Je voulais faire taire Lisa parce que ça me faisait mal aux oreilles. Je ne pensais pas que ça allait la tuer. Je voulais faire taire Lisa parce que ça me faisait mal aux oreilles. Je ne pensais pas que ça allait la tuer. Je voulais faire taire Lisa parce que ça me faisait mal aux oreilles. Je ne pensais pas que ça allait la tuer.

Au deuxième jour de son procès à Lyon, Myriam J a été questionnée. La jeune femme de 30 ans doit répondre du meurtre de la petite Lisa, une fillette de 11 mois, morte après avoir ingéré «une dose massive» d’un déboucheur pour canalisations. L’accusée risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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«Je souhaite m’excuser auprès des parents de Lisa, auprès de la Cour. J’ai commis un acte grave». Ce sont les premiers mots prononcés par Myriam J. ce mercredi après-midi 3 avril. L’interrogatoire de l’accusée débute. En début d’après-midi, les parents de la petite victime ont pris la parole. A-t-elle été touchée par leurs souffrances ? Au premier jour du procès, la jeune femme avait déjà reconnu les faits mais indiqué qu’elle n’avait pas eu l’intention de tuer l’enfant.

Lire aussi : Bébé empoisonné dans une crèche : «Lisa n’était pas le bébé Destop, assassinée dans une crèche, c’était mon bébé», témoigne la maman à la barre

Le président lui demande de revenir sur les faits de cette matinée du 22 juin 2022. Avec un vocabulaire simple, elle livre un récit assez succinct, parfois entrecoupé de sanglots : «Quand le papa est parti, elle s’est mise à pleurer, je l’ai mise au lit… Je suis partie faire des tâches ménagères. Comme j’étais fatiguée, je me suis mise sur mon téléphone, j’ai fait comme une pause. Comme elle pleurait – les pleurs aigus, ça me fait des bruits stridents – ça m’a énervée. J’ai pris la première bouteille que j’ai vue, j’en ai mis dans la bouche, je suis repartie vers la machine à laver. J’ai entendu qu’elle pleurait, qu’elle vomissait. J’ai paniqué. J’ai mis sa tête en avant, contre le sol, pour qu’elle vomisse. Je suis allée dans la salle de change, j’ai voulu nettoyer sa bouche. Elle ne se laissait pas faire, j’ai nettoyé autour de la bouche, c’est tout ce que je me souviens».

Où se trouvait la bouteille de déboucheur ? Pourquoi avoir menti et élaboré un récit autour d’une ingestion accidentelle de gouache ? Face aux questions du président, Myriam J. reste très vague. Elle bredouille souvent.

«La gouache, c’était faux ?» demande le président. La trentenaire finit par acquiescer. Sur la dangerosité du produit qu’elle a fait ingérer à l’enfant, elle tente une explication : «Oui, je savais que c’était un produit dangereux, mais je ne pensais pas que ça allait la tuer». «Vous aviez surtout peur d’être mise à pied».

«Quel était votre but ?» demande le président à l’accusée. «Je voulais la faire taire parce que ça me faisait mal aux oreilles, ça m’a énervée». «Votre problème est quotidien, pourquoi ce matin-là?«, souligne le président. «J’ai pas d’explications, j’avais mal dormi, j’étais pas en forme», indique l’accusée.

Pendant l’interrogatoire, la jeune femme maintient qu’elle n’a pas mis le goulot dans la bouche de l’enfant, dit ne pas se souvenir… Dit ne pas avoir réussi à nettoyer l’intérieur de la bouche. Avoir mis l’enfant sur la table à langer… Ne pas l’avoir déshabillée.

Elle affirme avoir paniqué. «Pourquoi avoir fait des recherches sur internet au lieu d’appeler les pompiers ?», demande le président. «Elle était en souffrance Lisa, vous avez un CAP petite enfance, quand un petit souffre que devez-vous faire ?». L’accusée hésite longuement avant de répondre «appeler les secours». «Pourquoi ne pas l’avoir fait ?», reprend le président. «Je n’ai pas réfléchi». Si elle ne s’est pas présentée aux pompiers, c’est à cause d’un «blocage».

