The trial of former anesthesiologist Frédéric Péchier, suspected of poisoning 30 people, including 12 fatally between 2008 and 2017 in two private clinics in Besançon (Doubs), continues on Tuesday, October 28. Our journalist Sarah Rebouh takes you through the highlights of this 34th day of the trial before the Assize Court.
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7:17 PM: The court is adjourned. It will resume on Thursday, October 30 at 9am, Wednesday being a rest day for the various parties. Thank you for being with us on this 34th day of the trial. As usual, Thursday’s session will be available on our website.
7:16 PM: «All we can say without extrapolating is that we found molecules of mepivacaine in the patient’s body, and that’s it. I have no other questions to ask», concludes Me Schwerdorffer.
7:09 PM: The defense now has the floor for questions. Me Schwerdorffer has «a few questions» for the experts. «The patient lost about 1.7 liters of blood. This is huge. We know that the quantity of blood in a human being is 6 liters. Can mepivacaine cause bleeding?» According to the experts, this is not possible.
Me Randall Schwerdorffer, lawyer of Frédéric Péchier.
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© Jean Stéphane Maurice – France Télévisions
7:08 PM: Like a mediator, Me De Caunes, lawyer of the director of the Saint-Vincent clinic, brings the discussion to the center: «Is a therapeutic hazard incompatible with poisoning?» «No, it is not incompatible at all,» Antoine Tracqui confirms.
6:59 PM: Me Uzan, lawyer of Jacques Gaugey, also has no intention of leaving any doubt about the causes of Mrs. Gaugey’s death: «Do you consider Dr. Arbez and Laurain dishonest, in relation to what you consider to be the truth, namely bleeding?» «We have not talked about dishonesty at all,» Antoine Tracqui responds. «Do you think they would not have mentioned it?», the lawyer reformulates. «It is not our interpretation. At most, we are surprised that despite this amazing hemorrhagic shock, it is not mentioned in the writings,» maintains the expert before entering into an elaborate argumentation.
I am troubled by your expert report.
Me Uzan, lawyer of Jacques Gaugey
6:52 PM: The prosecution is persistent. «Dr. Laurain considers it normal to have significant bleeding for this type of operation.» «Mepivacaine could only worsen things,» Antoine Tracqui agrees. «Or cause them,» Christine de Curraize adds before handing over to Me Giuranna, lawyer of the victim’s children.
«You do not agree with Dr. Laurain, that’s fine, but he is confident in his assessment,» says the lawyer for the civil parties, determined to close this small door before the defense lawyer takes the floor for questions.
«We will see what the other experts say on Thursday, but what is certain is that someone administered the mepivacaine.» L’avocat a conclu en disant : «Elle n’est pas venue toute seule ! Bon, je n’ai pas d’autre question». L’expertise ultra-technique des spécialistes se poursuit. Il y a une incohérence entre le rapport manuscrit d’anesthésie et ce document». Antoine Tracqui détaille : «Nous n’avons pas d’éléments déterminants, reste que néanmoins dans le cas du potassium, nous avons une hyperkaliémie marquée enregistrée 75 minutes après l’arrêt cardiaque». Il souligne que la démonstration des experts est très technique et ne peut fournir des éléments véridiques.
Il remet en question l’administration précoce de gluconate de calcium, destiné à traiter l’hyperkaliémie, à la patiente Monique Croissant, soulignant qu’il était trop tôt pour soupçonner une hyperkaliémie. Il soulève ainsi la question de savoir pourquoi ce produit a été administré si rapidement à la patiente.
Dans l’affaire de Monique Croissant, les antécédents de la patiente sont discutés, avec notamment son tabagisme, sa scoliose, son hypothyroïdie et ses coliques néphrétiques. Les experts notent l’absence de pathologie cardiaque sous-jacente. Malheureusement, il est impossible de déterminer avec certitude qui a intervenu durant la réanimation de la patiente.
La journée d’audience se poursuit avec les expertises médico-légales concernant les événements indésirables graves de Monique Croissant et Anne-Marie Gaugey. La séance est suspendue et reprendra plus tard dans la journée. Elle exprime sa surprise en déclarant : «Je ne l’aurais pas imaginée» concernant l’administration d’une substance toxique. Après avoir été informée des expertises sur une possible administration de potassium en dose toxique, réglée grâce à l’injection d’une dose de gluconate de calcium quelques minutes seulement après l’incident cardiaque, elle affirme : «Si je l’ai fait, c’est qu’on me l’a soufflé». Elle ne cache pas sa «surprise» quant à ces conclusions.
