N’importe qui, avec son téléphone, peut trafiquer, recruter des vendeurs, des hommes de main et servir les consommateurs.

Jacques Dallest, ancien procureur de Marseille, participera au Printemps du polar à l’Estaque le week-end du 24 et 25 mai. Dans une interview pour France 3 Provence-Alpes, il discute de l’évolution du narcotrafic dans la ville.

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Des règlements de compte sur fond de trafic de drogue, Jacques Dallest, ancien procureur de la République de Marseille entre 2008 et 2013, en a vécu durant sa carrière. Jacques Dallest, ancien procureur de Marseille, compare les situations de son époque à aujourd’hui. Pour lui, la principale nouveauté réside dans le développement d’Internet et des réseaux sociaux. Il souligne que n’importe qui, avec un téléphone, peut désormais trafiquer, recruter des vendeurs, des hommes de main et servir les consommateurs, facilitant ainsi l’expansion du trafic.

Selon Dallest, la transformation numérique du narcotrafic rend l’action de l’État de plus en plus difficile. Les trafiquants utilisent des plateformes comme Telegram pour gérer leur réseau à distance, parfois même depuis leur cellule de prison. Il mentionne également des cas où des trafiquants continuaient à gérer leurs affaires depuis la prison, et étaient parfois abattus à leur sortie car ils reprenaient leur plan.

L’ancien procureur souligne l’éclatement du milieu criminel marseillais, indiquant que les grandes figures du banditisme comme la Guérini ou Spirito ont disparu. Aujourd’hui, ce sont des jeunes violents et déterminés qui émergent rapidement, créant une violence diffuse. Il évoque également une possible infiltration des mafias dans l’économie et le monde politique, mettant en garde contre le risque de corruption des agents de la fonction publique.

Face à cette criminalité en évolution, Dallest plaide pour une modernisation des moyens de lutte. Il salue la création prochaine d’un parquet national dédié au crime organisé et appelle à une adaptation de la législation pour mieux lutter contre ces réseaux. Il souligne que la justice est souvent en retard et met en avant la nécessité d’évoluer, notamment sur la question des repentis, pour mieux pénétrer les réseaux criminels.

Enfin, Dallest rappelle qu’aucun pays n’a réussi à éradiquer le trafic de drogue et insiste sur la nécessité de lutter sans relâche. Dans son ouvrage «Sur les chemins du crime», l’ancien magistrat raconte les crimes marquants qu’il a vécus en tant que juge ou procureur et qui lui sont restés en mémoire. Il est nécessaire de progresser, notamment en ce qui concerne les repentis, pour infiltrer plus efficacement les réseaux criminels. Cependant, il souligne que «éradiquer le trafic de drogue ? Aucun pays n’y est parvenu. Il faut continuer à lutter sans relâche.» Dans son livre Sur les chemins du crime, l’ancien magistrat relate les crimes qu’il a eu à traiter en tant que juge ou procureur et qui ont marqué sa mémoire.

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