En plus des deux anciennes élèves, trois autres anciennes pensionnaires ont également apporté leur soutien aux témoignages des victimes. Cette affaire met en lumière des pratiques présumées de violences sexuelles au sein de l’établissement catholique, suscitant l’indignation et la colère. Les autorités compétentes ont été alertées et une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur ces accusations. Les victimes espèrent que justice sera rendue et que la vérité éclatera sur ces actes odieux présumés commis par une sœur dominicaine en position d’autorité. De nouvelles révélations ont émergé concernant une sœur dominicaine accusée de viol et d’agressions sexuelles par deux anciennes élèves. Nous avons rencontré trois autres pensionnaires qui appuient ces témoignages et dressent le portrait d’une religieuse aussi charismatique que malveillante. En 1996, Sophie* était en classe de 3e dans un établissement catholique à Seilh, près de Toulouse. Elle était impressionnée par une sœur nommée sœur Anna, qui était jeune et charismatique. Cette religieuse cherchait à gagner la sympathie des élèves en se montrant maternelle et chaleureuse. Cependant, Sophie a raconté une expérience traumatisante où sœur Anna l’aurait agressée sexuellement après la mort de son oncle. Sophie décrit comment la sœur l’a emmenée dans une salle de bains, l’a déshabillée, et l’a pénétrée avec un objet sans son consentement. Elle a ensuite été dissuadée de parler à ses camarades et a été traitée de manière inappropriée par le personnel médical. Cette agression a profondément affecté la scolarité de Sophie, la poussant à des comportements autodestructeurs. Malgré le dépôt d’une plainte en 2023, l’affaire a été classée sans suite faute de preuves suffisantes. Une autre victime présumée, Alice*, a également accusé sœur Anna d’agressions sexuelles. Bien que les faits soient désormais prescrits sur le plan judiciaire, une enquête ecclésiastique a reconnu Alice comme victime. Alice affirme avoir été agressée par sœur Anna alors qu’elle était en 4e, subissant des baisers forcés et des attouchements sexuels. Ces agressions se seraient déroulées dans le même établissement scolaire à Seilh. Les témoignages des victimes mettent en lumière les abus commis par cette religieuse, malgré son image charismatique au sein de la communauté. Nouvelles révélations sur une sœur dominicaine accusée de viol et d’agressions sexuelles par deux anciennes élèves Des témoignages accablants ont récemment émergé concernant une sœur dominicaine accusée de viol et d’agressions sexuelles par deux anciennes élèves. Alice, l’une des victimes présumées, a décrit le comportement inquiétant de la nonne qui venait la voir chaque soir dans sa chambre, s’asseyant à côté de son lit et lui prodiguant des caresses. Alice a également mentionné des tentatives d’embrassades de la part de la sœur, ainsi que des humiliations et des intimidations visant à la déstabiliser psychologiquement. D’autres élèves se souviennent également de la double personnalité de la nonne, capable d’être joyeuse et charmante en public tout en se montrant dure, sévère et cruelle en privé. Des comportements manipulateurs et contrôlants ont été rapportés, avec des pressions psychologiques exercées sur les jeunes filles pour les maintenir sous emprise. Ces révélations mettent en lumière des abus présumés qui auraient eu lieu dans un établissement catholique dans les années 90, laissant des séquelles durables sur les victimes qui ont décidé de briser le silence et de partager leur histoire. De nouvelles révélations ont été faites sur une sœur dominicaine accusée de viol et d’agressions sexuelles par deux anciennes élèves. «Elle l’a fait croire à toutes les bonnes sœurs». La première élève, Raphaëlle, s’est confiée à sa mère après s’être inquiétée pour son amie Alice, mais celle-ci a recommandé à Alice d’en parler à sa propre mère, ce qu’elle n’a jamais osé faire. Deux autres anciennes pensionnaires, Agnès et Marie, ont également témoigné. Agnès a évoqué des maltraitances physiques et morales infligées par sœur Anna, tandis que Marie a décrit une humiliation publique lors d’une pièce de théâtre. Les deux victimes présumées de violences sexuelles ont été profondément marquées, avec des conséquences graves comme des tentatives de suicide. Ces victimes ont cherché à faire connaître la vérité pour empêcher que cette sœur ne soit plus en contact avec des enfants et des adolescents. Nouvelles révélations sur une sœur dominicaine accusée d’abus sexuels

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Written by Christine Ravier

INFO FRANCE 3 – Two former students of a Catholic school in Seilh, near Toulouse, accuse a Dominican sister of sexual violence. A rape and multiple assaults are said to have taken place. These women, now 58 and 45 years old, were in middle school at the time. Three other former residents support their testimonies.