14h37 : «Je vais procéder aux lectures qui concernent Madame Arbez puisqu’elle n’est pas en mesure de venir témoigner», déclare la présidente Delphine Thibierge. Pour rappel, le Dr Colette Arbez était l’anesthésiste de Madame Croissant et Madame Gaugey.
14h30 : Me Uzan, avocat de Jacques Gaugey, mari de la victime, fait rappeler son parcours professionnel à l’expert. Un diplôme de pharmacien, puis deux masters, suivi d’un doctorat. L’avocat, s’excusant par avance auprès de son client présent dans la salle, rappelle que le corps de la victime a été “déchiqueté” pour pouvoir extraire des tissus à divers endroits. «Que faisait la mépivacaÏne dans le corps de Madame Gaugey ?». «Je ne peux pas me prononcer», répond l’expert. «Je vais vous le dire, il a été mis par la personne qui a assassiné Madame Gaugey», conclut l’avocat.
14h26 : Christine de Curraize, avocate générale, résume comme à son habitude les propos de l’expert avant de passer la parole à sa consoeur Thérèse Brunisso. “La mépivacaïne n’a rien à faire dans le corps de Madame Gaugey”, conclut l’avocate générale avant de passer la parole aux avocats des parties civiles.
14h20 : “Est-ce que le fait que cela ait été retrouvé dans ses organes relève d’une imprégnation importante ?”, interroge la présidente Delphine Thibierge. “Certaine. Importante, très probablement”, répond l’expert. “C’est difficile de définir exactement ce qu’il y avait dans le sang au moment du décès».
14h15 : “Concernant l’EIG dont a été victime Anne-Marie Gaugey, nous avons disposé de prélèvements réalisés lors de l’autopsie après l’exhumation du corps”, poursuit l’expert au sujet du deuxième cas qui occupe la cour cette semaine. «Nous avons analysé la majorité des tissus ainsi que le liquide de putréfaction. Nous avons retrouvé principalement des anesthésiques, du propofol, de la kétamine [etc, …]. Nous avons retrouvé deux anesthésiques locaux, de la lidocaïne et de la mépivacaïne», explique l’expert. L’une des molécules retrouvées dans le corps de la victime a attiré l’attention de l’expert. “Elle ne semblait pas compatible avec les circonstances de l’intervention : la mépivacaïne”. Fabien Bévalot précise que la concentration de cette substance est très difficile à interpréter en l’état.
14h03 : L’expert Fabien Bévalot commence par le cas de Madame Croissant. Il a effectué l’analyse des séquestres en 2018 concernant cette patiente. Il y avait 42 contenants de médicaments dans ce lot : des flacons de perfusions, des antibiotiques, des flacons de lidocaïne, de l’adrénaline… ainsi que d’autres produits, que l’expert énumère un à un. De la lidocaïne a été retrouvée dans de nombreux flacons ainsi qu’une quantité importante d’ampoules d’adrénaline. La lidocaïne a pu venir contaminer les autres éléments présents dans le sac, précise l’expert. Son analyse apporte peu d’éléments intéressants concernant le cas Croissant. La présidente lui demande néanmoins de préciser certains points concernant les produits retrouvés. Pour information, aucune poche de Ringer n’a été séquestrée malgré le fait que deux poches ont été posées par le Dr Arbez. Les avocats ne posent pas de question. Il exprime des regrets de ne pas l’avoir écouté», dit-il en arrivant en 2017, lorsque l’affaire a été révélée dans la presse. «Mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis dit que mon ami avait raison. J’ai écrit une lettre au procureur exprimant mes regrets et mes questions.»
Jacques Gaugey, le mari de la victime, raconte les circonstances dans lesquelles il a appris le décès de son épouse. «Je vous raconte pas le choc quand même. Je prends ma voiture pour aller à la clinique, je suis dans un état second. J’appelle mes enfants. Le Dr Arbez et Laurain m’attendent dans l’entrée. Ils me conduisent auprès de mon épouse qu’ils avaient installée dans une chambre», explique Jacques Gaugey. Il parle d’une voix calme et claire.
«On me demande si j’accepterais une autopsie. Je suis surpris. Ils n’argumentent pas sur quelque chose de dangereux, sur une suspicion. Ils me disent que ça pourrait aider la science. Je ne voulais pas qu’on touche au corps de mon épouse. J’ai dit que si ce n’était pas nécessaire, je ne voulais pas. Je trouve qu’ils n’ont pas assez argumenté. Si le Dr Arbez m’avait dit qu’elle avait des doutes, peut-être qu’on aurait fait différemment. J’ai refusé, je regrette», dit Jacques Gaugey.
«On aurait pu arrêter l’hécatombe d’EIG», déclare Jacques Gaugey, mari d’Anne-Marie Gaugey.