«La gouache, comment ça vous vient ?». Le président revient à la charge. «J’étais en panique», répond invariablement l’accusée. «C’est plutôt de la réflexion pour se dédouaner», rétorque le magistrat. «J’avais peur d’être jugée», lâche Myriam J. «Elle aurait peut-être moins souffert, si vous aviez dit qu’elle avait avalé un produit caustique»…

Elle reste silencieuse. La déclaration reste constamment la même : «J’étais en panique».

Un argument qui va être mis à mal en toute fin de journée, alors que le président décide de faire entendre deux enregistrements d’appels téléphoniques, contre l’avis de la défense. Le premier : celui de Marion P. passe aux pompiers. Derrière la maman, les cris de douleur de l’enfant sont insoutenables. Dans la salle d’audience, Marine O. l’ancienne collègue de l’accusée, est accablée. Tout comme les deux mamans d’Elias, l’ancienne directrice de la crèche qui sont présentes également. L’accusée garde la tête baissée.

Puis l’autre enregistrement : celui de l’appel du Centre Antipoison à la crèche en milieu de matinée. C’est Myriam J. qui répond. Lors de cette conversation qui dure presque 10 minutes, Myriam J. donne une foule de détails à son interlocutrice et s’assure qu’elle a bien compris, «j’ai entendu un boom», «tout s’est renversé, elle baignait dedans, vous voyez ce que je veux dire», » je l’ai prise pour aller la nettoyer avec un gant d’eau froide, elle commençait à vomir», «elle revenait vers moi»,»j’ai enlevé ses habits, j’ai dit ma pauvre, tu en as sur tout le corps, vous voyez ce que je veux dire» «j’ai paniqué, je me suis écroulée, je me suis fait mal». 

À la fin de l’enregistrement, le président s’adresse à l’accusée. «Vous inventez une histoire : la gouache qui fait boum, vous appelez les pompiers, les produits ménagers… Vous ne manquez pas de sang-froid, ni de culot, vous ne donnez pas l’impression d’être en panique (…) Vous dites ça d’un ton assez assuré». «J’ai pas grand-chose à rajouter», murmure l’accusée.

Le verdict est attendu ce jeudi 3 avril, à l’issue de la troisième et dernière journée d’audience. 

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Au deuxième jour de son procès à Lyon , Myriam J a été questionnée. La jeune femme de 30 ans doit répondre du meurtre de la petite Lisa, une fillette de 11 mois, morte après avoir ingéré «une dose massive» d’un déboucheur pour canalisations. L’accusée risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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«Je souhaite m’excuser auprès des parents de Lisa, auprès de la Cour. J’ai commis un acte grave». Ce sont les premiers mots prononcés par Myriam J. ce mercredi après-midi 3 avril. L’interrogatoire de l’accusée débute. En début d’après-midi, les parents de la petite victime ont pris la parole. A-t-elle été touchée par leurs souffrances ? Au premier jour du procès, la jeune femme avait déjà reconnu les faits mais indiqué qu’elle n’avait pas eu l’intention de tuer l’enfant.

Lire aussi : Bébé empoisonné dans une crèche : «Lisa n’était pas le bébé Destop, assassinée dans une crèche, c’était mon bébé», témoigne la maman à la barre

Le président lui demande de revenir sur les faits de cette matinée du 22 juin 2022. Avec un vocabulaire simple, elle livre un récit assez succinct, parfois entrecoupé de sanglots : «Quand le papa est parti, elle s’est mise à pleurer, je l’ai mise au lit… Je suis partie faire des tâches ménagères. Comme j’étais fatiguée, je me suis mise sur mon téléphone, j’ai fait comme une pause. Comme elle pleurait –  les pleurs aigus, ça me fait des bruits stridents – ça m’a énervée. J’ai pris la première bouteille que j’ai vue, j’en ai mis dans la bouche, je suis repartie vers la machine à laver. J’ai entendu qu’elle pleurait, qu’elle vomissait. J’ai paniqué. J’ai mis sa tête en avant, contre le sol, pour qu’elle vomisse. Je suis allée dans la salle de change, j’ai voulu nettoyer sa bouche. Elle ne se laissait pas faire, j’ai nettoyé autour de la bouche, c’est tout ce que je me souviens».

