Le milliardaire souhaite faire adopter son mégaprojet de loi budgétaire d’ici vendredi, jour de la fête nationale aux Etats-Unis. Cette adoption rapide pourrait néanmoins nuire au camp conservateur lors des élections de mi-mandat.
La «grande et belle loi» de Donald Trump est sur le point d’être promulguée. Après un vote serré au Sénat, le projet de loi budgétaire du président américain est actuellement examiné à la Chambre des représentants. Donald Trump espère le faire adopter à temps pour le signer le jour de la fête nationale. Cette date symbolique n’a pas de justification économique, mais revêt une importance politique pour le président qui n’a pas encore fait adopter de grande législation pendant son mandat.
Cependant, ce défi est complexe. Le vote au Sénat a duré plus de vingt-six heures et les débats à la Chambre des représentants ont été ralentis par des membres républicains réticents. La loi de Donald Trump ne fait pas l’unanimité au sein de son propre camp, avec des oppositions à certaines mesures clés du projet.
Le projet budgétaire de Trump risque d’ajouter considérablement à la dette américaine, ce qui préoccupe certains conservateurs fiscaux. Des membres du Congrès républicain ont exprimé leurs réserves, mais la majorité semble soutenir le président. Ceux qui ont osé critiquer le projet ont fait face à des réactions hostiles de la part de Donald Trump, qui menace de présenter d’autres candidats aux élections de mi-mandat en 2026. Le milliardaire a également accueilli plusieurs représentants à la Maison Blanche mercredi pour les convaincre de voter en faveur de sa loi. Selon cette analyse, si l’opposition réussit à «transmettre ce message» aux électeurs, la «grande et belle loi» de Donald Trump pourrait bien devenir un fardeau politique pour les républicains.
Le milliardaire vise à promulguer son important projet de loi budgétaire d’ici vendredi, jour de la fête nationale aux États-Unis. Cette adoption précipitée pourrait toutefois avoir des conséquences coûteuses pour le camp conservateur lors des élections de mi-mandat.
La «grande et belle loi» semble être sur le point d’être promulguée. Après un vote serré au Sénat, le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump est en cours d’examen à la Chambre des représentants le jeudi 3 juillet. Le président américain espère faire adopter son «One big beautiful bill» à temps pour le signer le jour de la fête nationale américaine. Cette date butoir du 4 juillet n’a pas de justification économique, mais est purement symbolique. Donald Trump, préférant gouverner par décrets présidentiels, n’a pas encore fait voter de législation majeure au cours de ses premiers mois de mandat. En approchant de la fête nationale, le milliardaire a donc tenté de forcer le Congrès, contrôlé par le Parti républicain, à lui offrir ce premier succès politique dans un délai très serré.
Cependant, le défi est loin d’être simple. Le vote au Sénat s’est étalé sur plus de vingt-six heures, de lundi à mardi, pour examiner les nombreux amendements déposés. À la Chambre des représentants, les débats ont été ralentis par les réticences de cinq membres du Parti républicain, reportant un éventuel vote au jeudi, selon The Washington Post.
La «grande et belle loi» de Donald Trump a rencontré un obstacle majeur : rejetée par l’ensemble de l’opposition démocrate, elle n’a pas non plus fait l’unanimité dans le camp du président. Le projet comprend diverses mesures, telles que la pérennisation des réductions d’impôts du premier mandat du milliardaire expirant cette année, une forte augmentation du budget pour les expulsions de migrants, ainsi que des coupes dans les aides aux énergies renouvelables et les programmes sociaux.
Des préoccupations similaires existent à la Chambre des représentants, où des conservateurs élus dans des États majoritairement démocrates s’inquiètent des coupes budgétaires ajoutées dans la version du Sénat. Cependant, ces dissidents restent en très petit nombre. «De rares élus expriment leurs réserves, mais ils évitent de critiquer directement Donald Trump», souligne Ludividine Gilli. «On est loin d’une fronde contre le président, qui tient encore bien son parti, à la Chambre des représentants et comme au Sénat.»
Et pour cause : ceux qui ont osé émettre des réserves, comme Thom Tillis, se sont attiré les foudres présidentielles. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a menacé de présenter un autre candidat face au sénateur de Caroline du Nord lors des primaires républicaines pour les élections de mi-mandat en 2026, rapporte Politico. Mercredi, le milliardaire a aussi reçu plusieurs représentants à la Maison Blanche pour les convaincre de voter sa loi.
