C’est un souvenir à la fois lointain et précis. Comme si c’était hier et comme si on avait essayé d’oublier. En cette fin d’hiver 2020, le Covid 19 touche la Bretagne. Entre le premier cas dans le Finistère jusqu’au 1er confinement, tout va très vite. Retour sur ce moment hors du temps.
Hier, on disait parfois que le battement d’ailes d’un papillon pouvait entraîner un typhon à l’autre bout du monde. Aujourd’hui, on sait que c’est vrai… Un minuscule virus apparu à Wuhan en Chine a créé une pandémie mondiale et provoqué la mort de plus de 6,8 millions de personnes.
Tout a commencé en novembre 2019, quand la Chine a fait savoir qu’un nouveau virus était apparu sur son sol. Très vite, toute la planète va connaître son nom : coronavirus.
Car la maladie est très contagieuse et elle s’approche. En février, l’Italie est frappée de plein fouet. Les autorités sanitaires commencent à s’inquiéter. «Quand on a vu que l’Italie, qui a un système de santé qui ressemble au nôtre, était débordée, on s’est dit que ce ne serait pas très facile pour nous», explique Pierre Tattevin, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Rennes.
Et 27 février 2020, un premier cas de coronavirus est diagnostiqué en Bretagne.
durée de la vidéo : 00h04mn51s
reportage de Séverine Breton, Patricia Dubourg et Nolwenn Jacob
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©FTR
De retour d’un voyage en Egypte, un habitant de Plougonvelin dans le Finistère est hospitalisé dans le service de réanimation à l’hôpital de la Cavale Blanche à Brest. L’homme de 72 ans en sortira un mois plus tard.
Le 2 mars, un nouveau mot entre dans nos vies : cluster. Neuf cas de Coronavirus ont été signalés dans le Morbihan.
Les écoles de Carnac, Crac’h et Auray ferment leurs portes, tandis que les marchés et les événements sportifs ou festifs sont interdits en raison du coronavirus. Une enseignante près de Rennes a été contaminée, entraînant la fermeture de deux écoles. Le premier décès breton dû au virus a eu lieu à l’hôpital de Vannes, marquant le quatrième décès en France. Le confinement a été annoncé par le Premier ministre, avec la fermeture des établissements recevant du public. Les élections municipales ont été maintenues malgré la situation. La France se retrouve en guerre sanitaire, avec des mesures strictes de confinement mises en place. Le nombre de cas de Covid-19 en Bretagne augmente rapidement, nécessitant une mobilisation générale. Les hôpitaux se préparent à accueillir les patients atteints du virus, tandis que la pénurie de masques devient un problème majeur. La solidarité s’organise pour aider les régions les plus touchées par la pandémie. «Chacun arrivait en espérant un retour à la vie d’avant.» À proximité de Rennes, des marchands de journaux offrent leurs invendus aux patients hospitalisés sans visite. À Concarneau, une jeune femme organise des cours de gym devant son immeuble pour briser la solitude et l’inactivité des résidents.
Le 11 mai, la France commence à lever les restrictions progressivement. Le travail reprend, les bars et restaurants réinstallent leurs tables et chaises sur les trottoirs.
Il faudra attendre le 22 juin pour que les écoles rouvrent et que les cinémas reprennent leurs projections. Les classes sont réduites pour limiter les contacts entre les enfants.
Cependant, de nouveaux foyers de contamination apparaissent pendant l’été, notamment à Quiberon. Des restrictions sont réimposées.
À la fin du mois d’août, la Direction générale de la Santé alerte sur la situation préoccupante. Le 27 septembre, le nombre de décès dans le monde dépasse un million. Des couvre-feux sont instaurés et le 30 octobre, la France se reconfine, avant de se re-reconfiner le 3 avril 2021.
En cinq ans, la Bretagne a enregistré 1 800 000 tests positifs au Covid, 34 000 hospitalisations et 3 611 décès en milieu hospitalier.
Si un nouveau virus devait émerger demain, Pierre Tattevin espère que la France serait mieux préparée, malgré les défis liés au manque de personnel soignant, au vieillissement de la population et à l’augmentation des malades. Il espère que les bonnes décisions seraient prises plus rapidement. «Nous ne sommes pas en guerre contre un autre pays ni une armée mais contre un ennemi invisible, le virus». Nous ne combattons ni une armée ni une autre nation, mais un ennemi invisible et insaisissable qui progresse, nécessitant ainsi notre mobilisation générale. Le 17 mars, la France se confine, avec pour règle principale de rester chez soi, sortant uniquement avec une attestation pour des raisons valables telles que le travail, les courses, les soins, le sport ou pour aider quelqu’un. En cas d’infraction, une amende de 135 euros est appliquée.
La situation se complique de jour en jour, avec un nombre croissant de décès liés au virus. Les hôpitaux s’organisent pour accueillir les patients, tandis que la pénurie de masques se fait ressentir en dehors des établissements de santé. La solidarité s’organise pour aider les régions plus touchées, avec des patients soignés et des renforts médicaux envoyés dans les zones les plus affectées. Des applaudissements et hommages quotidiens sont rendus à tous ceux en première ligne de ce combat contre la maladie. Il n’y avait que ça, que ça, que ça.»
Dans une salle de soins, en avril 2020, un dessin pour encourager les soignants à combattre le Covid.
