Le procès de Frédéric Péchier, ancien médecin anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements dont 12 mortels survenus entre 2008 et 2017, bat son plein à Besançon (Doubs). Nous avons interrogé les rares anesthésistes d’accord pour s’exprimer dans la presse au sujet de cette affaire hors norme. Témoignages.
Depuis le 8 septembre 2025 et jusqu’à la mi-décembre, le palais de justice de Besançon vit au rythme des débats entourant la plus grande affaire judiciaire en milieu hospitalier de France. Pendant plus de trois mois, la justice s’attelle à savoir si Frédéric Péchier a volontairement empoisonné des patients durant presque 10 ans, avant d’être mis en examen en 2017 avec une interdiction d’exercer son métier d’anesthésiste.
Chaque jour depuis maintenant 8 semaines, France 3 Franche-Comté vous fait vivre le procès comme si vous étiez dans la salle d’audience. Les débats vous sont retranscrits en quasi simultané. Nos directs, particulièrement suivis depuis le début du procès, ainsi qu’une forte présence du public sur place, témoignent du vif intérêt des Français pour cette affaire judiciaire unique par sa durée, mais aussi par son retentissement. Pour rappel, plus de 150 personnes, victimes ou proches de victimes, sont constituées parties civiles dans cette affaire, et leur nombre ne cesse de croître.
Frédéric Péchier, le 7 octobre 2025 au 21e jour de son procès devant les assises de Besançon pour empoisonnements.
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© Sarah Rebouh / France Télévisions
Si les débats intéressent autant les gens, c’est peut-être parce qu’entre les murs de la salle du Parlement se joue le destin d’un homme qui clame son innocence depuis 10 ans, mais sur lequel tous les regards se dirigent tant un nombre important d’éléments converge dans sa direction.
Les observateurs les plus attentifs de ce procès sont sans aucun doute les confrères et consœurs de Frédéric Péchier, anesthésistes eux aussi. Celles et ceux qui l’ont côtoyé durant son exercice à la clinique Saint-Vincent, à la Polyclinique de Franche-Comté, mais aussi au CHU de Besançon, établissement dans lequel il a réalisé son internat.
Difficile voire impossible de questionner officiellement les anesthésistes encore en poste dans les divers hôpitaux de la région. Selon nos informations, les professionnels de santé travaillant dans les deux cliniques privées de la ville dans lesquelles se sont produits les empoisonnements ont reçu des consignes claires de leur direction. Il est recommandé de ne pas commenter l’affaire auprès des journalistes autant que possible. Il se pose réellement la question : pourquoi les autorités n’ont-elles pas arrêté cela ?!» déclare-t-il.
Jusqu’où les responsables sont-ils coupables d’avoir vu sans réagir ? Y aura-t-il un autre procès ?
Thomas, également anesthésiste en libéral dans la région lyonnaise, est intrigué par ce procès. Son «devoir de confraternité», inscrit dans le code moral des médecins, l’empêche de commenter la culpabilité du Dr Péchier. Il souligne que c’est la première fois que leur travail est mis en lumière et que c’est un métier peu connu.
Il s’interroge sur l’impact de ce procès sur sa profession et estime qu’il encouragera une plus grande vigilance des professionnels de santé, notamment dans les blocs opératoires.
Anne Wernet, anesthésiste à l’hôpital public et présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers en Anesthésie Réanimation (SNPHAR-E), n’est pas convaincue que leur discipline nécessite de nouvelles règles à la suite du procès Péchier. Elle estime que l’anesthésie travaille déjà depuis 50 ans pour améliorer sa sécurité.
Elle souligne que la profession a davantage besoin de renforts humains que de nouvelles réglementations, en particulier dans les maternités où la sécurité n’est pas toujours assurée faute de personnel.
Elle prédit qu’il y aura une décision dans le procès de Frédéric Péchier et qu’il y aura probablement un appel. We are embarking on months and years in this story.»
The relationships between anesthetists in the two private clinics in Besançon, from 2008 to 2017, are being scrutinized by the court for weeks. The public has been able to discover power struggles, internal conflicts, and a climate of fear and suspicion fueled by serious adverse events (SAEs) that continued to occur, well beyond the statistics, especially at the Saint-Vincent clinic.
