«état psychologique défaillant» et «difficultés conjugales», l’accusé se livre à la barre. État psychologique précaire et difficultés conjugales, l’accusé se livre à la barre. Frédéric Péchier, est-ce que vous avez empoisonné ces patients parce que vous vous ennuyiez ?» demande Mme Brunisso. «Non» assure Frédéric Péchier. 11h50 : Retour sur l’appel à l’aide de Nathalie Péchier qui, trois jours après le décès de Mme Baugey, appelle le psychologue de son mari pour lui dire qu’il a «un état psychologique préoccupant». «Vous avez dit que vous vous étiez disputés avec votre épouse. On ne lance pas ce genre de cri d’alarme pour des problèmes de couple ?» l’interroge Mme Brunisso. «Peut-être, mais là, j’avais envisagé le divorce. Notre couple était en difficulté» révèle l’accusé. Thérèse Brunisso, pas convaincue, développe son idée. «On ne peut pas s’empêcher de faire un lien entre ce cri d’alarme de votre épouse et la mort de Mme Baugey, intervenue quelques jours plus tôt» avance-t-elle. «Comme lorsqu’après la mort du patient Jean Benoît, en juin 2014, vous faites une tentative de suicide. On ne peut pas s’empêcher de voir un lien entre ces morts et les périodes où vous n’allez pas bien». «Faites les liens que vous voulez, mais je vous dis qu’il n’y en a pas» lui répond le Dr Péchier, qui explique que son psychologue, qui viendra déposer à la barre, viendra montrer qu’il n’est pas «un tueur en série». 11h45 : Thérèse Brunisso interroge l’accusé sur l’événement indésirable grave de Christian Dussaut, le 5 octobre 2015. Elle se focalise sur le quart d’heure où le futur bloc opératoire du patient était laissé libre, avec les seringues déjà prêtes. Pour elle, M.Péchier aurait très bien pu déposer une seringue d’adrénaline sans que cela ne paraisse suspect, puisqu’il avait opéré dans cette salle juste avant. L’accusé, encore une fois, nie cette hypothèse. Mais quand on voit cela M.Péchier, on ne peut pas s’empêcher de penser à un empoisonnement d’opportunité, réactionnel. Il n’avait pas été prévu à l’avance, mais arrive après les aléas de cette matinée où les programmes sont bouleversés, notamment par un anesthésiste pour lequel vous avez peu d’estime, le Dr Humbert. Thérèse Brunisso, avocate générale «Ces changements de programmes, c’était pas du tout un problème pour moi» souffle M.Péchier. «Je ne comprends pas qu’on puisse imaginer ce scénario-là». «Eh bien nous le considérons quand même» lui rétorque Mme Brunisso. 11h35 : Pour se défendre, Frédéric Péchier met en lumière sa présence à une RMM suivant l’événement indésirable grave d’un de ses patients en 2012. Thérèse Brunisso l’affirme : «ça n’a rien à voir» avec les réunions sur des EIG suspects. L’événement indésirable grave de ce patient ne vous mettait pas en danger, il était expliqué. Moi je pense que vous ne veniez pas aux réunions sur les cas suspects car, obligé de donner des explications, vous auriez pu paraître suspect. Thérèse Brunisso, avocate générale «Non, au contraire, si j’avais été l’empoisonneur, j’y serai allé pour orienter mes collègues sur de fausses pistes» se débat l’accusé. «Ça paraît logique». «Eh bien à moi pas du tout» tranche Mme Brunisso. «Mais j’ai bien compris que nous n’avions pas la même logique». «Ça c’est sûr» glisse Frédéric Péchier du bout des lèvres. 11h30 : L’avocate générale revient sur l’absence de Frédéric Péchier à la réunion de morbi-mortalité (RMM) suivant l’arrêt cardiaque de Mme Baugey. «Étaient présents tous les chirurgiens orthopédiques et les trois chirurgiens anesthésistes qui, avec vous, ont participé à la réanimation. L’accusé, souffrant d’un trouble mental, et en difficulté avec son conjoint, se livre à la barre. «On sent que c’est un sujet qui mobilise tous les professionnels. Sauf vous. Vous êtes d’accord ?». L’accusé, mal à l’aise, évite la question. «Les orthopédistes se réunissaient fréquemment. C’était obligatoire pour eux, pour des raisons d’assurance» tente-t-il d’expliquer. «Moi, je ne peux pas nier que je n’y suis pas». «Mais même M.Cherreau, qu’on ne voit jamais, était là» le presse Mme Brunisso. L’accusé reste silencieux. «Eh oui M.Péchier» confirme l’avocate générale. 11h20 : «Je pense que vous êtes un bon anesthésiste Dr Péchier» développe Thérèse Brunisso. «Pourtant, vous injectez 75mg d’adrénaline. C’est massif, c’est énorme. Ce n’est pas recommandé par la Société Française des Anestésistes Réanimateurs. Donc pourquoi ?» Quand j’arrive, je songe à tous les diagnostics possibles. Je savais qu’il y avait eu une injection d’anesthésique local, donc je pense à une intoxication et à administrer des intralipides. Mais je ne suis pas sûr, et je n’élimine pas d’autres diagnostics. Je pars ensuite dans une réanimation intensive, et j’injecte donc 5 mg d’adrénaline. «M.Péchier, cette dose d’adrénaline a ralenti la réanimation, ce que nous ont dit hier les Pr Miras et Biais, et le Pr Pili-Floury» reproche l’avocate générale. «Cela signifie que l’effet de l’adrénaline a prolongé l’arrêt cardiaque de Mme Baugey. Si on avait pu avoir une réanimation plus efficace, sans adrénaline, on peut supposer que l’arrêt cardiaque n’aurait pas duré 53 minutes. Cela aurait pu sauver Mme Baugey. Cela soulève des questions, n’est-ce pas ?» «Je comprends cela. Je ne peux pas nier que l’adrénaline a ralenti l’effet des intralipides» concède l’accusé. «Mais la réalité, c’est que je n’étais pas certain de cette intoxication aux anesthésiques. Je ne savais pas ce qui se passait. Mais non, je n’ai pas volontairement augmenté les doses d’adrénaline. Comme l’a dit le Pr Pili-Floury, je suis sans doute incompétent». «Eh bien moi je n’y crois pas» tranche avec autorité Thérèse Brunisso. «Je penche pour la 2e option, que vous avez ralenti l’effet des intralipides avec l’adrénaline». 11h10 : Frédéric Péchier le rappelle ; pour lui, l’arrêt cardiaque de Sylviane Baugey a été provoqué par une injection de ropivacaïne mal maîtrisée par le chirurgien de la patiente, le Dr Gallinet. «Vous savez que cette hypothèse d’accident d’injection a été écartée par le Dr Jeangirard, l’infirmière-anesthésiste Authier, le Pr Pili-Floury et les experts Miras et Biais ?» lui lance Mme Brunisso. Cela n’émeut pas l’accusé, qui martèle sa conviction : c’est la ropivacaïne injectée par le chirurgien Gallinet qui a causé l’arrêt cardiaque, et pas un autre anesthésique local administré parallèlement. «Même si j’ai bien compris que c’est là où vous voulez m’emmener» rétorque le Dr Péchier. 