Ce n’est pas la première fois que le milliardaire fait pression sur des membres du Parti républicain pour étouffer toute contestation interne. «Donald Trump ne supporte aucune critique : quiconque s’y risque peut devenir son ennemi potentiel», décrypte Jérôme Viala-Gaudefroy. «Il a recours à des vexations, comme désinviter Rand Paul du pique-nique des membres du Congrès à la Maison Blanche, pour rappeler aux élus qu’il a le pouvoir de leur empoisonner la vie», confirme Ludivine Gilli. Ou de mettre un terme à leur carrière politique. S’aliéner le milliardaire et ses 35% d’électeurs les plus fidèles est un risque que peu de républicains sortants sont prêts à prendre. «Ils savent qu’ils risquent de perdre si un candidat plus trumpiste se présente face à eux aux primaires», éclaire Jérôme Viala-Gaudefroy.
La pression n’est pas seulement politique. «Ceux qui critiquent Donald Trump sont visés par des menaces de mort», souligne Jérôme Viala-Gaudefroy. «Au moment du vote pour la confirmation du ministre de la Défense Pete Hegseth, Thom Tillis avait été informé par le FBI de risques crédibles pour sa sécurité et celle de sa famille», illustre Ludivine Gilli. Des intimidations prises encore plus au sérieux depuis l’assassinat d’une élue locale du Parti démocrate et de son mari, mi-juin, dans le Minnesota. Exposé à cette double menace politique et physique, Thom Tillis a annoncé dimanche qu’il ne se représenterait pas lors des élections de mi-mandat en Caroline du Nord.
Pour Donald Trump, le désistement des rares républicains qui osent encore lui tenir tête est une bonne nouvelle. «Il est probable qu’un candidat Maga [pour Make America Great Again, le slogan trumpiste] leur succède à l’issue des primaires», estime Ludivine Gilli. Mais cette «purge» au sein du camp conservateur, désormais totalement acquis au milliardaire, «est potentiellement une chance inespérée pour les démocrates», avance l’historienne. Dans les circonscriptions remportées de justesse par les républicains lors des dernières législatives, «il sera plus facile pour l’opposition de battre un candidat Maga qu’un élu comme Thom Tillis, moins radical», juge la spécialiste.
A un peu plus d’un an des élections de mi-mandat, qui avantagent généralement l’opposition, les démocrates ont «des chances de reprendre la majorité à la Chambre des représentants», assure Jérôme Viala-Gaudefroy. La tâche est plus complexe au Sénat, dont un tiers des sièges seront renouvelés en 2026. «La carte [électorale] est défavorable aux démocrates, mais dans les Etats clés, l’absence d’élus comme Thom Tillis pourrait faire la différence.»
L’adoption de la «grande et belle loi» pourrait, elle aussi, faire la différence. «Ce ne sont pas forcément les plus riches qui ont voté pour Donald Trump, et les coupes dans Medicaid et l’aide alimentaire auront des conséquences» sur les chances du Parti républicain en 2026, estime Jérôme Viala-Gaudefroy. Selon une enquête menée à la fin de juin, seulement 29 % des Américains soutiennent le projet de loi, selon la chaîne ABC. «Toutes ces coupes, ce recul sur la santé, pour accorder aux plus riches de notre pays une part disproportionnée des réductions d’impôts, ça ne semble pas juste», a souligné dimanche le sénateur démocrate Mark Warner, invité de CNN. Selon lui, si l’opposition parvient à «faire passer ce message» aux électeurs, la «grande et belle loi» de Donald Trump pourrait bien devenir un boulet politique aux pieds des républicains.
Le milliardaire souhaite promulguer son gigantesque projet de loi budgétaire d’ici vendredi, jour de la fête nationale aux États-Unis. Une adoption précipitée qui pourrait toutefois coûter cher au camp conservateur lors des élections de mi-mandat.
La «grande et belle loi» est-elle sur le point d’être promulguée ? Après avoir été approuvée de justesse au Sénat, le gigantesque projet de loi budgétaire de Donald Trump continue d’être examiné à la Chambre des représentants jeudi 3 juillet. Le président des États-Unis espère faire adopter son «One big beautiful bill» à temps pour le signer vendredi, jour de la fête nationale américaine. Cette échéance du 4 juillet n’est pas liée à un impératif économique, constate la chaîne MSNBC. Mais elle est symbolique : préférant gouverner par décrets présidentiels, Donald Trump n’a pas fait adopter de législation majeure au cours de ses premiers mois de mandat. À l’approche de la fête nationale, le milliardaire a donc cherché à forcer le Congrès, contrôlé par le Parti républicain, à lui offrir ce premier succès politique dans un délai très serré.