The accused, Frédéric Péchier, is not only considered a highly competent doctor by many colleagues but is also described in statements to investigators as self-assured and arrogant. The strong character of anesthetists is also discussed before the court. Additionally, questions surrounding the remuneration of these doctors, «who can earn around 300,000 euros per year,» according to one of them, are regularly raised during the debates.
Are anesthetists temperamental beings particularly attracted to money? «Ah! No, no,» Thomas chuckles following our intentionally provocative question. «I don’t think that’s the typical profile of a self-employed doctor. Anesthetists have more of a profile of someone who needs to work in a team. We don’t fit that character type. The younger generation, in any case, not at all. We understand that our salvation comes from teamwork.»
And to conclude with a statement that dictates his professional practice: «Say what we do, do what we say.» A precept somewhat distant from the image portrayed by the trial of Frédéric Péchier over the past 8 weeks.
*The name has been changed to guarantee anonymity.
France 3 Franche-Comté is committed to bringing you live coverage of the trial of Frédéric Péchier, as if you were there. From September 8 to December 19, 2025, follow the ongoing debates in the courtroom live on our website, thanks to our web journalists on-site Jeanne Casez, Antoine Comte, and Sarah Rebouh.
► Read all our articles on the case of poisonings in hospital settings. Frédéric Péchier est accusé d’avoir empoisonné des patients pendant près de 10 ans avant d’être mis en examen en 2017. Le procès dure depuis plus de trois mois et suscite un grand intérêt du public français, avec plus de 150 parties civiles impliquées. France 3 Franche-Comté couvre le procès en direct depuis 8 semaines, offrant aux spectateurs une immersion dans la salle d’audience.
Les collègues anesthésistes de Péchier, ayant travaillé avec lui dans divers établissements de santé, suivent de près le procès. Malgré des consignes de discrétion, certains professionnels de la santé à l’extérieur de la Franche-Comté expriment leur fascination pour l’affaire, soulignant la complexité des accusations portées contre Péchier. Selon eux, les éléments techniques de l’anesthésie rendent difficile à croire en l’innocence de l’accusé. La manipulation des techniques d’anesthésie est qualifiée de machiavélique, suscitant un intérêt et une fascination parmi la communauté des anesthésistes en France. Lorsqu’on a une bonne maîtrise de son métier, il n’y a aucun doute que c’est Frédéric Péchier.
Étienne, anesthésiste dans la région lyonnaise
«Qu’on ait des débats entre nous, pourquoi pas, mais là dans un cadre libéral, tout ce qu’on fait doit être justifié et justifiable. On n’est pas en Scandinavie. On ne peut faire que ce qui est recommandé par la SFAR (NDLR, La Société française d’anesthésie et de réanimation)», détaille-t-il, en référence à des études scandinaves ou américaines citées par l’accusé pour justifier le fait d’avoir injecté dans un temps record un antidote – du potassium – à un patient victime d’un arrêt cardiaque sur la table d’opération. Paul*, un anesthésiste exerçant dans l’est de la France, confirme l’engouement de la profession pour le procès de Frédéric Péchier. Cette affaire provoque-t-elle des réactions du côté de ses patients ? «Bien sûr, ça fait peur aux gens. Certains nous en parlent lors des consultations. Mais je pense que les gens ont bien compris qu’avant d’être une histoire médicale, c’était une histoire criminelle», nous explique-t-il. «Les gens ont peur de l’anesthésie de base, donc ils en parlent parce que ça cristallise leur peur». Pour autant, le médecin ne ressent pas de méfiance de la part de ses patients. «Les gens continuent à nous dire qu’ils ont confiance en nous», nous dit-il. Selon ce dernier, ce procès va constituer un tournant pour l’anesthésie en France. «Ce dont je suis sûr, c’est que ça va changer notre profession. Je pense que la SFAR va réfléchir, réanalyser tout ça et édicter de nouvelles règles. Dans l’année où les deux ans qui suivent, je suis certain qu’on va avoir des recommandations supplémentaires. Et c’est positif.» Ce qui interroge surtout Paul dans cette affaire, c’est l’ambiance nauséabonde dans laquelle les anesthésistes de la clinique Saint-Vincent ont réussi à exercer quotidiennement, et ce pendant presque dix ans. «Nous, quand on en parle, on se dit ‘mais comment les mecs ont pu bosser dans ce climat aussi longtemps ?'», s’interroge l’anesthésiste. Il soulève également la question de la responsabilité des autorités sanitaires. «Des accidents d’anesthésie comme ça, il n’y en a jamais normalement. On se pose vraiment la question : comment se fait-il que les autorités n’aient pas dit stop ?!», lance-t-il. Jusqu’à quel point les tutelles sont-elles coupables d’avoir vu et de ne pas avoir réagi ? Est-ce qu’il y aura un autre procès ?