«Il a fallu aussi surmonter l’épreuve de l’exhumation. J’attends des réponses même si la vérité, je la connais. Depuis ce début de procès, je suis écœurée d’entendre certaines choses», lance-t-elle. Puis, elle en vient à son sentiment vis-à-vis de l’accusé. «Quand j’entends que Monsieur Péchier est au RSA, vous nous prenez pour des idiots ? Bienvenue dans la vraie vie Monsieur Péchier ! Dans la vie des Français moyens. Quand j’entends Monsieur Péchier dire que depuis 2017 il ne peut plus passer Noël avec ses enfants». Elle se tourne vers l’accusé : «vous croyez quoi Monsieur Péchier ?!»
Christelle Thibert est reprise par la présidente : «Vous devez vous adresser à nous Madame». «Je trouve que votre attitude est minable durant ce procès. Il n’y a aucune émotion. Il n’y a rien», conclut-elle. L’accusé la regarde avant de s’entretenir avec ses conseils.
Christelle, la fille de la victime Anne-Marie Gaugey, s’avance à la barre. «Ma maman était le pilier d’une famille recomposée. Elle avait une excellente hygiène de vie. Elle ne buvait pas, ne fumait pas. Les derniers moments de sa vie ont été très douloureux», sanglote-t-elle à la barre, avant de se reprendre. Ce 27 juin, ce jour maudit. Elle n’avait que 66 ans, trop jeune pour mourir.
La fille de la victime lit des notes posées devant elle. Elle raconte les moments d’attente après l’opération de sa mère, sans nouvelle jusqu’à ce que son décès lui soit annoncé. Elle raconte avoir pensé jusqu’en 2017 que son chirurgien était responsable. «Je m’en veux maintenant, car ce n’était pas le cas», dit-elle, essuyant ses larmes avec un mouchoir en papier.
«C’est le choc, l’incompréhension. Je me dis que ce n’était pas possible.»
L’avocat de la défense a des questions pour le témoin. Il souhaite revenir sur l’intervention concernant Madame Croissant. Le Dr Péchier a été appelé en renfort par le Dr Arbez pour le massage cardiaque et la réanimation de la patiente. La défense pointe du doigt le fait que la table d’opération n’était pas droite, ce qui aurait pu provoquer un trouble cardiaque à la patiente. Le témoin ne répond pas à la question de l’avocat de la défense. Il est relancé par la présidente et finit par dire que ce n’est pas une explication suffisante.
Me Giuranna, avocat des parties civiles, interroge le témoin sur l’utilisation de la mépivacaïne, à laquelle le témoin répond par la négative. Si on en retrouve dans le corps de Madame Gaugey après une exhumation, ça peut venir d’où ? La réponse du témoin suggère un empoisonnement. Je suis désolé, je n’ai pas d’autres mots à ajouter. Au centre se tient la présidente de la cour d’assises Delphine Thibierge. Vous pouvez le dire. «Après je laisserai la cour se faire sa conviction», déclare l’enquêteur avant d’être interrogé par Me Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier. Malheureusement, un deuxième arrêt cardiaque lui a été fatal. Son mari a ensuite sollicité la justice après que l’affaire ait éclaté en mars 2017. Il a mentionné que sa femme avait subi des examens approfondis qui n’avaient révélé aucun problème. Une exhumation du corps a été réalisée pour enquêter davantage. Le Dr Péchier a également été impliqué dans la réanimation de la patiente selon les enquêteurs. En 2013, le service de police judiciaire a travaillé sur sept dossiers, dont cinq étaient liés à des événements indésirables graves signalés par la clinique Saint-Vincent. Le Dr Péchier a été mis en garde à vue, mais faute d’éléments suffisants, certains dossiers ont été exclus. Deux événements ont été retenus, concernant les décès de Madame Gaugey et Madame Croissant, survenus lors d’interventions chirurgicales. Ces cas seront exposés à la cour d’assises pour enquête. A cette période, de nombreux événements indésirables graves (EIG) se produisent dans ces deux établissements de soins privés, dans une proportion excessive.
From September 8 to December 19, 2025, follow the ongoing debates in the courtroom live on our website, thanks to our web journalists on-site Jeanne Casez, Antoine Comte, and Sarah Rebouh.
In collaboration with Sophie Courageot, deputy editor-in-chief, and Morgane Hecky, digital editing manager, and the reporting teams present at the hearing.
On Tuesday, October 28, the trial of former anesthesiologist Frédéric Péchier, suspected of poisoning 30 people, including 12 fatally, between 2008 and 2017 in two private clinics in Besançon (Doubs), continues. Our journalist Sarah Rebouh brings you the highlights of this 34th day of the trial in front of the Assize Court.