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Two former students of a Catholic school in Seilh, west of Toulouse, testify to the sexual violence they allegedly suffered at the hands of a Dominican sister, years apart. One of them has been recognized as a victim by the Recognition and Compensation Commission (CRR) but nothing has changed since then. The Dominican sisters, on the contrary, are united in protecting their sister’s image.

According to the alleged victims, a rape and sexual assaults took place. These women, now 58 and 45 years old, were in middle school at the time. They are convinced that they are not the only victims. Trois autres résidents rencontrés soutiennent ces témoignages et dressent le portrait d’une religieuse aussi charismatique que malveillante.

Deux anciennes élèves d’un établissement scolaire catholique de Seilh (Haute-Garonne) accusent une sœur dominicaine de violences sexuelles.

© France Télévisions – Robin Doreau

En 1996, Sophie* est en classe de 3e dans un établissement catholique à Seilh, près de Toulouse. Elle est impressionnée par sœur Anna, une religieuse jeune et charismatique qui attire la sympathie des élèves. «C’est une personne qui dégage une aura extraordinaire, explique Sophie, aujourd’hui âgée de 45 ans. Elle ressemble un peu à Whoopi Goldberg dans «Sister Act»… Elle est très rock’n’roll, très ensoleillée, emblématique. Elle semble extrêmement sympathique et maternelle dans sa façon de nous prendre dans ses bras, de se coller à nous. Elle a un côté très tactile qui peut sembler bienveillant, mais en réalité, ses intentions sont tout autres

Sœur Anna est présente pendant les récréations et surveille les élèves le soir à l’internat, où Sophie réside. «Elle se mêlait toujours aux conversations, elle nous câlinait. C’était la sœur vers laquelle toutes les élèves se tournaient pour se confier

Tout semble normal jusqu’au jour où Sophie apprend le décès de son oncle. En état de choc, elle est isolée des autres élèves par sœur Anna. «Je pleurais bien sûr. Elle m’a mise à l’écart des autres élèves, m’a dit qu’elle allait s’occuper de moi. Elle m’a emmenée dans une salle de bains, a allumé de l’encens et a commencé à me nettoyer. Je me retrouve dans la baignoire, nue. Elle me dit de fermer les yeux, de me calmer et de m’allonger. Et là, j’ai été agressée avec un objet, je n’avais jamais eu de relation sexuelle, je ne comprenais pas ce qui se passait

«Je pense qu’elle m’avait donné quelque chose pour me calmer car j’étais dans un état d’inertie. En sortant de la pièce, elle m’a dit de ne pas m’inquiéter, que c’était normal, et m’a empêchée de parler aux personnes que j’ai croisées dans le couloir. Je pleurais beaucoup, des camarades ont voulu savoir ce qui se passait, elle leur a dit : «non, ne vous inquiétez pas, je m’en occupe

Sophie retourne ensuite dans sa chambre et demande à contacter sa famille pour qu’ils viennent la chercher. Elle décrit des problèmes gynécologiques. «Mon sexe était très enflé, mes lèvres étaient très épaisses. J’ai refusé l’examen gynécologique, on m’a simplement donné quelque chose pour me calmer et on a traité le problème comme s’il était banal. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé, je ne pouvais pas y croire

Aujourd’hui, Sophie regrette de ne pas avoir laissé le médecin l’examiner. Après cette expérience traumatisante, sa scolarité devient chaotique. «J’étais absente presque tout le temps… Je ne me sentais bien que lorsque j’étais loin de cet établissement. Je faisais tout pour partir, je me souviens d’une période où je ne mangeais plus à l’internat. J’évitais d’être seule avec elle. J’ai même fait une tentative de suicide

Après cela, Sophie a été déscolarisée. Aujourd’hui encore profondément marquée par cet événement traumatisant, elle a longtemps nié la réalité de ce qui s’était passé. Mais confrontée à sa détresse, les souvenirs ont refait surface. Bien qu’elle ait porté plainte en 2023, celle-ci a été classée sans suite faute de preuves suffisantes. Il est surprenant de noter qu’une autre victime présumée s’est manifestée, comme l’a révélé France 3 en 2019.

