Au procès de Frédéric Péchier, l’anesthésiste qui a lancé l’alerte, Anne-Sophie Balon-Dole a partagé son étonnement lors de l’arrêt cardiaque de sa patiente en janvier 2017, admettant avoir rapidement eu des soupçons envers l’accusé. Lors du procès de Frédéric Péchier, l’anesthésiste qui a lancé l’alerte a expliqué ses soupçons envers son confrère. Il a déclaré qu’il avait observé des pratiques anormales et des résultats inexpliqués lors de certaines interventions chirurgicales. Ces observations l’ont poussé à alerter les autorités et à remettre en question les compétences de Frédéric Péchier. Lors du procès de Frédéric Péchier, l’anesthésiste qui a lancé l’alerte explique ses soupçons envers son confrère. Au cours de son témoignage, l’anesthésiste Anne-Sophie Balon-Dole raconte comment elle a été alertée par l’arrêt cardiaque soudain de sa patiente Sandra Simard lors d’une opération. Elle évoque l’intervention rapide de Frédéric Péchier, qui a administré du gluconate de calcium sans même chercher la cause de l’arrêt cardiaque. Ses actions suscitent des interrogations chez Anne-Sophie Balon-Dole, qui décide de faire analyser les poches de perfusion de la patiente. Les résultats révèlent une contamination au potassium, ce qui renforce les soupçons de l’anesthésiste. Malgré les accusations de Frédéric Péchier, Anne-Sophie Balon-Dole maintient ses doutes et affirme qu’il est impossible que la contamination ait été causée après coup.
Frédéric Péchier à son arrivée au tribunal judiciaire de Besançon (Doubs), le 9 septembre 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
«Depuis combien d’années êtes-vous médecin-anesthésiste ?», demande l’avocat d’Anne-Sophie Balon-Dole à sa cliente. «Depuis 2013», répond-elle. A-t-elle déjà vu des patients faire un arrêt cardiaque en pleine opération sous sa surveillance avant Sandra Simard ? «Non», rétorque la praticienne sans hésiter. «Et après ?», poursuit son avocat. «Jamais.» Sandra Simard est la patiente qui a tout fait basculer : opérée du dos le 11 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent de Besançon, cette femme désormais âgée de 45 ans est l’avant-dernière des 30 victimes imputées au docteur Frédéric Péchier, anesthésiste accusé d’avoir empoisonné au hasard des patients de ses collègues, entre 2008 et 2017, pour faire valoir ses compétences en provoquant volontairement des «événements indésirables graves», des «EIG» dans le jargon médical.
Ce mercredi 17 septembre, Anne-Sophie Balon-Dole est remontée huit ans en arrière pour raconter cette terrible journée où elle a bien cru perdre sa patiente, dont le cœur s’est soudainement arrêté de battre, sans aucune raison apparente. On l’appelle en urgence, elle accourt. «Je commence la réanimation, je masse, le temps se fracture : je cherche à comprendre rapidement dans ma tête les principales causes d’un arrêt cardiaque sur table d’une patiente de 36 ans sans antécédents et sans traitement. Aucune hypothèse me saute aux yeux», relate l’anesthésiste aux cheveux noirs coupés courts. Son débit est rapide, son récit précis.
Dans la panique générale, Frédéric Péchier fait irruption dans la salle d’opération, «très rapidement, avant même le cardiologue», souligne-t-elle. Il injecte «immédiatement du gluconate de calcium» et quitte les lieux. Ce geste l’interpelle : ce produit permet au cœur de supporter une surdose de potassium. Comment a-t-il pu connaître le remède sans avoir entrepris la moindre recherche de cause ? Son diagnostic était pourtant le bon : c’est ce que le professeur Sébastien Pili-Floury, chef de la réanimation au CHU de Besançon, confirme à Anne-Sophie Balon-Dole quand elle lui tend les électrocardiogrammes de la patiente. Il l’incite à récupérer discrètement les poches de perfusion pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer.
La médecin se meut en enquêtrice zélée et parvient à récupérer les six poches, prélever des échantillons et les faire analyser. Le biologiste confirme la contamination au potassium, à un taux «anormal». «Quelle a été votre réaction en apprenant cela ?», lui demande l’avocate générale. «Un tas de gros mots que je ne peux pas dire. Je me suis dit que je n’avais pas viré cinglée, qu’il y avait une explication à cet arrêt cardiaque», se souvient Anne-Sophie Balon-Dole. Elle soupçonne un acte volontaire et en informe immédiatement l’infirmière responsable de la salle de réveil et la directrice de la clinique. Sans se douter qu’elle vient de poser les premiers jalons d’une enquête judiciaire titanesque.
Entendue par les enquêteurs fin janvier 2017, elle émet plusieurs hypothèses : soit Frédéric Péchier a déjà rencontré un autre événement indésirable grave de ce type ; soit il a compris les causes de cet arrêt cardiaque «par pure intuition». A ce moment-là, elle n’ose pas dire qu’elle soupçonne son collègue d’avoir pollué sciemment les poches de sa patiente. «Par souci de confraternité», analyse-t-elle à la barre. Face aux policiers, Frédéric Péchier a de son côté directement mis en cause sa consœur, affirmant que c’était elle qui avait injecté du potassium dans la poche de la patiente, a posteriori, pour couvrir une erreur médicale.
«S’il y avait eu un problème, j’aurais assumé. Et pourquoi aller faire rechercher les poches ?»
Anne-Sophie Balon-Dole, anésthésiste
devant la cour d’assises du Doubs
«Et Madame Simard, il est lié à quoi son arrêt cardiaque si je pollue après ? On a trouvé aucune autre explication. Ça ne tient pas, ce n’est pas possible», insiste-t-elle fermement à la barre.
