Des équipes qui jettent l’éponge, des épreuves en sursis, le cyclisme amateur est dans le dur depuis plusieurs mois, en Bretagne comme ailleurs. La faute à une manne financière réduite. Les partenaires privés, sursollicités, ne voient pas forcément de retour sur investissement et les collectivités se serrent la ceinture. Malgré ce contexte difficile, certains coureurs, patrons d’équipe, directeurs de course veulent s’adapter.
Le cyclisme amateur est-il dans une impasse ? En cette fin d’hiver, rencontre avec l’équipe morbihannaise «Crêpes de Brocéliande», qui évolue en Nationale 2.
Trois jeunes coureurs, âgés de 18 à 21 ans, s’entraînent sur les routes de campagne autour de Grandchamp. Tous rêvent, sans à peine le cacher, d’une carrière professionnelle. Et se donnent les moyens d’y arriver. «On fait ça par passion, indique Jules Vaugrenard, 18 ans. On va s’entraîner presque tous les jours. Qu’il pleuve, qu’il vente, on y va quand même. Ce n’est pas drôle tous les jours, mais c’est ce qu’on aime. Et puis performer le week-end, c’est notre finalité«.
Un sport passion, mais qui malheureusement laisse pas mal de coureurs sur le bord de la route.
Fabrice Blévin, ancien coureur et directeur du Team «crêpes de Brocéliande», équipe de Nationale 2, regrette que beaucoup de cyclistes amateurs raccrochent le vélo dès 23-24 ans, quand ils comprennent qu’ils ne passeront jamais professionnels.
Avec un budget de 350 000 euros, l’équipe finance les déplacements, le matériel, mais ne peut pas fournir un accompagnement professionnel aux coureurs, avec salaires et autres.
On doit continuer à faire de la performance pour pousser certains garçons chez les professionnels, mais on doit aussi s’assurer qu’on est capables de garder des coureurs au-delà de 21-22 ans pour assurer un haut niveau.
Fabrice Blévin, président du Team Adris-La Crêpe de Brocéliande-BLC
«Tant qu’ils sont accompagnés, qu’ils ont du plaisir à faire leur sport, qu’ils voient qu’ils progressent, relève-t-il, ils ne partent pas. Par contre, s’ils ont le sentiment d’être en situation d’échec, qu’ils sont en situation de frustration, ils ne vont pas continuer dans ce sport-là qui est quand même difficile.
On doit continuer à faire de la performance pour pousser certains garçons chez les professionnels, mais on doit aussi s’assurer qu’on est capables de garder des coureurs au-delà de 21-22 ans pour assurer un haut niveau, parce que ces garçons ne sont pas là par hasard. Ils n’ont pas pu passer chez les pros, mais ils ont leur place dans le haut niveau amateur».
À la fin de l’année dernière, deux équipes bretonnes de N1, le plus haut niveau amateur, ont jeté l’éponge, Cre’actuel Marie Morin U 22 et Morbihan Adris. Une troisième équipe, Sojasun, l’avait déjà fait fin 2023.
Toutes évoquent des problèmes financiers, alors que sur le plan sportif les résultats étaient plutôt bons. Essence, logements, cadres de vélos, tout coûte plus cher. Les budgets augmentent, les subventions baissent.
Une solution ? Revoir le modèle économique de ces équipes amateurs de très haut niveau.
À la tête du comité de cyclisme de Bretagne, Marc Le Forestier milite pour la multiplication de petits sponsors pour financer une équipe. «Il y a des modèles qui ont été mis à l’honneur, rappelle-t-il. Villefranche-Beaujolais par exemple a un noyau beaucoup plus nombreux de partenaires, et une émulation de ces partenaires-là qui fait que tout au long de l’année ces partenaires restent fidèles et soutiennent le cyclisme».