Où se trouvait la bouteille de déboucheur ? Pourquoi avoir menti et élaboré un récit autour d’une ingestion accidentelle de gouache ? Face aux questions du président, Myriam J. reste très vague. Elle bredouille souvent.

«La gouache, c’était faux ?» demande le président. La trentenaire finit par acquiescer. Sur la dangerosité du produit qu’elle a fait ingérer à l’enfant, elle tente une explication : «Oui, je savais que c’était un produit dangereux, mais je ne pensais pas que ça allait la tuer». «Vous aviez surtout peur d’être mise à pied».

«Quel était votre but ?» demande le président à l’accusée. «Je voulais la faire taire car ça me faisait mal aux oreilles et ça m’a énervée», explique l’accusée. Le président souligne que son problème est quotidien et demande pourquoi elle a agi ainsi ce matin-là. L’accusée répond qu’elle n’a pas d’explications, qu’elle avait mal dormi et n’était pas en forme.

Pendant l’interrogatoire, l’accusée maintient qu’elle n’a pas mis le goulot dans la bouche de l’enfant et ne se souvient pas avoir nettoyé l’intérieur de sa bouche. Elle admet l’avoir mise sur la table à langer sans la déshabiller, affirmant avoir paniqué. Lorsque le président lui demande pourquoi elle n’a pas appelé les pompiers mais a plutôt fait des recherches sur internet, elle répond qu’elle n’a pas réfléchi, expliquant qu’elle avait été bloquée.

Lorsqu’on lui demande d’où lui est venue l’idée de la gouache, l’accusée répond qu’elle était en panique. Le président lui reproche alors d’avoir agi par réflexion pour se dédouaner, mais l’accusée avoue qu’elle avait peur d’être jugée. Elle reste silencieuse lorsque le président lui fait remarquer qu’en disant que l’enfant avait avalé un produit caustique, elle aurait peut-être moins souffert.

Les enquêteurs n’ont pas retrouvé le flacon contenant le produit caustique. L’accusée affirme l’avoir jeté dans un conteneur pendant sa pause. Lorsqu’on lui demande si elle aurait bu ce produit elle-même, elle répond que non, car il n’est pas bon. Elle pensait que l’enfant évacuerait le produit dans ses selles.

Malgré des versions contradictoires lors de l’enquête, l’accusée maintient devant la cour qu’elle a versé du produit dans la bouche de l’enfant mais n’a pas mis la bouteille dans sa bouche. L’avocat de la partie civile parvient à la faire fondre en larmes en évoquant son passé difficile.

Lorsqu’on lui demande si elle a versé le liquide au-dessus de la bouche de l’enfant, l’accusée explique comment elle a procédé, en tenant fermement la tête de l’enfant. Elle admet qu’il restait du liquide dans la bouteille.

Elle exprime des regrets et des justifications pour ses actes, affirmant ne pas être habituée à s’occuper de bébés et nourrissons.» J’ai tout dit et je m’en excuse envers tout le monde.

«Je souhaite m’excuser auprès des parents de Lisa, auprès de la Cour. J’ai commis un acte grave», déclare Myriam J. ce mercredi après-midi. L’interrogatoire de l’accusée commence. Plus tôt dans la journée, les parents de la petite victime ont pris la parole. Ont-ils été touchés par ses mots ? Lors du premier jour du procès, elle avait déjà admis les faits, tout en affirmant qu’elle n’avait pas eu l’intention de causer la mort de l’enfant.

Lire aussi : Bébé empoisonné dans une crèche : «Lisa n’était pas le bébé Destop, assassinée dans une crèche, c’était mon bébé», témoigne la maman à la barre

Le président lui demande de revenir sur les événements de cette matinée du 22 juin 2022. Elle relate les faits de manière simple, parfois interrompue par des sanglots : «Quand le papa est parti, elle s’est mise à pleurer, je l’ai mise au lit… Je suis partie faire des tâches ménagères. Comme j’étais fatiguée, je me suis mise sur mon téléphone, j’ai fait comme une pause. Comme elle pleurait – les pleurs aigus, ça me fait des bruits stridents – ça m’a énervée. J’ai pris la première bouteille que j’ai vue, j’en ai mis dans la bouche, je suis repartie vers la machine à laver.

