» Ses yeux se perdent dans le vide, comme s’il revivait ses cauchemars.
Et Oleksii n’est pas le seul à avoir subi de tels traitements. Après avoir été libéré, il a décidé de témoigner pour briser le silence qui règne parmi les anciens prisonniers. «Beaucoup d’hommes ont honte de parler, ils ont peur d’être jugés ou de ne pas être crus. Mais il est important que la vérité éclate, que le monde sache ce qui se passe vraiment dans ces geôles russes.» Son combat pour la justice et la reconnaissance des victimes continue, malgré les obstacles. Un Ukrainien s’efforce de libérer la parole des anciens prisonniers de l’armée russe
Oleksii Sivak a été emprisonné deux mois dans les geôles russes, pendant sa détention il a subi de terribles sévices et il est loin d’être le seul.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un rassemblement marquant le 3e anniversaire de la capture des combattants de la brigade Azov à Marioupol appelle à accélérer l’échange des prisonniers de guerre ukrainiens, à Kiev le 18 mai 2025 (SERGEI SUPINSKY / AFP)
Alors que Donald Trump tente de pousser Moscou aux pourparlers de paix avec l’Ukraine, sur le terrain la Russie poursuit ses exactions contre les civils. Dans les zones occupées, les tortures sexuelles sur les prisonniers sont une pratique courante, voire systématique selon l’ONU. Mais les témoins manquent, car les hommes se taisent par crainte de la stigmatisation. Oleksii Sivak, détenu à Kherson pendant l’occupation russe en 2022, tente de libérer leur parole.
Ce sont ses cernes et son regard, terriblement noir, qu’on aperçoit en premier. Oleksii est resté près de deux mois prisonnier des Russes : «Il y avait tellement de tortures différentes, que je ne peux pas me souvenir de tout. Ils m’ont fait des choses… Aucune personne normale ne peut imaginer ça. Ils m’ont attaché des fils électriques aux parties génitales et, pendant qu’ils m’électrocutaient, ils me frappaient avec des matraques.
«Quand je tombais de la chaise, ils ajoutaient des coups de pied», raconte Oleksii. «C’est comme s’ils mettaient en pratique en même temps tout ce qu’ils avaient vu dans les films d’action d’Hollywood.»
En novembre 2022, les Russes se retirent et Oleksii est rendu à la liberté. Pour surmonter le traumatisme et l’humiliation, il ressent le besoin de parler. Malheureusement, il se heurte au tabou entourant les hommes victimes de tortures sexuelles. «La perception des autres est tout de suite négative,» explique-t-il. «Il y a une forme de rejet, une barrière qui se dresse pour nous tenir à distance. La société évolue, mais lentement. Il y a encore beaucoup de progrès à faire.»
Malgré tout, Oleksii réalise qu’il n’est pas seul. Il fonde une association appelée «les Alumni» pour soutenir ceux qui brisent le silence et ceux qui sont encore entre les mains des Russes. «À part les gens comme moi, personne ne peut porter leurs paroles, leurs cris, leur douleur,» affirme-t-il. «J’ai des troubles de la mémoire et je perds souvent le fil de mes pensées. Physiquement, ça ne va pas trop non plus mais je n’ai plus le temps de m’occuper de moi. Il y a trop de gars à aider, trop de problèmes. Et en même temps, c’est ce réseau qui me donne de la force.»
«La guerre ne se mène pas uniquement sur le champ de bataille, avec des obus ou des balles, c’est aussi une guerre de l’information, une guerre sous toutes ses formes,» conclut-il. Son association espère un jour pouvoir intenter de vrais procès pour crime de guerre devant la Cour pénale internationale.
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Oleksii Sivak a été emprisonné deux mois dans les geôles russes, pendant sa détention il a subi de terribles sévices et il est loin d’être le seul.
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Un rassemblement marquant le 3e anniversaire de la capture des combattants de la brigade Azov à Marioupol appelle à accélérer l’échange des prisonniers de guerre ukrainiens, à Kiev le 18 mai 2025 (SERGEI SUPINSKY / AFP)
Alors que Donald Trump tente de pousser Moscou aux pourparlers de paix avec l’Ukraine, sur le terrain la Russie poursuit ses exactions contre les civils. Dans les zones occupées, les tortures sexuelles sur les prisonniers sont une pratique courante, voire systématique selon l’ONU. Mais les témoins manquent, car les hommes se taisent par crainte de la stigmatisation. Oleksii Sivak, détenu à Kherson pendant l’occupation russe en 2022, tente de libérer leur parole.
Ce sont ses cernes et son regard, terriblement noir, qu’on aperçoit en premier. Oleksii a été détenu par les Russes pendant près de deux mois, subissant des tortures inimaginables. Il décrit des actes de cruauté impensables, comme être électrocuté aux parties génitales tout en étant frappé violemment. Lorsqu’il est finalement libéré en novembre 2022, il se retrouve confronté au silence et à l’isolement, en tant qu’homme victime de tortures sexuelles, un sujet encore tabou dans la société.
Malgré le manque de soutien et de compréhension, Oleksii décide de briser le silence en créant une association appelée ironiquement «les Alumni» pour aider les victimes de tortures et de violences. Il réalise qu’il n’est pas seul dans sa souffrance et trouve du réconfort dans la solidarité de son réseau. Il est déterminé à donner une voix à ceux qui sont encore entre les mains des Russes, à défendre leurs droits et à poursuivre les responsables de ces crimes de guerre devant la justice internationale.
Pour Oleksii, la guerre ne se limite pas aux combats sur le terrain, mais englobe également une lutte pour la vérité et la justice. Son association aspire à un avenir où les victimes de crimes de guerre pourront obtenir réparation et faire valoir leurs droits devant les instances internationales compétentes. Malgré les séquelles physiques et psychologiques qu’il porte, Oleksii reste déterminé à se battre pour la vérité et la justice, pour lui-même et pour tous ceux qui ont souffert dans l’ombre de la guerre.
Alors que Donald Trump tente de pousser Moscou aux pourparlers de paix avec l’Ukraine, sur le terrain la Russie poursuit ses exactions contre les civils. Dans les zones occupées, les tortures sexuelles sur les prisonniers sont une pratique courante, voire systématique selon l’ONU. Mais les témoins manquent, car les hommes se taisent par crainte de la stigmatisation. Oleksii Sivak, détenu à Kherson pendant l’occupation russe en 2022, tente de libérer leur parole.
Ce sont ses cernes et son regard, terriblement noir, qu’on aperçoit en premier. Oleksii est resté près de deux mois prisonnier des Russes : «Il y avait tellement de tortures différentes, que je ne peux pas me souvenir de tout. Ils m’ont fait des choses… Aucune personne normale ne peut imaginer ça. Ils m’ont attaché des fils électriques aux parties génitales et, pendant qu’ils m’électrocutaient, ils me frappaient avec des matraques.
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