Villefranche-Beaujolais par exemple a un noyau beaucoup plus nombreux de partenaires. (…) Tout au long de l’année ces partenaires restent fidèles et soutiennent le cyclisme.
Marc Le Forestier, président du comité de cyclisme de Bretagne
Élu en novembre dernier, le président du comité veut dédramatiser la situation. «Quand on voit les organisateurs, affirme-t-il, ils ont beaucoup de petits partenaires et finalement, ils arrivent à boucler leur budget. La preuve en est, c’est qu’on ne perd pas d’épreuve en Bretagne, le calendrier est toujours aussi fourni.»
Pas tout à fait quand même. Sans parler du Lady’s Tour, le Tour de Bretagne féminin, qui certes n’est pas une course cycliste amateur masculine, mais qui disparaît tout de même du calendrier cette saison faute de partenaires, on peut parler du Kreizh Breizh Élites, qui se tient traditionnellement au mois d’août, mais qui est menacé. «Je ne sais pas s’il aura lieu«, craint son organisateur Alain Baniel.
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Pour celui qui est aussi président national des organisations de course amateur, 30 à 40% des épreuves en France sont en danger. Il y a urgence à mutualiser les charges.
Direction Ploeren à côté de Vannes. In Yann Audic’s warehouse of his Stoves and Chimneys store, he is busy with a few volunteers preparing race signage panels. It was a few days before the «Manche-Atlantique,» a historic Breton race among amateurs, which took place on March 9, 2025.
Yann Audic took over the reins three years ago. Of course, his store sponsors the race. For him, the context is tough. He needs to convince, seduce, with new services. For example, offering a live broadcast on a giant screen of the end of the race. «Every year, indeed, there are additional costs. After that, it’s up to us to work on partners, sell our race, convince them to come and help us support our race over another. I think we’re doing quite well.»
For the teams, one of the problems is that amateur team sponsors are often local SMEs who do not see a return on investment when the events take place on the other side of France. So, their cautiousness can be understood, especially in the current economic context. Race organizers do not have the same problem but are still concerned – even worried – about the crisis affecting elite amateur cycling.
«We had 200 registered riders,» rejoices Yann Audic. «We are full, we can’t complain. But, it’s a sport in transition, so we need to adapt.»
David Gaudu and Valentin Madouas at FDJ, as well as the highly promising Ewen Costiou at Arkea, these great Breton cyclists now animate the professional peloton. They all honed their skills at the highest amateur level, a true stepping stone. A stepping stone that is now fragile.
Is amateur cycling at a standstill? As winter draws to a close, we meet the Morbihan team «Crêpes de Brocéliande,» competing in National 2. Three young riders, aged 18 to 21, train on the country roads around Grandchamp. All dream, barely hiding it, of a professional career. And they are doing everything they can to achieve it. «We do this out of passion,» says 18-year-old Jules Vaugrenard. «We train almost every day. Whether it rains or shines, we still go. It’s not fun every day, but it’s what we love. And performing on the weekends is our goal.»
A passionate sport, but unfortunately, it leaves many riders by the wayside. Fabrice Blévin, former rider and director of the Team «Crêpes de Brocéliande,» a National 2 team, regrets that many amateur cyclists hang up their bikes at 23-24 when they realize they will never turn professional.
With a budget of 350,000 euros, the team finances travel, equipment, but cannot provide professional support to the riders, including salaries and more.
«We must continue to perform to push some boys to the professionals, but we must also ensure that we can keep riders beyond 21-22 to maintain a high level,» says Fabrice Blévin, president of Team Adris-La Crêpe de Brocéliande-BLC.
«As long as they are supported, enjoy their sport, see progress,» he points out, «they don’t leave. However, if they feel they are in a situation of failure, frustration, they will not continue in this sport which is still difficult. We must continue to perform to push some boys to the professionals, but we must also ensure that we are able to keep riders beyond 21-22 to maintain a high level because these boys are not here by chance. They couldn’t make it to the pros, but they have their place in high-level amateur.»