«Elle est maladroite au niveau moteur, maladroite au niveau affectif. Elle a peu de capacités avec les enfants alors qu’elle pense en avoir», résume M.Dessez, expert psychologue, lors de son témoignage ce mercredi après-midi. Les experts psychiatres et psychologues ont décrit l’accusée comme une personne immature, dépendante, maladroite, ayant tendance à affabuler, «une personnalité frustre au niveau intellectuel et affectif«, aux capacités cognitives limitées. Certains ont parlé de manque d’empathie.

«Pourquoi n’avoir jamais dit les faits ?», interroge l’avocat général. «Votre version est plus proche de la vérité, mais il en manque encore !». La réponse de Myriam J. est invariablement la même : «J’étais en panique».

Un argument qui va être mis à mal en toute fin de journée, alors que le président décide de faire entendre deux enregistrements d’appels téléphoniques, contre l’avis de la défense. Le premier : celui de Marion P. passe aux pompiers. Derrière la maman, les cris de douleur de l’enfant sont insoutenables. Dans la salle d’audience, Marine O. l’ancienne collègue de l’accusée, est accablée. Tout comme les deux mamans d’Elias, l’ancienne directrice de la crèche qui sont présentes également. L’accusée garde la tête baissée.

Puis l’autre enregistrement : celui de l’appel du Centre Antipoison à la crèche en milieu de matinée. C’est Myriam J. qui répond. Lors de cette conversation qui dure presque 10 minutes, Myriam J. donne une foule de détails à son interlocutrice et s’assure qu’elle a bien compris, «j’ai entendu un boom», «tout s’est renversé, elle baignait dedans, vous voyez ce que je veux dire», » je l’ai prise pour aller la nettoyer avec un gant d’eau froide, elle commençait à vomir», «elle revenait vers moi»,»j’ai enlevé ses habits, j’ai dit ma pauvre, tu en as sur tout le corps, vous voyez ce que je veux dire» «j’ai paniqué, je me suis écroulée, je me suis fait mal».

À la fin de l’enregistrement, le président s’adresse à l’accusée. «Vous inventez une histoire : la gouache qui fait boum, vous appelez les pompiers, les produits ménagers… Vous ne manquez pas de sang-froid, ni de culot, vous ne donnez pas l’impression d’être en panique (…) Vous dites ça d’un ton assez assuré». «J’ai pas grand-chose à rajouter», murmure l’accusée.

Le verdict est attendu ce jeudi 3 avril, à l’issue de la troisième et dernière journée d’audience.

J’ai entendu qu’elle pleurait et qu’elle vomissait, ce qui m’a fait paniquer. J’ai alors mis sa tête en avant, contre le sol, pour qu’elle puisse vomir. Ensuite, je suis allée dans la salle de change pour nettoyer sa bouche, mais elle ne se laissait pas faire, alors j’ai nettoyé autour de sa bouche, c’est tout ce dont je me souviens.»

Le président a demandé où se trouvait la bouteille de déboucheur. Pourquoi avoir menti et inventé une histoire impliquant une ingestion accidentelle de gouache ? Face aux questions du président, Myriam J. reste évasive et bredouille souvent.

Le président a demandé à l’accusée quel était son but. Elle a répondu qu’elle voulait faire taire l’enfant car ses pleurs lui faisaient mal aux oreilles et l’énervaient. Interrogée sur pourquoi ce matin-là en particulier, elle a répondu qu’elle avait mal dormi et n’était pas en forme.

Pendant l’interrogatoire, elle a maintenu qu’elle n’avait pas mis le goulot dans la bouche de l’enfant et ne se souvenait pas de tout. Elle a également expliqué qu’elle n’avait pas réussi à nettoyer l’intérieur de la bouche de l’enfant ni à la déshabiller. Elle a avoué avoir paniqué et n’avoir pas appelé les pompiers par «blocage».