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7:17 pm: The hearing is adjourned. It will resume on Thursday, October 30 at 9 am, as Wednesday is a rest day for the different parties. Thank you for being with us for this 34th day of the trial. As usual, the Thursday hearing will be live on our website.
7:16 pm: «All we can say without speculating is that we found molecules of mepivacaine in the patient’s body, and that’s it. I have no further questions to ask», concludes Me Schwerdorffer.
7:09 pm: The defense is now asking questions. Me Schwerdorffer has «a few questions» for the experts. «The patient lost about 1.7 liters of blood. This is huge. We know that the quantity of blood in a human is 6 liters. Can mepivacaine cause bleeding?» According to the experts, it is not possible.
6:52 pm: The prosecution is relentless. «Dr. Laurain considers it normal to have significant bleeding for this type of operation». «Mepivacaine could only worsen things,» agrees Antoine Tracqui.
Christine de Curraize rétorque en disant «Ou les causer» avant de laisser la parole à Me Giuranna, avocat des enfants de la victime.
«Vous n’êtes pas d’accord avec le Dr Laurain, peu importe, mais lui dit qu’il est sûr de lui», déclare l’avocat des parties civiles, déterminé à clore ce sujet avant que l’avocat de la défense ne prenne la parole pour poser ses questions.
«On verra ce que disent les autres experts jeudi, mais ce qui est sûr, c’est que quelqu’un a mis la mépivacaïne. Elle n’est pas venue toute seule ! Bon, je n’ai pas d’autre question», conclut l’avocat.
La journée s’allonge alors que l’attention diminue. La salle du Parlement est devenue un cours magistral de médecine légale. Christine de Curraize interroge les experts : «Le Dr Laurain est sûr de son geste opératoire, il ne retient pas [l’hypothèse d’une effraction vasculaire]. Que pouvez-vous en dire ?», demande-t-elle. Antoine Tracqui justifie cette hypothèse auprès du ministère public.
«L’hypothermie profonde de 32,6°C, létale, dans laquelle se trouvait la patiente» doit être prise en compte selon Pierre Diemunsch et va dans le sens de leur hypothèse : la patiente a été victime d’une hémorragie pendant son opération. «Pour moi, il reste quand même une question comment la mépivacaïne s’est retrouvée dans le corps de la patiente», relance l’avocate générale. «Vous comprenez bien qu’on s’interroge sur cette présence. On a quand même des signes cliniques et ce n’est malheureusement pas le premier dossier dans lequel nous avons l’utilisation de la mépivacaïne.»
La mépivacaïne ne fait pas saigner. Mais pour autant, cette présence est troublante – explique Antoine Tracqui, expert au sujet de Madame Gaugey.
La découverte de mépivacaïne dans le corps de la victime Madame Gaugey est jugée «troublante» par ce duo d’experts.
L’expert en vient aux analyses toxicologiques réalisées sur des prélèvements post-mortem de la patiente et notamment la présence de mépivacaïne mise en valeur par le rapport de Fabien Bévalot, expert en toxicologie entendu plus tôt. Antoine Tracqui rappelle qu’il s’agit d’un anesthésique local. «Comment la mépivacaïne a-t-elle pu se retrouver là ?». «Soit elle a pu être utilisée dans le cadre du protocole anesthésique […] par voie péridurale mais rien ne le mentionne dans le dossier», énumère l’expert. “En revanche, nous avons une fiche d’administration d’antalgique par voie intraveineuse, contrôlée par le patient et là la mépivacaïne n’a absolument pas sa place”.
«Deuxième éventualité : une infiltration du trajet de l’incision par le chirurgien. On ne va pas utiliser en pratique de mépivacaïne dans un but antalgique». Cette hypothèse n’est donc pas valable. «Soit enfin, une administration fortuite ou délibérée de mépivacaïne». La voie est impossible à préciser, ajoute l’expert. Selon lui, on ne peut pas savoir quelle quantité a été administrée et quand elle a été administrée. Elle aurait pu être administrée pendant l’opération mais aussi «dans les jours qui précèdent» dit l’expert.
Le soleil s’est couché et la salle du Parlement est à présent presque vide, que ce soit du côté du public mais aussi du côté des parties civiles. The experts’ ultra-technical demonstration continues. Il y a une différence entre le rapport manuscrit d’anesthésie et ce document». Antoine Tracqui détaille : «Malgré l’absence d’éléments déterminants, une hyperkaliémie marquée a été enregistrée 75 minutes après l’arrêt cardiaque dans le cas du potassium.» Il remet en question l’administration précoce de gluconate de calcium, destiné à traiter l’hyperkaliémie, avant même les signes évidents de ce problème chez la patiente Monique Croissant.
