Le suspect du meurtre d’Hichem Miraoui a utilisé cette expression dans l’une de ses vidéos racistes, affirmant l’attaque. «Votez bien la prochaine fois», lance-t-il, suivant avec des insultes envers les personnes maghrébines. Ce slogan se retrouve dans de nombreux messages d’internautes sur les réseaux sociaux, en particulier dans les commentaires sous des articles. «Votez bien» est «un peu l’équivalent du ‘on est chez nous’, il sert de slogan, de reconnaissance entre soi», explique Erwan Lecœur, sociologue spécialiste de l’extrême droite. C’est une autre illustration du «dog whistling», une technique utilisée pour transmettre des messages politiques à ses partisans sans provoquer de scandale. «Très longtemps, ce que disaient ces gens, notamment sur l’antisémitisme, contre les Arabes ou d’autres minorités, on ne pouvait pas le dire dans le champ public parce que cela tombait sous le coup de la loi, ou c’était répréhensible moralement ou politiquement,» ajoute-t-il. La victoire électorale comme objectif principal de l’extrême droite

Cette expression est souvent reprise par la frange radicale de l’extrême droite, notamment celle de groupuscules qui gravitent autour du RN. Le suspect de l’attaque de Puget-sur-Argens reprend des éléments de langage typiques de cette mouvance adepte de la stratégie du chaos, explique le sociologue Erwan Lecœur.





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Jordan Bardella, président du Rassemblement national, lors d'un meeting le 1er mai 2025 à Narbonne (Aude). (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, lors d’un meeting le 1er mai 2025 à Narbonne (Aude). (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le suspect du meurtre d’Hichem Miraoui a employé ces termes dans l’une de ses vidéos racistes, dans lesquelles il revendique l’attaque. «Votez bien la prochaine fois», lance-t-il, enchaînant ensuite les insultes contre les personnes maghrébines. Cette expression se retrouve dans de nombreuses publications d’internautes sur les réseaux sociaux, notamment dans des commentaires sous des articles.

«Votez bien» est «un peu l’équivalent du ‘on est chez nous’, il sert de slogan, de reconnaissance entre soi», explique Erwan Lecœur, sociologue spécialiste de l’extrême droite. C’est une énième illustration du «dog whistling», une technique utilisée pour faire passer des messages politiques à ses sympathisants sans susciter de tollé. «Très longtemps, ce que disaient ces gens, notamment sur l’antisémitisme, contre les Arabes ou d’autres minorités, on ne pouvait pas le dire dans le champ public parce que cela tombait sous le coup de la loi, ou c’était répréhensible moralement ou politiquement, ajoute-t-il. To convey their messages to their followers, they use somewhat coded messages, such as: «we know very well who we are talking about.»

The sociologist points out that the main objective of the fachosphere as well as radical groups is «chaos, to ensure that victory is achieved, whether through civil or racial war, or through an electoral victory. In both cases, chaos must be pushed through acts like the one recently committed in Puget-sur-Argens. Racist acts that have been far from isolated in recent years, especially against Muslims.»

The murder suspect of Hichem Miraoui «fits into a very clear lineage, from Anders Breivik to the Christchurch attack, and several other neo-Nazi murders in recent years,» recalls Erwan Lecœur. «His testimony is unequivocal.» He represents «an active, acting minority that disrupts codes, speaks to itself, gives the sensation that it is all-powerful.»

Around the 2022 and 2024 elections, the idea that voting is one way to achieve their goals is gaining ground in the far right. «This would show that yesterday’s outcasts are becoming tomorrow’s winners,» analyzes the sociologist. «These people say they are prevented from speaking, anti-racist laws are against them, a system prevents them from accessing power even though they are the people, so an electoral victory would show that they are not in the minority and that they would be right.»

«‘Vote well’ has become a meme, a slogan for this radical movement,» says Erwan Lecœur.

