Donc, il y a une augmentation de la pression sur les ressources en eau, notamment en période de sécheresse», ajoute-t-il. De son côté, la régie Eau de Paris s’inquiète également de l’impact environnemental du projet, notamment sur la biodiversité aquatique. Malgré ces réserves, le Sedif maintient le cap. Les résultats des tests seront connus en fin d’année, mais la régie affirme déjà que la qualité de l’eau distribuée est conforme aux normes sanitaires en vigueur. Une chose est sûre, le projet «Eau pure» s’inscrit dans une démarche de protection de la ressource en eau, mais interroge sur son impact environnemental à long terme. Un traitement «efficace» contre les polluants éternels dans l’eau potable, mais avec un «impact environnemental majeur» : un système de filtration avancé qui élimine les polluants, mais rejette des concentrations élevées de substances toxiques dans les cours d’eau, mettant en danger la faune et la flore.

Le Sedif, qui gère la production et la distribution de l’eau potable pour 133 communes en région parisienne, teste une filtration «membranaire» dans ses usines. Alors que l’établissement public promet de lutter contre la contamination aux PFAS, la régie Eau de Paris et des associations écologistes alertent sur les conséquences du projet.

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Une armée de grands tubes, remplis de membranes ultra-fines. Pour «améliorer la qualité de l’eau potable et de rassurer les consommateurs«, le Syndicat des Eaux d’Île-de-France (Sedif), qui distribue de l’eau potable à quatre millions de Franciliens, s’est lancé dans un chantier gigantesque : le projet «Eau pure». Filtration sur sable, ozonation, charbon actif, traitement UV… En plus des nombreux traitements déjà en place, l’établissement veut généraliser la «filtration membranaire«.

Cette nouvelle étape, dont les tests ont commencé ces dernières semaines à Choisy-le-Roi dans le Val-de-Marne et Neuilly-sur-Marne en Seine-Saint-Denis, a d’abord un «objectif sanitaire«. «C’est une technique de finition. L’eau est poussée avec des pompes vers des membranes, qui fonctionnent comme une grille, comme un tamis«, résume Thomas Martin, responsable du service Études de faisabilité et Filières haute performance au Sedif.

Le budget dédié aux pilotes au sein des usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne s’élève à 11 millions d’euros.

© Sedif

Perturbateurs endocriniens, microplastiques… Thomas Martin indique qu’il s’agit du «traitement disponible le plus efficace» face aux micropolluants, en retenant notamment les «polluants éternels«, ou PFAS. Des molécules chimiques qui laissent craindre de graves effets pour la santé humaine – concernant entre autres les cancers, la fertilité et le développement du fœtus – d’après plusieurs études.

Dans les usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne, qui puisent respectivement de l’eau dans la Seine et la Marne, la phase pilote devrait durer environ un an. Des travaux devraient ensuite permettre de passer à l’échelle industrielle «à horizon 2032«. À noter que la troisième usine du Sedif, qui puise dans l’Oise à Méry-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, est déjà équipée de membranes de nano-filtration. La filtration membranaire y sera installée à l’échelle industrielle «d’ici fin 2027«.

Le projet suscite toutefois des critiques. La Coordination Eau Île-de-France pointe du doigt son impact écologique. «Avec cette technologie, la consommation d’énergie dans les usines est multipliée par trois, et nécessite des travaux pour renforcer le réseau électrique«, explique Jean-Claude Oliva, le directeur de l’association.

«Et pour produire la même quantité d’eau potable, ça implique de puiser de 25 à 30% d’eau brute en plus. It is not good in a period where we talk about sobriety, to ask for a reduction of withdrawals in the natural environment», he notes.

Jean-Claude Oliva also warns about the water concentrated with pollutants released at the end of the process. «We are talking about several tens of cubic meters of ‘concentrate’ per day in rivers, with PFAS, microplastics, mineral salts, pesticides… In short, everything that is filtered is released with plumes over kilometers, and has consequences on wildlife and flora. For PFAS, it is particularly worrying, they need to be destroyed, not released«, he explains.

Dan Lert, the president of Eau de Paris, the municipal water supply and distribution agency in Paris, denounces the same issue. «The Seine and the Marne are going to become the dumping grounds of the Sedif, which will discharge its toxic waste there. All this without any regard for other water services downstream, which will have to treat a cascade of highly concentrated pollutions. It is a technology with a major environmental impact«, he reacts, mentioning the Eau de Paris plants in Orly and Joinville-le-Pont, in Val-de-Marne.

The Sedif responds that it «objects to the qualifier ‘toxic’ and disagrees«. The establishment «confirms that the discharges, subject to a prefectural order, are composed only of elements already present in the resource«.

While the total budget for the project for the Choisy-le-Roi and Neuilly-sur-Marne plants amounts to one billion euros, with 11 million euros dedicated to the installation of pilots, the Sedif estimates that these investments will cause a 4 euro increase per month per household in the water bill.

«It is the polluting industries that should pay, not the communities or consumers. The solution to eternal pollutants is to ban their production«, Dan Lert reacts. The director of Coordination Eau Île-de-France also deplores «the particularly high cost» of the technology, «which will be passed on to users«.

