Ce dimanche 16 mars, les descendants de René Douce recevront la médaille de Juste parmi les Nations, remise à titre posthume. Une commémoration en mémoire de ce cheminot de Fives, quartier est de Lille, et résistant qui a sauvé plusieurs dizaines de juifs, dont des enfants, lors de la rafle du 11 septembre 1942. La plus grande qu’ait connue le Nord-Pas-de-Calais pendant la Seconde Guerre mondiale.
René Douce s’est éteint en 1960. Presque 70 ans se sont écoulés depuis sa disparition, mais le souvenir de ses actes de résistance n’ont pas été emportés avec lui. Au contraire, un travail de fourmi a permis de recenser ses actes de courage lors de la Seconde Guerre mondiale. Particulièrement le 11 septembre 1942 lorsque, résistant et cheminot, il sauve des dizaines de familles juives raflées dans tout le Nord-Pas-de-Calais et acheminées par train à Fives (quartier est de Lille), pour rejoindre les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Une intervention qui lui a valu le titre de Juste parmi les Nations en 2022, haute reconnaissance décernée par un juge de la Cour suprême d’Israël afin d’honorer les personnes ayant «mis leur vie en danger pour sauver les Juifs«. Un gage de gratitude que René Douce a reçu à titre posthume.
Ce dimanche 16 mars 2025, ce sont donc ses descendants, notamment ses deux enfants, qui recevront la médaille de Juste lors d’une cérémonie donnée en son honneur en préfecture du Nord. Un hommage symbolique, puisque René Douce est né un 17 mars. Une façon de commémorer l’anniversaire de ce Lillois, dont la vie nous a été contée par Grégory Célerse, historien indépendant qui a constitué et porté le dossier administratif de René Douce, pour que le Nordiste puisse prétendre au titre de Juste parmi les Nations.
Le vendredi 11 septembre 1942, veille de Rosh Hashana, les familles juives du Nord et du Pas-de-Calais se retrouvent pour fêter la nouvelle année. Une journée de partage que les Allemands et la police française choisissent pour organiser la rafle la plus importante qu’ait connue la région durant la Seconde Guerre mondiale. On parle de l’arrestation de 500 à 600 familles juives dans la métropole de Lille et dans le Bassin Minier. Des adultes et des enfants menés de force à Malines, en Belgique, dernier arrêt avant Auschwitz.
Ce jour-là, les premiers juifs faits prisonniers sont acheminés à Lille, dans la gare de Fives, pour attendre les convois en provenance du Bassin minier. C’est à ce moment précis que le sauvetage va commencer.
Au moins 24 cheminots, dont Marcel Hoffmann (son nom a été donné à un square d’Hellemmes) et René Douce, décident d’intervenir au péril de leur vie. Eux, connaissent parfaitement la gare de Lille Fives contrairement aux Allemands, et savent comment procéder pour extraire les déportés, puis les cacher.
Entré à la compagnie des chemins de Fer du Nord en 1929, René Douce s’occupe des réparations et de la maintenance des trains à Fives. Une vie de travailleur honnête, consciencieux, bien utile sous l’Occupation pour masquer ses activités de résistant.
«René Douce, ayant fait des études, avait une bonne écriture. Il savait très bien lire. Il rejoint dans les premiers mois le groupement Voix du Nord dans le secteur d’Hellemmes avec deux collègues de travail, retrace Grégory Célerse. Il était dans un mouvement apolitique, mais pour autant, dans son quartier de Moulins, il appartenait à une cellule de résistance communiste où il avait la charge de la propagande et de la distribution de tracts.«
C’est ce bagage de résistant qui le pousse à agir le 11 septembre 1942, lorsque lui et ses collègues voient arriver des camions allemands, transportant des hommes, des femmes et des enfants qui portent l’étoile jaune.
Ayant des enfants et étant dans la résistance, ils se disent spontanément qu’il faut faire quelque chose. Ils prennent des seaux et des balais, montrent leur carte de travail, et se promènent parmi les Allemands.
