Quatre individus de nationalité bulgare seront jugés en fin d’année pour avoir tagué le Mémorial de la Shoah à Paris, plus d’un an après la découverte des tags. Une audience est prévue «fin octobre» selon le parquet de Paris. Quatre hommes bulgares jugés en fin d’année pour des dégradations au Mémorial de la Shoah

Plus d’un an après la découverte des tags sur le Mémorial de la Shoah, à Paris, les quatre Bulgares soupçonnés d’en être les auteurs sont renvoyés devant un tribunal correctionnel. Une audience est «envisagée fin octobre» indique le parquet de Paris.


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Temps de lecture : 4min



Un employé de la ville nettoie le mur des Justes du mémorial de la Shoah, le 14 mai 2024.

(ANTONIN UTZ / AFP)

Quatre hommes de nationalité bulgare, soupçonnés d’avoir peint les mains rouges sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai 2024, seront jugés en fin d’année 2025 en France, a appris samedi 26 juillet franceinfo auprès du parquet de Paris.

Dans sa décision, rendue jeudi, la juge d’instruction en charge de l’enquête a ordonné le renvoi de ces quatre hommes, dont un est toujours en fuite, devant un tribunal correctionnel. «L’audience au fond est envisagée fin octobre«, précise le parquet de Paris à franceinfo.

Trois de ces hommes sont soupçonnés d’avoir directement apposé ces tags de mains rouges sur le Mémorial et seront notamment jugés pour «dégradations en réunion en raison de la prétendue appartenance à une race, ethnie ou religion«, ainsi que pour «association de malfaiteurs«. Le quatrième, soupçonné d’avoir effectué les réservations d’hébergement et de transports des auteurs principaux, est poursuivi pour «complicité des dégradations aggravées» et pour «association de malfaiteurs«.

Actuellement, trois de ces hommes sont en détention provisoire. Ils avaient été remis à la France en fin d’année dernière après leur arrestation à l’étranger. «La quatrième personne, en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt et pourra être jugée en son absence«, selon le parquet. Pour ces faits, ils risquent sept ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Pas moins de 35 tags représentant des «mains rouges«, symbole pouvant être lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, avaient été peints dans la nuit du 13 au 14 mai 2024 sur le Mur des Justes, à l’extérieur du musée, où sont apposées des plaques portant les noms des 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Emmanuel Macron avait ce jour-là dénoncé un «odieux antisémitisme«.

L’exploitation de la vidéosurveillance avait alors permis de retracer le cheminement de trois hommes juste après les faits, jusqu’à un hôtel du 20ème arrondissement, puis leur départ en bus vers la Belgique, au départ de la gare de Bercy. Des tatouages nazis avaient aussi été observés sur les jambes de l’un d’eux. Une fois en Belgique, les trois individus avaient alors pris un vol pour Sofia, en Bulgarie.

Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire le 24 mai 2024 et les investigations avaient rapidement été confiées à la brigade criminelle et au service judiciaire de la DGSI. Quelques jours après, une source proche du dossier avait indiqué à franceinfo que l’hypothèse d’une opération de déstabilisation venue de Russie était privilégiée. Un peu plus tard, des notes des renseignements versées à la procédure ont confirmé cette piste, tandis que le service Viginum, spécialisé dans les opérations de déstabilisation en ligne venues de l’étranger, a également observé «une instrumentalisation par des acteurs liés à la Russie«.

Cependant, les quatre hommes ne pourront pas être jugés pour «dégradation pour servir les intérêts d’une puissance, entreprise ou organisation étrangère«, cette infraction ayant été créée par la loi du 25 juillet 2024 et n’existant pas à l’époque des faits.

Plus d’un an après la découverte des tags sur le Mémorial de la Shoah, à Paris, les quatre Bulgares soupçonnés d’en être les auteurs sont renvoyés devant un tribunal correctionnel. Une audience est «envisagée fin octobre» indique le parquet de Paris.