Thomas est, lui aussi, anesthésiste en libéral dans la région lyonnaise. Son «devoir de confraternité», inscrit dans le code moral des médecins, «comme pour les avocats», l’empêche de donner son avis concernant la culpabilité du Dr Péchier. Ce procès l’intéresse particulièrement. «Pourquoi ? Parce que c’est la première fois que notre travail est mis sous les feux de la rampe», nous précise-t-il. «C’est un métier pas très connu». Dans cette affaire, c’est «le volume de cas à traiter» qui interpelle particulièrement le médecin. Ce dernier est régulièrement questionné par ses proches, ses amis, mais pas vraiment par ses patients. «Ça en fait une affaire un peu passionnante. Si la justice décide qu’il est coupable, c’est incroyable», ajoute-t-il. À titre personnel, je pense que s’il est condamné, c’est très effrayant. Cela signifierait qu’il a eu la possibilité de le faire. Que changera ce procès pour sa profession ? Sera-t-elle mieux comprise par le grand public ? «C’est une discipline extrêmement complexe et technique», répond Thomas. Selon lui, le procès de Frédéric Péchier encouragera une plus grande vigilance de la part des médecins et des infirmières, notamment au sein des blocs opératoires.
Il explique : «Avant, on pouvait aller dans une salle qui n’était pas la nôtre et administrer un médicament à un patient. Jusqu’ici, je pense que ça ne posait de problème à personne. On pouvait entrer, dire bonjour à tout le monde, et faire ça. Mais après ça, venir dans une salle et injecter un médicament sans explication ? Je pense que les professionnels seront plus vigilants. Et c’est d’ailleurs une chose très positive.»
Anne Wernet, anesthésiste à l’hôpital public et présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers en Anesthésie Réanimation (SNPHAR-E), n’est «pas sûre» que sa discipline ait besoin de nouvelles règles. «Je ne pense pas que le procès Péchier nous apportera quelque chose», nous explique-t-elle. Le procès ne perturbe d’ailleurs pas son travail quotidien. «On travaille comme d’habitude, sans climat de suspicion de la part des patients et des collègues.»
«L’anesthésie trace très bien sa route depuis 50 ans. Elle travaille à améliorer sa sécurité.» – Anne Wernet, présidente du SNPHAR-E
Selon Anne Wernet, la profession a plus besoin de renforts humains que de nouvelles réglementations. «On demande depuis cinq ans des choses qui auraient dû être faites. Par exemple en maternité, parce qu’on estime qu’on n’est pas en sécurité. On exige qu’on puisse avoir des renforts et des encadrements en moyen humain. On n’arrive pas à les obtenir», abonde-t-elle.
Et de prédire au sujet du procès de Frédéric Péchier : «Il va y avoir une décision et il y aura forcément un appel. On est partis pour des mois et des années sur cette histoire.»
Les relations entre les anesthésistes au sein des deux cliniques privées de Besançon, entre 2008 et 2017, sont décortiquées par la cour d’assises depuis des semaines. Le public a pu y découvrir des enjeux de pouvoir, des conflits internes et un climat de peur et de suspicion favorisé par des événements indésirables graves (EIG) qui ne cessaient de se produire, bien au-delà des statistiques, notamment à la clinique Saint-Vincent.
