Procès du rappeur Sean Combs à New York : cinq chefs d’accusation retenus, témoignages attendus, risque de prison à perpétuité.

L’artiste de 55 ans est notamment accusé de trafic sexuel, de corruption, d’enlèvements et d’intimidation. Il risque la prison à perpétuité.





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Le rappeur P.Diddy et la chanteuse Cassie Ventura, lors de la première du film "The Perfect Match" à Los Angeles le 7 mars 2016. (CHRIS DELMAS / AFP)
Le rappeur P.Diddy et la chanteuse Cassie Ventura, lors de la première du film «The Perfect Match» à Los Angeles le 7 mars 2016. (CHRIS DELMAS / AFP)

C’est un procès hors norme. Huit mois après son arrestation, Sean Combs, aussi connu sous les noms de Puff Daddy et P. Diddy, comparaît devant le tribunal fédéral de Manhattan, à New York, à partir du lundi 5 mai. Le rappeur fait notamment face à des accusations de trafic sexuel, de corruption, d’enlèvements et d’intimidation, révèle la justice américaine dans un document partagé par NBC News. Le procès doit durer plusieurs semaines.

Depuis novembre 2023, plus de 120 personnes ont porté plainte contre l’artiste. Celui qui a été l’une des figures les plus influentes du rap américain des années 1990 et 2000 encourt la prison à perpétuité. P. Diddy a plaidé non coupable de l’intégralité des charges, en assurant que toutes les relations sexuelles étaient consenties.

Franceinfo revient sur cette affaire qui secoue l’industrie musicale américaine.

Cinq chefs d’accusation retenus

Arrêté le 16 septembre 2024 à New York, Sean Combs est inculpé pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle, transport de personnes à des fins de prostitution, ainsi que pour des actes d’enlèvement, de corruption et de violences regroupés sous l’inculpation d'»entreprise criminelle». Une qualification pénale souvent utilisée contre les organisations mafieuses. Les procureurs fédéraux l’accusent d’avoir utilisé son empire musical pour mettre en place un système d’exploitation sexuelle, et ce, durant plus de vingt ans, de 2004 à 2024.

Ces poursuites font suite à plusieurs perquisitions menées par le FBI et les agents fédéraux dans ses résidences de Los Angeles (Californie) et Miami (Floride) en mars 2024. Des armes et des drogues y ont notamment été découvertes. L’artiste est accusé d’avoir organisé des orgies où des femmes et des hommes ont été drogués puis contraints à des rapports sexuels filmés, parfois sous la menace et la violence. Le parquet fédéral de Manhattan évoque des complices sans les nommer, mais Sean Combs sera le seul accusé.

P. Diddy est également accusé d’avoir intimidé des témoins et tenté de faire taire ses victimes, ont dévoilé les procureurs dans l’acte d’accusation partagé par NBC News. Les avocats de la défense, menés par Marc Agnifilo, entendent présenter Sean Combs comme un homme menant un «style de vie échangiste», mais non criminel, d’après l’AFP.

Ces accusations s’ajoutent à une série de poursuites civiles, dont certaines remontent à 1990. Elles ont été intentées par d’anciennes compagnes, des ex-collaborateurs, ainsi que des anonymes, parfois mineurs. Ces dossiers ne seront pas jugés dans le procès pénal du 5 mai, mais suivront des procédures distinctes.

Le témoignage de Cassie, ex-compagne de P.Diddy, très attendu

Le procès va démarrer par la sélection du jury, qui devrait durer une semaine. La liste des témoins n’a pas encore été dévoilée, mais plusieurs médias, dont la chaîne américaine CNN, affirment que quatre des plaignants sont attendus. Trois d’entre eux ont demandé à ce que leur identité ne soit pas dévoilée, précise NBC News.

La chanteuse de R&B Cassie, qui a été en couple avec Sean Combs, est l’un des témoins les plus attendus. Une vidéo diffusée par CNN en mai 2024, captée par des caméras de surveillance, montre le rappeur se livrer à un véritable déchaînement de violence contre elle, dans un hôtel de Los Angeles, en 2016.

Auparavant, Cassie avait déposé une plainte civile en 2023, déclarant que son ancien compagnon l’avait soumise à plus d’une décennie de violences et un viol en 2018. L’affaire s’était très vite réglée à l’amiable.

Le rappeur risque la prison à perpétuité

Sean Combs encourt la prison à perpétuité, notamment pour les chefs d’accusation de trafic sexuel par la force ou la contrainte. La peine minimale pour ce dernier chef est de 15 ans. Le transport à des fins de prostitution peut quant à lui entraîner jusqu’à 10 ans d’incarcération, explique Sky News.

Jusqu’ici, l’artiste de 55 ans a toujours clamé son innocence et rejette toutes les accusations. Lors de son arrestation en septembre, son avocat, Marc Agnifilo, avait déclaré que son client faisait l’objet d’une poursuite injuste et a assuré que le rappeur laverait son nom, rapporte NBC News. Ils ont dénoncé des accusations «racistes» à l’encontre d’un «homme noir puissant», rapportait en février la chaîne ABC.

Le 18 avril, un juge de New York a rejeté la demande des avocats de l’accusé de faire reporter le procès, estimant ne pas avoir eu assez de temps pour préparer leur défense après l’ajout de nouvelles charges en avril.

