À l’initiative de l’Institut du Numérique Responsable et de l’association World Clean Up Day, des opérations de sensibilisation à nos usages du numérique sont organisées partout en France et notamment à la Médiathèque de la Ronde Couture de Charleville-Mézières
25 000 mails dans ma boîte personnelle, 16000 photos sur le téléphone, sans compter les comptes professionnels… L’auteur de ces lignes en a bien conscience, il est loin d’être exemplaire dans la lutte contre la pollution numérique. Une impression rapidement confirmée par Julien Pilette, vice-président de l’association World Clean Up Day – France, en charge de l’opération Digital Clean Up Day.
«Si votre téléphone stocke les photos sur un « cloud » par exemple, il faut des serveurs pour les synchroniser et ça consomme évidemment de l’énergie. Il faut en plus de cela des disques durs pour sauvegarder ces photos, protéger vos données… Et tout ça fonctionne avec de l’électricité qui tourne en permanence. Ensuite votre téléphone a besoin de plus d’énergie pour fonctionner car il doit gérer toutes ces photos sauvegardées. Et c’est exactement la même chose pour votre boîte mail.»
La prochaine édition du Digital Cleanup Day est organisée le 15 mars 2025.
•
© Digital Cleanup Day
La pollution numérique est mal connue, elle est pourtant considérable. Pour l’association World Clean Up Day – France, le numérique est déjà responsable de 5% de notre impact sur le climat. Cette pollution se définit par la somme de tous les effets dus par la fabrication de nos appareils numériques et leur usage au quotidien. Le plus souvent, la question de la fabrication des appareils, nécessitant des matières premières rares et difficiles à exploiter, est assez connue par le grand public. À l’inverse, la pollution liée à nos usages l’est beaucoup moins.
L’objectif de l’accès au numérique, c’est que ce soit de plus en plus rapide, de plus en plus petit, de plus en plus simple donc l’idée c’est qu’on ne voit pas tout ce qui est caché derrière
Julien Pilette, organisateur du Digital Clean Up Day
Il est donc primordial d’en être conscient pour pouvoir ensuite faire le tri entre ce qui utile et ce qui est superflu dans sa consommation de numérique.
«Le superflu, c’est par exemple utiliser un appareil photo en définition 4K pour faire des vidéos que l’on regarde sur son téléphone ou que l’on diffuse sur les réseaux sociaux, explique Julien Pilette. La définition est gigantesque pour un usage qui ne le nécessite pas. Mais le plus superflu, c’est certainement de changer trop souvent de téléphone. A-t-on vraiment besoin de la dernière petite technologie en plus ? Ne vaut-il pas mieux conserver son téléphone plus longtemps pour que le coût environnemental de sa fabrication soit amorti sur un temps plus long.»
Pour aider le plus grand nombre à prendre conscience de cette réalité, la ville de Charleville-Mézières organise tout au long de la semaine des ateliers pour apprendre à adopter une pratique numérique plus verte. À la médiathèque Ronde Couture, Philippe Devallée, le responsable numérique de la structure, donne les premières explications.
«Il faut savoir que dans un smartphone, il y a plus de cinquante matériaux différents et rares qui sont extraits en quantité pour récupérer peu de minerais pour fabriquer un smartphone. L’extraction de ces métaux, ça représente 70% de l’impact du numérique sur l’environnement».
Pour la première étape de ces ateliers, Philippe Delvallée parle du nettoyage numérique. D’autres ateliers viseront à sensibiliser à l’impact environnemental de nos activités numériques, au tri des e-mails, aux alternatives écoresponsables et à l’organisation optimale des données numériques pour réduire leur consommation énergétique. Ces enseignements sont indispensables pour des utilisateurs souvent dépassés par le monde de l’informatique et du numérique.
«Il arrive que les particuliers, quand ils n’ont plus de place dans leur boîte mail parce qu’elle est pleine, ouvrent simplement une nouvelle boîte. Ils ne cherchent pas d’autres solutions car ils ne savent pas comment faire, ils ne savent pas où se tourner.» C’est pourquoi le réseau des médiathèques de Charleville-Mézières propose une offre de conseils numériques accessible à tous.
Selon Julien Pilette, le premier conseil pour réduire son empreinte numérique concerne l’achat de nouveaux appareils. «Protégez votre smartphone, gardez-le le plus longtemps possible, évitez de le laisser charger toute la nuit car cela endommage la batterie. Si vous devez changer de smartphone, déposez l’ancien dans un circuit de réparation et de reconditionnement pour qu’il puisse continuer à fonctionner. C’est toujours mieux que de le laisser des années dans un tiroir.»
D’autres conseils concernent le stockage de nos données numériques : il est conseillé de trier les e-mails de plus de 1 Mo dans sa boîte mail et de supprimer ceux qui sont inutiles. Il est également important de vider régulièrement ses corbeilles.
Pour les photos, il est recommandé de limiter au maximum le stockage numérique et de privilégier le stockage physique. «Vos photos datant de 10 ou 20 ans n’ont pas besoin d’être sur un cloud», explique Julien Pilette. «Il est préférable de les archiver sur un support physique comme un disque dur externe.»
Pour le streaming de vidéos sur des plateformes, il est préférable d’utiliser le wifi plutôt que la 4G, la connexion par câble étant encore plus économe.
