De Nice à Marseille en passant par La Farlède dans le Var, il suffit de rechercher le mot prison et le lieu pour découvrir la cour de promenade, les cellules et même les conseils pour échapper à la fouille des gardiens.
Le surveillant s’éloigne de dos, quand on entend distinctement sur la vidéo filmée dans le couloir de la prison : «Je vais te niquer ta mère, allez belec (fais attention en arabe), vas-y dégage, il est malade celui-là !«. L’homme est déjà trop loin pour entendre. On peut lire #prisondenice en bas de l’image.
Des vidéos comme celle-là, il en existe des centaines sur le réseau social TikTok. Elles montrent la plupart du temps des moments du quotidien des prisonniers comme la vue depuis la fenêtre à barreaux, la présentation de la cellule ou la pratique du sport.
Certains comptes du réseau social se sont même spécialisés dans la récupération de vidéos filmées dans les établissements pénitentiaires pour réaliser le plus grand nombre de vues.
Les portables sont interdits en milieu carcéral et pourtant ils circulent facilement. En 2023, 53 000 appareils ont été saisis au sein du système français qui comptait à l’époque 79 000 détenus.
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot recommande un usage surveillé du portable. «Pour faire ses démarches, pour vivre un peu normalement. Quant aux directeurs de prison, ils vous le diront, la bataille est perdue» déclarait-elle le 19 février dernier sur l’antenne de France Inter.
Depuis 2018, plus de 100 millions d’euros ont été investis par le ministère de la Justice dans le cadre de la lutte contre ce phénomène. Brouilleurs, dispositifs anti-drones et augmentation des fouilles, rien n’y fait.
Capture d’écran d’une vidéo montrant un technicien au travail et présentée comme l’installation d’un brouilleur de téléphone portable.
•
© Capture d’écran TikTok
On peut trouver toutes sortes d’images comme celle d’un surveillant en train de dormir sur une chaise ou une vidéo d’un technicien en train d’installer ce qui est présenté comme un brouilleur de téléphone portable.
Il existe toutes sortes de publications qui se veulent plus ou moins humoristiques comme des tutos cuisine, ou des conseils pour cacher des objets lors d’une fouille des gardiens.
Dans une vidéo identifiée avec #Marseille, on peut voir un détenu contacter un surveillant par interphone depuis une cellule et lui demander en se moquant : «Le père Noël, il va passer par où ? (…) J’ai commandé un téléphone et je ne sais pas il va arriver par où ?«. En réponse, le surveillant lui demande comment il compte faire, et aussi est-ce que c’est une «projection«. Ce dernier entend par là un parquet lancé dans la prison depuis l’extérieur.
«Le père Noël, il va passer par où ? (…) J’ai commandé un téléphone et je ne sais pas il va arriver par où ?»
Un détenu filmé en train de contacter un surveillant à l’interphoneTikTok
D’ailleurs, à Marseille encore, un voisin montre dans une vidéo son jardin rempli de colis emballés soigneusement. Ils ont été jetés par des personnes de l’extérieur à l’attention des détenus mais ont atterri derrière sa palissade au lieu d’arriver dans l’enceinte de la prison.
Sur une autre publication, toujours située dans la cité phocéenne, un homme montre un filet au-dessus de son jardin ayant arrêté plusieurs paquets envoyés en expliquant que c’est l’administration pénitentiaire qui a procédé à l’installation. À l’intérieur de certains de ces colis sur lesquels sont écrits des pseudonymes, on peut trouver des cigarettes, divers objets et même des téléphones portables.
Il arrive parfois que des drones soient utilisés pour livrer les colis. Le plus souvent, les paquets sont récupérés de manière plus classique. Il est possible d’utiliser un long fil lancé depuis la cellule, comme décrit dans une autre vidéo, pour transmettre des objets ou des messages. Ces smartphones sont parfois utilisés de manière surprenante, comme dans le cas d’un détenu fan de l’équipe de football de l’OM qui a filmé une piscine gonflable dans sa cellule.
