«Elle aurait dû être en sixième aujourd’hui.» La maman de Margot, renversée par une octogénaire et décédée, partage son émotion et son combat. Margot, âgée de 10 ans, était en route pour une sortie scolaire et n’est jamais revenue. Il y a près d’un an, une tragique collision s’est produite à La Rochelle lorsqu’une conductrice octogénaire a heurté un groupe d’enfants à vélo, causant plusieurs blessés et la mort de la fillette. Aujourd’hui, sa maman se souvient de sa fille et milite pour des améliorations routières afin d’éviter de futurs drames. France 3 : Cela va bientôt faire un an que votre fille Margot nous a quittés, comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Camille Paineau : Je suis incapable de trouver les mots, car dire au revoir à sa fille, à notre famille, sans avoir pu dire au revoir à ce qu’elle était avant l’accident… Elle est partie joyeuse pour sa sortie et depuis ce jour, nous n’entendons plus sa voix. Vous avez pris des initiatives pour éviter qu’une telle tragédie se reproduise ? Oui, car moi-même je pratiquais le vélo jusqu’à cet incident, et malgré les nombreuses pistes cyclables de La Rochelle, il ne se passait pas une semaine sans qu’un incident ne survienne malgré ma conduite prudente. De plus, le fait que cette personne âgée de 83 ans n’était pas en état de conduire, semble-t-il, soulève des questions sur des problèmes que nous rencontrons depuis des années. Il y a eu récemment un incident à Niort, une petite fille de deux ans en plein centre-ville, donc il est impératif que cela cesse, tout simplement. «Elle aurait dû être en sixième aujourd’hui.» La maman de Margot, renversée par une octogénaire et décédée, partage son émotion et son combat pour la sécurité routière. Elle exprime son opinion en disant, «Il faut que la voiture arrête d’être le mode principal de mobilité, d’être un petit peu comme un droit, alors que ce n’est pas un droit, c’est vraiment un permis, une notion que les gens devraient intégrer complètement.» Oui, nous avons rencontré avec mon conjoint le maire et l’élu Olivier Prentout sur ces problématiques de mobilité pour voir ce qui pouvait être fait dans cette avenue (Coligny). Elle était évidemment très dangereuse et elle l’est toujours puisqu’elle mène à la plage du centre-ville, que c’est un quartier résidentiel, qu’il y a de nombreux enfants dans ces différents quartiers, qu’il y a une école, donc c’est assez incroyable que cette voie n’ait toujours pas été, jusqu’à ce jour, sécurisée. J’essaie de faire entendre ma surprise et mon incompréhension. Le lieu de l’accident est dans un quartier résidentiel et finalement, je pense qu’on ne se préoccupe pas des usagers réels. Quand on a rencontré, de façon très courtoise, il y a de nombreux mois Monsieur Fountaine (le maire de La Rochelle) et Monsieur Prentout (adjoint au maire), il était question d’une réflexion et d’échanges avec les citoyens. On est quand même en 2025, on peut mettre en place des sondages numériques et l’ensemble des Rochelais pourraient s’exprimer. Ce genre de sondages n’a pas été réalisé ou pas diffusé correctement. Monsieur Fountaine et Monsieur Prentout nous ont expliqué que les travaux publics prennent du temps, je l’entends et c’est normal pour que ce soit bien fait. Maintenant, il y a aussi beaucoup de possibilités d’aménagements provisoires qui auraient pu être mis en place, donc je suis assez surprise que 11 mois après, on soit encore dans des discussions. Nous, on veut absolument une sécurisation de cette route, je ne dis pas que rien n’est fait mais rien n’est concret. Faire des réunions, des conférences sur ce qui va être fait, oui, mais il faudrait surtout penser à ce qui doit être fait réellement. Si elle est réalisée, tant mieux ! Mais ce que je comprends, c’est que rien ne commencera avant 2026, donc on part encore sur une saison estivale où des familles vont encore utiliser cette voie non sécurisée. Mon combat sur cette avenue, il est évidemment naturel mais je n’en ferai pas mon combat de vie sur les pistes cyclables. Maman de Margot : Son émotion et son combat pour la sécurité routière en France

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Écrit par Xavier Méric et Morgane Jacob

Le 5 juin 2024 à La Rochelle, une conductrice de 83 ans avait percuté un groupe d’une douzaine d’enfants à vélo, faisant plusieurs blessés et provoquant le décès d’une fillette de 10 ans. Un an après, sa maman s’est confiée à France 3.