Ces petits gestes, auxquels chacun devrait s’habituer, sont essentiels face aux préoccupations croissantes concernant la pollution numérique. Le développement de l’intelligence artificielle et ses applications grand public suscitent des inquiétudes chez les défenseurs du climat. «L’intelligence artificielle regroupe des technologies qui consomment énormément de ressources», conclut Julien Pilette. «Cela peut être utile pour la médecine et d’autres domaines importants, mais si cela sert juste à connaître l’âge de certaines personnalités, cela n’a aucun intérêt.»
La lutte contre le superflu s’annonce comme un enjeu majeur pour l’avenir de notre planète. Et c’est la même chose pour votre boîte mail.» Alors, c’est vraiment génial car cela va permettre de mieux comprendre des aspects de la médecine et d’autres domaines importants… Mais si on l’utilise pour déterminer l’âge de certaines personnalités ou des choses de ce genre, cela n’a aucune utilité.»
Cette lutte contre le superflu se présente déjà comme un défi incontournable pour l’avenir de notre planète.
À l’initiative de l’Institut du Numérique Responsable et de l’association World Clean Up Day, des opérations de sensibilisation à nos usages du numérique sont organisées partout en France, notamment à la Médiathèque de la Ronde Couture de Charleville-Mézières.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui façonnent la société locale, tels que la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter «Société». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité.
25 000 e-mails dans ma boîte personnelle, 16 000 photos sur mon téléphone, sans compter les comptes professionnels… Je suis bien conscient que je ne suis pas exemplaire dans la lutte contre la pollution numérique. Une impression rapidement confirmée par Julien Pilette, vice-président de l’association World Clean Up Day – France, en charge de l’opération Digital Clean Up Day.
«Si votre téléphone stocke les photos sur un « cloud » par exemple, il faut des serveurs pour les synchroniser et cela consomme évidemment de l’énergie. Il faut également des disques durs pour sauvegarder ces photos, protéger vos données… Et tout cela fonctionne avec de l’électricité qui tourne en permanence. Ensuite, votre téléphone a besoin de plus d’énergie pour fonctionner car il doit gérer toutes ces photos sauvegardées. Et c’est exactement la même chose pour votre boîte mail.»
La pollution numérique est mal connue, pourtant elle est considérable. Selon l’association World Clean Up Day – France, le numérique est déjà responsable de 5% de notre impact sur le climat. Cette pollution englobe tous les effets dus à la fabrication de nos appareils numériques et à leur utilisation au quotidien. La question de la fabrication des appareils, nécessitant des matières premières rares et difficilement exploitables, est assez connue du grand public. En revanche, la pollution liée à nos usages l’est beaucoup moins.
«L’objectif de l’accès au numérique, c’est que ce soit de plus en plus rapide, de plus en plus petit, de plus en plus simple, donc l’idée c’est qu’on ne voit pas tout ce qui est caché derrière», explique Julien Pilette, organisateur du Digital Clean Up Day.
Il est donc essentiel de prendre conscience de ces enjeux pour pouvoir ensuite faire le tri entre ce qui est utile et ce qui est superflu dans notre consommation numérique.
«Le superflu, c’est par exemple utiliser un appareil photo en définition 4K pour faire des vidéos que l’on regarde sur son téléphone ou que l’on diffuse sur les réseaux sociaux», explique Julien Pilette. «La définition est gigantesque pour un usage qui ne le nécessite pas. Mais le plus superflu, c’est certainement de changer trop souvent de téléphone.» Est-il vraiment nécessaire d’avoir la dernière technologie ? Ne serait-il pas préférable de garder son téléphone plus longtemps pour amortir le coût environnemental de sa fabrication sur une plus longue période ?
Pour sensibiliser le plus grand nombre à cette réalité, la ville de Charleville-Mézières organise des ateliers tout au long de la semaine pour apprendre à adopter une pratique numérique plus respectueuse de l’environnement. À la médiathèque Ronde Couture, Philippe Devallée, responsable numérique de la structure, fournit des explications essentielles.
Il est important de savoir qu’un smartphone contient plus de cinquante matériaux différents et rares qui sont extraits en grande quantité pour fabriquer cet appareil. L’extraction de ces métaux représente 70% de l’impact environnemental du numérique.
Dans le cadre de ces ateliers, différentes thématiques seront abordées, telles que le nettoyage numérique, la sensibilisation à l’impact environnemental de nos activités numériques, le tri des mails, les alternatives écoresponsables et la gestion efficace des données numériques pour réduire leur consommation énergétique. Ces enseignements sont essentiels pour les utilisateurs souvent dépassés par le monde de l’informatique et du numérique.
Julien Pilette souligne l’importance de protéger et de conserver son smartphone le plus longtemps possible, ainsi que de recourir à des circuits de réparation et de reconditionnement pour les anciens appareils. Des gestes simples comme trier les mails, vider les corbeilles et privilégier le stockage physique pour les photos peuvent contribuer à réduire notre impact numérique.
Il est également recommandé de privilégier le wifi plutôt que la 4G pour le streaming vidéo, la connexion par câble étant encore plus économe. La lutte contre le superflu dans le domaine numérique s’annonce comme un enjeu crucial pour l’avenir de notre planète.
SOURCE
Deja una respuesta