Les historiens américains craignent le pire en raison des actions de Donald Trump, qui a pris le contrôle des musées Smithsonian de Washington, accusés de «révisionnisme» et d'»endoctrinement idéologique» dans un récent décret. Pourquoi Donald Trump inquiète les historiens américains.



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Le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 février 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Le président américain Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 février 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Dans un décret, fin mars, le président américain a pris le contrôle des célèbres musées Smithsonian de Washington accusés de «révisionnisme» et d'»endoctrinement idéologique».

C’est l’autre combat mené par l’administration Trump depuis 100 jours : la guerre culturelle dans laquelle s’est lancé le président américain en parallèle de son conflit commercial. Les questions de diversité, de minorités ethniques, de genre ou de religion, au cœur des batailles culturelles qui enflamment la société américaine, ont déjà fait l’objet de près de 40 décrets de la part de l’administration Trump.

Dès le 20 janvier, le président ordonnait aux agences fédérales de retirer le mot «genre» des documents administratifs, niant l’identité de genre. D’autres décrets suivent, pour exclure les personnes transgenres de l’armée, stopper des programmes de discrimination positive à l’embauche, ou «éradiquer le biais anti-chrétien» au sein du gouvernement fédéral. Il a également ordonné que le Golfe du Mexique soit renommé «Golfe d’Amérique» et que le Mont Denali en Alaska, qui avait été rebaptisé de son nom autochtone sous Barack Obama, soit à nouveau appelé Mont McKinley.

Par décret en date du 27 mars, il a également pris le contrôle de deux institutions importantes de la capitale fédérale : le Kennedy Center, un lieu de spectacles prestigieux, et surtout le Smithsonian, le plus grand ensemble de musées aux États-Unis, comprenant 21 musées rien que dans le centre de Washington. Donald Trump les accuse de «révisionnisme» et d’«endoctrinement idéologique». Les historiens, choqués par ces attaques, réfutent ces accusations, à l’instar de James Grossman.

Le directeur exécutif de la Société américaine d’histoire, une organisation professionnelle d’historiens fondée en 1884 et comptant 10 500 membres, s’oppose fermement à cette ingérence présidentielle dans le contenu des musées du Smithsonian. Il souligne qu’aucun président n’avait jamais tenté de s’immiscer dans le travail du Smithsonian, une institution de recherche renommée internationalement pour son intégrité.

Selon James Grossman, cette attaque découle de motivations à la fois politiques et idéologiques. Il estime que les responsables sont dérangés par le fait que les études historiques actuelles mettent en lumière le racisme comme un aspect central de l’histoire américaine, une réalité difficile à nier. Il souligne que le racisme a été présent pendant des siècles aux États-Unis, de l’esclavage des Afro-Américains à la ségrégation légale, et nie cette réalité est, selon lui, simpliste et absurde.

Donald Trump a également ordonné d’arrêter les dépenses pour des expositions qui créent des divisions basées sur la race, ainsi que de répertorier les statues ou monuments dédiés à des figures de la ségrégation retirés sous Joe Biden, en vue de les réinstaller si cela était nécessaire pour ne pas «réécrire l’histoire américaine«. Et pour conclure, James Grossman a déclaré : «Bien sûr que c’est dangereux qu’un président décide de s’emparer du pouvoir dans tant de domaines différents…» The societal battles that have been raging in American society over diversity, ethnic minorities, gender, and religion have been the subject of nearly 40 decrees issued by the Trump administration.

On January 20th, the president ordered federal agencies to remove the word «gender» from administrative documents, denying gender identity. Subsequent decrees followed, excluding transgender individuals from the military, halting affirmative action programs for hiring, and seeking to «eradicate anti-Christian bias» within the federal government. He also ordered the renaming of the Gulf of Mexico to the «Gulf of America» and changing the name of Mount Denali in Alaska, which had been renamed to its Indigenous name under the Obama administration, back to Mount McKinley.

On March 27th, by decree, he decided to take control of two institutions in the federal capital: the Kennedy Center, a prestigious performance venue, and the Smithsonian, the largest museum complex in the United States, with 21 museums in downtown Washington alone. Donald Trump accuses them of «revisionism» and «ideological indoctrination.» Historians, including James Grossman, have expressed their dismay at these attacks.

James Grossman, the executive director of the American Historical Association, the largest professional organization of historians in the world, founded in 1884, along with the association’s 10,500 members, strongly opposed this presidential intervention in the content of the Smithsonian museums. He emphasized that no president had ever tried to interfere with the work of the Smithsonian before.

According to James Grossman, the reason for such an attack is both political and ideological. He stated, «They are uncomfortable with the fact that current historical studies identify racism as a central continuity in American history. And it’s hard to deny. We enslaved African Americans for 200 years. Then, a legalized system of segregation was in place for about sixty years in much of the country. Denying that it happened is foolish and reductive.»

Donald Trump has directed to prohibit spending on exhibitions that divide Americans based on race. He also instructed to list statues or monuments dedicated to segregationists removed under Joe Biden and to reinstall them if it was deemed necessary to «rewrite American history.» Grossman concluded, «Of course, it’s dangerous for a president to seize power in so many different areas…»

In conclusion, the Trump administration’s numerous decrees on diversity, ethnic minorities, gender, and religion have sparked significant cultural battles in American society. The efforts to alter historical narratives and suppress discussions on critical social issues have raised concerns among historians and the broader public. It remains to be seen how these actions will impact the fabric of American society in the long run.



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Le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 février 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Le président américain Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 février 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Dans un décret, fin mars, le président américain a pris le contrôle des célèbres musées Smithsonian de Washington accusés de «révisionnisme» et d'»endoctrinement idéologique».

C’est l’autre combat mené par l’administration Trump depuis 100 jours : la guerre culturelle dans laquelle s’est lancé le président américain en parallèle de son conflit commercial. Les questions de diversité, de minorités ethniques, de genre ou de religion, au cœur des batailles culturelles qui enflamment la société américaine, ont déjà fait l’objet de près de 40 décrets de la part de l’administration Trump.

Dès le 20 janvier, le président ordonnait aux agences fédérales de retirer le mot «genre» des documents administratifs, niant l’identité de genre. D’autres décrets suivent, pour exclure les personnes transgenres de l’armée, stopper des programmes de discrimination positive à l’embauche, ou «éradiquer le biais anti-chrétien» au sein du gouvernement fédéral. Il a également décidé de renommer le Golfe du Mexique en «Golfe d’Amérique» et de renommer le Mont Denali en Alaska en Mont McKinley. De plus, par décret du 27 mars, il a pris le contrôle du Kennedy Center et du Smithsonian à Washington, les accusant de révisionnisme et d’endoctrinement idéologique. Les historiens, comme James Grossman, ont vivement critiqué ces attaques, soulignant que jamais un président n’avait interféré avec le travail du Smithsonian auparavant. Cette intervention présidentielle est perçue comme politique et idéologique, visant à nier le racisme inhérent à l’histoire américaine. Donald Trump a également ordonné d’interdire les dépenses pour des expositions qui divisent les Américains sur la base de la race et de réinstaller les statues ou monuments dédiés aux acteurs de la ségrégation retirés sous Joe Biden. James Grossman souligne les dangers d’un tel empiètement du président sur différents domaines.

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