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Margot, 10 ans, était partie pour une sortie scolaire et elle n’est jamais revenue. Il y près d’un an, une terrible collision s’est produite dans le centre de La Rochelle lorsqu’une octogénaire a percuté un groupe d’enfants. Il y a eu plusieurs blessés et la fillette est décédée. Aujourd’hui, sa maman évoque la mémoire de sa fille et propose des aménagements routiers pour éviter d’autres drames.

France 3 : Ça va faire un an que votre fille Margot est décédée, est-ce que vous pouvez nous dire comment vous vous sentez aujourd’hui ?

Camille Paineau : Moi, je n’arrive pas à mettre de mots, parce que si on dit au revoir à sa fille, à notre famille en fait, sans dire au revoir à ce qu’on avait jusqu’à l’accident… Elle part heureuse à sa sortie et on ne la voit plus, on n’entend plus sa voix depuis.

Vous avez fait beaucoup de choses pour qu’un tel drame ne se reproduise plus ?

Oui, parce que moi-même je faisais du vélo jusqu’à ce jour-là, et même si La Rochelle a de nombreuses pistes cyclables, il n’y avait pas une semaine sans que je manque de me faire renverser malgré une conduite très raisonnable à vélo. Et puis aussi, le fait que cette personne (la conductrice de 83 ans) n’était pas en capacité de conduire, semble-t-il, ça fait appel à plein de choses qu’on peut rencontrer depuis des années. Il y a encore peu de temps à Niort, c’était une petite fille de deux ans en plein centre-ville, donc il faut que ça s’arrête, tout simplement.

Il est nécessaire de changer la perception de la voiture en tant que principal mode de mobilité, considérée par certains comme un droit alors qu’il s’agit en réalité d’un permis. Cette notion devrait être pleinement intégrée par les gens. Il y a une culture complexe autour de l’automobile en France, notamment en ce qui concerne la prévention, l’apprentissage de la conduite et les capacités des conducteurs. Comme le souligne Camille Paineau, une fois le permis obtenu en France, il est valable à vie sans nécessité de mise à jour du code de la route. Cela soulève des questions sur l’adéquation entre la présence des voitures en milieu urbain et l’augmentation des accidents liés à l’utilisation croissante de vélos et de trottinettes.

Dans ce contexte, le collectif «Sauver des vies C’est permis» propose une loi pour des tests d’aptitude à la conduite tout au long de la vie, afin de répondre aux difficultés croissantes rencontrées par une partie de la population. Il est important de reconnaître que la capacité de conduire peut être affectée par différents facteurs, tels que l’âge, les traitements médicaux ou les conditions de santé.

Le procès de la conductrice impliquée dans l’accident tragique survenu il y a un an est également attendu avec l’espoir d’une prise de conscience de l’inaptitude au volant et de la nécessité d’une réglementation plus stricte en matière de contrôle des conducteurs. Il est essentiel de reconnaître que la sécurité routière concerne tous les conducteurs, quel que soit leur âge, et que des mesures doivent être prises pour garantir la sécurité de tous les usagers de la route.

En tant que citoyenne engagée, je souhaite que des actions concrètes soient prises pour améliorer la sécurité routière et protéger la vie de chacun. Il est temps que les décideurs prennent des mesures rapides et efficaces pour prévenir les accidents et garantir la sécurité de tous sur les routes. Sa fille aurait été en sixième aujourd’hui. Elle était clairement un danger et continue de l’être car elle mène à la plage du centre-ville, située dans un quartier résidentiel où de nombreux enfants vivent et où se trouve une école. Il est vraiment surprenant que cette route n’ait pas encore été sécurisée malgré ces éléments. Je suis étonnée et perplexe face à cette situation.

En exprimant mes reproches sur les réseaux sociaux concernant la lenteur des réponses apportées, j’ai tenté de faire entendre ma surprise et mon mécontentement. Lors de notre rencontre avec le maire de La Rochelle, Monsieur Fountaine, et son adjoint, Monsieur Prentout, il avait été question de consulter les citoyens pour trouver des solutions. Cependant, aucune initiative concrète n’a été prise à ce jour, ce qui est décevant.