Les enquêteurs n’ont pas retrouvé le flacon contenant le produit caustique administré à l’enfant. Myriam J. a avoué l’avoir jeté dans un conteneur de la résidence pendant sa pause. Elle a précisé qu’elle n’aurait pas bu le produit elle-même car elle savait que ce n’était pas bon en goût.

L’accusée a affirmé qu’elle pensait que le produit n’allait pas tuer le nourrisson et qu’elle croyait que la petite Lisa allait l’évacuer dans les selles. Malgré les contradictions dans ses déclarations, elle a maintenu sa version devant la cour.

L’avocat de l’association Innocence en danger a demandé à l’accusée d’être sincère, évoquant les difficultés de son enfance et adolescence. Cette question a fait fondre en larmes Myriam J. Et l’accusée explique sa méthode : «J’ai placé une main derrière sa tête, j’ai fermement tenu sa tête, j’ai mis la bouteille dans sa bouche…». «Jusqu’à ce que la bouteille soit vide ?», demande l’avocat. «Non, il en restait encore», répond l’accusée.

«J’étais en colère. Je me suis dirigée vers elle parce que je ne me sentais pas bien». «J’ai réalisé que j’avais commis quelque chose de grave. En général, je ne suis pas comme ça», «J’ai eu du mal à comprendre les souffrances, mais ces deux jours m’ont permis de réfléchir beaucoup», «Je n’ai pas réalisé sur le moment ; aujourd’hui, j’ai du mal à croire ce que j’ai fait… ce n’est pas dans mes habitudes.» À plusieurs reprises, Myriam J. se justifie et exprime des regrets.

«Je n’avais pas l’habitude de m’occuper de bébés. Les bébés, les nourrissons, ce n’est pas pour moi. J’ai tout dit et je m’en excuse auprès de tout le monde», déclare-t-elle.

«Elle est maladroite sur le plan moteur, maladroite sur le plan affectif. Elle a peu de compétences avec les enfants alors qu’elle pense en avoir», résume M. Dessez, expert psychologue, lors de son témoignage. Les experts psychiatres et psychologues ont décrit l’accusée comme une personne immature, dépendante, maladroite, ayant tendance à inventer des histoires, «une personnalité frustrée sur le plan intellectuel et affectif», aux capacités cognitives limitées. Certains ont évoqué un manque d’empathie.

«Pourquoi n’avez-vous jamais révélé les faits ?», demande l’avocat général. «Votre version est plus proche de la vérité, mais il manque encore quelque chose !». La réponse de Myriam J. reste la même : «J’étais en panique».

Un argument qui est remis en cause en fin de journée, lorsque le président décide de diffuser deux enregistrements d’appels téléphoniques, contre l’avis de la défense. Le premier enregistrement est celui de Marion P. appelant les pompiers. Les cris de douleur de l’enfant sont insoutenables. Dans la salle d’audience, Marine O., ancienne collègue de l’accusée, est accablée. Tout comme les deux mamans d’Elias, l’ancienne directrice de la crèche, qui sont également présentes. L’accusée garde la tête baissée.

Le deuxième enregistrement est l’appel du Centre Antipoison à la crèche en milieu de matinée. C’est Myriam J. qui répond. Au cours de cette conversation, elle donne de nombreux détails et s’assure que son interlocutrice comprend bien, «j’ai entendu un boom», «tout s’est renversé, elle baignait dedans, vous voyez ce que je veux dire», » je l’ai prise pour aller la nettoyer avec un gant d’eau froide, elle commençait à vomir», «elle revenait vers moi», «j’ai enlevé ses habits, j’ai dit ma pauvre, tu en as sur tout le corps, vous voyez ce que je veux dire», «j’ai paniqué, je me suis écroulée, je me suis fait mal».

À la fin de l’enregistrement, le président confronte l’accusée : «Vous inventez une histoire : la gouache qui fait boum, vous appelez les pompiers, les produits ménagers… Vous ne manquez pas de sang-froid, ni de culot, vous ne donnez pas l’impression d’être en panique (…) Vous dites ça d’un ton assez assuré». «Je n’ai pas grand-chose à rajouter», murmure l’accusée.

Le verdict est attendu ce jeudi 3 avril, à l’issue de la troisième et dernière journée d’audience.

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