenons, ce qui n’est pas le cas«, explique Walid, 32 ans, depuis Damas.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a intensifié ses bombardements et incursions terrestres en Syrie. Son armée occupe désormais certains villages. Benyamin Nétanyahou cherche à établir une zone tampon le long de sa frontière et exige la démilitarisation totale du sud de la Syrie, où vivent de nombreux Druzes, dont Ziad, 38 ans : «Israël agit uniquement dans son intérêt. C’est un état terroriste et il ne sera pas notre sauveur. Nous n’avons besoin de la protection de personne. Nous pouvons nous protéger nous-mêmes.»

Sur le plateau du Golan, 22 000 Druzes syriens vivent sous occupation depuis 1967. Ziad craint qu’Israël ne cherche à étendre son territoire jusqu’à sa ville de Sweida.

. Les habitants s’accrochent à une normalité encore très fragile, après plusieurs jours de tensions à Jaramana, quartier à majorité druze en périphérie de Damas. Fadi, a Druze butcher in Jaramana, expressed his views, stating that whether it is Israel, the United States, or any other country, they all act in their own interests. He emphasized that the Druze people are simple and content with just getting a piece of bread in the morning, not asking for anything else. Fadi also mentioned that the people support the new authorities but expect them to condemn strongly the violent and fanatical groups that attack and harm civilians. He stressed the importance of authorities taking action against those who disrespect prophets or religions, as it goes against their beliefs.

There were reports of armed groups causing disturbances in the neighborhood, with Mohamed suggesting that as long as weapons are present, such incidents could happen again. He called for all arms to be removed from the population and placed under a single authority to prevent further violence. Despite the tensions, residents are holding onto a fragile sense of normalcy, hoping for peace to prevail.

In response to the escalation, Israel conducted military strikes near Damascus under the pretext of protecting the Druze community, a move opposed by Syria, Turkey, and Druze leaders who saw it as exploitation. Many in the area view Israel as an occupying power and do not expect any assistance from them. Ziad, a 38-year-old Druze, criticized Israel’s actions as self-serving and expressed a belief in their ability to protect themselves.

The Druze community in the Golan Heights, living under Israeli occupation since 1967, fears further encroachment on their land. Ziad voiced concerns about Israel’s intentions and rejected the idea of needing protection from them. He emphasized that they can defend themselves without external interference.

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