11h : Les débats reprennent. Place aux avocates générales. Thérèse Brunisso salue l’accusé de sa voix puissante. «Concernant Mme Baugey, tous les experts s’accordent pour dire que la cause de l’arrêt cardiaque est une intoxication aux anesthésiques locaux, et que les doses de ropivacaïne injectées» ne peuvent pas avoir déclenché cet événement indésirable grave. «On est d’accord» ? D’entrée, une joute verbale s’installe sur le «seuil de toxicité du dosage». Pour rappel, le Dr Péchier explique que le taux de ropivacaïne mesuré dans le «sang périphérique» n’est pas représentatif de la dose réelle de ropivacaïne présente dans le corps de Mme Baugey. 10h42 : L’audience est suspendue et reprendra à 11h avec les questions du ministère public et des avocats à Frédéric Péchier. 10h25 : Il y a deux jours, le Dr Gayet, chirurgien de M.Dussaut et médecin humanitaire, avait confié à la cour que le Dr Péchier, en 2016, l’avait approché pour lui dire qu’il aimerait bien partir sur des terrains de guerre car «il s’ennuyait dans son quotidien professionnel». «Oui, j’envisageais de partir faire de l’humanitaire, car j’avais envie d’un bol d’air» avoue Frédéric Péchier. «Et j’avais envie d’aider les autres». Delphine Thibierge le contre en lisant des témoignages de membres de la clinique, disant que Frédéric Péchier était tellement «omniprésent» que sa présence, même auprès des patients qui n’étaient pas les siens, ne choquait plus. «Non, je ne rentrais dans les blocs que quand j’étais appelé» assure le Dr Péchier. 10h15 : Premières tensions entre l’accusé et la cour. Interrogé sur l’aspect financier d’un changement de programme opératoire, Frédéric Péchier s’agace. «Si c’est ce que vous voulez me faire dire, non, je n’ai pas cherché à me venger du Dr Humbert parce qu’il m’avait repris son programme opératoire» en empoisonnant son patient. «M.Péchier, je ne veux rien vous faire dire, je pose simplement des questions» lui répond Delphine Thibierge. La cour, lors du procès de Frédéric Péchier, le 12 septembre 2025. Au centre, la présidente de la cour d’assises Delphine Thibierge. • © Valentin Pasquier – France Télévisions «J’ai quand même l’impression que vous n’écoutez pas mes réponses, que vous me posez souvent les mêmes questions pour m’entraîner ailleurs» s’insurge le Dr Péchier. 10h10 : Comment l’accusé a-t-il été prévenu de la survenue de cet incident indésirable grave ? «Une infirmière est venue me chercher alors que j’étais loin, en bloc ophtalmologie» se souvient Frédéric Péchier. La présidente de la cour d’assises revient ensuite sur le contexte et les différents changements de programmes survenus le 5 octobre 2015. «On savait que ce jour-là il y avait une chirurgie de l’œsophage qu’on faisait rarement» explique l’accusé. «Mme Authier avait dit qu’elle ne voulait pas travailler avec le Dr Humbert sur ces opérations difficiles. Surtout qu’ils avaient eu par le passé des frictions». Puis l’accusé charge son ancien collègue, Florian Humbert. «Il était établi qu’il était, à la clinique, souvent absent de son bloc opératoire, et pas réactif» dénonce-t-il. «Dans le cas de M.Dussaut, je ne comprends pas qu’on puisse partir du bloc comme ça, alors que le patient présente des signes alarmants. Il a dit à cette barre qu’il devait endormir un autre patient. C’est hallucinant. Et comme par hasard son téléphone ne marchait plus». 10h05 : La présidente rappelle les conclusions des experts sur ce cas : un arrêt cardiaque hypoxique, en raison d’un manque d’oxygène au niveau du cœur lors de l’anesthésie, pour Messieurs Tracqui et Diemunsch, et une intoxication massive aux produits adrénergiques pour les Pr Biais et Miras. Comme attendu, Frédéric Péchier rejette la 2e hypothèse, celle de l’intoxication massive. Pour lui, «il y a eu un problème lors de l’intubation» du patient. «La cyanose [coloration anormale bleutée ou grisâtre de la peau, due à l’oxygénation insuffisante du sang, ndlr] qu’on retrouve est due à l’hypoxie» et non à une injection d’adrénaline. 10h : La cour passe aux questions sur l’événement indésirable grave de Christian Dussaut. Le 5 octobre 2015, cet homme de 66 ans est victime d’un arrêt cardiaque après son anesthésie. «état psychologique défaillant» et «difficultés conjugales» Je considère que l’accusé souffre d’un état psychologique défaillant et de difficultés relationnelles avec son partenaire, déclare-t-il à la barre, tout en critiquant la façon dont Jeangirard exploite ces aspects. état mental altéré et difficultés conjugales, l’accusé se livre à la barre L’accusé se livre à la barre en évoquant son état psychologique préoccupant et les soucis dans son couple. Frédéric Péchier répondra aux questions sur les événements graves de Sylviane Baugey (20 avril 2015) et de Christian Dussaut (5 octobre 2015) en raison de son état psychologique instable et des difficultés dans sa relation de couple. L’après-midi sera dédiée à l’étude de deux nouveaux dossiers particuliers, puisqu’ils concernent deux patients très jeunes. La cour abordera ainsi l’événement indésirable grave de Wilhem Barraut. Le 28 janvier 2016, alors âgé de 16 ans, il était victime d’un épisode de tachycardie suspect lors d’une opération du genou gauche. L’autre événement indésirable grave étudié sera celui de Kevin Bardot, survenu le 5 septembre 2016. Alors âgé de 26 ans, il avait passé 13 jours dans le coma après une opération bénigne de l’épaule. Olivier Verguet, le directeur d’enquête, sera entendu sur ces deux cas, ainsi que le chirurgien Olivier Forterre et l’anesthésiste Patrick Cherreau. Pour rappel, le docteur Péchier est soupçonné par la justice d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017. Son procès devant les assises au tribunal de Besançon doit durer 15 semaines. Il comparait libre, il n’a jamais été incarcéré durant les 8 années d’instruction.