Dans son document, la justice américaine précise que les faits se seraient déroulés entre 1995 et 2023 et concerneraient une dizaine de victimes, dont plusieurs mineures. Les enquêteurs ont notamment retrouvé des preuves matérielles et des témoignages accablants pour l’accusé.

Malgré les charges qui pèsent contre lui, Sean Combs continue de clamer son innocence. Son avocat, Me Benjamin Brafman, assure que les relations sexuelles étaient toutes consenties et que les accusations sont infondées. Le procès s’annonce tendu, avec des révélations choc et des confrontations musclées entre les parties.

À 53 ans, P. Diddy risque la prison à perpétuité s’il est reconnu coupable de l’ensemble des chefs d’accusation retenus contre lui. Une chute vertigineuse pour celui qui a été l’une des stars les plus en vue de la scène musicale américaine pendant des décennies.

Federal prosecutors accuse him of using his musical empire to establish a system of sexual exploitation for over twenty years, from 2004 to 2024. These charges stem from multiple FBI and federal agents’ raids on his residences in Los Angeles (California) and Miami (Florida) in March 2024, where weapons and drugs were discovered. The artist is accused of organizing orgies where women and men were drugged and coerced into filmed sexual acts, sometimes under threat and violence. The federal prosecutor’s office in Manhattan mentions accomplices without naming them, but Sean Combs will be the sole accused.

P. Diddy is also accused of intimidating witnesses and attempting to silence his victims, as revealed by prosecutors in the indictment shared by NBC News. The defense attorneys, led by Marc Agnifilo, intend to portray Sean Combs as a man leading a «swinger lifestyle,» but not a criminal, according to AFP.

These accusations add to a series of civil lawsuits, some dating back to 1990, filed by former partners, ex-collaborators, and even anonymous individuals, some of whom were minors. These cases will not be judged in the criminal trial on May 5, but will follow separate procedures.

The trial will begin with the jury selection, expected to last a week. The list of witnesses has not been disclosed yet, but several media outlets, including CNN, state that four plaintiffs are expected. Three of them have requested to remain anonymous, as per NBC News.

R&B singer Cassie, who was in a relationship with Sean Combs, is one of the most anticipated witnesses. A video aired by CNN in May 2024, captured by surveillance cameras, shows the rapper engaging in violent behavior towards her in a Los Angeles hotel in 2016.

Prior to this, Cassie had filed a civil complaint in 2023, stating that her former partner subjected her to over a decade of violence and rape in 2018, which was quickly settled out of court.

Sean Combs faces potential life imprisonment, especially for charges of sex trafficking by force or coercion, with a minimum sentence of 15 years. Transport for prostitution purposes can lead to up to 10 years of incarceration, as explained by Sky News.

The 55-year-old artist has consistently maintained his innocence and denied all accusations. His lawyer, Marc Agnifilo, declared his client was facing an «unjust prosecution» upon his arrest in September, assuring that the rapper will clear his name, as reported by NBC News. They have denounced the accusations as «racist» towards a «powerful black man,» as reported by ABC in February.

On April 18, a New York judge denied the defense’s request to postpone the trial, stating they did not have enough time to prepare their defense after new charges were added in April.

Le rappeur est accusé d’avoir recruté de jeunes femmes, souvent mineures, pour les contraindre à avoir des relations sexuelles avec lui et d’autres membres de son entourage. Les plaignantes affirment avoir été séquestrées, battues, menacées ou droguées lors de soirées organisées par l’artiste dans ses propriétés de New York et de Los Angeles.

Parmi les plaignantes figurent plusieurs personnalités publiques du monde de la musique et du cinéma, dont la chanteuse Cassie Ventura, ex-compagne de Sean Combs. Certaines affirment avoir été victimes de violences sexuelles et de pressions psychologiques pendant des années.

Le procès de P. Diddy s’annonce comme l’un des plus médiatisés de l’année aux États-Unis. La star risque la prison à perpétuité si elle est reconnue coupable de l’ensemble des charges retenues contre elle.

Les procureurs fédéraux accusent P. Diddy d’avoir utilisé son empire musical pour mettre en place un système d’exploitation sexuelle pendant plus de vingt ans, de 2004 à 2024. Ces accusations font suite à des perquisitions menées par le FBI et les agents fédéraux dans ses résidences de Los Angeles (Californie) et Miami (Floride) en mars 2024, au cours desquelles des armes et des drogues ont été découvertes. L’artiste est accusé d’avoir organisé des orgies où des femmes et des hommes ont été drogués puis contraints à des rapports sexuels filmés, parfois sous la menace et la violence. Le parquet fédéral de Manhattan évoque des complices sans les nommer, mais Sean Combs sera le seul accusé. P. Diddy est également accusé d’avoir intimidé des témoins et tenté de faire taire ses victimes, selon les procureurs. Les avocats de la défense entendent présenter Sean Combs comme un homme menant un «style de vie échangiste», mais non criminel, d’après l’AFP. Ces accusations s’ajoutent à une série de poursuites civiles intentées par d’anciennes compagnes, des ex-collaborateurs et des anonymes, parfois mineurs. Ces dossiers ne seront pas jugés dans le procès pénal du 5 mai, mais suivront des procédures distinctes.

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