Les «zones à faibles émissions» (ZFE) sont-elles en train de devenir les «zones à forte exclusion» ? Alors que le débat sur la politique du tout bagnole divise, la question des ZFE est au cœur des discussions en Limousin. La possible restriction à Limoges crée des tensions entre les automobilistes et certains élus locaux. Voici les arguments des deux camps. Débat sur les ZFE : Divisions autour de la politique anti-voiture

As the bill aimed at limiting the generalization of «low-emission zones» (LEZ) is currently being examined in the National Assembly, the debate is raging in Limousin. The potential implementation of a restriction in Limoges is dividing motorists and some local elected officials. Here are the arguments put forward by the «pro» and the «anti» sides.

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Will the «low-emission zones» (LEZ) be abolished or simply relaxed? On March 26, the right and the National Rally obtained their immediate extinction in committee. The government now plans to limit them to the Paris and Lyon metropolitan areas. Since Tuesday, April 8, the bill is being examined in the National Assembly.

Provided for by the «Climate and Resilience» law of 2021, twenty-five LEZs are currently established in France. In Paris, Lyon, Montpellier, and Grenoble, the most polluting cars are banned. Officially, since January 1, Limoges and all agglomerations with more than 150,000 inhabitants are supposed to have implemented a LEZ in their territory. Thanks to an exemption, this obligation has been postponed to 2026.

It’s a form of exclusion not being able to go to the city to seek medical care, to take your children to school, to do your shopping.

Christian Ducher,

President of the Limousin Automobile Club

As the future of LEZs appears increasingly compromised, the debate is animating Limousin’s political life. On Monday, April 7, Christian Ducher, President of the Limousin Automobile Club, and Jean-Louis Pagès, regional councilor (The Ecologists) of Haute-Vienne, were invited to our 19/20 program to debate the issue.

The former, opposed to the generalization of LEZs, describes them as «zones of strong exclusion». «It’s preventing our residents of Haute-Vienne, Limousin, from being able to move freely,» he denounces. «We estimate that a quarter of motorists, ten million out of forty, are affected by this measure. It’s a form of exclusion not being able to go to the city to seek medical care, to take your children to school, to do your shopping…»

It’s false to say that it’s antisocial: pollution kills forty thousand people a year (…) where there are the most poor.

Jean-Louis Pagès

Regional Councilor (The Ecologists)

In favor of this measure, which he describes as beneficial for «public health,» Jean-Louis Pagès considers «traffic management» essential. «There are a lot of deceptions in this matter blown out of proportion by the far right and the right,» laments the elected official. «LEZs are a tool to decarbonize cities. It’s false to say that it’s antisocial: pollution kills forty thousand people a year, and it is especially high in city centers, where there are the most poor. A third of households under thirty years old in Limoges live below the poverty line.»

While Christian Ducher acknowledges that «older cars may pollute a little more,» he points out that going to the city is often a vital need for people living in rural areas. «I’m in Le Dorat, I live in Le Dorat. I hope that in Le Dorat, there are enough doctors, dentists, ophthalmologists to consult,» he quips. Il est préférable de les laisser, de les abandonner ! Qu’ils ne soient pas soignés : on polluera moins !

Argument irrecevable pour le conseiller régional, qui insiste sur le fait que seules les voitures construites avant 1997 seront concernées, soit 1 % des véhicules.

D’après le président de l’Automobile Club du Limousin, l’instauration de ZFE dans la plupart des agglomérations représente un «risque» pouvant amener à des jacqueries rappelant «les Gilets jaunes». «Toute cette population ne peut pas remplacer sa voiture, insiste-t-il. Il y a eu des aides de l’État, des primes à la conversion vers les voitures électriques… Mais tout cela coûte trop cher.»

Pour Jean-Louis Pagès, des solutions existent déjà, et les développer apparaîtraient comme une alternative pertinente. Parmi elles, l’accessibilité des transports en commun. «Reprenons l’exemple du Dorat : avec la régie régionale des transports, on peut venir en car à Limoges. Le prix du billet aller-retour, ce sont quatre-vingts centimes que l’on paye à l’heure actuelle. Bus et tram (…) Si M. Lombertie (le maire de Limoges, NDLR) et la métropole refusent la ZFE, c’est en raison du manque crucial de transports en commun. C’est une politique « tout bagnole » qui dure depuis des décennies !» Une sélection exclusive pour vous, en lien avec vos régions.