Au-delà de ces utilisations ordinaires, les téléphones portables peuvent également être utilisés pour gérer des activités criminelles, comme l’a fait Jacques Mariani, un membre présumé du grand banditisme corse, qui organisait le racket de boîtes de nuit à Aix-en-Provence depuis sa prison. Plus récemment, Mohamed Amra, surnommé «la mouche», a été arrêté après une évasion meurtrière, et il aurait utilisé plusieurs téléphones pour planifier des crimes.
Le ministre de la Justice a exprimé sa volonté de nettoyer les prisons des téléphones portables grâce à des opérations de «place nette», pour mettre fin à la possibilité de commander des activités criminelles depuis la prison. De son côté, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, demande que tous les détenus aient accès à un téléphone fixe en tout temps.
Le système téléphonique en prison est vieillissant et coûteux, avec des tarifs élevés pour les appels autorisés. Selon le garde des sceaux, il s’agit du système de communication le plus cher en France. Des mesures sont prises pour lutter contre l’utilisation illégale de téléphones portables en prison, mais il reste un défi de contrôler leur circulation et leur utilisation. Les brouilleurs, les dispositifs anti-drones et l’augmentation des fouilles ne parviennent pas à résoudre le problème. Malgré ces mesures de sécurité renforcées, des images telles qu’un surveillant endormi sur une chaise ou un technicien installant ce qui semble être un brouilleur de téléphone portable circulent. Les publications sur les réseaux sociaux ne manquent pas, allant des tutoriels de cuisine à des astuces pour dissimuler des objets lors des fouilles carcérales.
Sur TikTok, une vidéo identifiée avec le hashtag #Marseille montre un détenu taquinant un surveillant par interphone en lui demandant de façon sarcastique par où le Père Noël va passer pour livrer un téléphone portable commandé en prison. Le surveillant répond en demandant des détails sur la méthode de livraison, mentionnant même une possible «projection» de colis depuis l’extérieur de la prison.
Dans une autre vidéo, un voisin à Marseille exhibe son jardin rempli de colis destinés aux détenus, mais qui ont été malencontreusement jetés derrière sa clôture au lieu d’atteindre leur destination. D’autres vidéos montrent des colis interceptés par un filet installé par l’administration pénitentiaire au-dessus d’un jardin, révélant des cigarettes, des objets divers et même des téléphones portables cachés à l’intérieur.
Les drones sont parfois utilisés pour livrer des colis en prison, bien que la méthode classique reste souvent la préférée. Les smartphones récupérés en prison servent parfois à des usages surprenants, comme la vidéo d’un détenu fan de l’OM filmant une piscine gonflable installée dans sa cellule.
Outre ces anecdotes, les téléphones portables en prison peuvent être utilisés pour gérer des trafics criminels, comme l’affaire de Jacques Mariani qui aurait organisé des extorsions depuis sa cellule. Plus récemment, Mohamed Amra, surnommé «la mouche», aurait planifié des crimes à l’aide de plusieurs téléphones en prison, selon les enquêteurs.
Le ministre de la Justice a exprimé sa détermination à éradiquer l’usage des téléphones portables en prison grâce à des opérations de nettoyage et à mettre fin aux activités criminelles orchestrées depuis les cellules. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, réclame quant à elle un accès permanent des détenus à un téléphone fixe.
Le système de téléphonie en prison est vétuste et coûteux, avec des tarifs de communication parmi les plus élevés en France. Malgré les efforts pour contrôler l’utilisation des téléphones portables en prison, il reste un défi de taille à relever pour assurer la sécurité et la légalité au sein des établissements pénitentiaires.
De Nice à Marseille en passant par La Farlède dans le Var, il suffit de rechercher le mot prison et le lieu pour découvrir la cour de promenade, les cellules et même les conseils pour échapper à la fouille des gardiens.
Le surveillant s’éloigne de dos, quand on entend distinctement sur la vidéo filmée dans le couloir de la prison : «Je vais te niquer ta mère, allez belec (fais attention en arabe), vas-y dégage, il est malade celui-là !«. L’homme est déjà trop loin pour entendre. On peut lire #prisondenice en bas de l’image.
Des vidéos comme celle-là, il en existe des centaines sur le réseau social TikTok. Elles montrent la plupart du temps des moments du quotidien des prisonniers comme la vue depuis la fenêtre à barreaux, la présentation de la cellule ou la pratique du sport.
