Mohamed Medjdoub est finalement sorti de son mutisme au dernier jour de son procès devant la cour d’Assises spéciale de Paris, ce lundi 7 avril 2025. Pour livrer une violente diatribe djihadiste : «Tous les objectifs ont été atteints (…) Ma conscience est tranquille (…) En tant que musulman, arabe et surtout Algérien je n’ai aucune leçon de morale à recevoir des Français»
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter «Société». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Mohamed Medjdoub, aura donc attendu le dernier jour de son procès pour s’exprimer. Mais ceux qui espéraient un début de repentance chez cet homme de 29 ans, accusé d’un attentat à la bombe devant une boulangerie de Lyon en mai 2019, en sont pour leurs frais. L’accusé a assuré «ne rien regretter».
Lundi, son ton était à l’image de ce que l’individu, mutique jusque-là, avait daigné laisser paraître depuis le début des audiences : sûr de lui et méprisant.
Tous les objectifs ont été atteints (…) Ma conscience est tranquille, je dors bien, je fais de jolis rêves. En tant que musulman, arabe et surtout Algérien je n’ai aucune leçon de morale à recevoir des Français
Mohamed Medjdoub, accusé de tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste
Une verve soudaine qui contraste donc avec sa posture de silence total, refusant même de confirmer son identité. Son attitude glaciale, décrite par le psychiatre Daniel Zagury comme une «condescendance méprisante», illustre sa radicalité idéologique et son rejet des institutions démocratiques. Ce silence au tribunal n’était donc pas un simple refus de collaborer, mais un choix idéologique calculé.
Le 24 mai 2019, Medjdoub a posé une bombe artisanale devant une boulangerie lyonnaise, blessant quinze personnes, dont une fillette de 10 ans. L’engin explosif, composé de TATP et enfermé dans un tube de chips rempli de près de 270 projectiles métalliques, avait pour objectif de semer la peur.
…
…
…
His younger sister still refuses to believe it.
The verdict is expected Monday afternoon.
Article written with Sandie Goldstein and Laure Crozat, journalists at France 3 Rhône-Alpes
in French. Mohamed Medjdoub finally broke his silence on the last day of his trial before the special Assize Court of Paris on Monday, April 7, 2025. To deliver a violent jihadist diatribe: «All objectives have been achieved (…) My conscience is clear (…) As a Muslim, Arab and above all Algerian, I have no lessons in morality to receive from the French.»
Society
From everyday life to major issues, discover the topics that shape local society, such as justice, education, health, and family.
France Télévisions uses your email address to send you the «Society» newsletter. You can unsubscribe at any time via the link at the bottom of this newsletter. Our privacy policy
Mohamed Medjdoub, therefore, waited until the last day of his trial to speak out. But those who hoped for a hint of repentance from this 29-year-old man, accused of a bombing attack outside a bakery in Lyon in May 2019, were disappointed. The accused assured «I regret nothing».
On Monday, his tone was in line with what the individual, who had been mute until then, had deigned to show since the beginning of the hearings: confident and contemptuous.
All objectives have been achieved (…) My conscience is clear, I sleep well, I have pretty dreams. As a Muslim, Arab and especially Algerian, I have no lessons in morality to receive from the French
Mohamed Medjdoub, accused of attempted murder in connection with a terrorist enterprise
This sudden outburst contrasts with his posture of total silence, refusing even to confirm his identity. His icy attitude, described by psychiatrist Daniel Zagury as «condescending and contemptuous», illustrates his ideological radicalism and his rejection of democratic institutions. His silence in court was not just a refusal to cooperate, but a calculated ideological choice.
On May 24, 2019, Medjdoub placed a homemade bomb outside a bakery in Lyon, injuring fifteen people, including a 10-year-old girl. The explosive device, made of TATP and enclosed in a tube of chips filled with nearly 270 metal projectiles, was intended to sow fear.
According to his statements in custody, he hoped that this act would favor the election of the National Rally in the European elections two days later. His reasoning was cynical: to exacerbate tensions between Muslims and nationalists to provoke a civil war. If no one lost their life, it was purely by chance. For him, the operation was a total success.
Mohamed Medjdoub is described by experts as a «narcissistic,» «dangerous,» and completely imbued with jihadist ideology. Psychiatrist Daniel Zagury highlighted his «total adherence» to radical Islam and his absolute contempt for unbelievers. Pauline Ragot, representing the National Federation of Victims of Attacks, explained to the France 3 Rhône-Alpes team present at the trial that she had never seen a profile like his. He clearly indicated (to the investigating magistrate, editor’s note) that he would not hesitate, at the first opportunity, to commit a new attack, to decapitate a French person and cut them into a thousand pieces.
This former Algerian computer science student, aged 29, sees himself as a divine representative, liberated from fundamental human conflicts and at peace in the certainty of being right. His narcissism is such that he proudly claims his acts influenced electoral results in France.