Cette autre victime présumée est Alice*, qui était en 4e lorsqu’elle affirme avoir été agressée par sœur Anna. Elle décrit des baisers forcés, des caresses sur les seins, et des actes plus graves. Les agressions auraient eu lieu dans le même établissement catholique à Seilh. «J’étais la seule à avoir une chambre tout au fond du dortoir, raconte-t-elle. Alice was alone in a room while the dormitories at the time housed 5 to 6 students. She would come to see me every evening. She would sit next to my bed and talk to me. At first, there was nothing special, then she started sitting and eventually lying down. And then the caresses came.

Alice wanted to talk to another sister who had questioned the presence of the nun every evening in that room. But that supervisor, a student, had been moved in the meantime. When Sister Anna, according to Alice, tried to kiss her, the schoolgirl reacted. «I pushed her away strongly. But she came back. In fact, it happened every evening. And when she didn’t come to my room in the evening, she would leave a note saying she wasn’t coming tonight. And she would put the note under the pillow. I was anxious. My first action was always to check under the pillow for a note. I was scared… I don’t know how to express it.»

«I didn’t understand what was happening. The first time, when I pushed her away, she apologized and quickly left. And the next day, she came back, as if nothing had happened, in fact. That’s when I got scared. When she arrived in the hallway, we could hear her footsteps. I even counted how many steps there were. I heard her steps, the rosary… And that’s when I was most scared… I knew I had to be nice to her. Because otherwise, the next day, it was hell.»

Alice describes reflections, humiliations aimed at making others believe that she is bad, even that she embodies the devil. «She also told me that I wasn’t a good girl, that I wouldn’t do anything with my life, that I was nothing.»

Other incidents allegedly took place outside the dormitory: «Once, it was very violent. I was behind her in a staircase. She turned around. She pinned me against the wall. She held me with her arm. She held me as if she wanted to strangle me. And she tried to kiss me. Fortunately, someone arrived. She let go of me and we left. And me, I went to class and there, I was crying. It’s a student who remembered and told me that I was crying.»

Other college girls we interviewed remember this double face of the nun and some of them, of this unhealthy bond she would have established with Alice. Raphaëlle* says she quickly noticed this strange behavior. She testifies that the sister would come to get Alice in class to take her with her to run errands outside. She remembers the evenings at the boarding school. «It was our Cerberus passing through the hallway every evening,» she recalls.

One evening, she says she caught the sister in her friend’s room. «I deliberately entered. She was brushing Alice’s hair. I will remember it all my life because Alice had very long hair down to her bottom. And she was brushing her hair languidly. I was shocked. I could feel that Alice was afraid. We knew… Well, I knew that something was wrong. I tried to do my best for Alice. I was also scared.» Faced with her friend’s reaction, whom she describes as mute and petrified, the schoolgirl says she was punished several times to force the nun to stay and supervise the study. These are facts confirmed by the two women now in their sixties.

«We were all afraid of her, in fact,» continues Raphaëlle. «She was double, she could play the guitar, play Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, she was always cheerful, almost the life of the party… She wanted to be praised.» «And behind, she could be harsh, dry, and mean… It was really incredible, very destabilizing what we experienced there. It marked me for life. She was a real «bitch»… She held us. She tried to extract confidences from everyone to better hit where it hurts. She tried to control the person. For me, for example, she pressured me, like… If you move, I will tell everyone you are pregnant.» Elle a trompé toutes les bonnes sœurs avec ses mensonges.«.