Antoine Tracqui, expert en médecine légale, souligne qu’il est impossible de donner un avis formel sur le cas de Madame Croissant. Les détails techniques des experts ne permettent pas d’obtenir des conclusions définitives.
L’audience expose le cas de Monique Croissant, survenu en février 2013, avec des antécédents médicaux incluant un tabagisme important, une scoliose, une hypothyroïdie, et des coliques néphrétiques. Les experts mentionnent l’absence de pathologie cardiaque sous-jacente chez la patiente.
La question de l’intervention rapide de l’administration de gluconate de calcium pour traiter l’hyperkaliémie chez Monique Croissant est soulevée, alors qu’il était trop tôt pour suspecter ce problème. La confusion sur les actions de réanimation effectuées avant son transfert au CHU de Besançon est également évoquée.
La journée d’audience se poursuit avec l’examen des expertises médico-légales des EIG de Monique Croissant et Anne-Marie Gaugey. Les experts, dont Antoine Tracqui et Pierre Diemunsch, fournissent leurs analyses techniques.
En ce qui concerne Anne-Marie Gaugey, qui a fait une crise d’épilepsie suivie d’un arrêt cardiaque en salle de réveil en juin 2013, des interrogations persistent sur l’administration de la mépivacaïne, dont le souvenir est flou pour l’anesthésiste Colette Arbez.
La journée d’audience est marquée par des témoignages contradictoires concernant les cas de Monique Croissant et Anne-Marie Gaugey, laissant planer le doute sur les circonstances des événements indésirables graves survenus lors des opérations. Elle exprime son étonnement en déclarant : «Je ne l’aurais pas imaginée». Après avoir pris connaissance des expertises sur une éventuelle administration de potassium en dose toxique, suivie par une injection de gluconate de calcium peu de temps après l’incident cardiaque, elle affirme : «Si je l’ai fait, c’est qu’on me l’a soufflé». Elle est clairement surprise par ces conclusions.
À 14h37, la présidente Delphine Thibierge annonce : «Je vais procéder aux lectures qui concernent Madame Arbez puisqu’elle n’est pas en mesure de venir témoigner». À 14h30, Me Uzan, avocat de Jacques Gaugey, interroge l’expert sur la présence de mépivacaïne dans le corps de la victime. À 14h26, l’avocate générale Christine de Curraize résume les propos de l’expert avant de laisser la parole aux avocats des parties civiles.
À 14h20, la présidente interroge l’expert sur l’imprégnation importante de certains éléments dans le corps de la victime. À 14h15, l’expert parle des prélèvements réalisés lors de l’autopsie d’Anne-Marie Gaugey. À 14h03, l’expert détaille les analyses effectuées sur les séquestres de Madame Croissant en 2018. Aucune poche de Ringer n’a été retrouvée malgré leur pose par le Dr Arbez. Les avocats ne posent pas de question. Il regrette de ne pas avoir écouté», déclare-t-il en arrivant en 2017, lorsque l’affaire est révélée dans la presse. «Mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis dit que mon ami avait raison. J’ai écrit une lettre au procureur exprimant mes regrets et mes questions.»
Jacques Gaugey, le mari de la victime, se présente devant le tribunal à son tour. Il raconte comment il a appris le décès de son épouse. «Je vous raconte pas le choc quand même. Je prends ma voiture pour aller à la clinique, je suis dans un état second. J’appelle mes enfants. Le Dr Arbez et Laurain m’attendent dans l’entrée. Ils me conduisent auprès de mon épouse qu’ils avaient installée dans une chambre», explique Jacques Gaugey. Il parle d’une voix calme et claire.
«On me demande si j’accepterais une autopsie. Je suis surpris. Ils n’argumentent pas sur quelque chose de dangereux, sur une suspicion. Ils me disent que ça pourrait aider la science. Je ne voulais pas qu’on touche au corps de mon épouse. J’ai dit que si ce n’était pas nécessaire, je ne voulais pas. Je trouve qu’ils n’ont pas assez argumenté. Si le Dr Arbez m’avait dit qu’elle avait des doutes, peut-être qu’on aurait fait différemment. J’ai refusé, je regrette», dit Jacques Gaugey.
«On aurait pu arrêter l’hécatombe d’EIG.» – Jacques Gaugey, mari d’Anne-Marie Gaugey
«Il a fallu aussi surmonter l’épreuve de l’exhumation. J’attends des réponses même si la vérité, je la connais. Depuis ce début de procès, je suis écœurée d’entendre certaines choses», lance-t-elle. Puis, elle en vient à son sentiment vis-à-vis de l’accusé. «Quand j’entends que Monsieur Péchier est au RSA, vous nous prenez pour des idiots ? Bienvenue dans la vraie vie Monsieur Péchier ! Dans la vie des Français moyens. Quand j’entends Monsieur Péchier dire que depuis 2017 il ne peut plus passer Noël avec ses enfants». Elle se tourne vers l’accusé : «vous croyez quoi Monsieur Péchier ?»
