La crise entre Sarajevo et l’entité serbe menace les accords de paix en vigueur depuis trente ans. Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie, cherche à s’affranchir de l’ordre constitutionnel garantissant le partage du pays entre ses différentes communautés. Il fait appel au peuple pour échapper à une décision de la justice bosnienne. On vous explique la crise entre Sarajevo et l’entité serbe, qui met en péril les accords de paix en vigueur depuis trente ans. En parallèle, après avoir été condamné et risquant de perdre son poste, Milorad Dodik a refusé de répondre à une convocation de la justice bosnienne qui a ordonné son arrestation. Franceinfo fait le point sur une situation explosive. Explication de la crise entre Sarajevo et l’entité serbe menaçant les accords de paix en vigueur depuis trente ans.
Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie, multiplie les initiatives pour s’affranchir de l’ordre constitutionnel censé garantir le partage du pays entre ses différentes communautés. Et en appelle au peuple pour l’aider à échapper à une décision de la justice bosnienne.
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Un membre des forces de l’ordre du ministère de l’Intérieur de la Republika srpska, le 12 mars 2025 à Banja Luka, devant la présidence de cette entité serbe de Bosnie. (AFP)
L’ONU ne cache plus son inquiétude, tant les tensions sont vives. Trente ans après les accords de paix, des initiatives de l’entité serbe menacent de rouvrir les fractures historiques de la Bosnie-Herzégovine. «Nous appelons tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue, à s’abstenir de discours et actions clivants», a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, jeudi 13 mars. Le pays des Balkans est encore marqué par la guerre qui l’a ravagé entre 1992 et 1995, et fait près de 100 000 morts. Il est divisé, pour l’essentiel, en deux entités : l’une serbe, la Republika srpska (République serbe de Bosnie, RS) et l’autre croato-musulmane.
Milorad Dodik, qui dirige la première, a lancé un nouveau bras de fer contre le pouvoir central, en proposant une nouvelle Constitution locale qui émanciperait davantage les territoires serbes et remettrait en cause le fragile équilibre institutionnel entre les communautés.
En parallèle, malgré sa condamnation qui aurait dû le destituer, Milorad Dodik a refusé de répondre à une convocation de la justice bosnienne, qui a émis un mandat d’arrêt à son encontre. Franceinfo fait le point sur cette situation explosive.
De son côté, le Parlement de la Republika srpska a approuvé un projet de nouvelle Constitution pour l’entité serbe, initié par Milorad Dodik. Ce texte définit la Republika srpska comme «l’Etat du peuple serbe et de tous les citoyens qui y habitent» et lui accorde le droit à l’autodétermination, ainsi que la possibilité de former des fédérations ou des confédérations avec d’autres États. Cette initiative a été vivement critiquée par le Haut représentant, Christian Schmidt, et plusieurs partis d’opposition serbes.
Parallèlement, Milorad Dodik a été condamné à un an de prison pour avoir rejeté l’autorité du Haut représentant. Malgré cette condamnation, il a refusé de se conformer à la décision de la justice fédérale. En réponse, le Parlement de la RS a adopté une loi interdisant à la justice et à la police de l’Etat central d’intervenir dans l’entité serbe. Cette situation a été qualifiée de «coup d’Etat» par les dirigeants bosniaques.
Face à une convocation de la justice fédérale, Milorad Dodik a refusé de s’y rendre, ce qui a entraîné un mandat d’arrêt à son encontre. En réponse, il a défié cette demande d’arrestation en appelant à la mobilisation de la population. Une manifestation de soutien est prévue ce samedi.(STRINGER / AFP)
Nenad Stevandic a déclaré que les trois dirigeants de la RS étaient protégés par leur immunité. «Nous sommes dans une attitude anti-guerre. Cette attitude anti-guerre ne signifie pas que nous nous sommes rendus et que nous n’utiliserons pas notre droit à l’autodéfense», a-t-il déclaré, comme un avertissement au parquet et à la police centrale. Le palais présidentiel, dans le centre de Banja Luka, était gardé mercredi par des membres de la gendarmerie de l’entité serbe, une force spéciale de police, armés de fusils automatiques. Le ministre de l’Intérieur de la Republika srpska, Sinisa Karan, a d’ores et déjà affirmé que «personne ne sera arrêté».