The trial of anesthesiologist Frédéric Péchier, suspected of poisoning 30 people, including 12 fatally, between 2008 and 2017 in two private clinics in Besançon (Doubs), continues this Friday, November 14. From the assize court, our journalist Antoine Comte brings you the highlights of this 44th day of the trial.

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12:45: Me Nicolas Pasina, lawyer for the Dussaut family, stands up. «You have had very harsh words towards the investigators or experts. I wanted to ask you how this trial is going for you?«

«Unfairly» the accused denounces. «There are 50 lawyers against me…«

«No. 28, Mr. Péchier» interrupts the president of the assize court.

«Sorry. 28, yes. They ask questions in a biased way. So I am experiencing it very badly» he continues.

Nicolas Pasina refocuses the debate on Mr. Dussaut’s case. «Do you formally reject the poisoning theory?» he asks.

«Yes» affirms the accused, who once again criticizes his former colleague, Dr. Humbert, for leaving the operating room when his patient was experiencing rhythm disorders.

Me Nicolas Pasina, avocat de parties civiles, lors du procès de Frédéric Péchier.

© Fabienne Le Moing / France Télévisions

12:30: Me Douchez, lawyer for the Saint-Vincent clinic, enters the arena. He starts by defending the experts Miras and Biais, whose integrity the accused had doubted. He also points out that the accused wanted to include Dr. Coriat, a close associate of the Péchier family, in the case.

The criminal lawyer then addresses the anger of Florimond Baugey, son of Sylviane Baugey, which erupted two days ago in court. «Everyone felt guilty» confesses Frédéric Douchez.

The lawyer continues. He reproaches the accused for not doing anything when in 2010, he and Dr. Cherreau had questioned serious adverse events at the Saint-Vincent clinic.

«I am certain that if at that time you had reported things, we would have avoided a countless number of serious accidents and deaths» scolds the lawyer.

12:20: «Earlier, you told the assessor: ‘if I had attended all the morbidity-mortality meetings, you would have held it against me.’ Am I correct?» Me Berna questions.

«Yes» says the accused.

«Does that mean you don’t go to them to avoid appearing suspicious?» the lawyer tries. The accused sighs. His lawyer, Me Schwerdorffer, puts his head in his hands and Julie Péchier displays an ironic smile.

«You see, your reasoning can be interpreted the other way around» Me Berna continues. «Your sister finds it amusing, that’s fine. But not me«.

12:10: Me Frédéric Berna criticizes Frédéric Péchier. «You said that in the resuscitation of Mrs. Baugey, you showed incompetence by injecting too much adrenaline» he reminds.

Comment peut-on croire et accorder du crédit à toutes les explications techniques données depuis le début du procès, ainsi qu’à tous les avis sur les experts?

Frédéric Péchier tente de nuancer en disant «Que je sois incompétent, c’est le Pr Pili-Floury qui le dit».

Me Berna réplique en disant «Mais vous l’avez aussi admis dans le cas de Mme Baugey. Donc soit vous êtes incompétent, soit vous avez saboté sa réanimation».

Il n’y a pas de réponse de la part de l’accusé.

Christine de Curraize interroge Frédéric Péchier en lui demandant s’il comprend que des patients puissent exprimer de la colère envers le corps médical. Péchier répond qu’il entend très bien.

Elle souligne que tous les soignants ont exprimé une forme de culpabilité, sauf lui, qui a dit que cela ne le concernait pas.

L’accusé affirme que tout ce qui arrive le touche beaucoup mais qu’il ne peut pas l’exprimer. Il ajoute qu’il a beaucoup réfléchi à tous les cas.

L’avocate générale lui demande en tant que médecin de la clinique Saint-Vincent s’il aurait pu se sentir coupable d’être passé à côté des empoisonnements. Péchier tente d’expliquer qu’il n’a pas pu l’exprimer.

Des brouhahas retentissent dans la salle du côté des parties civiles après cette réponse.

Christine de Curraize lui rappelle qu’il s’est bien exprimé dans la presse malgré ses difficultés à l’exprimer pendant le procès.

Thérèse Brunisso pose sa dernière question après avoir abordé l’ennui professionnel du Dr Péchier et son envie de partir à l’étranger pour faire de la médecine de guerre. «M.Péchier, avez-vous délibérément choisi de ne pas assister à cette réunion pour éviter d’être suspecté ?» demande Thérèse Brunisso.
«Non» répond Frédéric Péchier. Il est clair que tous les professionnels sont impliqués dans ce sujet, sauf vous. Êtes-vous d’accord ?»

L’accusé, mal à l’aise, esquive. «Les orthopédistes se réunissaient fréquemment. C’était obligatoire pour eux, pour des raisons d’assurance», tente-t-il d’expliquer. «Moi, je ne peux pas nier que je n’y suis pas».

«Mais même M. Cherreau, qu’on ne voit jamais, était là», presse Mme Brunisso. L’accusé reste silencieux. «Eh oui M. Péchier», appuie l’avocate générale.

«Je pense que vous êtes un bon anesthésiste Dr Péchier», développe Thérèse Brunisso. «Pourtant, vous injectez 75mg d’adrénaline. C’est massif, c’est énorme. Ce n’est pas recommandé par la Société Française des Anestésistes Réanimateurs. Donc pourquoi ?»

«Quand j’arrive, je songe à tous les diagnostics possibles. Je savais qu’il y avait eu une injection d’anesthésique local, donc je pense à une intoxication et à administrer des intralipides. Mais je ne suis pas sûr, et je n’élimine pas d’autres diagnostics. Je pars ensuite dans une réanimation intensive, et j’injecte donc 5 mg d’adrénaline.»

«M. Péchier, cette dose d’adrénaline a ralenti la réanimation, ce que nous ont dit hier les Pr Miras et Biais, et le Pr Pili-Floury», tance l’avocate générale. «Ça veut dire que l’effet de l’adrénaline a fait durer l’arrêt cardiaque de Mme Baugey. Si on avait pu avoir une réanimation plus efficace, sans adrénaline, on peut supposer que l’arrêt cardiaque n’aurait pas duré 53 minutes. Cela aurait pu sauver Mme Baugey. Ça interroge non ?»

«Je comprends cela. Je ne peux pas nier que l’adrénaline a ralenti l’effet des intralipides», concède l’accusé. «Mais la réalité, c’est que je n’étais pas certain de cette intoxication aux anesthésiques. Je ne savais pas ce qui se passait. Mais non, je n’ai pas volontairement augmenté les doses d’adrénaline. Comme l’a dit le Pr Pili-Floury, je suis sans doute incompétent».

«Eh bien moi je n’y crois pas», tranche avec autorité Thérèse Brunisso. «Je penche pour la 2e option, que vous avez ralenti l’effet des intralipides avec l’adrénaline».

Frédéric Péchier le rappelle ; pour lui, l’arrêt cardiaque de Sylviane Baugey a été provoqué par une injection de ropivacaïne mal maîtrisée par le chirurgien de la patiente, le Dr Gallinet. «Vous savez que cette hypothèse d’accident d’injection a été écartée par le Dr Jeangirard, l’infirmière-anesthésiste Authier, le Pr Pili-Floury et les experts Miras et Biais ?» lui lance Mme Brunisso.

Cela n’émeut pas l’accusé, qui martèle sa conviction : c’est la ropivacaïne injectée par le chirurgien Gallinet qui a causé l’arrêt cardiaque, et pas un autre anesthésique local administré parallèlement. «Même si j’ai bien compris que c’est là où vous voulez m’emmener», rétorque le Dr Péchier.

On aurait remarqué des troubles préalablement si une poche de Perfalgan avait été empoisonnée.

Delphine Thibierge le contredit en lisant des témoignages de membres de la clinique, disant que Frédéric Péchier était tellement «omniprésent» que sa présence, même auprès des patients qui n’étaient pas les siens, ne choquait plus.

«Non, je ne rentrais dans les blocs que quand j’étais appelé» assure le Dr Péchier.