Christelle Thibert est reprise par la présidente : «Vous devez vous adresser à nous Madame». «Je trouve que votre attitude est minable durant ce procès. Il n’y a aucune émotion. Il n’y a rien», conclut-elle. L’accusé la regarde avant de s’entretenir avec ses conseils.
Christelle, la fille de la victime Anne-Marie Gaugey, prend la parole. «Ma maman était le pilier d’une famille recomposée. Elle avait une excellente hygiène de vie. Elle ne buvait pas, ne fumait pas. Les derniers moments de sa vie ont été très douloureux», sanglote-t-elle à la barre, avant de se reprendre. Ce 27 juin, ce jour maudit. Elle n’avait que 66 ans, trop jeune pour mourir.
La fille de la victime lit des notes posées devant elle. Elle raconte les moments d’attente après l’opération de sa mère, sans nouvelle jusqu’à ce que son décès lui soit annoncé. Elle raconte avoir pensé jusqu’en 2017 que son chirurgien était responsable. «Je m’en veux maintenant, car ce n’était pas le cas», dit-elle, essuyant ses larmes avec un mouchoir en papier. Je suis désolé, je n’ai rien d’autre à ajouter. Au milieu de la salle se tenait Delphine Thibierge, la présidente de la cour d’assises.
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© Valentin Pasquier – France Télévisions
10h51 : Ensuite, le Dr Laurain parle de l’événement indésirable grave de Madame Gaugey, qui a malheureusement succombé à un arrêt cardiaque. «Malheureusement, on n’a pas eu de cause évidente à ce décès», dit l’ancien chirurgien, debout derrière la barre, les bras croisés sur le ventre.
10h46 : L’audience reprend. Le Dr Jean-Marie Laurain, chirurgien à la retraite, prend la parole. Il était le chirurgien de Madame Gaugey en juin 2013 et de Madame Croissant en février 2013. Le médecin raconte comment le Dr Arbez a tout fait pour sauver sa patiente lorsqu’elle a fait un arrêt cardiaque. «Madame Arbez s’est littéralement jetée sur la patiente pour reprendre le massage cardiaque qui finalement a été productif. Elle a pu être réanimée», raconte le médecin à propos de sa patiente qui a gardé des douleurs résiduelles de cet incident.
10h30 : L’audience est suspendue jusqu’à 10h45.
10h21 : «On enlève tout ce qui gêne, même si ça peut être des empoisonnements. Mais on ne retrouve pas les mêmes points communs car on ne peut pas créer une règle de preuve pour caractériser l’implication de Frédéric Péchier», poursuit Me Schwerdorffer. «Si c’est moi qui avais fait le choix, il serait renvoyé pour plus de cas», déclare l’enquêteur.
«Je voudrais noter l’indécence de la défense !» tonne avec force Thérèse Brunisso, avocate générale, derrière son bureau. «Ma collègue va vous expliquer pourquoi ces cas n’ont pas pu être retenus !», dit-elle.
Plus calmement, Christine de Curraize, deuxième avocate générale, s’explique. “Nous avons retenu systématiquement les cas où il y avait des éléments médico-légaux ou toxicologiques. Pas du tout en partant du lieu géographique de Monsieur Péchier. Même des cas qui auraient pu nous mettre en difficulté, comme celui de Madame Noblet, ont été versés au dossier”. La défense maintient que «le mode de preuve a été créé artificiellement par le ministère public».
Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose.
Christine de Curraize pour le ministère public
Christine de Curraize et Thérèse Brunisso, avocates générales lors du procès de Frédéric Péchier à Besançon.
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© Fabienne Le Moing / France Télévisions
10h14 : Me Randall Schwerdorffer souhaite faire projeter à nouveau le plan des blocs, mais dans un autre cas, celui de Madame Sautour, un cas non retenu par le parquet. Les blocs de la victime et du Dr Péchier sont à l’opposé. «Il se passe un EIG hautement suspect, le parquet ne le retient pas, effectivement on est complètement à l’opposé [au niveau des blocs]», explique l’avocat. Ce que l’avocat de la défense cherche à démontrer, c’est que dans des cas «hautement suspects d’EIG», l’accusé Frédéric Péchier n’est pas systématiquement à «proximité immédiate» ou dans un «bloc contigu». Le ministère public répondra à ses questions dès que l’avocat de Frédéric Péchier aura terminé les siennes.
