Récemment, la Syrie a été le théâtre de tueries de civils qui ont entraîné la mort de plus d’un millier de personnes dans les régions alaouites. Malheureusement, le gouvernement de transition n’a pas réussi à empêcher ces tragédies, soulevant ainsi des doutes quant à sa capacité à maintenir le contrôle du pays.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, cette vague de violence est sans précédent. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, plus de mille civils ont été tués depuis le 6 mars, victimes de meurtres, d’exécutions sommaires et d’opérations de nettoyage ethnique. Un habitant de la région a décrit des scènes d’horreur, déplorant notamment le massacre d’une famille entière pour voler leurs voitures.
La grande majorité des victimes sont des civils alaouites, tués lors d’exécutions sommaires perpétrées par les forces de sécurité ou des groupes alliés, selon l’OSDH. Ces violences ont été déclenchées par une attaque menée par des factions loyalistes proches du clan Assad, dirigées par d’anciens leaders de l’armée syrienne. Cette escalade de violence a plongé le pays dans une spirale meurtrière, avec des affrontements faisant des centaines de morts parmi les combattants des deux camps.
Les autorités ont dépêché des renforts pour tenter de rétablir l’ordre dans les régions touchées, alors que des manifestations ont éclaté à travers le pays pour appeler à l’unité et rejeter les divisions intercommunautaires. Malheureusement, à Damas, des tensions ont éclaté entre des manifestants et des contre-manifestants, mettant en lumière les profondes divisions confessionnelles persistantes en Syrie.
Ce nouveau cycle de violences constitue un véritable test pour les autorités en place, qui cherchent à obtenir le soutien de la communauté internationale tout en assurant la sécurité des minorités ethniques du pays.
Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, a promis de poursuivre les responsables de «l’effusion de sang de civils» et appelé à «préserver l’unité nationale et la paix civile», dans ce pays déchiré par un conflit de plus de treize ans. Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a promis la formation d’un comité pour «protéger la paix civile», dans une vidéo diffusée par l’agence Sana. «Nous nous portons garants de tout le peuple syrien et de toutes les confessions, et nous protégeons tout le monde de la même manière.»
L’un des grands défis du nouveau gouvernement est de mettre sur pied une armée régulière. «La conférence de la victoire, fin janvier, a été marquée par la dissolution de l’armée précédente, mais la nouvelle n’est pas encore complètement construite», rappelle Zakaria Taha, maître de conférences à l’université de Grenoble. «Celle-ci a hérité de sections d’Al-Qaïda qui ont opéré un revirement stratégique, mais également d’autres factions restées radicales. Ce sont des organisations horizontales, ajoute Aghiad Ghanem. Ahmed al-Charaa va-t-il parvenir à constituer une armée régulière capable de tendre vers la monopolisation de la violence légitime ? Est-il capable de rompre avec des factions radicalisées ? Pour l’instant, les gages ne sont pas très clairs.»
Ahmed al-Charaa lui-même a estimé que son pays aurait besoin de quatre à cinq ans pour organiser des élections. En attendant, un comité d’experts a été chargé de rédiger un projet de déclaration constitutionnelle pour la phase de transition, qui sera soumis au président par intérim. Ce travail fait suite à la conférence de dialogue national syrien organisée le 25 février à Damas, qui a tracé les grandes lignes du futur Etat : désarmement des groupes armés, justice, libertés et respect des minorités…
Mais l’affaire a été expédiée en une seule journée, remarque Aghiad Ghanem, «et les participants ont parfois été convoqués au tout dernier moment». Le nouveau dirigeant par intérim «a voulu donner beaucoup de gages à l’extérieur, en affichant une posture plus modérée afin de faire lever les sanctions – ce qu’il a obtenu partiellement, ajoute le chercheur. Mais il a peut-être moins répondu à cet enjeu d’ancrage dans les différentes composantes syriennes. Minimiser cet aspect est assez grave, et il faut espérer qu’il ne soit pas trop tard.»
