L’américain Digital Realty va renforcer sa présence en Seine-Saint-Denis et notamment dans la ville de Dugny. Avec ses 200 mégawatts de capacité électrique, ce data center sera encore plus puissant que celui de La Courneuve. L’ouverture de ce nouveau centre confirmé lors du sommet Choose France ne fait pourtant pas l’unanimité.
«On utilise tous les jours des outils informatiques et digitaux et il faut savoir qu’ils ne se situent pas dans les nuages, mais dans des machines posées dans des data center», résume Fabrice Coquio, président de Digital Realty France. Société qui va implanter le plus grand data center de France dans la petite ville de Dugny, au nord de Paris.
Le data center de Dugny ne comptera pas un, mais trois centres de données répartis sur une surface de 41 000 mètres carrés. Il est situé à proximité de l’aéroport du Bourget. «À proximité des zones métropolitaines, car les clients veulent être sur des points de concentration des réseaux télécoms», assure le président de Digital Realty France.
Le futur data center sera situé à environ une centaine de mètres des habitations, à 100 mètres d’une crèche. «Pas loin d’un service de petite enfance et une deuxième crèche. Il y a aussi les bâtiments de la gendarmerie qui sont vraiment à côté», souligne Jean-Marie Baty, du Mouvement national de la lutte pour l’environnement (MNLE).
«On comprend que le foncier ne soit pas cher en Seine-Saint-Denis, mais on a l’impression de devenir un département servant. Au même titre que la Seine-et-Marne l’est pour les déchets», se désole Jean-Marie Baty, président de MNLE 93. «Ces équipements sont créés au détriment de la qualité de vie des populations.»
Les inquiétudes portent sur la qualité de vie, mais aussi sur les risques d’accident avec l’installation du data center proche du bout des pistes de l’aéroport du Bourget. «Il y a déjà eu à Dugny des accidents d’avion et il y a inévitablement des craintes», souligne-t-il.
La Seine-Saint-Denis abrite une trentaine de centres de données sur son territoire. «Il y en a un à Tremblay en France, il doit y en avoir deux ou trois à Aulnay et environ 170 sur l’Île-de-France», détaille Jean-Marie Baty. «Et du côté de la Courneuve, le data center construit sur l’ancien site Eurocopter, il y a des logements qui sont en train d’être construits à 20 ou 30 mètres du centre, c’est de la folie», dénonce-t-il.
Pour répondre aux inquiétudes des citoyens, le président de Digital Realty France met en avant les obligations réglementaires auxquelles son entreprise est soumise.
«Nous sommes soumis à des contraintes extrêmement fortes et les autorisations d’exploitation sont consultables en ligne sur le site de la préfecture de Seine-Saint-Denis», rappelle Fabrice Coquio, président de Digital Realty France.
Pour la consommation d’eau, «nous sommes en deçà de la réglementation européenne». Sur la partie sonore, «les contraintes sont extrêmes, puisque nous avons le droit de générer 2 décibels par rapport au bruit ambiant. La plupart de nos data centers opèrent à moins de 50dB. 50 décibels, c’est le bruit du lave-vaisselle à la maison», relativise-t-il.
«Le plus compliqué en région parisienne, c’est d’être conforme à la réglementation sur la réutilisation de la chaleur fatale», explique le président de Digital Realty France. La récupération de chaleur pourrait aller à Coriance, une entreprise qui développe des réseaux de chaleur afin d’alimenter la communauté d’agglomération, Paris Terres d’Envol.
L’Aéroport de Paris, installé au Bourget serait aussi intéressé. «L’air chaud pulsé servirait à chauffer les hangars à avion qui sont à proximité immédiate de notre campus».
La garantie d’une alimentation sans interruption est nécessaire et le centre installé à Dugny sera équipé de groupes électrogènes. «Nous utilisons des groupes électrogènes de secours, mais c’est très limité. Nous faisons tourner en moyenne six jours par an cumulés, nos groupes générateurs», précise Fabrice Coquio.
Sur cette ancienne friche militaire de 10 hectares, s’ouvre un chantier de 2 milliards d’euros. «120 à 150 de nos ingénieurs et techniciens travailleront sur ce campus et 23 corps de métier de sous-traitance seront présents pour faire tourner ces bâtiments : société de sûreté, sécurité, ménage technique», détaille Fabrice Coquio.
Jean-Marie Baty, du Mouvement national de la lutte pour l’environnement (MNLE) regrette un manque de concertations sur des sujets qu’il juge «d’intérêt général». «We have been received twice by the town hall, last year and this year, the mayor of Dugny can only be satisfied with the establishment and jobs, but what kind of jobs will they be? Security, a few technician and maintenance jobs (…) With that, we cannot claim to address the unemployment and youth situation,» he laments.
Contacted, the town hall of Dugny did not respond to our requests.
Digital Realty, an American company, will strengthen its presence in Seine-Saint-Denis and particularly in the city of Dugny. With its 200 megawatts of electrical capacity, this data center will be even more powerful than the one in La Courneuve. The opening of this new center, confirmed during the Choose France summit, however, does not have unanimous support.