Ce sont des questions qu’il faut poser au parquet.
Olivier Verguet, enquêteur
10h07 : «Savez-vous pourquoi [trois cas] n’ont pas été retenus ?», demande Me Schwerdorffer. «Je ne répondrai pas à cette question, voyez ça avec le parquet. Je veux bien mentionner que nous, on les a suffisamment trouvés suspects pour le placer en garde à vue», répond l’enquêteur.
10h04 : «On ne va pas chercher le Dr Péchier dans les dossiers. À chaque fois, il nous tombe dessus», explique l’enquêteur. «Comme un coupable ?», interroge Me Giuranna, avocat des parties civiles. Vous pouvez le dire. «Après je laisserai la cour se faire sa conviction», déclare l’enquêteur avant d’être interrogé par Me Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier. Malheureusement, un deuxième arrêt cardiaque lui a été fatal.
C’est le mari de la victime qui a demandé une enquête judiciaire après l’émergence de l’affaire en mars 2017. Il a souligné que sa femme avait subi des examens approfondis qui n’avaient rien révélé. Une exhumation du corps a été réalisée pour enquêter davantage, comme l’a expliqué l’enquêteur. Le Dr Péchier est également intervenu dans la réanimation de la patiente, selon les enquêteurs.
En ce qui concerne le cas de Madame Croissant, des séquestres ont été effectués et des interrogations ont été soulevées concernant l’utilisation prématurée du gluconate de calcium. Les enquêteurs ont confronté les médecins impliqués, et le Dr Péchier a admis avoir administré ce produit de manière systématique. Selon les experts, une intoxication au potassium ou aux anesthésiques locaux est probable dans ce cas.
En 2013, lors de l’opération de Monique Croissant, le Dr Péchier est intervenu dans la réanimation de la patiente après un arrêt cardiaque. La réanimation a eu lieu à l’hôpital de Besançon, et les cardiologues n’ont pas été convaincus par l’hypothèse initiale de problème d’inclinaison de table d’opération. En 2013, le service de police judiciaire a travaillé sur sept dossiers, dont cinq provenaient de la liste des 43 événements indésirables graves remise par la clinique Saint-Vincent. Le Dr Péchier a été mis en garde à vue pour ces événements, mais seuls deux cas ont été retenus : ceux de Madame Gaugey et de Madame Croissant. Ces deux cas concernaient des arrêts cardiaques inexpliqués lors d’interventions chirurgicales. Madame Gaugey est malheureusement décédée en cours d’intervention. Les éléments d’enquête ont été présentés à la cour d’assises pour examen. A cette période, de nombreux événements indésirables graves (EIG) se produisent de manière excessive dans ces deux établissements de soins privés. On this Tuesday, October 28, the trial of former anesthetist Frédéric Péchier continues. He is suspected of poisoning 30 people, 12 of whom died between 2008 and 2017 in two private clinics in Besançon (Doubs). Our journalist Sarah Rebouh takes you through the highlights of this 34th day of the trial before the assize court.
19h17: The court session is adjourned. It will resume on Thursday, October 30 at 9 am, as Wednesday is a day of rest for the various parties involved. Thank you for being with us on this 34th day of the trial. As usual, the Thursday session will be available to follow on our website.
19h16: «All we can say without extrapolation is that molecules of mepivacaine were found in the patient’s body, and that’s all. I have no further questions to ask,» concludes Me Schwerdorffer.
19h09: The defense now has the opportunity to ask questions. Me Schwerdorffer has «a few questions» for the experts. «The patient lost about 1.7 liters of blood. This is huge. We know that the quantity of blood in a human being is 6 liters. Can mepivacaine cause bleeding?» According to the experts, this is not possible.
19h08: Acting as a mediator, Me De Caunes, the lawyer for the director of the Saint-Vincent clinic, asks: «Is a therapeutic hazard incompatible with poisoning?» «No, it is in no way incompatible,» Antoine Tracqui confirms.
18h59: Me Uzan, the lawyer for Jacques Gaugey, also does not intend to leave any doubt about the causes of Mrs. Gaugey’s death: «Do you consider Dr. Arbez and Laurain to be dishonest, given what you consider to be the truth, namely bleeding?» «We have not talked about dishonesty at all,» Antoine Tracqui responds. «Do you think they would not have mentioned it?» the lawyer asks. «This is not our interpretation. At most, we are surprised that despite this amazing hemorrhagic shock, it is noted that this shock is not mentioned in the writings,» the expert maintains.