La communauté internationale s’inquiète et envoie des renforts
Au pouvoir depuis bientôt vingt ans, l’ultranationaliste Milorad Dodik, 66ans, est un habitué des provocations, et il menace souvent de faire éclater la Bosnie-Herzégovine. En amont du rassemblement de samedi, la Croatie a demandé à ses ressortissants se trouvant dans le pays voisin de restreindre leurs déplacements. La Serbie d’Aleksandar Vucic, qui observe avec intérêt les derniers développements, a de son côté mis en garde contre de supposées violences provoquées par le pouvoir central en marge de cette marche.
Plus largement, les récentes actions de la Republika srpska ont été condamnées avec fermeté par les Etats-Unis et l’Union européenne. Le chef de l’Otan, Mark Rutte, s’était rendu à Sarajevo lundi et avait assuré que la communauté internationale ne laisserait pas s’installer un vide sécuritaire dans le pays. La force européenne toujours déployée pour faire respecter les accords de paix de 1995, l’Eufor, a annoncé une «augmentation temporaire» de ses effectifs sur place, à hauteur de 400soldats et de quatre hélicoptères supplémentaires. Les premiers renforts sont arrivés mardi.
Il en appelle au peuple pour l’aider à échapper à cette décision de justice. Franceinfo met en lumière une situation de tension extrême.
La République serbe lance un projet de Constitution contesté
Le Parlement de la Republika srpska a voté, mercredi, en faveur d’un projet de nouvelle Constitution pour l’entité serbe, initié par Milorad Dodik. Ce texte, qui doit être débattu publiquement pendant 30 jours, définit la Republika srpska comme «l’Etat du peuple serbe et de tous les citoyens qui y habitent». Il accorde à la RS «le droit à l’autodétermination» et celui de former des «fédérations ou des confédérations avec les voisins ou autres États ou groupes d’États» – une allusion à un rapprochement avec la Serbie voisine. Ce projet conduirait également à la création d’une armée autonome.
Ce processus est considéré comme «un danger grave» par le bureau du Haut représentant, une fonction créée par la communauté internationale pour garantir l’application des accords de paix. Christian Schmidt, Haut représentant, qualifie ce projet de Constitution de la RS de «violation flagrante» des accords de 1995. Plusieurs partis serbes d’opposition, qualifiés de «traîtres» par Milorad Dodik, ne soutiennent pas non plus son action. Le député d’opposition Nebojsa Vukanovic a déclaré que les conséquences de ce projet pourraient être catastrophiques.
Le président de la RS rejette une condamnation par la justice fédérale
Dans un contexte déjà tendu, Milorad Dodik a été condamné à un an de prison par la Cour d’Etat de Sarajevo fin février pour avoir rejeté l’autorité du Haut représentant. Cette peine est assortie d’une interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans. Malgré ce jugement, le dirigeant affirme être victime d’un «procès politique» visant à l’éliminer de l’arène politique.
En réponse, le Parlement de la Republika srpska a adopté une loi interdisant à la justice et à la police de l’Etat central d’exercer dans cette entité serbe. Cette loi a été suspendue par la Cour constitutionnelle du pays. Les dirigeants bosniaques ont dénoncé un «coup d’Etat» de l’entité serbe, et le parquet fédéral a ouvert une enquête pour «attaque à l’ordre constitutionnel», dans laquelle Milorad Dodik est suspecté.
Convoqué par un procureur à Sarajevo, le dirigeant de la RS a refusé de s’y rendre, ce qui a conduit le parquet fédéral à ordonner l’arrestation de Milorad Dodik, ainsi que de deux autres responsables.
