Je suis constamment pris pour cible comme si j’étais responsable de tout, se plaint l’anesthésiste Frédéric Péchier, soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, entre 2008 et 2017, lorsqu’il répond à nos questions. Frédéric Péchier, l’anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, a déclaré lors d’une interview exclusive avec France 3 Franche-Comté, qu’il a l’impression d’être pris comme bouc émissaire.

INFO FRANCE 3. Accusé d’avoir empoisonné 30 personnes dont 12 mortellement entre 2008 et 2017, l’ancien anesthésiste Frédéric Péchier se défend depuis sept semaines face à la cour. Il a accepté de répondre aux questions de France 3 Franche-Comté, en exclusivité.

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Parce que chaque mot qu’il prononce peut se retourner contre lui, sa parole est rare. Il la réserve d’ailleurs habituellement à la cour, lors de ses interrogatoires, à raison d’environ un tous les cinq jours. Des heures passées debout face à la barre à répondre aux questions des différentes parties. «C’est dur à encaisser, parce que c’est toujours les mêmes questions à charge», explique l’ancien docteur Péchier, accusé par la justice d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement entre 2008 et 2017.

«Ils sont partis du principe que depuis le départ, depuis 8 ans, c’était des empoisonnements, que j’étais l’empoisonneur. Et ils essayent par tous les moyens d’étayer leurs propos», ajoute, au micro de notre journaliste Stéphanie Bourgeot, celui qui comparaît libre sous contrôle judiciaire.

Découvrez le reportage de Stéphanie Bourgeot, Antoine Laroche, Jean-Stéphane Maurice, Rémy Bolard et Pierre Corne :


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INFO FRANCE 3. Accusé d’avoir empoisonné 30 personnes dont 12 mortellement entre 2008 et 2017, l’ancien anesthésiste Frédéric Péchier se défend depuis sept semaines face à la cour. Frédéric Péchier a accepté de répondre en exclusivité aux questions de France 3 Franche-Comté. Seul avec son conseil Me Randall Schwerdorffer, il affronte l’accusation et la grosse centaine de parties civiles, cherchant à connaître la vérité pour faire leur deuil.

Les victimes présentes dans la salle du Parlement le considèrent comme un serial empoisonneur, mais Frédéric Péchier nie ces accusations. Bien qu’il ait admis la possibilité que sept patients aient été empoisonnés, il clame son innocence. Il rejette les mobiles de frustration, vengeance et appât du gain qui lui sont reprochés, soulignant la variabilité de ces motifs selon les cas et les années.

Pour le médecin, ces empoisonnements constituent l’acte d’un fou, un acte qu’il nie avoir commis. Il affirme ne pas présenter de pathologie psychiatrique ou psychologique, malgré les expertises à venir. Il se sent utilisé comme bouc émissaire par la clinique, qui aurait un intérêt financier à trouver un coupable pour éviter la fermeture de l’établissement.

Les responsabilités de la direction de la clinique Saint-Vincent sont également remises en question, suscitant des interrogations sur leur rôle dans cette affaire. La passivité présumée de l’Agence régionale de santé soulève également des interrogations. Les familles se demandent pourquoi cette série d’empoisonnements a pu se poursuivre pendant tant d’années sans qu’une décision de fermeture ne soit prise. Frédéric Péchier, entouré de sa famille presque tous les jours, compte se défendre vigoureusement jusqu’à la fin de son procès. Il affirme : «En 8 ans, je n’ai jamais perdu le soutien de ma famille et de mes amis, ils sont toujours restés fidèles à mes côtés.» Il conclut en affirmant : «Je ne suis pas coupable.» Le verdict sera rendu dans 8 semaines. Le prévenu, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, affirme qu’ils tentent par tous les moyens de soutenir leurs arguments, selon notre journaliste Stéphanie Bourgeot. Illustration image.

© GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP

«Qu’on puisse dire ‘je vais empoisonner quelqu’un parce qu’on m’a dérangé la veille au soir au téléphone’, alors que c’est mon rôle en tant que médecin de garde de répondre au téléphone. C’est ubuesque. Je gagnais très bien ma vie, ma femme était médecin aussi. Et il faut savoir que lorsqu’un collègue part à la retraite ou parce qu’il a envie de partir, son chiffre d’affaires est redistribué sur l’ensemble des autres. On ne rachète pas la clientèle d’un collègue. On ne multiplie pas son chiffre par deux comme j’ai pu l’entendre dire», détaille-t-il longuement pour France 3 Franche-Comté, à l’abri des regards, aux abords du Palais de justice de Besançon.

Selon l’ancien anesthésiste, cette série d’empoisonnements est «l’acte d’un fou». Ce fou qu’il n’est pas, selon ses mots. «Moi, je suis passé devant 5 ou 6 commissions de psychanalystes, de psychiatres etc. Aucun ne m’a décrit comme ayant la moindre pathologie psychiatrique ou psychologique», explique-t-il à nos journalistes. Pour information, les expertises psychiatriques de l’accusé seront dévoilées face à la cour dans quelques semaines.

En attendant, Frédéric Péchier dit avoir l’impression de «servir de bouc émissaire». Pour qui et pourquoi ? «Pour la clinique, lâche-t-il. Faute d’explication à la série noire, l’ARS aurait pu fermer l’établissement. Certains cas ont été expertisés et les experts ont clairement dit que c’était une remise en cause du fonctionnement de la clinique et du médecin anesthésiste en charge du patient. Financièrement, je pense que la clinique a un intérêt à ce qu’on trouve un coupable, oui.»

La clinique Saint-Vincent à Besançon.

© Antoine Laroche – France Télévisions

Les questions sur les responsabilités de la direction de la clinique Saint-Vincent reviennent régulièrement depuis quelques jours. La passivité supposée de l’Agence régionale de santé soulève également des questions. Des familles s’interrogent sur les raisons pour lesquelles cette incroyable série d’empoisonnements a pu se poursuivre sur autant d’années, sans qu’une décision fermeture ne soit prise.

Frédéric Péchier, accompagné de ses proches presque tous les jours, a bien l’intention de se défendre jusqu’au bout de son procès. «En 8 ans, je n’ai jamais eu de défects de ma famille ou de mes amis, ils sont toujours restés autour de moi et fidèles». Et de conclure : «Le coupable, ce n’est pas moi». Le verdict sera rendu dans 8 semaines.

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