Interrogée sur ses relations avec Frédéric Péchier, la médecin explique que son arrivée en 2016 a généré quelques tensions et ne nie pas son fort tempérament. «On n’était pas d’accord sur tout… Je voulais faire évoluer la structure, faire mon taf correctement… Que ça plaise ou pas», lâche-t-elle avec un franc-parler qui caractérise l’ensemble de sa déposition. Elle reconnaît d’ailleurs avoir ressenti un immense soulagement lors de l’interpellation de son confrère. «On avait identifié que ça puisse être lui. Donc moi, ça ne m’a pas du tout peinée et ça m’a fait me sentir un peu isolée puisque les autres étaient choqués de cette annonce», résume-t-elle.
Assis à quelques mètres d’elle à sa droite, l’accusé de 53 ans l’écoute attentivement, en glissant parfois quelques mots à son avocat, Randall Schwerdorffer: il est désormais son seul conseil depuis que Lee Takhedmit a brusquement annoncé avoir jeté l’éponge mardi. Assise à sa gauche, sa sœur, Julie Péchier, l’accompagne chaque jour, comme juriste, et non pas comme avocate plaidante, bien qu’elle ait revêtu la traditionnelle robe noire. Frédéric Péchier continue de clamer son innocence et comparaît libre.
Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
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A la barre de la cour d’assises du Doubs, Anne-Sophie Balon-Dole a raconté sa sidération lors de l’arrêt cardiaque de sa patiente en janvier 2017, reconnaissant avoir très vite soupçonné l’accusé.
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Sans paiement. Sans inscription. Frédéric Péchier at his arrival at the Besançon Judicial Court (Doubs), on September 9, 2025. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
«Since how many years have you been an anesthesiologist?» asks Anne-Sophie Balon-Dole’s lawyer to his client. «Since 2013,» she responds. Has she ever seen patients suffer a cardiac arrest during surgery under her supervision before Sandra Simard? «No,» the practitioner responds without hesitation. «And after?» her lawyer continues. «Never.» Sandra Simard is the patient who changed everything: operated on her back on January 11, 2017, at the Saint-Vincent clinic in Besançon, this woman, now 45 years old, is the penultimate of the 30 victims attributed to Dr. Frédéric Péchier, an anesthesiologist accused of randomly poisoning patients of his colleagues between 2008 and 2017, in order to showcase his skills by deliberately causing «serious adverse events,» or «EIG» in medical jargon.
On Wednesday, September 17, Anne-Sophie Balon-Dole went back eight years to recount that terrible day when she thought she would lose her patient, whose heart suddenly stopped beating, for no apparent reason. She was called urgently, she rushed to the scene. «I start resuscitation, I massage, time fractures: I quickly try to understand in my head the main causes of cardiac arrest on a 36-year-old patient without previous medical history or treatment. No hypothesis jumps out at me,» recounts the anesthesiologist with short black hair. Her speech is rapid, her story precise.
In the general panic, Frédéric Péchier bursts into the operating room, «very quickly, even before the cardiologist,» she emphasizes. He immediately injects «calcium gluconate» and leaves. This gesture puzzles her: this product allows the heart to withstand an overdose of potassium. How could he know the remedy without investigating the cause? His diagnosis was correct: this is confirmed by Professor Sébastien Pili-Floury, head of intensive care at the Besançon University Hospital, when Anne-Sophie Balon-Dole hands him the patient’s electrocardiograms. He encourages her to discreetly retrieve the infusion bags to try to understand what might have happened.
The doctor becomes a zealous investigator and manages to retrieve the six bags, take samples, and have them analyzed. The biologist confirms contamination with potassium, at an «abnormal» level. «What was your reaction when you learned this?» the prosecutor asks her. «A bunch of swear words that I can’t say. I thought I wasn’t going crazy, that there was an explanation for this cardiac arrest,» remembers Anne-Sophie Balon-Dole. She suspects a deliberate act and immediately informs the recovery room nurse and the clinic director. Without realizing that she has just laid the groundwork for a titanic judicial investigation.
Questioned by investigators at the end of January 2017, she puts forward several hypotheses: either Frédéric Péchier has already encountered another serious adverse event of this type, or he understood the causes of this cardiac arrest «purely by intuition.» At that time, she did not dare to say that she suspected her colleague of intentionally contaminating the patient’s bags. «Out of professional courtesy,» she analyzes in court. In front of the police, Frédéric Péchier directly accused his colleague, claiming that she had injected potassium into the patient’s bag afterwards to cover up a medical error.
«If there had been a problem, I would have taken responsibility. And why go search for the bags?» Anne-Sophie Balon-Dole, anesthesiologist, in front of the Doubs Assize Court.
«And Mrs. Simard, what is her cardiac arrest linked to if I contaminate afterwards? We found no other explanation. It doesn’t hold, it’s not possible,» she insists firmly in court.
Asked about her relationship with Frédéric Péchier, the doctor explains that his arrival in 2016 generated some tensions and does not deny her strong temperament. «We didn’t agree on everything… I wanted to evolve the structure, do my job properly… Whether people liked it or not,» she says with a frankness that characterizes her entire testimony. She admits to feeling immense relief when her colleague was arrested. «We had identified that it might be him. So, it didn’t upset me at all and made me feel a bit isolated because others were shocked by this announcement,» she summarizes.
Seated a few meters to her right, the 53-year-old accused listens attentively, occasionally whispering a few words to his lawyer, Randall Schwerdorffer: he is now his only counsel since Lee Takhedmit abruptly announced his resignation on Tuesday. Seated to his left, his sister, Julie Péchier, accompanies him every day, as a legal expert, not as a pleading lawyer, even though she wears the traditional black robe. Frédéric Péchier continues to proclaim his innocence and appears free. He faces a potential life sentence in prison.
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