We do not create pollution

Thomas Martin, Head of the Feasibility Studies and High-Performance Systems Department at Sedif

On the Sedif’s side, Thomas Martin responds that «we must consider» the extra cost for consumers and the overconsumption of energy in the plants with «economies of scale» allowed by the project to «compensate» for the problem. «The technology reduces water hardness, that is, the presence of limestone. When it is less scaled, we save on heating and using household appliances, whose lifespan is also extended«, he points out.

As for the discharges, Thomas Martin highlights «a very well-regulated legislation«. «We do not create pollution, we do not add to the resource. For the amount of water taken, everything is returned to the river, there is no impact on the flow. Ultimately, the project also aims to eliminate chlorination in the drinking water distribution networks. And it saves users from individually investing in very expensive equipment at home, such as water softeners or osmosis systems«, he argues.

Jean-Claude Oliva believes that «other more efficient and cheaper technologies will emerge in the coming years«. «There is a real technological effervescence. With such huge investments and works, the Sedif will not be able to turn back«, he predicts.

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Le Sedif, qui gère la production et la distribution de l’eau potable pour 133 communes en région parisienne, teste une filtration «membranaire» dans ses usines. Alors que le Syndicat des Eaux d’Île-de-France (Sedif) s’engage à lutter contre la contamination aux PFAS avec son projet «Eau Pure», la régie Eau de Paris et des associations écologistes mettent en garde contre les conséquences de ce projet. Selon eux, l’impact écologique du projet, notamment en termes de consommation d’énergie et de prélèvement d’eau brute, est préoccupant. Dans une période où l’on parle de sobriété, demander de réduire les prélèvements dans le milieu naturel n’est pas une bonne idée», remarque-t-il.

Jean-Claude Oliva met également en garde contre l’eau concentrée en polluants rejetée à la fin du processus. «On parle de plusieurs dizaines de mètres cubes de ‘concentrat’ par jour dans les cours d’eau, avec des PFAS, des microplastiques, des sels minéraux, des pesticides… Bref, tout ce qui est filtré est relâché avec des panaches sur des kilomètres, et des conséquences sur la faune et la flore. Pour les PFAS, c’est particulièrement préoccupant, il faut les détruire, pas les rejeter», explique-t-il.

Dan Lert, le président d’Eau de Paris, exprime la même préoccupation. «La Seine et la Marne vont devenir les poubelles du Sedif, qui va y redéverser ses déchets toxiques. Tout ça sans aucun égard pour les autres services d’eau présents en aval, qui vont devoir traiter une cascade de pollutions ultra-concentrées. C’est une technologie avec un impact environnemental majeur», réagit-il, en évoquant les usines d’Eau de Paris à Orly et Joinville-le-Pont, dans le Val-de-Marne.

Le Sedif se défend en réfutant le terme «toxiques» et affirme que les rejets, régulés par un arrêté préfectoral, sont uniquement composés d’éléments déjà présents dans la ressource.

Le budget total du projet pour les usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne s’élève à un milliard d’euros, dont 11 millions d’euros sont dédiés à l’installation des pilotes. Le Sedif estime que ces investissements entraîneront une augmentation de 4 euros par mois et par foyer sur la facture d’eau.

«C’est aux industriels pollueurs de payer, pas aux collectivités ni aux consommateurs. La solution face aux polluants éternels, c’est d’interdire leur production», réagit Dan Lert. Le directeur de la Coordination Eau Île-de-France souligne également le coût élevé de la technologie, qui sera répercuté sur les usagers.

«On ne crée pas de pollution», affirme Thomas Martin, responsable du service Études de faisabilité et Filières haute performance au Sedif. Il met en avant le surcoût pour les consommateurs et la surconsommation d’énergie dans les usines, ainsi que les économies d’échelle permises par le projet pour compenser ces aspects. Il souligne que la technologie permet de réduire la dureté de l’eau, ce qui entraîne des économies en chauffage et en utilisation d’appareils électroménagers, tout en prolongeant leur durée de vie.

Concernant les rejets, Thomas Martin insiste sur une réglementation stricte. «On ne crée pas de pollution, on n’en ajoute pas à la ressource. Pour la quantité d’eau prélevée, tout est remis à la rivière, il n’y a pas d’impact sur le débit. À terme, le projet vise aussi à se passer de chloration dans les réseaux de distribution de l’eau potable. Et ça évite aux usagers d’investir individuellement dans des équipements très chers à domicile, comme des adoucisseurs d’eau ou des osmoseurs», argumente-t-il.

Jean-Claude Oliva estime cependant que d’autres technologies plus efficaces et moins coûteuses émergeront dans les prochaines années. «Il y a une vraie effervescence technologique. Avec des investissements et des travaux aussi importants, le Sedif ne pourra pas faire marche arrière», prédit-il. Alors que l’établissement public s’engage à lutter contre la contamination aux PFAS, la régie Eau de Paris et des associations écologistes mettent en garde contre les conséquences du projet. Dans une période où l’on prône la sobriété, il n’est pas approprié de demander une réduction des prélèvements dans l’environnement naturel», souligne-t-il.

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