10h15 : Premières tensions entre l’accusé et la cour. Interrogé sur l’aspect financier d’un changement de programme opératoire, Frédéric Péchier s’agace. «Si c’est ce que vous voulez me faire dire, non, je n’ai pas cherché à me venger du Dr Humbert parce qu’il m’avait repris son programme opératoire» en empoisonnant son patient.

«M.Péchier, je ne veux rien vous faire dire, je pose simplement des questions» lui répond Delphine Thibierge.

La cour, lors du procès de Frédéric Péchier, le 12 septembre 2025. Au centre, la présidente de la cour d’assises Delphine Thibierge.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

«J’ai quand même l’impression que vous n’écoutez pas mes réponses, que vous me posez souvent les mêmes questions pour m’entraîner ailleurs» s’insurge le Dr Péchier.

10h10 : Comment l’accusé a-t-il été prévenu de la survenue de cet EIG ? «Une infirmière est venue me chercher alors que j’étais loin, en bloc ophtalmologie» se souvient Frédéric Péchier. La présidente de la cour d’assises revient ensuite sur le contexte et les différents changements de programmes survenus le 5 octobre 2015.

«On savait que ce jour-là il y avait une chirurgie de l’œsophage qu’on faisait rarement» explique l’accusé. «Mme Authier avait dit qu’elle ne voulait pas travailler avec le Dr Humbert sur ces opérations difficiles. Surtout qu’ils avaient eu par le passé des frictions«.

Puis l’accusé charge son ancien collègue, Florian Humbert. «Il était établi qu’il était, à la clinique, souvent absent de son bloc opératoire, et pas réactif» dénonce-t-il. «Dans le cas de M.Dussaut, je ne comprends pas qu’on puisse partir du bloc comme ça, alors que le patient présente des signes alarmants. Il a dit à cette barre qu’il devait endormir un autre patient. C’est hallucinant. Et comme par hasard son téléphone ne marchait plus«.

10h05 : La présidente rappelle les conclusions des experts sur ce cas : un arrêt cardiaque hypoxique, en raison d’un manque d’oxygène au niveau du cœur lors de l’anesthésie, pour Messieurs Tracqui et Diemunsch, et une intoxication massive aux produits adrénergiques pour les Pr Biais et Miras.

Comme attendu, Frédéric Péchier rejette la 2e hypothèse, celle de l’intoxication massive. Pour lui, «il y a eu un problème lors de l’intubation» du patient. «La cyanose [coloration anormale bleutée ou grisâtre de la peau, due à l’oxygénation insuffisante du sang, ndlr] qu’on retrouve est due à l’hypoxie» et non à une injection d’adrénaline.

10h : La cour passe aux questions sur l’événement indésirable grave de Christian Dussaut. Le 5 octobre 2015, cet homme de 66 ans est victime d’un arrêt cardiaque après son anesthésie.

Delphine Thibierge réitère la chronologie de cet EIG.

Procès Péchier – Christian Dussaut a été victime d’un événement indésirable grave le 5 octobre 2015.

© Document remis

9h55 : «Lorsque le Pr Pili-Floury dit à la barre que vous n’êtes pas un bon anesthésiste, ça provoque quoi en vous ?» demande Delphine Thibierge, qui tente de percer la carapace de l’accusé.

«Un témoin viendra répondre à cela mieux que moi» dit Frédéric Péchier dans un premier temps. Mais on sent que sur ce sujet, il en a gros sur le cœur. Et les digues finissent par lâcher.

À l’époque, on était tous les deux au CHU de Besançon, et il y avait des différents entre nous. On avait des inimitiés personnelles et professionnelles. J’avais bien vu qu’il essayait par tous les moyens de m’enfoncer, de faire sourire et rigoler le public quand il parlait de moi. Il est persuadé depuis le début que je suis coupable.

Le Pr Sébastien Pili-Floury, chef du service réanimation du CHU de Besançon, lors de sa déposition, le 11 septembre 2025, au cours du procès de Frédéric Péchier.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

9h50 : La présidente revient maintenant sur les difficultés psychologiques de l’accusé, lorsque quelques jours après l’EIG de Mme Baugey, l’épouse de Frédéric Péchier appelle le psychologue de son mari pour lui dire que ce dernier «avait pété un câble«.

«Je n’étais pas très bien sur le plan psychologique. Nous avions des problèmes de couple, et je passais énormément de temps à la clinique à travailler. Cela a pénalisé notre entente» lâche le Dr Péchier, qui laisse pour la première fois filtrer un peu d’émotion lorsqu’il aborde sa vie de famille.

Le psychologue ne pouvait rien faire pour moi, a dit que j’étais en burn out. Mais je n’ai pas voulu m’arrêter de travailler, ce qui a certainement été stupide. Nous sommes en libéral, nous ne nous arrêtons presque jamais.

«Mais cet investissement à la clinique, vous l’expliquez comment alors ?» rebondit Delphine Thibierge.

«C’était mon métier, c’était ma passion, donc voilà. Je commençais tôt le matin, je finissais tard le soir. Mais je ne suis jamais revenu à la clinique un dimanche où je n’étais pas d’astreinte» continue le Dr Péchier, qui explique qu’il avait «pété un câble» car son épouse lui demandait de ne plus travailler les vendredis pour rester en famille. «Ce n’était pas ma façon de travailler«.

9h45 : «Ce qui semble frapper le Dr Jeangirard, c’est la rapidité de vos diagnostics» relance la présidente. «Au bout de 2 minutes avec Mme Simard, vous prescrivez du gluconate, et après 4 minutes, pour Sylviane Baugey, des intralipides. Ça n’est pas surprenant ?«

«Que ça interroge je comprends, mais c’était ma façon de faire. Il n’y a pas de similitudes à faire. L’accusé argumente que «Je trouve cela assez nauséabond la manière dont Jeangirard instrumentalise cela».

À 9h35, Delphine Thibierge rappelle que le Dr Jeangirard a déclaré aux enquêteurs que «ça ‘a fait tilt dans sa tête’ : au moment où vous arrivez dans le bloc, vous ne pouviez pas savoir qu’il y avait une intoxication aux anesthésiques locaux, à moins que vous ayez pollué les poches».

L’accusé critique cette déclaration en disant que «Quand j’arrive, je suis au courant qu’une injection intra-articulaire a été faite, sinon, je n’aurais pas fait d’injection d’anesthésiques locaux… Euh, pardonnez-moi, d’intralipides». Il remet en question l’analyse de Jeangirard et affirme qu’il n’est pas un empoisonneur.

À 9h25, le Dr Péchier incrimine Jeangirard pour son rôle lors de la réanimation de Sylviane Baugey, affirmant qu’il était dépassé par les événements. Il explique son intervention en administrant de l’adrénaline, même si plusieurs collègues ont jugé les doses trop importantes. Il admet avoir commis une erreur dans l’urgence de la situation.

À 9h15, il exprime son désaccord avec les hypothèses des experts Miras et Biais sur l’intoxication aux anesthésiques locaux, affirmant que d’autres causes étaient possibles. Il maintient sa théorie selon laquelle un bolus de ropivacaïne aurait pu causer l’arrêt cardiaque.