L’accusé Frédéric Péchier, en plus d’être considéré comme un médecin très compétent par de nombreux collègues, est aussi décrit dans des dépositions aux enquêteurs comme sûr de lui, hautain. Le caractère fort des anesthésistes est aussi abordé face à la cour. De plus, des questions entourant la rémunération de ces médecins, «qui peuvent gagner environ 300 000 euros par an» selon l’un d’eux, reviennent régulièrement au cours des débats.
Les anesthésistes sont-ils des êtres caractériels et particulièrement attirés par l’argent ? «Ah ! Non, non», rigole Thomas à la suite de notre question volontairement un brin provocatrice. «Je ne pense pas que ce soit le portrait-robot du médecin en libéral. L’anesthésiste a plutôt un profil de quelqu’un qui doit travailler en équipe. On ne se retrouve pas dans ce type de caractère là. La jeune génération en tout cas, pas du tout.
Il est clair pour nous que la clé de notre succès réside dans le travail d’équipe.
Nous concluons notre approche professionnelle par une devise simple : «Dire ce qu’on fait, faire ce qu’on dit». C’est un principe qui guide nos actions au quotidien.
* Le prénom a été changé pour garantir l’anonymat.
France 3 Franche-Comté se mobilise pour vous faire vivre le procès de Frédéric Péchier, comme si vous y étiez. Du 8 septembre au 19 décembre 2025, suivez les débats en cours dans la salle d’audience, en direct sur notre site internet, grâce à nos journalistes web sur place Jeanne Casez, Antoine Comte et Sarah Rebouh.
► Relire tous nos articles sur l’affaire des empoisonnements en milieu hospitalier.
Le procès de Frédéric Péchier, ancien médecin anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements dont 12 mortels survenus entre 2008 et 2017, bat son plein à Besançon (Doubs). Nous avons interrogé les rares anesthésistes d’accord pour s’exprimer dans la presse au sujet de cette affaire hors norme. Témoignages.
Depuis le 8 septembre 2025 et jusqu’à la mi-décembre, le palais de justice de Besançon vit au rythme des débats entourant la plus grande affaire judiciaire en milieu hospitalier de France. Pendant plus de trois mois, la justice s’attelle à savoir si Frédéric Péchier a volontairement empoisonné des patients durant presque 10 ans, avant d’être mis en examen en 2017 avec une interdiction d’exercer son métier d’anesthésiste.
Chaque jour depuis maintenant 8 semaines, France 3 Franche-Comté vous fait vivre le procès comme si vous étiez dans la salle d’audience. Les débats vous sont retranscrits en quasi simultané. Nos directs, particulièrement suivis depuis le début du procès, ainsi qu’une forte présence du public sur place, témoignent du vif intérêt des Français pour cette affaire judiciaire unique par sa durée, mais aussi par son retentissement. Pour rappel, plus de 150 personnes, victimes ou proches de victimes, sont constituées parties civiles dans cette affaire, et leur nombre ne cesse de croître.
Frédéric Péchier, le 7 octobre 2025 au 21e jour de son procès devant les assises de Besançon pour empoisonnements.
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© Sarah Rebouh / France Télévisions
Si les débats intéressent autant les gens, c’est peut-être parce qu’entre les murs de la salle du Parlement se joue le destin d’un homme qui clame son innocence depuis 10 ans, mais sur lequel tous les regards se dirigent tant un nombre important d’éléments converge dans sa direction.
Les observateurs les plus attentifs de ce procès sont sans aucun doute les confrères et consœurs de Frédéric Péchier, anesthésistes eux aussi.
Les personnes qui ont travaillé avec lui à la clinique Saint-Vincent, à la Polyclinique de Franche-Comté, et au CHU de Besançon, où il a effectué son internat, ont du mal, voire sont incapables, de parler officiellement des anesthésistes encore en poste dans les hôpitaux de la région. Selon nos informations, les professionnels de la santé travaillant dans les cliniques privées où les incidents se sont produits ont reçu des instructions claires de leur direction. Ils ont pour consigne d’éviter autant que possible de commenter l’affaire aux journalistes.