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© Vincent Bars / France Télévisions
Dans la clinique parisienne où ils interviennent, une unité Covid a été montée avec les moyens du bord. «On a envie de pouvoir sauver des vies et de se dire, le virus, cette fois, il ne va pas y arriver, c’est nous, c’est surtout le patient qui va être le plus fort, détaillait Marjorie Lemétayer, infirmière à l’hôpital privé Cesson-Sévigné. Tout ce qu’on a fait, on ne l’a pas fait pour rien, espérait. Il y a quelqu’un qui va pouvoir retrouver sa famille.»
Le 5 avril, l’Agence régionale de Santé de Bretagne annonce que 104 personnes ont perdu la vie à cause du Coronavirus.
Dans la région, comme partout ailleurs, le temps s’est comme suspendu. Les centres-villes sont déserts, tous les commerces non alimentaires sont fermés. Dans les bars et les restaurants, les percolateurs ne sifflent plus, les fourneaux sont éteints.
La vie se concentre dans les foyers. Les parents y télétravaillent, les enfants y télé apprennent.
La période est inédite alors on improvise. Tous les jours, près de Fougères, Marie-Solène Letoqueux publie une vidéo sur You Tube… La maîtresse part en live. Un projet imaginé pour ses petits élèves qui va toucher des milliers d’enfants sur toute la planète. L’enseignante raconte des histoires, apprend les jours de la semaine, les couleurs, les chiffres… De quoi maintenir un lien avec l’école.
Pour les plus grands, c’est à la fois plus simple et plus compliqué. Les professeurs peuvent envoyer des cours et des corrigés. Les établissements s’organisent pour tenter de fournir des ordinateurs aux enfants qui ne sont pas équipés… Mais les fonctions en distanciel, ça reste des fonctions !!!
Pour lutter contre le covid, il n’y a encore ni traitements, ni vaccins, mais dans les villages, comme dans les quartiers, la solidarité et l’imagination apportent un peu de réconfort. Les moins fragiles font les courses pour ceux qui le sont davantage. À côté de Rennes, des marchands de journaux apportent leurs invendus aux patients hospitalisés privés de visite. À Concarneau, une jeune femme organise des cours de gym devant son immeuble pour rompre la solitude et l’inactivité de tous les résidents.
Enfin le 11 mai, la France se déconfine doucement. Le travail reprend. Sur les trottoirs, les bars et les restaurants réinstallent des tables et des chaises.
À l’école, il faut attendre le 22 juin pour retrouver le tableau noir. Les classes sont divisées par deux pour limiter les contacts entre les enfants. Ce même jour, les projecteurs se rallument dans les cinémas.
Mais le répit sera de courte durée. Pendant l’été, de nouveaux clusters apparaissent. À Quiberon notamment. La place du marché de la cité balnéaire se transforme en aire de tests et les premières restrictions font leur retour.
À la fin du mois d’août, la Direction générale de la Santé prévient que la situation est préoccupante. Le 27 septembre, le nombre de morts dans le monde dépasse un million. Des couvre-feux sont instaurés et le 30 octobre, la France se reconfine, puis se re-reconfine, le 3 avril 2021.
La Bretagne fait partie des régions où le virus a le moins circulé. Mais en 5 ans, 1 800 000 tests Covid ont été positifs. 34 000 personnes ont été hospitalisées et 3 611 en sont décédées à l’hôpital.
Si un nouveau virus devait arriver demain, « On est un peu mieux préparé, espère Pierre Tattevin qui tempère aussitôt.» Mais le système de santé est en grande difficulté avec un manque de soignants, une population qui vieillit et de plus en plus de malades. Ce n’est pas sûr que ça se passerait mieux, mais on prendrait peut-être les bonnes décisions un peu plus vite.»
C’est un souvenir à la fois lointain et précis. Comme si c’était hier et comme si on avait essayé d’oublier. En cette fin d’hiver 2020, le Covid 19 touche la Bretagne. Entre le premier cas dans le Finistère jusqu’au 1er confinement, tout va très vite. Retour sur ce moment qui semblait hors du temps.
Cela ne va pas durer.» – phrase prononcée au début du mois de mars 2020 alors que les cas de covid en unités étaient encore comptés. Des trains à grande vitesse spécialement aménagés transportent des malades qui sont ensuite transférés en ambulance vers les hôpitaux. Le premier groupe de 36 personnes arrive le 1er avril, suivi de 41 autres cinq jours plus tard. Parfois, lors du trajet, les ambulances sont saluées par des applaudissements en signe de soutien aux soignants et aux malades.
Chaque soir, à 20 heures, une salve d’applaudissements retentit dans les rues, aux fenêtres et aux balcons, pour remercier ceux qui se battent en première ligne contre la maladie. Certains quartiers chantent des chansons en hommage aux professionnels de santé, affichent des banderoles et des dessins de remerciement.
Des renforts de médecins, infirmières et aides-soignantes bretons sont envoyés dans les hôpitaux parisiens, où une unité Covid est improvisée. Malgré les difficultés, le personnel médical reste déterminé à sauver des vies et à vaincre le virus.
La solidarité et la créativité se manifestent partout pour apporter du réconfort pendant cette période inédite. Les gestes de générosité s’amplifient, que ce soit pour faire les courses des plus fragiles, offrir des divertissements aux patients hospitalisés ou organiser des activités pour rompre la solitude.
Le déconfinement progressif débute le 11 mai, mais de nouveaux clusters apparaissent pendant l’été, entraînant un retour de certaines restrictions. La France se reconfine à plusieurs reprises, faisant face à une situation sanitaire préoccupante.
Malgré une circulation relativement faible du virus en Bretagne, la région enregistre un nombre important de tests positifs au Covid-19 au fil des années.
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