À 9h10, les conclusions des experts sur l’EIG de Mme Baugey sont rappelées, mettant en cause une intoxication à la ropivacaïne causée par une injection mal effectuée par le chirurgien. Le Dr Péchier commente en mentionnant que le tableau clinique lui faisait penser à une intoxication aux anesthésiques locaux. La seringue est enfoncée dans la capsule de l’épaule, mais le bout n’est pas visible. Il est possible qu’un vaisseau ait été endommagé sans que cela soit visible. Selon les contre-experts Miras et Biais, l’arrêt cardiaque ne peut pas être attribué à la ropivacaïne car les doses injectées étaient jugées insuffisantes. Ils soupçonnaient une intoxication par un autre anesthésique local via une poche de Perfalgan. Cependant, Frédéric Péchier affirme que les doses de ropivacaïne étaient suffisantes pour causer un arrêt cardiaque, remettant en question les dosages sanguins effectués sur la patiente. Alors que les avocats arrivent généralement un peu plus tard, beaucoup sont déjà assis à leur place, vêtus de leurs robes et plongés dans leurs notes. C’est le cas de Me Berna, avocat de quarante parties civiles, de Me Pasina, avocat de la famille Dussaut, et de Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent.

À 8h40, à 20 minutes du début de la journée d’audience, la salle du Parlement est déjà pleine. Des dizaines de personnes se sont déplacées pour être au plus près de la barre lors des prises de parole de Frédéric Péchier. Certains étaient même là depuis 7h20. Pour les retardataires, une autre salle est réservée au public, où les débats sont retransmis sur des écrans géants.

Bienvenue dans ce direct à 7h45. Suivez avec nous le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier tout au long de la journée, comme si vous étiez dans la salle d’audience. Aujourd’hui, la 44e journée de procès débutera par le 12e interrogatoire de l’accusé.

Frédéric Péchier répondra aux questions sur les événements indésirables graves de Sylviane Baugey (20 avril 2015) et de Christian Dussaut (5 octobre 2015).

L’après-midi sera dédiée à l’étude de deux nouveaux dossiers particuliers, puisqu’ils concernent deux patients très jeunes. La cour abordera ainsi l’événement indésirable grave de Wilhem Barraut. Le 28 janvier 2016, alors âgé de 16 ans, il était victime d’un épisode de tachycardie suspect lors d’une opération du genou gauche.

L’autre EIG étudié sera celui de Kevin Bardot, survenu le 5 septembre 2016. Alors âgé de 26 ans, il avait passé 13 jours dans le coma après une opération bénigne de l’épaule.

Olivier Verguet, le directeur d’enquête, sera entendu sur ces deux cas, ainsi que le chirurgien Olivier Forterre et l’anesthésiste Patrick Cherreau.

Pour rappel, le docteur Péchier est soupçonné par la justice d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017. Son procès devant les assises au tribunal de Besançon doit durer 15 semaines. Il comparait libre, il n’a jamais été incarcéré durant les 8 années d’instruction.

Que s’est-il passé la veille ?

Jeudi 13 novembre 2025, les deux duos d’experts médico-légaux sont venus sont venus déposer devant la cour, aux sujets des événements graves qui ont touché Sylviane Baugey et Christian Dussaut. Et leurs versions se sont avérées… totalement opposées.

En effet, Antoine Tracqui et Pierre Diemunsch, auditionnés dans la matinée, ont expliqué que leur hypothèse privilégiée pour expliquer l’arrêt cardiaque de Sylviane Baugey était une intoxication aux anesthésiques locaux, certes, mais due à une injection de ropivacaïne mal exécutée par le chirurgien en charge de son opération, le Dr Gallinet.

Sur le même cas, les experts Alain Miras et Matthieu Biais, ont aussi conclu à une intoxication aux anesthésiques locaux, mais qui avait une origine malveillante, et pas accidentelle. Pour eux, la ropivacaïne injectée par le chirurgien n’aurait pas suffi à provoquer l’arrêt cardiaque, une autre substance toxique a été administrée fortuitement via une seringue ou une poche de soluté.

Dans le cas de Christian Dussaut, la différence a été encore plus marquée. Pour Tracqui et Diemunsch, nous sommes face «à un arrêt cardiaque hypoxique, en raison d’un manque d’oxygène au niveau du cœur, provoqué par une désaturation au moment de l’anesthésie». Pour Miras et Biais, l’arrêt cardiaque a été provoqué, encore une fois, par une intoxication à un produit adrénergisant.

Pourquoi la justice soupçonne le docteur Péchier ?

Frédéric Péchier, ancien médecin anesthésiste, a travaillé au sein de la clinique Saint-Vincent, mais également de la polyclinique de Franche-Comté, à Besançon, entre 2008 et 2017.

A cette époque, de nombreux EIG, abréviation pour «événements indésirables graves», se produisent de manière excessive dans ces deux établissements privés de soins. From September 8 to December 19, 2025, follow the ongoing debates in the courtroom live on our website, thanks to our on-site web journalists Jeanne Casez, Antoine Comte, and Sarah Rebouh.

With the collaboration of Sophie Courageot, deputy editor-in-chief, and Morgane Hecky, digital editing manager, and the reporting teams present at the hearing.

This Friday, November 14, the trial of anesthesiologist Frédéric Péchier, suspected of poisoning 30 people, including 12 fatally, between 2008 and 2017 in two private clinics in Besançon (Doubs), continues. From the courthouse, our journalist Antoine Comte brings you the highlights of this 44th day of the trial.

➜ This article is regularly updated throughout the day. Feel free to refresh your page.

12:45: Me Nicolas Pasina, lawyer for the Dussaut family, stands up. «You have been very critical of the investigators or experts. I wanted to ask you how this trial is going for you?» The accused denounces, «Unfairly. There are 28 lawyers against me…» The presiding judge corrects him, «No. 28, Mr. Péchier.» The lawyer asks the accused to formally rule out the poisoning theory, to which he answers yes.

12:30: Me Douchez, lawyer for the Saint-Vincent clinic, enters the fray. He defends the experts Miras and Biais, whose integrity the accused had questioned. He also criticizes the accused for trying to involve Pr Coriat, a close associate of the Péchier family, in the case. The lawyer then addresses the anger of Florimond Baugey, son of Sylviane Baugey, that erupted two days ago, admitting that everyone felt guilty. Me Douchez also reproaches the accused for not taking action in 2010 when he and Dr. Cherreau had raised concerns about serious adverse events at the clinic.

12:20: Me Berna questions the accused about his absence from mortality and morbidity meetings, to which the accused admits he didn’t attend to avoid appearing suspicious. The lawyer probes further, suggesting that the accused’s actions were deliberate to avoid scrutiny. Me Schwerdorffer, avocat de la défense, se prend la tête dans les mains tandis que Julie Péchier affiche un sourire ironique.

«Vous voyez, votre raisonnement peut être pris dans l’autre sens», continue Me Berna. «Ça fait rire votre sœur très bien. Mais pas moi».

12h10 : Me Frédéric Berna enfonce Frédéric Péchier. «Vous avez dit que dans la réanimation de Mme Baugey, vous aviez fait preuve d’incompétence en injectant trop d’adrénaline», rappelle-t-il. «Alors comment peut-on croire et donner du crédit à toutes les explications techniques que vous donnez depuis le début de ce procès, à tous vos avis sur les experts».