Investigators also noted his grandiosity» and self-centered character. During his custody, he claimed to have intentionally facilitated his arrest to demonstrate his superiority over the democratic system: «You caught me thanks to me, and you will see, I can do much worse».»
The trial also highlighted fractures within the Medjdoub family. His relatives describe a man they no longer recognize. His mother, a civil engineer who left Algeria to offer a better future to her children, is devastated by her son’s actions. She does not understand what could have triggered his radicalization.
His brothers and sisters oscillate between shame and denial in the face of this unbearable reality. Some family members have admitted Mohamed’s guilt, while others remain in denial. Sa sœur cadette refuse toujours d’y croire.
Le verdict est attendu lundi en milieu d’après-midi.
Article écrit avec Sandie Goldstein et Laure Crozat, journalistes à France 3 Rhône-Alpes
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter «Société». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Mohamed Medjdoub, aura donc attendu le dernier jour de son procès pour s’exprimer. Mais ceux qui espéraient un début de repentance chez cet homme de 29 ans, accusé de d’un attentat à la bombe devant une boulangerie de Lyon en mai 2019, en sont pour leurs frais. L’accusé a assuré «ne rien regretter«.
Lundi, son ton était à l’image de ce que l’individu, mutique jusque-là, avait daigné laisser paraître depuis le début des audiences : sûr de lui et méprisant.
Tous les objectifs ont été atteints (…) Ma conscience est tranquille, je dors bien, je fais de jolis rêves. En tant que musulman, arabe et surtout Algérien je n’ai aucune leçon de morale à recevoir des Français
Mohamed Medjdoub, accusé de tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste
Une verve soudaine qui contraste donc avec sa posture de silence total, refusant même de confirmer son identité. Son attitude glaciale, décrite par le psychiatre Daniel Zagury comme une «condescendance méprisante«, illustre sa radicalité idéologique et son rejet des institutions démocratiques. Ce silence au tribunal n’était donc pas un simple refus de collaborer, mais un choix idéologique calculé.
Le 24 mai 2019, Medjdoub a posé une bombe artisanale devant une boulangerie lyonnaise, blessant quinze personnes, dont une fillette de 10 ans. L’engin explosif, composé de TATP et enfermé dans un tube de chips rempli de près de 270 projectiles métalliques, avait pour objectif de semer la peur.
Selon ses déclarations en garde à vue, il espérait que cet acte favoriserait l’élection du Rassemblement national aux élections européennes deux jours plus tard. Son raisonnement était cynique : exacerber les tensions entre musulmans et nationalistes pour provoquer une guerre civile. Si aucune victime n’a perdu la vie, cela relève uniquement du hasard. Pour lui «l’opération a été une réussite totale«.
Mohamed Medjdoub est décrit par les experts comme un individu «narcissique», «dangereux» et totalement imprégné par l’idéologie jihadiste. Le psychiatre Daniel Zagury a souligné son «adhésion totale» à l’islam radical et son mépris absolu pour les mécréants. Me Pauline Ragot, qui représente la Fédération nationale des victimes d’attentats, a expliqué à l’équipe de France 3 Rhône-Alpes présente au procès qu’elle n’avait jamais vu de profil pareil. «Il a clairement indiqué (au magistrat instructeur, ndlr) qu’il n’hésiterait pas, à la première occasion, à recommettre un nouvel attentat, à, dès qu’il en aura l’occasion, décapiter un Français et le couper en mille morceaux«.
Cet ancien étudiant en informatique algérien, âgé de 29 ans, se perçoit comme un représentant divin, libéré des conflits humains fondamentaux et apaisé dans la certitude d’être dans le vrai. Son narcissisme est tel qu’il revendique fièrement ses actes comme ayant influencé les résultats électoraux en France.
Les enquêteurs ont également relevé sa «grandiosité» et son caractère autocentré. Lors de sa garde à vue, il avait affirmé avoir volontairement facilité son arrestation pour démontrer sa supériorité sur le système démocratique : «Vous m’avez attrapé grâce à moi et vous allez voir, je peux faire bien pire«
Le procès a également mis en lumière les fractures au sein de la famille Medjdoub. Ses proches décrivent un homme qu’ils ne reconnaissent plus. Sa mère, ingénieure en génie civil ayant quitté l’Algérie pour offrir un avenir meilleur à ses enfants, est dévastée par les actes de son fils. Sa sœur cadette refuse toujours d’y croire.
Le verdict est attendu lundi en milieu d’après-midi.
Article écrit avec Sandie Goldstein et Laure Crozat, journalistes à France 3 Rhône-Alpes Elle ne comprend pas ce qui a pu provoquer sa radicalisation. Ses frères et sœurs sont partagés entre la honte et le déni devant cette réalité insupportable. Certains membres de la famille ont reconnu la culpabilité de Mohamed, tandis que d’autres refusent de l’admettre. Sa sœur cadette continue de refuser d’y croire. Le verdict est attendu lundi en milieu d’après-midi.
SOURCE
Deja una respuesta