Après avoir racheté Cora et Match, le groupe Carrefour est contraint par l’Autorité de la concurrence à céder huit magasins en France, dont deux dans l’Aisne. Inquiets pour leur avenir, les salariés du supermarché de Mercin-et-Vaux sont en grève.
L’annonce dans la presse leur a fait l’effet d’un coup de massue. Depuis qu’ils ont appris, le 13 mars, que le groupe Carrefour cherchait un repreneur pour leur magasin, des dizaines de salariés du Carrefour Market de Mercin-et-Vaux, dans l’Aisne, s’inquiètent pour leur avenir. Ce vendredi 21 mars, dès 6h du matin, une cinquantaine d’entre eux s’est mise en grève. Postés devant l’entrée du supermarché, ils informent les clients et expriment leur inquiétude.
«On vous demande un petit soutien, on a neuf mois pour trouver un repreneur, sinon, c’est la fermeture«, explique une salariée à une cliente venue faire ses courses. Cette dernière accepte tout de suite de signer la pétition. «On les aime bien, nos clients«, assure l’employée. Et ils leur rendent bien : plusieurs d’entre eux se sont associés à leur mobilisation devant le magasin.
Des salariés font signer une pétition aux clients du magasin pour demander à Carrefour des garanties sur leur avenir.
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© Guillaume Destombes / FTV
Ce supermarché, qui emploie plus de 70 personnes, n’est pas le seul concerné par la recherche de repreneurs. Carrefour a jusqu’à la fin de l’année pour se séparer de ce magasin et de sept autres en France, dont l’un situé à Crouy, à quelques kilomètres de Mercin-et-Vaux, qui compte, lui, plus de 100 salariés. C’est l’Autorité de la concurrence qui a imposé ces cessions, afin d’éviter que le groupe Carrefour, qui vient de racheter les enseignes Match et Cora pour plus d’un milliard d’euros, ne possède trop de supermarchés dans le même secteur.
La direction de Carrefour n’a pas souhaité nous accorder d’interview, mais nous a fait parvenir un communiqué. «La cession des magasins de Mercin-et-Vaux et Crouy n’est pas liée à la volonté que Carrefour, écrit-elle. L’Autorité de la concurrence est une autorité indépendante qui décide seule, pour chaque zone, de l’éventualité des magasins à céder. Carrefour est donc dans l’obligation d’obéir à cette décision.«
Mais pour les salariés grévistes, l’incertitude des mois à venir est pesante. «Depuis l’annonce de la semaine dernière, on est inquiets, confie Sabrina Lemonnier, employée commerciale au rayon boulangerie du magasin de Mercin-et-Vaux. Tout le monde est un peu dans le flou, on n’a pas de réponses sur notre avenir professionnel. (…) C’est un mélange de colère et de déception, parce qu’on met du cœur dans notre travail.»
Comme beaucoup de ses collègues, elle craint que le magasin ne ferme définitivement, si aucun repreneur n’est trouvé. Elle travaille ici depuis 17 ans. «J’ai 53 ans, je vais où si j’ai plus d’emploi chez Carrefour ?, s’interroge-t-elle. Je pense que je ne retrouverai pas du travail facilement, même dans une grande surface.» Une inquiétude inévitable dans un département où le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
«Dans tous les cas, ça aura un impact sur les salariés, déplore Laurent Lamaury, délégué syndical central CGT, qui a fait le déplacement pour soutenir ses collègues. Le syndicat est préoccupé par le risque de précarisation des emplois, la perte de droits acquis et une détérioration des conditions de travail qui résulterait de la cession des magasins. Les salariés pourraient perdre tous leurs avantages au bout de quinze mois et se retrouver dans une enseigne offrant une rémunération moindre et moins d’avantages. Par conséquent, le syndicat demande la mutation des personnels vers d’autres magasins du groupe Carrefour pour éviter ces conséquences néfastes.
Le représentant syndical souligne que la stratégie du groupe Carrefour pose problème, car il rachète des enseignes tout en mettant en location gérance la plupart de ses magasins. Cette situation entraîne des modifications des conditions de travail et souvent une réduction d’effectifs. De plus, la représentation syndicale est absente dans les magasins en location gérance, ce qui limite la capacité des syndicats à défendre les salariés.
La situation des salariés du Carrefour Market de Mercin-et-Vaux, en grève en raison de la recherche d’un repreneur pour le magasin, illustre les difficultés auxquelles sont confrontés les employés. En effet, l’annonce de la cession des magasins a suscité une vive inquiétude parmi les salariés, qui redoutent la fermeture du supermarché en l’absence de repreneur. La mobilisation des salariés et des clients montre l’importance de garantir l’avenir des emplois et des conditions de travail dans ces magasins.
La pression exercée par l’Autorité de la concurrence sur Carrefour pour céder certains de ses magasins soulève des interrogations quant à l’avenir des salariés. Malgré le communiqué de la direction justifiant ces cessions, les salariés grévistes restent inquiets quant à leur situation future. «Depuis l’annonce de la semaine dernière, on est inquiets, partage Sabrina Lemonnier, employée commerciale au rayon boulangerie du magasin de Mercin-et-Vaux. Tout le monde est un peu dans le flou, on n’a pas de réponses sur notre avenir professionnel. (…) C’est un mélange de colère et de déception, parce qu’on met du cœur dans notre travail.»
Comme beaucoup de ses collègues, elle craint que le magasin ne ferme définitivement, si aucun repreneur n’est trouvé. Elle travaille ici depuis 17 ans. «J’ai 53 ans, je vais où si j’ai plus d’emploi chez Carrefour ?, s’interroge-t-elle. Je pense que je ne retrouverai pas du travail facilement, même dans une grande surface.» Une inquiétude inévitable dans un département où le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale.
«Dans tous les cas, ça aura un impact sur les salariés, déplore Laurent Lamaury, délégué syndical central CGT, qui a fait le déplacement pour soutenir ses collègues. S’il est cédé, les salariés vont perdre tous leurs avantages au bout de quinze mois, et se retrouveront peut-être dans une enseigne avec une rémunération moindre et moins d’avantages.» Le syndicat craint ainsi «la précarisation des emplois, la perte de droits acquis et une détérioration des conditions de travail» et demande donc la mutation des personnels vers d’autres magasins du groupe Carrefour.
Pour le représentant syndical, c’est toute la stratégie du groupe qui est problématique. «Carrefour rachète des enseignes, alors que dans le même temps, ils font passer tous nos magasins en location gérance. Aujourd’hui, sur 1 000 magasins, seulement 200 sont en intégré, et tous les autres sont en location gérance, avec des conditions de travail modifiées et bien souvent une réduction de 30 % d’effectifs au bout de quelques années. Aussi, il n’y a plus de représentation syndicale. Ici, on peut aller dans le magasin pour défendre les salariés. Dans ceux qui sont en location-gérance, on ne peut plus y aller.»
Avec Mélissa Genevois / FTV
Et en retour, plusieurs d’entre eux se sont joints à leur mobilisation devant le magasin.
SOURCE
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