«Que je sois incompétent, c’est le Pr Pili-Floury qui le dit», tente de nuancer Frédéric Péchier.

«Mais vous l’avez aussi admis dans le cas de Mme Baugey», s’écrie Me Berna. «Donc soit vous êtes incompétent, soit vous avez saboté sa réanimation».

Pas de relance du côté de l’accusé.

12h : Christine de Curraize, avocate générale, a pris la suite de sa consœur. «Vous avez dit que le Pr Pili-Floury ne vous aimait pas. Est-ce que vous comprenez que des patients puissent exprimer une sorte de colère en lien avec une trahison du corps médical?».

«Je l’entends, je l’entends très bien», dit Frédéric Péchier.

«Je remarque d’ailleurs que tous les soignants avaient exprimé ici une forme de culpabilité. Sauf vous, qui avez dit que ça ne vous concernait pas», appuie Mme de Curraize.

«Tout ce qui arrive me touche beaucoup mais je ne peux pas l’exprimer», assure l’accusé. «Contrairement à ce que vous pensez, j’ai beaucoup songé à tous ces cas».

Les familles ont vécu des drames. Certaines sont venues me démolir, me cracher à la gueule sans que personne intervienne. Je devais rester neutre. J’ai mes enfants dans la salle, et quand elles entendent ce qu’on dit de moi, ça les marque fortement.

«Vous n’avez pas compris ma question», le coupe l’avocate générale. «En tant que médecin, et pas d’accusé, en tant que professionnel de la clinique Saint-Vincent qui n’a pas pu empêcher ces empoisonnements, vous auriez pu vous sentir coupable à l’idée d’être passé à côté?».

«Je n’ai pas pu l’exprimer» tente d’expliquer Frédéric Péchier. Après cette phrase, des brouhahas retentissent dans la salle du côté des parties civiles.

«Pourtant, on vous a bien entendu dans la presse» tacle froidement Christine de Curraize.

11h55 : Après avoir abordé «l’ennui professionnel» du Dr Péchier, qu’il a lui-même admis auprès du Dr Gayet en lui exposant son envie de partir à l’étranger faire de la médecine de guerre, Thérèse Brunisso pose sa dernière question. «M.Péchier, avez-vous délibérément choisi de ne pas assister à cette réunion pour éviter d’être soupçonné ?» demande Thérèse Brunisso, avocate générale.

«Non, absolument pas» répond Frédéric Péchier.

Il est clair que tous les professionnels sont mobilisés sur ce sujet, sauf vous. Êtes-vous d’accord ?»

L’accusé, mal à l’aise, évite la question. «Les orthopédistes se réunissaient fréquemment. C’était obligatoire pour eux, pour des raisons d’assurance», tente-t-il d’expliquer. «Moi, je ne peux pas nier que je n’y suis pas».

«Mais même M. Cherreau, qu’on ne voit jamais, était là», insiste Mme Brunisso. L’accusé reste silencieux. «Eh oui M. Péchier», renchérit l’avocate générale.

À 11h20, Thérèse Brunisso développe : «Moi, je pense que vous êtes un bon anesthésiste Dr Péchier. Pourtant, vous injectez 75mg d’adrénaline. C’est massif, c’est énorme. Ce n’est pas recommandé par la Société Française des Anesthésistes Réanimateurs. Donc pourquoi ?»

L’avocate générale interroge alors sur l’effet de l’adrénaline qui aurait ralenti la réanimation de Mme Baugey. Elle souligne que si une réanimation plus efficace avait été possible sans adrénaline, cela aurait pu sauver la victime.

L’accusé concède : «Je ne peux pas nier que l’adrénaline a ralenti l’effet des intralipides. Mais je n’étais pas certain de l’intoxication aux anesthésiques. Je ne savais pas ce qui se passait. Je n’ai pas volontairement augmenté les doses d’adrénaline.» Thérèse Brunisso tranche en affirmant qu’il a bien ralenti l’effet des intralipides avec l’adrénaline.

À 11h10, Frédéric Péchier maintient sa conviction que l’arrêt cardiaque de Sylviane Baugey a été causé par une injection de ropivacaïne mal maîtrisée par le chirurgien de la patiente, le Dr Gallinet, malgré les avis contraires des experts.

Des troubles auraient été remarqués s’il y avait eu une poche de Perfalgan empoisonnée.

Delphine Thibierge le contredit en lisant des témoignages de membres de la clinique, affirmant que Frédéric Péchier était si «omniprésent» que sa présence, même auprès des patients qui n’étaient pas les siens, ne choquait plus.

«Non, je ne rentrais dans les blocs que quand j’étais appelé» assure le Dr Péchier.

10h15 : Les premières tensions entre l’accusé et la cour apparaissent. Interrogé sur l’aspect financier d’un changement de programme opératoire, Frédéric Péchier s’agace. «Si c’est ce que vous voulez me faire dire, non, je n’ai pas cherché à me venger du Dr Humbert parce qu’il m’avait repris son programme opératoire» en empoisonnant son patient.

«M.Péchier, je ne veux rien vous faire dire, je pose simplement des questions» lui répond Delphine Thibierge.

La cour, lors du procès de Frédéric Péchier, le 12 septembre 2025. Au centre, la présidente de la cour d’assises Delphine Thibierge.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

«J’ai quand même l’impression que vous n’écoutez pas mes réponses, que vous me posez souvent les mêmes questions pour m’entraîner ailleurs» s’insurge le Dr Péchier.

10h10 : Comment l’accusé a-t-il été prévenu de la survenue de cet EIG ? «Une infirmière est venue me chercher alors que j’étais loin, en bloc ophtalmologie» se souvient Frédéric Péchier. La présidente de la cour d’assises revient ensuite sur le contexte et les différents changements de programmes survenus le 5 octobre 2015.

«On savait que ce jour-là il y avait une chirurgie de l’œsophage qu’on faisait rarement» explique l’accusé. «Mme Authier avait dit qu’elle ne voulait pas travailler avec le Dr Humbert sur ces opérations difficiles. Surtout qu’ils avaient eu par le passé des frictions«.

Puis l’accusé charge son ancien collègue, Florian Humbert. «Il était établi qu’il était, à la clinique, souvent absent de son bloc opératoire, et pas réactif» dénonce-t-il. «Dans le cas de M.Dussaut, je ne comprends pas qu’on puisse partir du bloc comme ça, alors que le patient présente des signes alarmants. Il a dit à cette barre qu’il devait endormir un autre patient. C’est hallucinant. Et comme par hasard son téléphone ne marchait plus«.

10h05 : La présidente rappelle les conclusions des experts sur ce cas : un arrêt cardiaque hypoxique, en raison d’un manque d’oxygène au niveau du cœur lors de l’anesthésie, pour Messieurs Tracqui et Diemunsch, et une intoxication massive aux produits adrénergiques pour les Pr Biais et Miras.