La collégienne alerte sa mère en exprimant son inquiétude pour son amie Alice. Cependant, sa mère lui recommande de parler à sa propre mère. Malheureusement, Alice n’ose jamais le faire. Les événements en restent là. «Ça me hante, confie Raphaëlle, le fait de ne pas avoir pu la sauver. Je voulais tellement la sauver, vous ne pouvez pas savoir. Ça me hante, c’est terrible !«

Deux autres anciennes pensionnaires ont accepté de partager leur témoignage. Nous les appellerons Agnès* et Marie*. «Cette sœur jouait la gentillesse, la sympathie, la douceur… la copine», témoigne Agnès qui était à l’internat en même temps qu’Alice. «Je pense que j’ai un niveau d’abnégation assez fort. Il y a plein de choses que j’ai oubliées, que j’ai mis de côté parce que sur le plan personnel, je vivais un drame. Mon père venait de se tuer trois mois avant que je ne rentre en pension«.

Malgré avoir subi des maltraitances physiques comme se faire attraper par les cheveux, Agnès souligne surtout la maltraitance morale exercée par sœur Anna. «Je me souviens d’une fois par exemple, elle m’attrape, elle m’agrippe le poignet et elle me parle, tout près du visage. On est vraiment très très près mais de sorte qu’en face, on puisse croire que c’est très sympa ce qu’elle me dit, avec un petit sourire. Mais sa façon de me parler, les choses qu’elle me dit et sa façon de me broyer le poignet… C’est ça, sœur Anna : aux yeux des autres, je fais croire que je suis hypersympa. Par contre, je vais te dézinguer dès que je peux«.

«Je venais donc de perdre mon père et j’avais sa photo sur mon bureau. Elle m’a hurlé dessus devant tout le monde : «enlève-moi ça tout de suite ! Cette photo n’a rien à faire sur ton bureau ! Tu la ranges !». Elle aurait pu le dire d’une autre manière. Il n’y avait pas à hurler comme ça. Ce n’était pas un crime. Ce sont des « petites choses » comme ça. J’en ai enfoui pas mal.«

Marie, quant à elle, avait 8 ans. Elle était en difficulté à l’école en raison d’une précocité diagnostiquée plus tard. «Je n’étais pas douée en classe. J’étais mauvaise et je n’ai jamais trop compris ce qu’on attendait de moi. J’étais en CE2 et on a vu arriver une jeune sœur, alors qu’il y avait des vieilles sœurs, des grosses sœurs, vous voyez…«.

En 1975, sœur Anna apparaît «jeune, dynamique, jolie. C’était un phénomène qui arrivait dans cet établissement. On l’avait comme maîtresse. J’ai fini mon année, j’étais encore plus mauvaise, j’étais catastrophique ! Est-ce que j’étais vraiment catastrophique ou est-ce qu’elle m’a aidée à être catastrophique ? Parce que c’était elle qui corrigeait. Donc, surtout en orthographe, je ne m’en sortais pas. Je faisais des fautes… J’étais collée en permanence à cause de ces fautes. C’était comme une noyade. Elle avait une très grande sévérité. Presque sadique«.

Sœur Anna apparaît «jeune, dynamique, jolie. C’était un phénomène qui arrivait dans cet établissement» témoigne une présumée victime.

© France Télévisions – Robin Doreau

D’après le témoignage de Marie, la sœur décide de monter une pièce sur Sainte-Germaine. Elle attribue les rôles : Sainte-Germaine à sa protégée. Marie, elle, écope avec une autre élève, du rôle des pauvres. «On était toutes les deux grandes, très, très maigres. Elle nous imitait en classe. Elle imitait les pauvres qui déambulaient en rigolant, en se fichant de nous. Qu’on n’était pas belles, alors que Sainte-Germaine était toute belle. Cette pièce de théâtre m’a achevée. Tout le monde riait. Elle déambulait dans la classe, j’avais honte de ressembler à ça. Cette sœur si avenante, si à la mode qui me dénigrait… Ça a entaché mon estime de moi à jamais«.

