La maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, ferme ses portes le 31 octobre prochain. Après 60 ans d’existence, elle sera remplacée par un centre de suivi avant et après l’accouchement. Des souvenirs émouvants et une forte mélancolie saisissent les patients et le personnel de l’établissement.
Plus que six jours avant la fermeture de la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), et l’heure est déjà aux derniers accouchements. Parmi les dernières à profiter de cet établissement pionnier de l’accouchement sans douleur, Manisa. Elle est sur le point de donner naissance à un petit garçon. La future maman a choisi cette maternité pour son accompagnement personnalisé et rassurant. «Je suis dans un endroit où on m’écoute, on me respecte. Je suis entre les mains de fées, donc oui, je suis totalement en conscience avec elles«, s’enthousiasme-t-elle.
Des mots d’anciennes patientes ont été affichés sur les murs et un livre d’or a été mis à disposition dans le hall. Alice vient de donner naissance à sa deuxième fille. Cette patiente est bouleversée par la fermeture de la maternité : «On est de nombreuses femmes à être émues par ça parce qu’on a eu notre premier ou deuxième accouchement ici. L’objectif, c’était de féliciter, de remercier. Aussi, c’est une part d’histoire. C’est un moment qu’il ne faut pas oublier. Et pour ça, le témoignage, la transmission, c’est l’outil le plus puissant.«
Alice feuillette le livre d’or de la maternité des Lilas et y ajoute un dernier mot, avant sa fermeture. Elle regrette un établissement de santé qui a pris soin d’elle lors de l’accouchement.
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© Marie Chambrial / France Télévisions
Pionnière de l’accouchement physiologique depuis les années 60, la maternité a perdu sa certification par la Haute Autorité de santé en début d’année. D’après l’ARS, les conditions de sécurité n’y étaient plus optimales, d’après l’Agence régionale de santé.
Malgré la tristesse, la colère et l’amertume, le personnel continue de prendre soin des dernières patientes. «Jusqu’au bout, on reste professionnelles et on essaie de cacher nos émotions, bien sûr. Pas pleurer devant elles, bien sûr. According to Inès Matmar, a midwife at this healthcare facility, «We are professionals to the end: it is our duty.»
For the 85 employees who will be facing unemployment, considering a new professional life is very difficult. Dorah Rozenberg, another midwife at the maternity ward, adds, «We have accepted saying goodbye to a way of working. Beyond the collegial and friendly aspect, it’s the way we treat the patient. We know we won’t find it elsewhere in the same way. So no, it’s putting an end to something that is close to our hearts.»
On the eve of the healthcare service closure, a silent march open to all is planned in Les Lilas. The maternity ward buildings are expected to eventually house a healthcare center for prenatal and postnatal care.
With Floriane Olivier
The Lilas maternity ward in Seine-Saint-Denis will close its doors on October 31st. After 60 years of existence, it will be replaced by a center for prenatal and postnatal care. Emotional memories and strong melancholy grip the patients and staff of the facility.
Only six days left before the closure of the Lilas maternity ward (Seine-Saint-Denis), and it is already time for the last deliveries. Among the last to benefit from this pioneering painless childbirth facility is Manisa. She is about to give birth to a baby boy. The expectant mother chose this maternity ward for its personalized and reassuring support. «I am in a place where I am listened to, respected. I am in the hands of fairies, so yes, I am completely in tune with them,» she enthuses.
Words from former patients have been displayed on the walls and a guestbook has been made available in the lobby. Alice has just given birth to her second daughter. This patient is moved by the closure of the maternity ward: «Many women are moved by this because we had our first or second childbirth here. The goal was to congratulate, to thank. Also, it’s a part of history. It’s a moment not to be forgotten. And for that, testimony, transmission, is the most powerful tool.»
Alice leafs through the guestbook of the Lilas maternity ward and adds a final word before its closure. La maternité des Lilas, située en Seine-Saint-Denis, va bientôt fermer ses portes après 60 ans de service. Cet établissement de santé, pionnier de l’accouchement physiologique depuis les années 60, a perdu sa certification par la Haute Autorité de santé en début d’année en raison de conditions de sécurité jugées non optimales par l’Agence régionale de santé.
Malgré cette décision difficile, le personnel de la maternité continue de prendre soin des dernières patientes avec professionnalisme et dévouement. Les sages-femmes, comme Inès Matmar et Dorah Rozenberg, s’efforcent de rester professionnelles jusqu’au bout, même si la tristesse, la colère et l’amertume les envahissent. Pour elles, dire au revoir à cette façon de travailler et de traiter les patientes est particulièrement douloureux, car elles savent que cette expérience unique ne pourra pas être retrouvée ailleurs.
La fermeture de la maternité des Lilas signifie également la fin d’une époque pour les 85 salariés qui se retrouveront bientôt au chômage. Envisager une nouvelle vie professionnelle est un défi de taille pour ces personnes attachées à leur métier et à leur établissement de santé. La maternité des Lilas laisse derrière elle un héritage précieux et une communauté soudée qui se prépare à tourner la page.
Avant de fermer définitivement ses portes, la maternité des Lilas prévoit une marche silencieuse ouverte à tous pour rendre hommage à son histoire et à son importance dans la vie des habitants. Les bâtiments de l’établissement seront transformés en un centre de santé dédié au suivi avant et après l’accouchement, offrant ainsi une continuité de soins pour les futures mamans de la région.
Malgré la tristesse de cette fin, la maternité des Lilas restera à jamais dans le cœur de ceux qui y ont vécu des moments inoubliables. Son histoire et son engagement en faveur de l’accouchement physiologique laisseront une empreinte durable dans le paysage de la santé maternelle en France. Les patients et le personnel de l’établissement sont saisis par des souvenirs émouvants et une profonde mélancolie.
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