Comme attendu, Frédéric Péchier rejette la 2e hypothèse, celle de l’intoxication massive. Pour lui, «il y a eu un problème lors de l’intubation» du patient. «La cyanose [coloration anormale bleutée ou grisâtre de la peau, due à l’oxygénation insuffisante du sang, ndlr] qu’on retrouve est due à l’hypoxie» et non à une injection d’adrénaline.

10h : La cour passe aux questions sur l’événement indésirable grave de Christian Dussaut. Le 5 octobre 2015, cet homme de 66 ans est victime d’un arrêt cardiaque après son anesthésie.

Delphine Thibierge reprend la chronologie de cet EIG. L’accusé critique la manière dont le Dr Jeangirard instrumentalise la situation, le qualifiant de nauséabond. Lorsque le Dr Jeangirard est entendu par les enquêteurs, il déclare que l’accusé ne pouvait pas savoir qu’il y avait une intoxication aux anesthésiques locaux, sauf s’il avait pollué les poches. L’accusé est confronté aux doses d’adrénaline administrées à la patiente et admet qu’il aurait dû utiliser des doses inférieures. Il conteste les hypothèses des experts sur l’intoxication de la patiente et maintient que l’arrêt cardiaque pourrait être dû à une erreur du chirurgien. Les experts concluent à une intoxication à la ropivacaïne causée par le chirurgien de la patiente, ce que l’accusé conteste.

La capsule de l’épaule est piquée sans que le bout de la seringue ne soit visible. Il est possible qu’il y ait une effraction d’un vaisseau sanguin sans que cela soit visible.

Les contre-experts Miras et Biais excluent que l’arrêt cardiaque soit causé par la ropivacaïne, car les doses injectées ne seraient pas suffisantes. Ils envisagent une intoxication par un autre anesthésique local via une poche de Perfalgan.

Cependant, Frédéric Péchier est en désaccord. Il affirme que les doses de ropivacaïne étaient suffisamment élevées pour provoquer un arrêt cardiaque. Il souligne que les dosages sanguins effectués sur la patiente ne reflètent pas la quantité de ropivacaïne injectée.

Alors que les avocats arrivent généralement un peu plus tard, beaucoup sont déjà assis à leur place, vêtus de leur robe et plongés dans leurs notes. C’est le cas de Me Berna, avocat d’une quarantaine de parties civiles, de Me Pasina, avocat de la famille Dussaut, et de Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent.

A 20 minutes du début de la journée d’audience, la salle du Parlement est déjà pleine. Certains attendaient déjà devant le tribunal depuis 7h20 pour avoir une place au plus près de la barre, en particulier lors des prises de parole de Frédéric Péchier. Pour les retardataires, une autre salle est exclusivement réservée au public avec des écrans géants diffusant les débats.

Bienvenue dans ce direct pour vivre le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier comme si vous étiez dans la salle d’audience. La 44e journée de procès débutera avec le 12e interrogatoire de l’accusé, prévu pour commencer à 9h aujourd’hui. Frédéric Péchier répondra aux questions sur les événements indésirables graves de Sylviane Baugey (20 avril 2015) et de Christian Dussaut (5 octobre 2015).

L’après-midi sera consacrée à l’étude de deux nouveaux cas impliquant des patients très jeunes. La cour examinera l’événement indésirable grave de Wilhem Barraut, survenu le 28 janvier 2016 lorsqu’il avait 16 ans. L’autre cas étudié sera celui de Kevin Bardot, survenu le 5 septembre 2016 alors qu’il avait 26 ans.

Olivier Verguet, le directeur d’enquête, ainsi que les chirurgiens Olivier Forterre et l’anesthésiste Patrick Cherreau seront entendus sur ces deux cas.

Le docteur Péchier est soupçonné d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017. Son procès devant les assises au tribunal de Besançon doit durer 15 semaines. Il est comparu libre, n’ayant jamais été incarcéré pendant les 8 années d’instruction.

Le 13 novembre 2025, les experts médico-légaux ont présenté des versions opposées concernant les événements graves survenus chez Sylviane Baugey et Christian Dussaut. Les différentes hypothèses avancées variaient quant à la cause des incidents. Certains experts ont évoqué des intoxications accidentelles aux anesthésiques locaux, tandis que d’autres ont suggéré une origine malveillante.

La justice soupçonne le docteur Péchier en raison de son implication dans ces événements indésirables graves survenus lors de ses interventions en tant qu’anesthésiste entre 2008 et 2017. A cette période, de nombreux EIG (événements indésirables graves) surviennent de manière excessive dans ces deux établissements de soins privés. Frédéric Péchier était en procès pour des accusations d’empoisonnement sur 30 personnes, dont 12 sont décédées, entre 2008 et 2017 dans des cliniques privées à Besançon. Ce vendredi 14 novembre, le procès se poursuit avec des témoignages poignants et des échanges tendus entre les avocats et l’accusé.

Me Nicolas Pasina, avocat de la famille Dussaut, a interrogé Frédéric Péchier sur la manière dont il vivait ce procès. L’accusé a dénoncé le grand nombre d’avocats contre lui et a exprimé sa difficulté à faire face aux questions à charge. L’avocat a ensuite recentré les débats sur le cas de M. Dussaut en demandant à l’accusé s’il écartait formellement la thèse de l’empoisonnement, ce à quoi l’accusé a répondu positivement. Il a également critiqué son ex-collègue, le Dr Humbert, pour ne pas être resté en salle d’opération malgré les troubles du rythme de son patient.

Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent, est intervenu pour défendre les experts Miras et Biais, remis en cause par l’accusé, ainsi que pour reprocher à Frédéric Péchier de ne pas avoir réagi en 2010 face à des événements indésirables graves survenus à la clinique. L’avocat a souligné que si l’accusé avait agi à l’époque, de nombreux accidents graves et décès auraient pu être évités.

L’accusé a également été interrogé sur son absence aux réunions de morbi-mortalité, suscitant des questions sur ses motivations. Les échanges ont été tendus, avec des réponses énigmatiques de la part de l’accusé et des réactions diverses de son entourage.

Le procès de Frédéric Péchier continue à susciter des débats passionnés et des réactions vives de la part des avocats et des parties civiles. Les témoignages et les confrontations se succèdent, mettant en lumière la complexité de cette affaire et la gravité des accusations portées contre l’accusé. Suivez les derniers développements de cette affaire en restant informé tout au long de la journée. «Mais pas moi» n’est pas la réponse de Frédéric Péchier lorsque son avocat l’accuse d’incompétence dans l’affaire de Mme Baugey. Me Frédéric Berna enfonce l’accusé en soulignant les contradictions dans ses explications techniques. Malgré les tentatives de nuancer ses propos, Péchier n’a pas de réponse convaincante.

Ensuite, l’avocate générale Christine de Curraize interroge Péchier sur son manque d’expression de culpabilité par rapport aux autres soignants. L’accusé affirme ressentir de la culpabilité mais ne pas pouvoir l’exprimer. Les familles des victimes ont vécu des drames et certaines ont exprimé leur colère envers lui, ce qui a affecté ses proches. Malgré les excuses de Péchier, l’avocate générale insiste sur son rôle en tant que professionnel de la santé qui aurait dû ressentir de la culpabilité pour ne pas avoir pu empêcher les empoisonnements.