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Les «zones à faibles émissions» (ZFE) sont actuellement en débat quant à leur suppression ou leur assouplissement. Suite à une demande de la droite et du Rassemblement national, ces zones pourraient être limitées aux agglomérations de Paris et Lyon, après avoir été menacées d’extinction immédiate en commission le 26 mars dernier. Le projet de loi est actuellement examiné à l’Assemblée nationale depuis le 8 avril.

La loi «Climat et résilience» de 2021 a instauré vingt-cinq ZFE en France, interdisant les véhicules les plus polluants dans des villes telles que Paris, Lyon, Montpellier et Grenoble. Malgré une obligation d’instaurer une ZFE dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants depuis le 1er janvier, Limoges et d’autres villes ont obtenu un report de cette mesure à 2026 grâce à une dérogation.

C’est une forme d’exclusion de ne pouvoir se rendre en ville pour se faire soigner, pour amener ses enfants à l’école, pour faire ses courses.

Christian Ducher,

Président de l’Automobile Club du Limousin

Le débat autour des ZFE anime la vie politique limousine, avec des opinions partagées. Christian Ducher, opposé à la généralisation des ZFE, les considère comme des «zones à forte exclusion«. «C’est empêcher nos Haut-Viennois, Limousins, de pouvoir se déplacer librement, dénonce-t-il. Un quart des automobilistes, soit dix millions de personnes sur quarante, seraient impactés par cette mesure. Cela devient difficile de se rendre en ville pour des besoins essentiels comme les soins médicaux, l’éducation des enfants ou les courses…«

C’est faux de dire que c’est antisocial : la pollution tue quarante mille personnes par an (…) là où il y a le plus de pauvres.

Jean-Louis Pagès

Conseiller régional (Les Écologistes)

En revanche, Jean-Louis Pagès soutient ces mesures qu’il juge bénéfiques pour «la santé publique«, soulignant l’importance de contrôler la circulation. «Il y a beaucoup de désinformation dans cette affaire, amplifiée par l’extrême droite et la droite, déclare-t-il. Les ZFE sont un moyen de décarboner les villes. C’est faux de dire que c’est antisocial : la pollution tue quarante mille personnes par an, principalement en centre-ville où se trouvent les populations les plus démunies. Un tiers des foyers de moins de trente ans à Limoges vivent en dessous du seuil de pauvreté.«

Bien que Christian Ducher reconnaisse que «les véhicules anciens polluent peut-être davantage«, il souligne que se rendre en ville est souvent une nécessité vitale pour les habitants des zones rurales. «Je vis au Dorat. J’espère qu’il y a suffisamment de professionnels de santé pour consulter sur place,» ironise-t-il. Il est préférable de les laisser, de les abandonner ! Qu’ils ne soient pas soignés : on polluera moins !

Argument irrecevable pour le conseiller régional, qui insiste sur le fait que seules les voitures construites avant 1997 seront concernées, soit 1 % des véhicules.

Débat «Droit de cité» entre Christian Ducher, président de l’Automobile Club du Limousin, et Jean-Louis Pagès, conseiller général (Les Écologistes) de Haute-Vienne, autour des ZFE.

D’après le président de l’Automobile Club du Limousin, l’instauration de ZFE dans la plupart des agglomérations représente un «risque» pouvant amener à des jacqueries rappelant «les Gilets jaunes». «Toute cette population ne peut pas remplacer sa voiture, insiste-t-il. Il y a eu des aides de l’État, des primes à la conversion vers les voitures électriques… Mais tout cela coûte trop cher.»

Pour Jean-Louis Pagès, des solutions existent déjà, et les développer apparaîtraient comme une alternative pertinente. Parmi elles, l’accessibilité des transports en commun. «Reprenons l’exemple du Dorat : avec la régie régionale des transports, on peut venir en car à Limoges. Le prix du billet aller-retour, ce sont quatre-vingts centimes que l’on paye à l’heure actuelle. Bus et tram (…) Si M. Lombertie (le maire de Limoges, NDLR) et la métropole refusent la ZFE, c’est en raison du manque crucial de transports en commun. C’est une politique « tout bagnole » qui dure depuis des décennies !» Voici les arguments avancés par les partisans et les opposants.

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