Grégory Célerse, historien
Les 24 cheminots cachent les prisonniers à l’étage du bâtiment principal de la gare, où se trouvaient les bureaux. Ils ont réussi à cacher une douzaine de personnes dans un dortoir en plaçant des armoires métalliques devant la porte pour dissimuler l’accès. À la nuit tombée, une fois le train parti, René Douce et ses collègues ont fait sortir les juifs cachés dans le bâtiment et les ont répartis dans des maisons closes, des écoles complices de la résistance ou directement chez eux. Grégory Célerse raconte que tous les cheminots impliqués se sont retrouvés à devoir nourrir ces personnes sauvées, estimant entre 40 et 60 le nombre de sauvetages effectués. Ils ont organisé une collecte entre collègues de confiance pour subvenir à leurs besoins et leur trouver des lieux d’hébergement.
Cependant, en décembre 1942, René Douce a été arrêté par la brigade mobile de Lille pour son appartenance au réseau communiste. Il a été condamné et transféré à Dachau, un camp de concentration d’où il est miraculeusement revenu à la fin de la guerre. Après son retour, il a demandé une pension de déporté en tant que résistant, ce qui a permis aux personnes juives qu’il avait sauvées de le retrouver et de lui exprimer leur gratitude. René Douce est décédé en 1960 et repose au cimetière de Lille Sud.
Son acte de résistance a été reconnu en 2022 avec la médaille de Juste parmi les Nations, décernée à titre posthume. Ses descendants, dont ses deux enfants, recevront cette distinction lors d’une cérémonie en son honneur. Le 11 septembre 1942, René Douce a sauvé des dizaines de familles juives lors de la rafle du Nord-Pas-de-Calais, les empêchant d’être déportées à Auschwitz-Birkenau. C’est à ce moment précis que le sauvetage va débuter. Au moins 24 cheminots, parmi lesquels Marcel Hoffmann (dont le nom a été donné à un square d’Hellemmes) et René Douce, décident d’intervenir au péril de leur vie. Connaissant parfaitement la gare de Lille Fives contrairement aux Allemands, ils savent comment extraire les déportés et les cacher.
Entré à la compagnie des chemins de Fer du Nord en 1929, René Douce s’occupait des réparations et de la maintenance des trains à Fives. Une vie de travailleur honnête et consciencieux, utile sous l’Occupation pour masquer ses activités de résistant.
René Douce, ayant fait des études, avait une bonne écriture et savait très bien lire. Il rejoignit le groupement Voix du Nord dans le secteur d’Hellemmes avec deux collègues de travail. Bien qu’apartisan, il appartenait à une cellule de résistance communiste dans son quartier de Moulins, où il s’occupait de la propagande et de la distribution de tracts.
C’est ce bagage de résistant qui le pousse à agir le 11 septembre 1942, lorsque lui et ses collègues voient arriver des camions allemands transportant des hommes, des femmes et des enfants portant l’étoile jaune. Ayant des enfants et étant dans la résistance, ils décident spontanément d’agir. Ils prennent des seaux et des balais, montrent leur carte de travail, et se mêlent aux Allemands.
Les 24 cheminots cachent les prisonniers à l’étage du bâtiment principal de la gare, où se trouvaient les bureaux. Ils parviennent aussi à cacher une douzaine de personnes dans un dortoir, camouflant l’accès en plaçant des armoires métalliques devant la porte. À la nuit tombée, une fois le train parti, René Douce et ses collègues font sortir les juifs cachés dans le bâtiment et les répartissent dans des maisons closes, des écoles complices de la résistance ou directement chez eux.
Après avoir sauvé entre 40 et 60 personnes, les cheminots se retrouvent avec des bouches à nourrir. Ils font une quête entre collègues de confiance pour les nourrir et trouver des lieux d’hébergement.
En décembre 1942, la brigade mobile de Lille arrête René Douce pour son appartenance au réseau communiste. Il est condamné par la section spéciale de Douai et transféré à la centrale d’Eysses dans le Lot-et-Garonne, puis envoyé à Dachau, d’où il survivra à la guerre.