Certains comptes du réseau social se sont même spécialisés dans la récupération de vidéos filmées dans les établissements pénitentiaires pour réaliser le plus grand nombre de vues.
Les portables sont interdits en milieu carcéral et pourtant ils circulent facilement. En 2023, 53 000 appareils ont été saisis au sein du système français qui comptait à l’époque 79 000 détenus.
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot recommande un usage surveillé du portable. «Pour faire ses démarches, pour vivre un peu normalement. Quant aux directeurs de prison, ils vous le diront, la bataille est perdue» déclarait-elle le 19 février dernier sur l’antenne de France Inter.
Depuis 2018, plus de 100 millions d’euros ont été investis par le ministère de la Justice dans le cadre de la lutte contre ce phénomène. Brouilleurs, dispositifs anti-drones et augmentation des fouilles, rien n’y fait.
Capture d’écran d’une vidéo montrant un technicien au travail et présentée comme l’installation d’un brouilleur de téléphone portable.
•
© Capture d’écran TikTok
On peut trouver toutes sortes d’images comme celle d’un surveillant en train de dormir sur une chaise ou une vidéo d’un technicien en train d’installer ce qui est présenté comme un brouilleur de téléphone portable.
Il existe toutes sortes de publications qui se veulent plus ou moins humoristiques comme des tutos cuisine, ou des conseils pour cacher des objets lors d’une fouille des gardiens.
Dans une vidéo identifiée avec #Marseille, on peut voir un détenu contacter un surveillant par interphone depuis une cellule et lui demander en se moquant : «Le père Noël, il va passer par où ? (…) J’ai commandé un téléphone et je ne sais pas il va arriver par où ?«. En réponse, le surveillant lui demande comment il compte faire, et aussi est-ce que c’est une «projection«. Ce dernier entend par là un parquet lancé dans la prison depuis l’extérieur.
«Le père Noël, il va passer par où ? (…) J’ai commandé un téléphone et je ne sais pas il va arriver par où ?»
Un détenu filmé en train de contacter un surveillant à l’interphoneTikTok
D’ailleurs, à Marseille encore, un voisin montre dans une vidéo son jardin rempli de colis emballés soigneusement. Ils ont été jetés par des personnes de l’extérieur à l’attention des détenus mais ont atterri derrière sa palissade au lieu d’arriver dans l’enceinte de la prison.
Sur une autre publication, toujours située dans la cité phocéenne, un homme montre un filet au-dessus de son jardin ayant arrêté plusieurs paquets envoyés en expliquant que c’est l’administration pénitentiaire qui a procédé à l’installation. À l’intérieur de certains de ces colis sur lesquels sont écrits des pseudonymes, on peut trouver des cigarettes, divers objets et même des téléphones portables.
Il arrive parfois que des drones soient utilisés pour livrer les colis. La plupart du temps, les paquets sont récupérés de manière plus traditionnelle, par exemple en utilisant un long fil lancé depuis la cellule, comme décrit dans une autre vidéo.
Parfois, ces smartphones sont utilisés pour montrer des choses incroyables, comme cette vidéo d’un détenu fan de l’équipe de football de l’OM filmant une piscine gonflable installée dans sa cellule.
En dehors de ces utilisations quotidiennes, les téléphones portables peuvent également servir à gérer des trafics, comme lorsque Jacques Mariani, membre présumé du grand banditisme corse, gérait le racket de boîtes de nuit d’Aix-en-Provence depuis sa prison. Ou encore, plus récemment, Mohamed Amra, arrêté après une évasion meurtrière, utilisait plusieurs téléphones pour planifier des activités criminelles, selon les rapports des enquêteurs de police.
Le ministre de la Justice a exprimé sa volonté de nettoyer les prisons des téléphones portables grâce à des opérations de place nette, afin de mettre fin à la commande de trafic, d’assassinats ou de menaces depuis les prisons. En parallèle, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, demande que tous les détenus aient accès à un téléphone fixe en tout temps.
Le système de téléphonie en prison est obsolète. Les appels passés avec un téléphone fixe autorisé coûtent 8 centimes, et 18 centimes avec un portable autorisé. Selon le garde des sceaux, il s’agit probablement du système de communication le plus cher de France.
SOURCE
Deja una respuesta