Le groupe MoDem et indépendants a déposé un vœu au Conseil de Paris pour expérimenter des places de parking réservées uniquement aux femmes dans les parcs de stationnement publics. Objectif : lutter contre les agressions.
Expérimenter des places de parking réservées aux femmes comme en Allemagne ou au Luxembourg. La proposition vient de Maud Lelièvre, élue Modem et Indépendants au Conseil de Paris. Elle y voit un moyen de lutter contre les violences faites aux femmes. «Ce serait une façon de réduire le stress lié aux potentielles agressions et violences dont les femmes peuvent être victimes dans les parkings«, affirme l’élue.
«L’idée est de créer un espace public où les femmes se sentent en sécurité à tout moment. Un urbanisme féministe«, commente-t-elle. Selon Maud Lelièvre, ces places pourraient être tout d’abord expérimentées sur les parkings publics.
Maud Lelièvre souhaite répondre au sentiment d’insécurité «dont beaucoup de femmes font part lorsqu’elles se trouvent dans un parking. Elles cherchent des places avec une bonne visibilité et desquelles elles peuvent sortir facilement. Proche des vigiles notamment. Il y a moins de risque.«
Un sentiment d’insécurité dans l’espace public et notamment dans les parkings qui peut conduire les femmes à des «stratégies d’évitement. Par exemple, sortir moins tard le soir ou demander à un taxi de les déposer juste devant chez elles pour ne pas avoir à marcher trop longtemps. Il faut qu’elles puissent se sentir en sécurité partout«, insiste l’élue.
«Ces places seraient situées près de la sortie afin d’éviter à celles qui s’y garent, de traverser tout le parking et d’augmenter le risque de se faire agresser. L’idée est de permettre à tout le monde de circuler librement avec moins de crainte», poursuit la conseillère d’arrondissement.
Concrètement, elles seraient marquées par une signalétique particulière, un marquage au sol comme pour les places réservées aux personnes en situation de handicap. Elles seraient également filmées par des caméras de vidéosurveillance.
L’élue se base sur une expérimentation similaire qui a été mise en place à Metz en septembre 2024 suite à un viol. «Les retours ont été positifs donc l’idée serait de généraliser la pratique à Paris. D’abord sur les parkings publics. Bien sûr, c’est seulement une étape, mais cela contribuerait à créer un espace public plus sûr pour toutes.«
«Cela part d’une bonne intention, mais pourrait devenir une mesure stigmatisante«, selon Violaine de Filippis Abate, porte-parole de l’association Action Juridique Féministe. Selon elle, d’autres mesures sont plus urgentes pour mieux assurer la sécurité des femmes dans les parkings, comme «augmenter le budget pour les agents de sécurité.»
Selon l’avocate, c’est une proposition «très essentialisante, très inquiétante de devoir dire à des femmes de se garer à un endroit spécifique pour éviter de se faire agresser.» Elle appelle plutôt à faire «de la prévention et à mieux éduquer les uns et les autres» afin de réduire le nombre d’agressions sexistes et sexuelles. Elle estime enfin que cette idée ne donne pas le bon exemple aux plus jeunes générations. «Je trouve cela particulièrement choquant pour nos filles, de dire que maman doit se garer là pour être en sécurité.«
Si le vœu est voté, l’expérimentation pourrait être mise en place dans les parkings gérés par la Mairie de Paris. «Nous invitons bien sûr les acteurs privés à suivre le mouvement«, conclut l’élu.
L’association féministe Action Juridique Féministe exprime des inquiétudes concernant une proposition qui pourrait stigmatiser les femmes. Cette proposition, émanant de Maud Lelièvre, élue Modem et Indépendants au Conseil de Paris, vise à expérimenter des places de parking réservées aux femmes, inspirées par des initiatives en Allemagne et au Luxembourg. Selon Maud Lelièvre, cette mesure pourrait contribuer à réduire le stress lié aux potentielles agressions et violences dont les femmes peuvent être victimes dans les parkings.
L’objectif de ces places de parking réservées aux femmes serait de créer un espace public où les femmes se sentiraient en sécurité à tout moment, dans une perspective d’urbanisme féministe. Maud Lelièvre souligne que de nombreuses femmes expriment un sentiment d’insécurité lorsqu’elles se trouvent dans un parking, cherchant des places offrant une bonne visibilité et une sortie facile, notamment à proximité des vigiles pour minimiser les risques.
Cependant, l’association Action Juridique Féministe critique cette proposition, la jugeant potentiellement stigmatisante. Selon Violaine de Filippis Abate, porte-parole de l’association, d’autres mesures plus urgentes devraient être prises pour assurer la sécurité des femmes dans les parkings, telles qu’augmenter le budget pour les agents de sécurité. Elle estime que diriger les femmes vers des places de parking spécifiques pour éviter les agressions est une approche essentialisante et inquiétante.
Pour l’association, la prévention et l’éducation sont des pistes plus efficaces pour réduire les agressions sexistes et sexuelles. Violaine de Filippis Abate souligne l’importance d’éduquer les individus pour favoriser un environnement plus sûr pour tous, plutôt que de mettre en place des mesures qui pourraient renforcer les stéréotypes de genre et limiter la liberté des femmes.
Malgré les critiques, Maud Lelièvre soutient que cette initiative a fait ses preuves ailleurs, citant une expérimentation similaire à Metz qui a reçu des retours positifs. Elle envisage de généraliser cette pratique à Paris, en commençant par les parkings publics. Les places réservées aux femmes seraient signalées de manière spécifique, surveillées par des caméras de vidéosurveillance et situées près des sorties pour minimiser les risques d’agression.
Si le vœu est voté, l’expérimentation pourrait être mise en place dans les parkings gérés par la Mairie de Paris, avec l’invitation aux acteurs privés de suivre le mouvement. Malgré les divergences d’opinions, le débat autour de cette proposition souligne l’importance de trouver des solutions pour garantir la sécurité des femmes dans l’espace public, tout en veillant à ne pas renforcer les stéréotypes de genre ni limiter leur liberté. L’association féministe Action Juridique Féministe exprime des préoccupations concernant une proposition jugée stigmatisante.
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