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Un employé de la ville nettoie le mur des Justes du mémorial de la Shoah, le 14 mai 2024. (ANTONIN UTZ / AFP)

Un employé de la ville nettoie le mur des Justes du mémorial de la Shoah, le 14 mai 2024. (ANTONIN UTZ / AFP)

Quatre hommes de nationalité bulgare, soupçonnés d’avoir peint les mains rouges sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai 2024, seront jugés en fin d’année 2025 en France, a appris samedi 26 juillet franceinfo auprès du parquet de Paris.

Dans sa décision, rendue jeudi, la juge d’instruction en charge de l’enquête a ordonné le renvoi de ces quatre hommes, dont un est toujours en fuite, devant un tribunal correctionnel. «L’audience au fond est envisagée fin octobre«, précise le parquet de Paris à franceinfo.

Trois de ces hommes sont soupçonnés d’avoir directement apposé ces tags de mains rouges sur le Mémorial et seront notamment jugés pour «dégradations en réunion en raison de la prétendue appartenance à une race, ethnie ou religion«, ainsi que pour «association de malfaiteurs«. Le quatrième, soupçonné d’avoir effectué les réservations d’hébergement et de transports des auteurs principaux, est poursuivi pour «complicité des dégradations aggravées» et pour «association de malfaiteurs«.

Actuellement, trois de ces hommes sont en détention provisoire. Ils avaient été remis à la France en fin d’année dernière après leur arrestation à l’étranger. «La quatrième personne, en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt et pourra être jugée en son absence«, selon le parquet. Après ces événements, les accusés risquent jusqu’à sept ans de prison et une amende de 75 000 euros.

Au moins 35 tags représentant des «mains rouges», un symbole potentiellement lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, avaient été peints dans la nuit du 13 au 14 mai 2024 sur le Mur des Justes, à l’extérieur du musée. Ce mur abrite des plaques portant les noms de 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Le président Emmanuel Macron avait alors condamné cet acte comme un «odieux antisémitisme».

Grâce à la vidéosurveillance, il a été possible de retracer le parcours de trois hommes juste après les faits, les menant jusqu’à un hôtel du 20ème arrondissement, puis à leur départ en bus vers la Belgique depuis la gare de Bercy. Des tatouages nazis ont également été observés sur les jambes de l’un d’eux. Une fois en Belgique, les trois individus ont pris un vol pour Sofia, en Bulgarie.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 24 mai 2024, confiant rapidement les investigations à la brigade criminelle et au service judiciaire de la DGSI. Peu de temps après, une source proche du dossier a suggéré que l’hypothèse d’une opération de déstabilisation venant de Russie était privilégiée. Des notes des renseignements versées au dossier ont confirmé cette piste, tandis que le service Viginum, spécialisé dans les opérations de déstabilisation en ligne émanant de l’étranger, a également constaté «une instrumentalisation par des acteurs liés à la Russie».

Cependant, les quatre hommes ne pourront pas être jugés pour «dégradation pour servir les intérêts d’une puissance, entreprise ou organisation étrangère», car cette infraction a été créée par la loi du 25 juillet 2024 et n’existait pas au moment des faits.

Plus d’un an après la découverte des tags au Mémorial de la Shoah à Paris, les quatre Bulgares soupçonnés d’être les auteurs seront jugés devant un tribunal correctionnel. Une audience est prévue «fin octobre» selon le parquet de Paris.

Les mains rouges avaient été peintes sur le mur des Justes du mémorial de la Shoah, un lieu de mémoire dédié aux Justes, ces personnes non juives ayant aidé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. L’acte avait suscité l’indignation et l’émotion en France, où le président Emmanuel Macron avait dénoncé un «acte abject«.

Le procès de ces quatre hommes devrait permettre de faire toute la lumière sur les motivations de cet acte de vandalisme et de rendre justice aux victimes de cette profanation.

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