Le défi n’est pas simple à relever. Le vote au Sénat s’est étalé sur plus de vingt-six heures, de lundi à mardi, le temps d’examiner les dizaines d’amendements déposés. À la Chambre des représentants, les débats ont été ralentis par les réticences de cinq membres du Parti républicain, reportant un potentiel vote à jeudi, relate The Washington Post.
Car la «grande et belle loi» de Donald Trump s’est heurtée à un obstacle : rejetée par l’ensemble de l’opposition démocrate, elle ne fait pas non plus l’unanimité dans le camp du président. Le texte comprend une vaste série de mesures, comme la pérennisation des réductions d’impôts datant du premier mandat du milliardaire et devant expirer cette année, une forte hausse du budget alloué aux expulsions de migrants ou encore des coupes dans les aides aux énergies renouvelables ou les programmes sociaux.
«Medicaid – la couverture santé pour les foyers à faibles revenus –, l’aide alimentaire fédérale et les aides aux étudiants vont notamment être affectés», précise l’historien Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en civilisation américaine. Problème : ce projet budgétaire «ne contente personne» chez les républicains, constate l’auteur des Mots de Trump (éd. Dalloz).
«Du côté du parti, le courant des conservateurs fiscaux est favorable aux baisses d’impôts, mais opposé à la hausse du déficit public et à l’augmentation de la dette fédérale», explique l’historienne Ludivine Gilli, spécialiste des États-Unis. Or, la loi devrait ajouter 3 300 milliards de dollars à la dette américaine d’ici 2034, selon une évaluation parlementaire citée par The New York Times. De quoi pousser le sénateur républicain du Kentucky, Rand Paul, à voter contre. Deux autres conservateurs, Susan Collins et Thom Tillis, membres de la chambre haute du Congrès, se sont opposés aux coupes dans les programmes sociaux. Thom Tillis a exprimé ses inquiétudes quant à l’exclusion de Medicaid pour 663 000 personnes de son État en raison de ces coupes.
Des préoccupations similaires existent à la Chambre des représentants, où des conservateurs élus dans des États majoritairement démocrates s’opposent également aux coupes budgétaires. Cependant, ces voix dissidentes restent minoritaires, évitant de critiquer directement Donald Trump pour ne pas s’attirer ses foudres.
Donald Trump a déjà exercé des pressions sur les membres du Parti républicain pour étouffer toute contestation interne, menaçant même de présenter d’autres candidats aux primaires républicaines face à ceux qui oseraient s’opposer à lui. La pression politique s’accompagne également de menaces de mort, incitant certains élus comme Thom Tillis à se retirer de la vie politique.
Ce climat de peur et d’intimidation contribue à renforcer l’emprise de Trump sur le Parti républicain, mais pourrait offrir une opportunité aux démocrates lors des prochaines élections de mi-mandat. Avec la possibilité de reprendre la majorité à la Chambre des représentants, les démocrates pourraient tirer avantage de la radicalisation du camp conservateur sous l’influence de Trump. La situation au Sénat est plus complexe, avec un tiers des sièges qui seront renouvelés en 2026. La carte électorale est défavorable aux démocrates, mais l’absence d’élus modérés comme Thom Tillis dans les États clés pourrait faire la différence. Selon l’historien Jérôme Viala-Gaudefroy, sans ces élus modérés, la majorité républicaine au Sénat pourrait s’affaiblir, les démocrates n’ayant besoin que de trois sièges pour changer la donne.
De plus, l’adoption de la «grande et belle loi» pourrait également jouer un rôle décisif. Selon Jérôme Viala-Gaudefroy, les coupes dans Medicaid et l’aide alimentaire pourraient avoir des conséquences sur les chances du Parti républicain en 2026. Le sénateur démocrate Mark Warner a souligné que les Américains sont déjà majoritairement opposés au projet budgétaire impopulaire, et que si l’opposition parvient à transmettre ce message aux électeurs, la loi de Donald Trump pourrait devenir un handicap politique pour les républicains.
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