Au-delà du ressentiment d’une partie de la population contre la minorité alaouite, la question des autres minorités est également au menu. «Le régime de Bachar al-Assad a beaucoup travaillé sur la division et l’utilisation des minorités et des différentes composantes sociétales syriennes», fait remarquer Zakaria Taha. L’administration autonome kurde, qui contrôle une grande partie du nord-est du pays, a déclaré qu’elle ne se sentait pas liée par les décisions de la conférence de dialogue national, à laquelle elle n’a pas été conviée. Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a refusé la dissolution de son groupe armé, suggérant plutôt qu’il soit intégré à la nouvelle armée syrienne.
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a déjà évoqué l’hypothèse d’une intervention militaire en Syrie «si le régime port[ait] atteinte aux Druzes». Ces derniers, toutefois, savent bien «qu’il s’agit là d’une manœuvre», commente Zakaria Taha. En réalité, «les différentes communautés s’accordent sur l’unité nationale et territoriale du pays, même si les Kurdes, qui en contrôlent presque 30%, souhaitent préserver leur autonomie». Ces questionnements, d’ailleurs, ne sont pas l’apanage des minorités. «Une bonne partie de la majorité syrienne démocrate s’interroge également sur le chemin vers la démocratie, ou au moins vers un pouvoir beaucoup plus inclusif.»
Cependant, les bombardements ont touché toute la région de manière indiscriminée», ajoute Aghiad Ghanem.
Le ministère de l’Intérieur a déployé des «renforts supplémentaires» à Qadmous, dans la province de Tartous, où les forces de sécurité «poursuivent les derniers partisans de l’ancien régime». Selon l’agence de presse officielle Sana, des «affrontements violents» ont eu lieu dans le village de montagne de Taanita, où de nombreux criminels de guerre du régime précédent se sont réfugiés, protégés par des fidèles d’Assad. Les forces de sécurité ont également effectué des perquisitions dans le village de Bisnada, dans la province de Lattaquié.
Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays pour appeler à l’unité et à rejeter les divisions intercommunautaires. Cependant, à Damas, les forces de sécurité ont dû intervenir pour disperser un rassemblement de protestation contre les récentes violences, après l’apparition d’une contre-manifestation réclamant un «Etat sunnite» et proférant des slogans hostiles aux Alaouites. «La situation a failli dégénérer dans la région de Damas et dans le Sud, où certains groupes druzes sont restés armés malgré les appels au désarmement», ajoute Aghiad Ghanem. Cette minorité ethno-religieuse, présente également au Liban, en Israël et sur le plateau du Golan occupé par Israël, représente environ 3% de la population syrienne, principalement dans le sud du pays.
Cet épisode sert de test pour les nouvelles autorités, qui cherchent à obtenir le soutien de la communauté internationale et à rassurer les minorités. Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, a promis de poursuivre les responsables de «l’effusion de sang de civils» et a appelé à «préserver l’unité nationale et la paix civile» dans un pays déchiré par un conflit de plus de treize ans. Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a promis la formation d’un comité pour «protéger la paix civile». «Nous nous portons garants de tout le peuple syrien et de toutes les confessions, et nous protégeons tout le monde de la même manière.»
L’un des principaux défis du nouveau gouvernement est de mettre en place une armée régulière. «La conférence de la victoire, fin janvier, a marqué la dissolution de l’armée précédente, mais la nouvelle n’est pas encore entièrement formée», rappelle Zakaria Taha, maître de conférences à l’université de Grenoble. «Elle a hérité de sections d’Al-Qaïda qui ont changé de stratégie, mais aussi d’autres factions restées radicales. Ce sont des organisations horizontales», ajoute Aghiad Ghanem. «Ahmed al-Charaa parviendra-t-il à former une armée régulière capable de monopoliser la violence légitime ? Saura-t-il rompre avec les factions radicalisées ? Pour l’instant, les garanties ne sont pas très claires.»