La tension monte dans la salle lorsque Péchier tente d’expliquer son manque d’expression de culpabilité. Les brouhahas des parties civiles résonnent dans la salle. L’avocate générale rappelle à Péchier ses déclarations à la presse, soulignant les contradictions dans ses propos.

Enfin, Thérèse Brunisso aborde le sujet de l’ennui professionnel de Péchier et son envie de partir à l’étranger pour exercer la médecine de guerre. «M.Péchier, avez-vous délibérément omis de vous rendre à cette réunion pour éviter de soulever des soupçons sur votre implication dans l’incident ?» questionne Thérèse Brunisso.

«Non,» répond Frédéric Péchier. Le sujet mobilise tous les professionnels, sauf vous. Êtes-vous d’accord ?» demanda Mme Brunisso à l’accusé, qui évita la question en expliquant que les orthopédistes se réunissaient fréquemment par obligation d’assurance. Même M. Cherreau, rarement présent, était là. L’accusé resta silencieux malgré les pressions de Mme Brunisso et de l’avocate générale.

Thérèse Brunisso complimenta le Dr Péchier en tant qu’anesthésiste, mais questionna les doses massives d’adrénaline qu’il avait injectées, contrairement aux recommandations. L’accusé justifia son choix en évoquant une possible intoxication et l’administration d’intralipides. L’avocate générale souligna que l’adrénaline avait ralenti la réanimation de Mme Baugey, prolongeant son arrêt cardiaque. Elle suggéra que sans l’adrénaline, le résultat aurait pu être différent.

L’accusé concéda que l’adrénaline avait eu un impact sur l’efficacité des intralipides, mais affirma qu’il n’était pas certain de l’intoxication aux anesthésiques. Il nié avoir intentionnellement augmenté les doses d’adrénaline. Mme Brunisso exprima son désaccord et accusa le Dr Péchier d’avoir ralenti l’effet des intralipides.

Malgré les avis contraires des experts, le Dr Péchier persista dans sa conviction selon laquelle l’arrêt cardiaque de Mme Baugey était dû à une injection mal maîtrisée de ropivacaïne par le chirurgien Gallinet.

Des troubles auraient été remarqués à l’avance s’il y avait eu une poche de Perfalgan empoisonnée.

Valentin Pasquier – France Télévisions a réalisé une illustration du procès de Frédéric Péchier le 12 septembre 2025.

En lisant des témoignages de membres de la clinique, Delphine Thibierge a appris que Frédéric Péchier était considéré comme étant tellement présent qu’il ne choquait plus, même auprès des patients qui n’étaient pas les siens.

Frédéric Péchier affirme qu’il n’entrait dans les blocs que lorsqu’il était appelé, malgré les tensions qui ont émergé lors de son interrogatoire concernant un changement de programme opératoire et des questions financières.

Il se sentira agacé par les questions posées et pensera que la présidente Thibierge essaie de lui faire dire quelque chose qui n’est pas vrai.

Les discussions se poursuivent sur un événement indésirable grave impliquant Christian Dussaut et les conclusions des experts sont rappelées, avec Frédéric Péchier rejetant la thèse de l’intoxication massive, préférant attribuer le problème à une erreur lors de l’intubation du patient.

Les échanges entre l’accusé et la cour sont tendus, avec des accusations portées contre son ancien collègue Florian Humbert pour son absence du bloc opératoire et son manque de réactivité lors de situations critiques.

Delphine Thibierge reprend la chronologie de cet EIG.

Procès Péchier – Christian Dussaut a été victime d’un événement indésirable grave le 5 octobre 2015.

© Document remis

9h55 : «Lorsque le Pr Pili-Floury dit à la barre que vous n’êtes pas un bon anesthésiste, ça provoque quoi en vous ?» demande Delphine Thibierge, qui tente de percer la carapace de l’accusé.

«Un témoin viendra répondre à cela mieux que moi» dit Frédéric Péchier dans un premier temps. Mais on sent que sur ce sujet, il en a gros sur le cœur. Et les digues finissent par lâcher.

À l’époque, on était tous les deux au CHU de Besançon, et il y avait des différents entre nous. On avait des inimitiés personnelles et professionnelles. J’ai bien vu qu’il essayait par tous les moyens de m’enfoncer, de faire sourire et rigoler le public quand il parlait de moi. Il est persuadé depuis le début que je suis coupable.

Le Pr Sébastien Pili-Floury, chef du service réanimation du CHU de Besançon, lors de sa déposition, le 11 septembre 2025, au cours du procès de Frédéric Péchier.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

9h50 : La présidente revient maintenant sur les difficultés psychologiques de l’accusé, lorsque quelques jours après l’EIG de Mme Baugey, l’épouse de Frédéric Péchier appelle le psychologue de son mari pour lui dire que ce dernier «avait pété un câble«.

«Je n’étais pas très bien sur le plan psychologique. On avait des problèmes de couple, et je passais énormément de temps à la clinique à travailler. Cela a pénalisé notre entente» lâche le Dr Péchier, qui laisse pour la première fois filtrer un petit peu d’émotion lorsqu’il aborde sa vie de famille.

Le psychologue ne pouvait rien faire pour moi, a dit que j’étais en burn out. Mais je n’ai pas voulu m’arrêter de travailler, ce qui a certainement été stupide. On est en libéral, on ne s’arrête quasiment jamais.

«Mais cet investissement à la clinique, vous l’expliquez comment alors ?» rebondit Delphine Thibierge.

«C’était mon métier, c’était ma passion, donc voilà. Je commençais tôt le matin, je finissais tard le soir. Mais je ne suis jamais revenu à la clinique un dimanche où je n’étais pas d’astreinte» continue le Dr Péchier, qui explique qu’il avait «pété un câble» car son épouse lui demandait de ne plus travailler les vendredis pour rester en famille. «Ce n’était pas ma façon de travailler«.

9h45 : «Ce qui semble frapper le Dr Jeangirard, c’est la rapidité de vos diagnostics» relance la présidente. «Au bout de 2 minutes avec Mme Simard, vous prescrivez du gluconate, et après 4 minutes, pour Sylviane Baugey, des intralipides. Ça n’est pas surprenant ?«

«Que ça interroge je comprends, mais c’était ma façon de faire. Il n’y a pas de similitudes à faire. L’accusé critique la manière dont Jeangirard instrumentalise la situation, la qualifiant de nauséabonde. Il affirme que lorsqu’il est arrivé dans le bloc, il était au courant de l’intoxication aux anesthésiques locaux. Il nie être un empoisonneur et conteste les accusations portées contre lui par Jeangirard.

Il affirme que Jeangirard était dépassé par les événements lors de la réanimation de la patiente et qu’il a dû prendre les choses en main. Il reconnaît cependant avoir commis une erreur en administrant des doses trop importantes d’adrénaline, mais justifie son geste par l’urgence de la situation.

Malgré les conclusions des experts, l’accusé maintient sa position sur l’intoxication aux anesthésiques locaux et rejette l’hypothèse de l’injection mal effectuée par le Dr Gallinet comme cause de l’EIG de la patiente.

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