Les deux victimes présumées de violences sexuelles ont été elles aussi très marquées. Comme Sophie, Alice a tenté de se suicider quelques semaines après les faits. Elle n’a évoqué avec nous que les accusations d’agressions sexuelles mais ne cache pas que le pire se serait déroulé lors d’une séance d’exorcisme orchestrée par cette même sœur à l’occasion d’un voyage scolaire au Vatican.

Où en est-on aujourd’hui ? Ces deux victimes présumées ont tenté de faire connaître leur vérité dans le but affirmé que cette sœur ne soit plus en présence d’enfants et d’adolescents. Sophie a porté plainte mais celle-ci a été classée sans suite faute d’éléments suffisants, le policier lui ayant dit que son témoignage était isolé.

Alice, la plus âgée des deux, pour laquelle les faits dénoncés sont prescrits, s’est fait connaître de la Commission reconnaissance et réparation (CRR), créée pour réparer les violences sexuelles présumées commises par des membres d’institutions religieuses. La CRR lui a reconnu le statut de victime agressée sexuellement par une sœur lorsqu’elle était collégienne.

La congrégation des Dominicaines, elle, s’est refusée à appliquer les mesures préconisées par la CRR, telles que l’éloignement pour protéger les enfants… Comme nous l’indiquions en 2023, les sœurs avaient décidé de se retirer d’un processus qu’elle considère comme «injuste«. Elles ne donneront « aucune suite à ces recommandations ou celles qui pourront suivre«.

Nous avons localisé sœur Anna qui se trouvait à Seilh ces dernières semaines, dans l’établissement où se seraient déroulés les faits évoqués ci-dessus, établissement qui accueille des enfants et des adolescents de la maternelle au bac. On ne nous a pas laissé entrer en contact avec elle. En 2019, lors des révélations concernant l’affaire d’Alice, la religieuse avait déjà refusé de s’exprimer.

La prieure générale des Dominicaines, dont la congrégation mère est basée à Montréjeau, n’a pas non plus souhaité nous accorder d’interview. Jointe au téléphone, sœur Marie-Lys Nuville défend bec et ongles sœur Anna. «Je n’ai rien à dire de sœur Anna. C’est une sœur très bien, très chic, très bonne et on l’accuse de choses qu’elle n’a pas faites».

Pour autant, Sophie ne compte pas en rester là. Elle va déposer un recours afin que sa plainte soit réexaminée. «Même les recommandations les plus simples de la CRR, qui visent à l’éloigner des enfants, n’ont pas été respectées. Et ça c’est intolérable. On ne peut pas la laisser en contact avec d’autres enfants, d’autres adolescents. Je voudrais m’adresser à elle et lui dire que ce n’est pas fini. Ce n’est pas fini parce que la vérité doit éclater». Sophie dit avoir mis des années pour arriver à parler. Elle dit souhaiter aujourd’hui se libérer de tout cela et, comme Alice, prévenir «tout risque de récidive».

*Les prénoms des victimes présumées ont été modifiés à leur demande pour protéger leur anonymat.

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Écrit par Christine Ravier

INFO FRANCE 3 – Deux anciennes élèves d’un établissement scolaire catholique de Seilh, près de Toulouse, accusent une sœur dominicaine de violences sexuelles. Un viol et des agressions multiples auraient eu lieu. Ces femmes aujourd’hui âgées de 58 et 45 ans, étaient collégiennes à l’époque. Trois autres anciennes résidentes soutiennent leurs récits. «Mon sexe était extrêmement enflé, mes lèvres inférieures étaient très épaisses. J’ai refusé l’examen gynécologique, j’ai simplement reçu des calmants et j’ai été traitée comme si j’avais un problème gynécologique mineur. Je ne comprenais pas ce qui m’était arrivé, je n’avais pas les mots pour le décrire. Je ne pouvais pas y croire

Sophie regrette aujourd’hui de ne pas avoir laissé le médecin l’examiner. Après ce qu’elle décrit comme un viol, sa scolarité devient chaotique. «J’étais absente presque tout le temps… Je ne me sentais bien que loin de cet établissement. Je faisais tout pour m’en éloigner, je me souviens même d’une période où je refusais de manger à l’internat. J’évitais d’être seule à tout prix. J’ai même tenté de me suicider

Suite à ces événements, Sophie a été déscolarisée. Encore marquée par ce traumatisme, elle a longtemps nié son mal-être. Mais les souvenirs sont remontés à la surface au fil de sa dépression. En 2023, elle a porté plainte, mais celle-ci a été classée sans suite faute de preuves suffisantes. Pourtant, une autre victime présumée s’est manifestée, accusant la même sœur Anna, âgée de 58 ans. Les faits étant prescrits judiciairement, une enquête canonique a été ouverte en 2018 et la victime a été reconnue comme telle par la CRR.

