L’usine sera située dans une zone résidentielle à Achères, à quelques mètres de la Forêt de Saint-Germain-en-Laye. Les riverains ne sont pas contre le projet qui permettra d’adoucir l’eau de la commune mais souhaitent que la construction se fasse loin de chez eux.
«Cela va créer des nuisances, c’est sûr«, Philippe est retraité et vit à Achères dans les Yvelines, en bord de forêt de Saint-Germain en Laye. Il y a emménagé il y a 28 ans. Dans quelques semaines, il craint que la quiétude de cette zone résidentielle d’ordinaire paisible ne soit remise en cause. L’entreprise Suez Eau France va lancer dans quelques mois le chantier d’une usine de traitement des pesticides et de production d’eau potable.
Il habite à 150 mètres du futur chantier. «Cela va engendrer du bruit et de la pollution. En plus, les rues de notre quartier sont étroites donc pour les camions, ce sera compliqué de passer«, poursuit-il.
Le projet a été présenté aux riverains en septembre 2022. L’idée de l’usine est de renouveler l’approvisionnement en eau potable sur la commune «car aujourd’hui deux puits sur quatre sont contaminés et inutilisables», indique Benoît Dombret, riverain et président de l’association Achères Sources et Nature. Il poursuit en indiquant que «ces puits ont été pollués par l’utilisation de pesticides par la SNCF pendant de nombreuses années pour désherber ses voies. Pour pouvoir assurer cet approvisionnement, il faut dépolluer les pesticides qui sont présents dans les sols.«
Pour la communauté urbaine, Grand Paris Seine-et-Oise dont Achères fait partie et qui porte également le projet, il s’agit «d’assainir l’eau afin d’éviter toute pollution future comme les PFAS, les polluants éternels«, indique Gilles Lécole, vice-président délégué à l’eau et à l’assainissement.
Les riverains craignent des désagréments pendant les travaux, mais surtout après. «Ce genre d’usine crée du bruit, de la pollution et des nuisances olfactives. C’est justement pour éviter cela que beaucoup d’entre nous se sont installés ici, à la campagne«, raconte Benoît Dombret au sujet du lotissement qui se trouve à quelques encablures de la forêt de Saint-Germain-en-Laye.
Autre inquiétude pour les riverains : «Les conséquences financières pour les usagers sur leurs factures d’eau liées au coût de cette usine ainsi qu’à l’utilisation d’une technologie énergivore (Osmose Inversée Basse Pression) multipliant par trois les besoins en électricité«
Enfin, ils alertent sur la potentielle dévaluation des biens immobiliers dans le secteur. «Pour celles et ceux qui veulent vendre, ce sera handicapant, car l’usine n’est jamais gage de bien-être«, explique Philippe.
Il explique que les riverains ne sont «pas contre le projet, car l’usine permettra de couvrir les besoins en eau des habitants. C’est une bonne chose, mais nous disons seulement qu’il faut le faire ailleurs, plus éloigné des habitations.»
Gilles Lécole assure «comprendre les inquiétudes des habitants» mais affirme que le fait de réaliser ce projet plus loin de ce lotissement n’est pas faisable «dans des conditions économiques et écologiques» raisonnables. Cela impliquerait de faire venir l’eau de plus loin avec énormément d’énergie électrique pour la pousser alors qu’elle se trouve sous nos pieds.«
La mairie d’Achères avait d’ailleurs demandé à Suez Eau France et Grand Paris Seine & Oise qui portent le projet «d’étudier la possibilité d’une implantation de cette usine au plus proche des puits concernés, notamment sur les terrains de la SNCF«.
Dans le courrier de réponse datant de mars 2023 et adressé à GPS&O, la SNCF avait expliqué que «le site ferroviaire d’Achères Grand Cormier ne nous paraît pas le mieux indiqué pour le projet que vous souhaitez développer«. Elle poursuit en indiquant qu'»il s’agit d’un site dont l’accès est complexe et pour lequel l’ajout des passages poids lourds au flux actuel serait accidentogène«.
Organisés en plusieurs collectifs, les habitants ont déposé deux recours gracieux dans l’espoir de faire annuler le permis de construire. Ils se disent prêts à aller devant le tribunal administratif de Versailles.
Une partie d’entre eux est accompagnée par l’avocate et ancienne ministre de l’Environnement, Me Corinne Lepage. «Nous avons très peu d’informations de la part de Suez et de la mairie donc nous sommes dans le flou, mais nous n’hésiterons pas à aller jusqu’au contentieux«, affirme-t-elle. Pour elle, la mobilisation des riverains est une manière de s’emparer «d’une problématique de santé publique«.
Les riverains ne s’opposent pas au projet visant à adoucir l’eau de la commune, mais ils préfèrent que la construction se déroule à distance de leur domicile. Les riverains ne sont pas opposés au projet visant à adoucir l’eau de la commune, mais préfèrent que la construction se déroule loin de leur domicile. Please rewrite this sentence.
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