«We use digital tools and technologies every day, and it’s important to know that they are not in the clouds, but in machines placed in data centers,» explains Fabrice Coquio, president of Digital Realty France. The company is planning to establish the largest data center in France in the small town of Dugny, north of Paris.
The Dugny data center will not have just one, but three data centers spread over an area of 41,000 square meters. It is located near Le Bourget Airport. «Close to metropolitan areas, because clients want to be at the concentration points of telecom networks,» assures the president of Digital Realty France.
The future data center will be located about a hundred meters from residential areas, 100 meters from a nursery. «Not far from a child care service and a second nursery. There are also the gendarmerie buildings right next door,» points out Jean-Marie Baty of the National Movement for the Environment (MNLE).
«We understand that land is not expensive in Seine-Saint-Denis, but we feel like we are becoming a serving department. Just like Seine-et-Marne is for waste,» laments Jean-Marie Baty, president of MNLE 93. «These facilities are created at the expense of the quality of life of the populations.»
Concerns are raised about the quality of life, but also about the risks of accidents with the installation of the data center near the end of the runways at Le Bourget Airport. «There have already been plane accidents in Dugny and there are inevitable fears,» he points out.
Seine-Saint-Denis is home to around thirty data centers. «There is one in Tremblay-en-France, there must be two or three in Aulnay and about 170 in the Île-de-France region,» details Jean-Marie Baty. «And in La Courneuve, the data center built on the former Eurocopter site, there are housing units being built 20 or 30 meters from the center, it’s madness,» he denounces.
To address citizen concerns, the president of Digital Realty France emphasizes the regulatory obligations that his company is subject to.
«We are subject to extremely strong constraints and the operating permits are available online on the Seine-Saint-Denis prefecture’s website,» reminds Fabrice Coquio, president of Digital Realty France.
«For water consumption, we are below European regulations.» On the sound aspect, «the constraints are extreme, as we are allowed to generate 2 decibels compared to the ambient noise. Most of our data centers operate at less than 50dB. 50 decibels is the noise of a dishwasher at home,» he explains.
«The most complicated thing in the Paris region is to comply with the regulations on the reuse of waste heat,» explains the president of Digital Realty France. The recovered heat could go to Coriance, a company that develops heat networks to supply the Paris Terres d’Envol metropolitan community.
Paris Airport, located at Le Bourget, is also interested. «The pulsed hot air would be used to heat the airplane hangars that are in the immediate vicinity of our campus.»
A guarantee of uninterrupted power supply is necessary, and the center in Dugny will be equipped with backup generators. «We use backup generators, but it’s very limited. On average, we run our generator sets for about six days a year,» emphasizes Fabrice Coquio.
On this former military site of 10 hectares, a 2 billion euro project is unfolding. Selon Fabrice Coquio, entre 120 et 150 ingénieurs et techniciens de Digital Realty travailleront sur le campus de Dugny, tandis que 23 corps de métier de sous-traitance, tels que des sociétés de sûreté, de sécurité et de ménage technique, seront présents pour assurer le bon fonctionnement des bâtiments.
Jean-Marie Baty, du Mouvement national de la lutte pour l’environnement (MNLE), exprime des regrets quant au manque de concertation sur des questions qu’il considère d’intérêt général. Il souligne que les discussions avec la mairie ont été limitées et déplore le type d’emplois créés par l’implantation du centre, soulignant que ceux-ci ne sont pas suffisants pour répondre aux problèmes de chômage et de jeunesse.
Malgré les préoccupations exprimées, la mairie de Dugny n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
En outre, Digital Realty prévoit de renforcer sa présence en Seine-Saint-Denis avec l’ouverture d’un nouveau data center à Dugny, plus puissant que celui de La Courneuve. Selon Fabrice Coquio, ce data center sera le plus grand de France et abritera trois centres de données sur une surface de 41 000 mètres carrés, située à proximité de l’aéroport du Bourget.
Les préoccupations environnementales et de sécurité sont soulevées par des acteurs locaux, soulignant les risques potentiels pour la qualité de vie des habitants et les dangers liés à la proximité de l’aéroport. Malgré ces inquiétudes, Digital Realty assure se conformer aux normes réglementaires strictes en matière d’exploitation et de sécurité.
En conclusion, le projet de Digital Realty suscite des débats et des préoccupations au sein de la communauté locale, soulignant l’importance du dialogue et de la transparence dans les projets d’implantation industrielle. La récupération de chaleur pourrait être dirigée vers Coriance, une entreprise spécialisée dans le développement de réseaux de chaleur pour alimenter la communauté d’agglomération Paris Terres d’Envol. L’aéroport de Paris, situé au Bourget, montre également un intérêt pour ce projet. Selon Fabrice Coquio, directeur du centre de Dugny, la garantie d’une alimentation ininterrompue est essentielle et des groupes électrogènes seront installés pour assurer cette continuité. Ce projet de 2 milliards d’euros sur une ancienne friche militaire de 10 hectares prévoit la création de nombreux emplois, mais Jean-Marie Baty du MNLE déplore le manque de concertation et craint que les emplois créés ne soient pas suffisants pour répondre aux besoins de la région en matière d’emploi. La mairie de Dugny n’a pas répondu aux sollicitations pour commenter ce projet.
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