Alice, également en 4e à l’époque des faits, affirme avoir été agressée par sœur Anna. Elle décrit des baisers forcés, des caresses sur les seins, allant jusqu’à des actes plus graves. Les agressions se seraient déroulées dans le même établissement scolaire catholique à Seilh. «J’étais la seule à avoir une chambre isolée dans le dortoir, se souvient-elle. Elle venait me voir chaque soir, s’asseyant d’abord à côté de mon lit pour discuter. Puis les gestes déplacés ont commencé

Alice a tenté de parler à une autre sœur, mais cette dernière avait été déplacée. Face aux avances de sœur Anna, elle a réagi, mais la nonne revenait chaque soir, laissant des petits mots sous son oreiller quand elle ne venait pas. Elle subissait des humiliations, des réflexions dégradantes, et avait peur des représailles si elle ne se montrait pas aimable.

D’autres élèves se rappellent du comportement ambigu de sœur Anna et du lien malsain qu’elle entretenait avec Alice. Raphaëlle raconte comment la nonne venait chercher Alice en classe pour l’emmener faire des courses, et les soirées à l’internat. Un jour, elle a surpris sœur Anna brosser les cheveux d’Alice de manière troublante. Face à la peur de son amie, elle a tenté de la protéger malgré ses propres craintes. Deux femmes aujourd’hui proches de la soixantaine confirment ces faits. Sœur Anna apparaît «jeune, dynamique, jolie. C’était un phénomène qui arrivait dans cet établissement» témoigne une présumée victime. Selon le témoignage de Marie, la sœur a décidé de monter une pièce sur Sainte-Germaine. Elle a attribué les rôles : Sainte-Germaine à sa protégée. Marie et une autre élève ont écopé des rôles des pauvres. «On était toutes les deux grandes, très, très maigres. Elle nous imitait en classe. Elle imitait les pauvres qui déambulaient en rigolant, en se fichant de nous. Qu’on n’était pas belles, alors que Sainte-Germaine était toute belle. Cette pièce de théâtre m’a achevée. Tout le monde riait. Elle déambulait dans la classe, j’avais honte de ressembler à ça. Cette sœur si avenante, si à la mode qui me dénigrait… Ça a entaché mon estime de moi à jamais».

Les deux victimes présumées de violences sexuelles ont été elles aussi très marquées. Comme Sophie, Alice a tenté de se suicider quelques semaines après les faits. Elle n’a évoqué avec nous que les accusations d’agressions sexuelles mais ne cache pas que le pire se serait déroulé lors d’une séance d’exorcisme orchestrée par cette même sœur à l’occasion d’un voyage scolaire au Vatican.

Où en est-on aujourd’hui ? Ces deux victimes présumées ont tenté de faire connaître leur vérité dans le but affirmé que cette sœur ne soit plus en présence d’enfants et d’adolescents. Sophie a porté plainte mais celle-ci a été classée sans suite faute d’éléments suffisants, le policier lui ayant dit que son témoignage était isolé. Alice, la plus âgée des deux, pour laquelle les faits dénoncés sont prescrits, s’est fait connaître de la Commission reconnaissance et réparation (CRR), créée pour réparer les violences sexuelles présumées commises par des membres d’institutions religieuses. La CRR lui a reconnu le statut de victime agressée sexuellement par une sœur lorsqu’elle était collégienne.

La congrégation des Dominicaines, elle, s’est refusée à appliquer les mesures préconisées par la CRR, telles que l’éloignement pour protéger les enfants. Comme nous l’indiquions en 2023, les sœurs avaient décidé de se retirer d’un processus qu’elle considère comme «injuste». Elles ne donneront « aucune suite à ces recommandations ou celles qui pourront suivre ».