À son retour, René Douce demande une pension de déporté en tant que résistant, ce qui permet aux personnes juives qu’il a sauvées de le retrouver pour lui témoigner leur gratitude. Il est enterré au cimetière de Lille Sud après son décès en 1960.
Ce dimanche 16 mars, les descendants de René Douce recevront la médaille de Juste parmi les Nations en sa mémoire, pour ses actes de résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Particularly on September 11, 1942, when, as a resistance fighter and railway worker, he saved dozens of Jewish families rounded up across the Nord-Pas-de-Calais region and transported by train to Fives (an eastern district of Lille) to be sent to the Auschwitz-Birkenau extermination camps.
This act earned him the title of Righteous Among the Nations in 2022, a high recognition awarded by a judge of the Supreme Court of Israel to honor individuals who «risked their lives to save Jews.» A token of gratitude that René Douce received posthumously.
On Sunday, March 16, 2025, his descendants, especially his two children, will receive the Righteous Medal during a ceremony held in his honor at the Nord Prefecture. A symbolic tribute, as René Douce was born on March 17. A way to commemorate the birthday of this man from Lille, whose life was narrated by Grégory Célerse, an independent historian who compiled and submitted René Douce’s administrative file for him to be considered for the title of Righteous Among the Nations.
On Friday, September 11, 1942, the eve of Rosh Hashanah, Jewish families from Nord and Pas-de-Calais gathered to celebrate the new year. It was a day of sharing that the Germans and French police chose to organize the largest roundup the region had seen during World War II. Approximately 500 to 600 Jewish families were arrested in Lille and the Mining Basin. Adults and children were forcibly taken to Malines, Belgium, the final stop before Auschwitz.
On that day, the first captured Jews were brought to Lille, to the Fives station, to await the convoys from the Mining Basin. It was at this precise moment that the rescue operation began.
At least 24 railway workers, including Marcel Hoffmann (a square in Hellemmes bears his name) and René Douce, decided to intervene at the risk of their lives. They were familiar with the Lille Fives station unlike the Germans, and knew how to extract and hide the deportees.
Having joined the Northern Railway Company in 1929, René Douce was responsible for train repairs and maintenance at Fives. A life of honest, conscientious work that was invaluable during the Occupation to conceal his activities as a resistance fighter.
«René Douce, who had received an education, had good handwriting and could read well. In the early months, he joined the Voix du Nord group in the Hellemmes sector with two work colleagues,» recounts Grégory Célerse. «He was part of a non-political movement, but in his Moulins neighborhood, he belonged to a communist resistance cell where he was in charge of propaganda and distributing leaflets.»
It was this background as a resistance fighter that drove him to act on September 11, 1942, when he and his colleagues saw German trucks arriving, transporting men, women, and children wearing yellow stars.
The 24 railway workers hid the prisoners on the upper floor of the main building of the station, where the offices were located. They also managed to hide a dozen people in a dormitory, camouflaging the entrance by placing metal cabinets in front of the door.
At nightfall, once the train had departed, René Douce and his colleagues escorted the hidden Jews out of the building and distributed them to brothels, schools in collusion with the resistance, or directly to their homes.
«All these railway workers – I identified 25 of them – found themselves with mouths to feed,» recounts Grégory Célerse.
It could have ended there. But in December 1942, the mobile brigade of Lille, the precursor to the SRPJ (Regional Judicial Police Service), arrested René Douce for his involvement in the communist network. He was beaten, sentenced by the special section of Douai, transferred to the Eysses central prison in Lot-et-Garonne, and then sent to Dachau. A concentration camp from which the resistant survived until the end of the war.
Upon his return, René Douce began the process of applying for a deportee pension as a resistance fighter, which allowed the Jewish individuals he had saved that night to find him and express their gratitude. Survivors whom Grégory Célerse was able to interview in order to support his request for recognition of Righteous Among the Nations, a process that requires evidence and testimonies.
After spending several years with his family, René Douce passed away on February 16, 1960. Today, the Lille resistance fighter rests in the cemetery of Lille Sud. Please rewrite this sentence.
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