Milorad Dodik refuse d’être arrêté et montre sa détermination
Mercredi, les trois dirigeants se sont exprimés devant les médias depuis le palais présidentiel à Banja Luka, défiant la demande d’arrestation. Milorad Dodik a appelé à ne pas agir et a exprimé sa confiance en la police de la Republika srpska. Il a souligné qu’il s’agit de défendre la République et a appelé la population à manifester son soutien lors d’une grande manifestation prévue samedi.
Il a récemment déclaré que malgré son attitude anti-guerre, cela ne signifiait pas qu’ils se rendraient et qu’ils renonceraient à leur droit à l’autodéfense. C’était un avertissement clair au parquet et à la police centrale. Le palais présidentiel à Banja Luka était gardé par des membres armés de la gendarmerie de l’entité serbe, soulignant la tension qui régnait dans la région. Le ministre de l’Intérieur de la Republika srpska a affirmé que personne ne serait arrêté dans ce contexte.
La communauté internationale s’inquiète de la situation et envoie des renforts pour maintenir la paix. Milorad Dodik, un ultranationaliste en place depuis vingt ans, est connu pour ses provocations et ses menaces de déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine. La Croatie a demandé à ses ressortissants de restreindre leurs déplacements dans le pays voisin, tandis que la Serbie a mis en garde contre de possibles violences orchestrées par le pouvoir central lors de manifestations.
Les actions récentes de la Republika srpska ont été fermement condamnées par les États-Unis et l’Union européenne. L’Otan a également exprimé sa préoccupation et a envoyé des renforts pour maintenir la sécurité dans la région. L’Eufor, force européenne chargée de faire respecter les accords de paix de 1995, a annoncé une augmentation temporaire de ses effectifs sur place, avec l’arrivée de soldats et d’hélicoptères supplémentaires.
Milorad Dodik, en tant que président de la République serbe de Bosnie, continue de défier l’ordre constitutionnel du pays en cherchant à renforcer son pouvoir au détriment de l’unité nationale.
Il en appelle maintenant au peuple pour l’aider à échapper à cette décision de la justice bosnienne. Franceinfo met en lumière une situation tendue.
Un projet contesté de nouvelle Constitution pour l’entité serbe
Le Parlement de la Republika srpska a approuvé, mercredi, un projet de Constitution controversé pour l’entité serbe, lancé par Milorad Dodik. Ce projet définit la Republika srpska comme «l’Etat du peuple serbe et de tous les citoyens qui y habitent». Il accorde à la RS «le droit à l’autodétermination» et à former des «fédérations ou des confédérations avec les voisins ou autres États ou groupes d’États», suggérant un rapprochement avec la Serbie. Ce texte prévoit également la création d’une armée autonome.
Ce processus est considéré comme «un danger grave» par le bureau du Haut représentant, Christian Schmidt, qui le qualifie de «violation flagrante» des accords de 1995. Des partis serbes d’opposition, accusés de «traîtres» par Milorad Dodik, critiquent également son initiative. Le député Nebojsa Vukanovic a averti que les conséquences de cette action pourraient être «catastrophiques».
Le refus du président de la RS de se soumettre à la justice fédérale
Dans un contexte déjà tendu, Milorad Dodik a été condamné à un an de prison fin février pour avoir rejeté l’autorité du Haut représentant. Malgré cette condamnation, il refuse de se rendre et a lancé une loi interdisant l’intervention de la justice et de la police fédérale dans la RS. Cette décision a été suspendue par la Cour constitutionnelle du pays, mais les tensions persistent.
Face à une demande d’arrestation, Milorad Dodik et deux autres responsables de la RS ont défié cette décision et ont appelé à la mobilisation de la population en leur faveur. Une manifestation est prévue pour exprimer leur soutien.
Milorad Dodik défie la justice et appelle au soutien de la population
«Je recommande à la Sipa [la police centrale] de ne pas agir et je crois qu’ils ne le feront pas. J’ai confiance en la police de la Republika srpska», a déclaré Milorad Dodik. Il affirme que cette situation est une défense de la République. Une grande manifestation est prévue pour exprimer le soutien à ces dirigeants de la RS.
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