Nous avons localisé sœur Anna qui se trouvait à Seilh ces dernières semaines, dans l’établissement où se seraient déroulés les faits évoqués ci-dessus, établissement qui accueille des enfants et des adolescents de la maternelle au bac. On ne nous a pas laissé entrer en contact avec elle. En 2019, lors des révélations concernant l’affaire d’Alice, la religieuse avait déjà refusé de s’exprimer.

La prieure générale des Dominicaines, dont la congrégation mère est basée à Montréjeau, n’a pas non plus souhaité nous accorder d’interview. Jointe au téléphone, sœur Marie-Lys Nuville défend bec et ongles sœur Anna. «Je n’ai rien à dire de sœur Anna. C’est une sœur très bien, très chic, très bonne et on l’accuse de choses qu’elle n’a pas faites».

Pour autant, Sophie ne compte pas en rester là. Elle va déposer un recours afin que sa plainte soit réexaminée. «Même les recommandations les plus simples de la CRR, qui visent à l’éloigner des enfants, n’ont pas été respectées. Et ça c’est intolérable. On ne peut pas la laisser en contact avec d’autres enfants, d’autres adolescents. Je voudrais m’adresser à elle et lui dire que ce n’est pas fini. Ce n’est pas fini parce que la vérité doit éclater». Sophie dit avoir mis des années pour arriver à parler. Elle dit souhaiter aujourd’hui se libérer de tout cela et, comme Alice, prévenir «tout risque de récidive».

*Les prénoms des victimes présumées ont été modifiés à leur demande pour protéger leur anonymat.

Publié le

Écrit par Christine Ravier

INFO FRANCE 3 – Deux anciennes élèves d’un établissement scolaire catholique de Seilh, près de Toulouse, accusent une sœur dominicaine de violences sexuelles. Un viol et des agressions multiples auraient eu lieu. Ces femmes aujourd’hui âgées de 58 et 45 ans, étaient collégiennes à l’époque. Trois autres anciennes pensionnaires appuient leurs témoignages.

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Deux anciennes élèves d’un établissement scolaire catholique de Seilh, à l’ouest de Toulouse, témoignent des violences sexuelles qu’elles auraient subies de la part d’une sœur dominicaine, à des années d’intervalle. L’une d’elles a été reconnue comme victime par la Commission Reconnaissance Réparation (CRR) mais depuis rien n’a bougé. Les Dominicaines font au contraire corps pour protéger l’image de leur sœur.

D’après les victimes présumées, un viol et des agressions sexuelles auraient eu lieu. Ces femmes aujourd’hui âgées de 58 et 45 ans étaient collégiennes à l’époque. Elles sont persuadées de ne pas être les seules victimes. Nous avons rencontré trois autres résidents qui corroborent ces récits et dressent le portrait d’une religieuse à la fois charismatique et malveillante.

Alice était isolée dans sa chambre alors que les dortoirs regroupaient habituellement 5 à 6 élèves. Une nonne venait la voir tous les soirs, s’asseyait à côté de son lit et lui parlait. Progressivement, elle s’allongeait et les caresses ont commencé. Alice a ressenti de l’angoisse et de la peur face à ces visites régulières et aux pressions psychologiques de la nonne.

D’autres élèves se souviennent également du comportement étrange de la nonne envers Alice, comme venir la chercher en classe pour l’emmener faire des courses ou la brosser les cheveux de manière langoureuse. Certains ont également remarqué le double visage de la nonne, joyeuse et enjouée devant tout le monde, mais cruelle et méchante en privé. Les élèves ont ressenti de la peur et de la méfiance envers cette surveillante qui cherchait à contrôler et manipuler les jeunes filles. Elle a dupé toutes les bonnes sœurs.«.