Concernant le projet de construction d’une piste cyclable séparée de la route par une plage de stationnement sur l’avenue Coligny, je pense que c’est une bonne idée, mais le fait que les travaux ne commenceront pas avant 2026 est inquiétant. Les familles continueront donc à emprunter une voie non sécurisée pendant une saison estivale de plus.

Mon engagement pour la sécurisation des voies cyclables sur cette avenue est naturel, mais je ne ferai pas de ce combat ma priorité absolue. En revanche, la question de l’aptitude à conduire en France et la culture de la voiture méritent d’être repensées, notamment en termes de prévention et d’apprentissage de la conduite. Une remise à niveau du code de la route pourrait être bénéfique pour tous les conducteurs. Mon engagement se concentre sur le collectif «Sauver des vies C’est permis», avec lequel nous travaillons sur une proposition de loi concernant des tests d’aptitude à la conduite tout au long de la vie.

Dans les prochaines échéances, nous attendons le procès de la conductrice impliquée dans l’accident survenu il y a près d’un an. Ce que j’attends de ce procès, c’est une prise de conscience de son inaptitude. Si la route avait été sécurisée et si elle avait été privée de son permis, nous ne serions pas ici en train de discuter. Notre fille serait en sixième et aurait encore sa vie. Ce procès doit reconnaître son incapacité et souligner la nécessité d’une loi reconnaissant l’inaptitude.

Il est important de souligner que cette proposition de loi ne vise pas seulement les personnes âgées. Comme on achète une voiture avec un permis de conduire, il devrait y avoir une obligation de contrôle de la capacité du conducteur tout au long de sa vie, de 18 ans jusqu’à la fin. Nous passons tous par des périodes de difficultés, de traitements, de prises de médicaments qui peuvent nous rendre inaptes à conduire. De plus, l’âge peut affecter nos réflexes. Il est crucial de comprendre que l’inaptitude à la conduite peut survenir à tout moment de notre vie.

En tant que citoyenne, je souhaite que mes propos ne soient pas mal interprétés. Je ne demande rien de spécifique au nom de Margot. Cependant, je crois fermement que des changements doivent être apportés à cette route et à d’autres voies. Les décideurs doivent prendre conscience qu’il y a des actions qui peuvent être entreprises plus rapidement que ce qui se passe actuellement.

Propos recueillis par Morgane Jacob et Christelle Nicolas. Margot serait en sixième aujourd’hui. Sa maman, renversée par une octogénaire et décédée, partage son émotion et son combat. Je tente d’exprimer ma surprise et mon incompréhension.

Effectivement, j’ai exprimé ma surprise et mon incompréhension sur un réseau social en critiquant la lenteur des réponses apportées. Le lieu de l’accident étant dans un quartier résidentiel, il semble que les besoins des usagers réels ne soient pas pris en compte. Malgré des discussions avec le maire et son adjoint il y a plusieurs mois, rien de concret n’a été fait pour sécuriser la route. Des aménagements temporaires auraient pu être mis en place, mais 11 mois plus tard, nous sommes toujours en discussions. Nous voulons une réelle sécurisation de cette route, et non simplement des réunions et des conférences sur ce qui va être fait.

Concernant la proposition d’une piste cyclable séparée de la route, si elle est réalisée, c’est une bonne nouvelle. Cependant, le fait que les travaux ne débuteront pas avant 2026 signifie que la route restera dangereuse pour les familles pendant encore une saison estivale.

Mon engagement pour la sécurisation des voies cyclables est important, mais je ne ferai pas de ce combat ma priorité absolue. Il y a en France une culture de la voiture qui pose problème en termes de prévention et d’apprentissage de la conduite. Il est nécessaire de revoir la manière dont on enseigne la conduite et de remettre à niveau le code de la route tout au long de la vie. Il est également crucial de réfléchir à la place de la voiture en milieu urbain, notamment avec l’augmentation des modes de déplacement alternatifs, comme les vélos et les trottinettes, qui peuvent accroître le nombre d’accidents.

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