At the end of last year, two Breton N1 teams, the highest amateur level, folded, Cre’actuel Marie Morin U 22 and Morbihan Adris. A third team, Sojasun, had already done so at the end of 2023.
All mention financial problems, even though their sports results were quite good. Fuel, accommodations, bike frames, everything costs more. Les budgets des équipes de cyclisme amateur augmentent tandis que les subventions diminuent. Une solution proposée est de revoir le modèle économique de ces équipes de très haut niveau. Marc Le Forestier, à la tête du comité de cyclisme de Bretagne, suggère de multiplier les petits sponsors pour financer ces équipes. Il cite l’exemple de Villefranche-Beaujolais qui a réussi à fidéliser de nombreux partenaires tout au long de l’année, assurant ainsi un soutien financier constant.
Le président du comité de cyclisme de Bretagne, élu en novembre dernier, tente de relativiser la situation en soulignant que de nombreux organisateurs parviennent à boucler leur budget grâce à de multiples petits partenaires. Cependant, certaines épreuves sont menacées faute de soutien financier, comme le Kreizh Breizh Élites. Il est donc urgent de mutualiser les charges pour assurer la survie de ces événements.
Yann Audic, qui organise la «Manche-Atlantique», une course historique chez les amateurs, souligne la nécessité de séduire de nouveaux sponsors en proposant des services innovants. Il reconnaît que chaque année apporte son lot de coûts supplémentaires, mais estime que son équipe s’en sort plutôt bien.
Le principal défi pour les équipes est de convaincre les sponsors locaux, qui ne voient pas toujours de retour sur investissement lorsque les courses ont lieu loin de leur région. Les organisateurs de course sont également préoccupés par la crise qui touche l’élite du cyclisme amateur, avec 30 à 40% des épreuves en France en danger.
Malgré ces difficultés, le cyclisme amateur reste un tremplin important pour les jeunes coureurs aspirant à devenir professionnels. Des coureurs comme David Gaudu, Valentin Madouas et Ewen Costiou ont fait leurs classes au niveau amateur avant de rejoindre le peloton professionnel. Il est donc crucial de trouver des solutions pour préserver ce vivier de talent et assurer l’avenir de ce sport en mutation. Et ils mettent tout en œuvre pour y parvenir. Selon Jules Vaugrenard, 18 ans : «Nous faisons cela par passion. Nous nous entraînons presque tous les jours, peu importe la météo. Ce n’est pas toujours amusant, mais c’est ce que nous aimons. Et notre objectif est de performer le week-end.»
Cependant, beaucoup de coureurs amateurs abandonnent le cyclisme dès l’âge de 23-24 ans, une fois qu’ils réalisent qu’ils ne deviendront jamais professionnels. Le directeur du Team «crêpes de Brocéliande», Fabrice Blévin, souligne qu’il est essentiel de maintenir un haut niveau au-delà de 21-22 ans pour assurer la pérennité de ce sport exigeant.
Malheureusement, certaines équipes bretonnes de haut niveau ont dû mettre fin à leurs activités en raison de problèmes financiers. Les budgets augmentent tandis que les subventions diminuent, ce qui met en péril l’avenir du cyclisme amateur. Il est donc crucial de revoir le modèle économique de ces équipes et de trouver de nouveaux sponsors pour les soutenir.
Malgré les défis, des passionnés comme Yann Audic continuent de s’investir dans l’organisation de courses et de trouver des moyens de financer ces événements. Il est essentiel de s’adapter aux changements et de convaincre de nouveaux partenaires de soutenir le cyclisme amateur.
En fin de compte, le cyclisme amateur reste un tremplin important pour les jeunes coureurs talentueux en Bretagne, mais il est confronté à des défis croissants. Il est crucial de trouver des solutions pour assurer la pérennité de ce sport et soutenir les futurs champions. Please rephrase this sentence.
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