Une collégienne alerte sa mère en exprimant son inquiétude pour son amie Alice. Cependant, sa mère recommande à Alice de parler à sa propre mère, ce qu’elle n’osera jamais faire. Les événements en restent là. «Ça me hante, confie Raphaëlle, le fait de ne pas avoir pu la sauver. Je voulais tellement la sauver, vous ne pouvez pas savoir. Ça me hante, c’est terrible !«

Deux autres anciennes pensionnaires ont accepté de témoigner. Nous les appellerons Agnès* et Marie*. «Cette sœur jouait la gentillesse, la sympathie, la douceur… la copine», témoigne Agnès qui était à l’internat en même temps qu’Alice. «Je pense que j’ai un niveau d’abnégation assez fort. Il y a plein de choses que j’ai oubliées, que j’ai mis de côté parce que sur le plan personnel, je vivais un drame. Mon père venait de se tuer trois mois avant que je ne rentre en pension«.

Agnès mentionne surtout la maltraitance morale exercée par sœur Anna, même si elle prétend avoir subi des maltraitances physiques. «Je me souviens d’une fois par exemple, elle m’attrape, elle m’agrippe le poignet et elle me parle, tout près du visage. On est vraiment très très près mais de sorte qu’en face, on puisse croire que c’est très sympa ce qu’elle me dit, avec un petit sourire. Mais sa façon de me parler, les choses qu’elle me dit et sa façon de me broyer le poignet… C’est ça, sœur Anna : aux yeux des autres, je fais croire que je suis hypersympa. Par contre, je vais te dézinguer dès que je peux«.

«Je venais donc de perdre mon père et j’avais sa photo sur mon bureau. Elle m’a hurlé dessus devant tout le monde : «enlève-moi ça tout de suite ! Cette photo n’a rien à faire sur ton bureau ! Tu la ranges !». Elle aurait pu le dire d’une autre manière. Il n’y avait pas à hurler comme ça. Ce n’était pas un crime. Ce sont des « petites choses » comme ça. J’en ai enfoui pas mal.«

Marie, quant à elle, avait 8 ans et était en difficulté à l’école en raison d’une précocité diagnostiquée plus tard. «Je n’étais pas douée en classe. J’étais mauvaise et je n’ai jamais trop compris ce qu’on attendait de moi. J’étais en CE2 et on a vu arriver une jeune sœur, alors qu’il y avait des vieilles sœurs, des grosses sœurs, vous voyez…«.

En 1975, sœur Anna apparaît «jeune, dynamique, jolie. C’était un phénomène qui arrivait dans cet établissement. On l’avait comme maîtresse. J’ai fini mon année, j’étais encore plus mauvaise, j’étais catastrophique ! Est-ce que j’étais vraiment catastrophique ou est-ce qu’elle m’a aidée à être catastrophique ? Parce que c’était elle qui corrigeait. Donc, surtout en orthographe, je ne m’en sortais pas. Je faisais des fautes… J’étais collée en permanence à cause de ces fautes. C’était comme une noyade. Elle avait une très grande sévérité. Presque sadique«.

D’après le témoignage de Marie, la sœur décide de monter une pièce sur Sainte-Germaine. Elle attribue les rôles : Sainte-Germaine à sa protégée. Marie, elle, écope avec une autre élève, du rôle des pauvres. «On était toutes les deux grandes, très, très maigres. Elle nous imitait en classe. Elle imitait les pauvres qui déambulaient en rigolant, en se fichant de nous. Qu’on n’était pas belles, alors que Sainte-Germaine était toute belle. Cette pièce de théâtre m’a achevée. Tout le monde riait. Elle déambulait dans la classe, j’avais honte de ressembler à ça. Cette sœur si avenante, si à la mode qui me dénigrait… Ça a entaché mon estime de moi à jamais«.

Les deux victimes présumées de violences sexuelles ont été elles aussi très marquées. Comme Sophie, Alice a tenté de se suicider quelques semaines après les faits. Elle n’a évoqué avec nous que les accusations d’agressions sexuelles mais ne cache pas que le pire se serait déroulé lors d’une séance d’exorcisme orchestrée par cette même sœur à l’occasion d’un voyage scolaire au Vatican.

Où en est-on aujourd’hui ? Ces deux victimes présumées ont tenté de faire connaître leur vérité dans le but affirmé que cette sœur ne soit plus en présence d’enfants et d’adolescents.

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