Ahmed al-Charaa lui-même estime que son pays aura besoin de quatre à cinq ans pour organiser des élections. En attendant, un comité d’experts a été chargé de rédiger un projet de déclaration constitutionnelle pour la phase de transition, qui sera soumis au président par intérim. Ce travail fait suite à la conférence de dialogue national syrien organisée le 25 février à Damas, qui a esquissé les contours de l’État futur : désarmement des groupes armés, justice, libertés et respect des minorités…
Cependant, Aghiad Ghanem remarque que l’affaire a été expédiée en une seule journée, et que les participants ont parfois été convoqués à la dernière minute. Le nouveau dirigeant par intérim a cherché à apaiser les tensions et à lever les sanctions, mais il a peut-être négligé l’enracinement dans les diverses composantes syriennes. «Minimiser cet aspect est assez grave, et il faut espérer qu’il ne soit pas trop tard.»
Au-delà du ressentiment d’une partie de la population envers la minorité alaouite, la question des autres minorités est également cruciale. «Le régime de Bachar al-Assad a beaucoup joué sur la division et l’utilisation des minorités et des différentes composantes sociétales syriennes», souligne Zakaria Taha. L’administration autonome kurde, qui contrôle une grande partie du nord-est de la Syrie, a déclaré qu’elle ne se sentait pas liée par les décisions de la conférence de dialogue national à laquelle elle n’a pas été invitée. Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a rejeté la dissolution de son groupe armé, suggérant plutôt une intégration à la nouvelle armée syrienne.
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a évoqué la possibilité d’une intervention militaire en Syrie «si le régime portait atteinte aux Druzes». Cependant, les Druzes savent que cette déclaration est une manœuvre selon Zakaria Taha. En réalité, les différentes communautés de Syrie s’accordent sur l’unité nationale et territoriale du pays, même si les Kurdes, qui contrôlent près de 30% du territoire, souhaitent préserver leur autonomie. Ces interrogations ne sont pas limitées aux minorités, car une bonne partie de la majorité syrienne démocratique se questionne également sur le chemin vers la démocratie ou vers un pouvoir plus inclusif.
La Syrie a récemment été le théâtre de tueries de civils qui ont fait plus d’un millier de victimes dans les régions alaouites. Le gouvernement de transition n’a pas réussi à empêcher ces violences, remettant en question sa capacité à contrôler le pays.
Depuis le 6 mars, plus de mille civils ont été tués dans l’ouest de la Syrie, majoritairement des membres de la communauté alaouite. Ces exécutions sommaires ont été perpétrées par les forces de sécurité ou des groupes alliés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cette vague de violence a été déclenchée par une attaque menée par des factions loyalistes au clan Assad dirigées par d’anciens leaders du 4e régiment de l’armée syrienne. Ces factions sont proches du cœur névralgique des Assad, responsables des trafics et de l’économie informelle.
Les affrontements ont causé près de 500 morts parmi les combattants des deux camps, en plus des victimes civiles. Les habitants de Tartous ont rapporté que des factions islamistes radicales en ont profité pour massacrer des Alaouites. Des manifestations pour l’unité et contre les haines intercommunautaires ont eu lieu dans plusieurs villes, mais à Damas, des forces de sécurité ont dû intervenir pour disperser des rassemblements hostiles aux Alaouites.
La situation a failli dégénérer dans la région de Damas et dans le Sud, où certains groupes druzes sont restés armés malgré les appels au désarmement. Les forces de sécurité ont été déployées dans plusieurs régions pour traquer les fidèles de l’ancien régime et prévenir toute escalade de la violence. Cette minorité ethnoreligieuse, présente également au Liban, en Israël et sur le plateau du Golan occupé par Israël, représente environ 3% de la population syrienne, principalement dans le sud du pays. Cette communauté est également un enjeu important pour les nouvelles autorités syriennes, qui cherchent à obtenir le soutien de la communauté internationale et à rassurer les minorités. Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, s’est engagé à poursuivre les responsables des violences contre les civils et à préserver l’unité nationale et la paix civile. Il a également promis la formation d’un comité pour protéger la paix civile et garantir la sécurité de toutes les communautés syriennes. Le défi majeur pour le nouveau gouvernement est de mettre en place une armée régulière et de construire un État respectueux des droits de tous ses citoyens, qu’ils soient membres de minorités ethniques ou religieuses ou non. A significant portion of the Syrian democratic majority is also questioning the path towards democracy, or at least towards a much more inclusive power.
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