The 2022 presidential election is perceived as a moment of rupture. «Marine Le Pen is at 40% [in the second round] but there is especially what I call the Zemmour effect: Marine Le Pen has, to her right, someone even more radical than her who will normalize her, make her presidential.»

Winning an electoral victory would also allow the most radical elements of the far right to access power. «It is being demonstrated that RN deputies do hire people who come from radical groups, young people generally trained by these groups, whether it be L’Action Française or other more identitarian groups,» continues Erwan Lecœur. «They are parliamentary assistants and they access power through this means.» Selon le sociologue Erwan Lecœur, le suspect de l’attaque de Puget-sur-Argens utilise des expressions caractéristiques de la mouvance prônant la stratégie du chaos. Ces termes sont présents dans ses vidéos racistes revendiquant l’attaque, où il lance des messages tels que «Votez bien la prochaine fois» et profère des insultes à l’encontre des personnes maghrébines. Cette expression est souvent utilisée sur les réseaux sociaux pour marquer une forme de reconnaissance et de solidarité au sein d’un groupe. Cette pratique, appelée «dog whistling», permet de diffuser des messages politiques à un public ciblé sans attirer l’attention du grand public. Selon Erwan Lecœur, ces discours étaient autrefois censurés en raison de leur caractère répréhensible sur le plan légal, moral ou politique. Ainsi, pour transmettre leurs idées à leurs partisans, ils utilisent des messages codés, comme celui mentionné par Erwan Lecœur : «on sait très bien de qui on parle».

Le sociologue souligne que l’objectif principal de la fachosphère et des groupuscules radicaux est de semer le chaos, que ce soit par le biais de la guerre civile, de la guerre raciale ou même par une victoire électorale. Ces actes visent à provoquer le chaos, comme cela a été récemment le cas à Puget-sur-Argens. Ces actes racistes ne sont pas isolés, en particulier contre la communauté musulmane.

Le meurtre de Hichem Miraoui s’inscrit dans une lignée d’actes extrémistes, rappelle Erwan Lecœur, allant d’Anders Breivik à l’attentat de Christchurch. Ce genre de violence néonazie n’est pas unique et le suspect du meurtre représente une minorité active qui cherche à perturber l’ordre établi et à renforcer son pouvoir.

Au cours des élections présidentielle et européenne de 2022 et 2024, l’extrême droite commence à considérer le vote comme un moyen d’atteindre ses objectifs. Cette idée que les exclus d’hier pourraient devenir les gagnants de demain est en train de se propager. Une victoire électorale serait perçue comme une validation de leurs idées et une preuve de leur force en tant que peuple.

«Votez bien» est devenu un slogan pour cette mouvance radicale, souligne Erwan Lecœur. La présidentielle de 2022 est vue comme un moment de rupture, avec Marine Le Pen à 40% au second tour. L’effet Zemmour est également mentionné, avec la présence d’une figure encore plus radicale à droite de Marine Le Pen.

Remporter une victoire électorale permettrait aux éléments les plus extrémistes de l’extrême droite d’accéder au pouvoir. Des députés du RN embauchent des assistants parlementaires issus de groupuscules radicaux, ce qui leur permet d’accéder au pouvoir de manière indirecte.

Enfin, cette expression est souvent reprise par la frange radicale de l’extrême droite, notamment par les groupuscules qui gravitent autour du Rassemblement National. Le suspect de l’attaque de Puget-sur-Argens utilise des éléments de langage caractéristiques de la mouvance adepte de la stratégie du chaos, selon le sociologue Erwan Lecœur. Ces termes ont été employés par le suspect dans une vidéo raciste où il revendique l’attaque contre Hichem Miraoui. Il lance notamment l’expression «Votez bien la prochaine fois» suivie d’insultes envers les personnes maghrébines, une phrase fréquemment utilisée dans des publications sur les réseaux sociaux. Selon le sociologue, cette expression est assimilée à un slogan de reconnaissance entre individus partageant les mêmes idées, utilisant la technique du «dog whistling» pour communiquer des messages politiques à leurs sympathisants de manière discrète.

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