Lorsqu’on s’éloigne de la Franche-Comté, certains anesthésistes se sentent plus libres de partager leurs opinions sur cette affaire. Nous avons pu en interroger quatre, qui trouvent tous cette affaire «fascinante» et la suivent attentivement au quotidien. Étienne, anesthésiste en libéral dans la région lyonnaise depuis plus de 10 ans, ne doute guère de la culpabilité du Dr Péchier. Il décrit l’affaire comme «machiavélique» et estime que les justifications de l’accusé ne sont pas acceptables.
Selon ces anesthésistes, la maîtrise des règles de l’anesthésie rend la défense de Frédéric Péchier difficile à croire. Ils considèrent que l’accusé a abusé de ses compétences techniques en anesthésie. Paul, un anesthésiste de l’est de la France, confirme l’intérêt de la profession pour le procès de Péchier. Il mentionne que certains patients expriment leurs craintes à ce sujet, mais la confiance envers les professionnels de santé reste présente.
Pour ces professionnels, ce procès pourrait marquer un tournant dans la pratique de l’anesthésie en France, avec de potentielles nouvelles recommandations de la part de la Société française d’anesthésie et de réanimation. Et cela est positif.»
Ce qui préoccupe principalement Paul dans cette affaire, c’est l’atmosphère toxique dans laquelle les anesthésistes de la clinique Saint-Vincent ont pu exercer quotidiennement pendant près de dix ans. «Quand on en parle, on se demande ‘comment ont-ils pu travailler dans un tel climat si longtemps ?'», se demande l’anesthésiste. Il soulève également la question de la responsabilité des autorités sanitaires. «Normalement, de tels accidents d’anesthésie ne se produisent jamais. On se demande vraiment : pourquoi les autorités n’ont-elles pas agi ?», lance-t-il.
Jusqu’où les autorités sont-elles coupables d’avoir vu mais de ne pas avoir réagi ? Y aura-t-il un autre procès ?
Thomas, un anesthésiste en libéral dans la région lyonnaise, est également intrigué par ce procès. Son «devoir de confraternité», inscrit dans le code moral des médecins, l’empêche de donner son avis sur la culpabilité du Dr Péchier. Il trouve ce procès particulièrement intéressant car c’est la première fois que leur travail est exposé au grand public. «C’est un métier méconnu», précise-t-il.
Dans cette affaire, c’est le nombre de cas à traiter qui interpelle particulièrement le médecin. Il est régulièrement questionné par ses proches et ses amis, mais pas tant par ses patients. «Cela rend l’affaire assez passionnante. Si la justice le déclare coupable, c’est incroyable», ajoute-t-il. «Personnellement, je pense que s’il est condamné, c’est très effrayant. Cela voudrait dire qu’il en avait la possibilité.»
Ce procès va-t-il changer quelque chose pour sa profession ? Sera-t-elle mieux comprise par le grand public ? «C’est une discipline extrêmement complexe et technique», répond Thomas. Selon lui, le procès de Frédéric Péchier encouragera une plus grande vigilance de la part des médecins et des infirmières, notamment dans les blocs opératoires.
Il explique : «Avant, nous pouvions entrer dans une salle qui n’était pas la nôtre et administrer un médicament à un patient. Jusqu’à présent, je pense que cela ne posait aucun problème. On pouvait entrer, saluer tout le monde, et le faire. Mais maintenant, entrer dans une salle et injecter un médicament sans explication ? Je pense que les professionnels seront plus vigilants. Et c’est d’ailleurs une chose très positive.»
Anne Wernet, anesthésiste à l’hôpital public et présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers en Anesthésie Réanimation (SNPHAR-E), n’est pas convaincue que sa discipline ait besoin de nouvelles règles. «Je ne pense pas que le procès Péchier nous apportera quelque chose», explique-t-elle. Le procès ne perturbe pas non plus son travail quotidien. «Nous travaillons comme d’habitude, sans aucun climat de suspicion de la part des patients et des collègues.»
Selon Anne Wernet, la profession a davantage besoin de renforts humains que de nouvelles réglementations. «Depuis cinq ans, nous demandons des choses qui auraient dû être faites. Par exemple en maternité, car nous estimons que nous ne sommes pas en sécurité. Nous exigeons des renforts et un encadrement humain suffisant.»
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