18h52: The prosecution persists. «Dr. Laurain considers that it is normal to have significant bleeding for this type of operation.» «The mepivacaine could only have worsened things,» Antoine Tracqui adds. Christine de Curraize répond en disant «Ou les causer» avant de laisser Me Giuranna, l’avocat des enfants de la victime, prendre la parole.
«Vous n’êtes pas d’accord avec le Dr Laurain, peu importe, mais lui dit qu’il est sûr de lui», déclare l’avocat des parties civiles, déterminé à clore ce sujet avant que l’avocat de la défense ne prenne la parole pour poser ses questions.
«On verra ce que disent les autres experts jeudi, mais ce qui est sûr, c’est que quelqu’un a mis la mépivacaïne. Elle n’est pas venue toute seule ! Bon, je n’ai pas d’autre question», conclut l’avocat.
La journée se prolonge alors que l’attention diminue. La salle du Parlement se transforme en cours de médecine légale. Christine de Curraize interroge les experts en demandant leur avis sur l’hypothèse d’une effraction vasculaire du Dr Laurain. Antoine Tracqui justifie cette hypothèse de manière élaborée.
La présence de mépivacaïne dans le corps de la victime est jugée troublante par les experts. L’origine de cette substance reste inconnue pour le moment.
Les experts indiquent que la patiente a subi un choc hémorragique et qu’une dose de mépivacaïne lui a été administrée. Les détails sur cette administration restent flous.
Les analyses toxicologiques révèlent la présence de mépivacaïne dans le corps de la victime. Les experts évoquent plusieurs hypothèses sur son origine, mais aucune n’est confirmée.
La journée se termine avec une salle presque vide, tant du côté du public que des parties civiles. The ultra-technical demonstration by the experts continues. Il existe une incohérence entre le rapport manuscrit d’anesthésie et ce document. Antoine Tracqui déclare que malgré l’absence d’éléments déterminants, une hyperkaliémie marquée a été enregistrée 75 minutes après l’arrêt cardiaque chez un patient atteint de potassium. Il remet en question l’administration précoce de gluconate de calcium pour traiter l’hyperkaliémie de la patiente Monique Croissant. Il conclut en disant qu’il est impossible de se prononcer formellement sur son cas.
L’expert médico-légal Antoine Tracqui et d’autres experts présentent des analyses techniques sur les événements indésirables graves de Monique Croissant et Anne-Marie Gaugey lors d’une audience. Le cas de Monique Croissant est détaillé, révélant des antécédents médicaux et des actions de réanimation avant son transfert à l’hôpital. L’audience est suspendue et reprendra plus tard.
Concernant Anne-Marie Gaugey, une anesthésiste interrogée à plusieurs reprises nie avoir administré de la mépivacaïne à la patiente, suscitant des interrogations sur l’empoisonnement potentiel. Colette Arbez, une autre médecin impliquée, décrit l’opération de Madame Croissant comme non suspecte malgré les doutes exprimés par les enquêteurs. Elle exprime son étonnement concernant l’administration d’une substance toxique en disant : «Je ne l’aurais pas imaginée».
Après avoir pris connaissance des expertises sur une possible administration de potassium en dose toxique, suivie de l’injection de gluconate de calcium quelques minutes après l’incident cardiaque, elle déclare : «Si je l’ai fait, c’est qu’on me l’a soufflé». Elle se dit également «surprise» par ces conclusions.
À 14h37, la présidente Delphine Thibierge annonce qu’elle va lire les informations concernant Madame Arbez, qui n’est pas en mesure de témoigner.
À 14h30, l’avocat de Jacques Gaugey interroge l’expert sur la présence de mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey, insinuant qu’elle a été administrée par la personne responsable de sa mort.
À 14h26, l’avocate générale souligne que la mépivacaïne n’avait pas sa place dans le corps de la victime.
À 14h20, la présidente interroge l’expert sur l’imprégnation importante de substances retrouvées dans les organes de la victime.
À 14h15, l’expert mentionne les résultats des prélèvements effectués lors de l’autopsie de Madame Gaugey, mettant en avant la présence de substances anesthésiques, dont la mépivacaïne.
À 14h03, l’expert détaille les résultats de l’analyse des séquestres concernant Madame Croissant, mettant en lumière la présence de lidocaïne et d’adrénaline. Les avocats sont sans question. Il exprime des regrets de ne pas avoir écouté son ami, regrettant de ne pas avoir pris conscience de la situation en 2017. Il a écrit au procureur pour exprimer ses regrets et poser des questions. Je suis désolé, je n’ai rien d’autre à ajouter. Au centre, on trouve la présidente de la cour d’assises Delphine Thibierge.
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© Valentin Pasquier – France Télévisions
















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