«Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpet !» fut lancé avec force par Me Giuranna à l’accusé lors de l’interrogatoire. L’avocat de la famille de Madame Gaugey questionna l’accusé sur la présence de mépivacaïne dans le cas de Madame Gaugey, le pressant de reconnaître l’empoisonnement. Malgré les exhortations de l’avocat, l’accusé refusa de reconnaître les faits, déclarant qu’il était innocent. Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpet !», répète l’avocat, scrutant l’accusé avec insistance. «Osez dire, en présence de sa famille, que Madame Gaugey, elle est peut-être allée chez le dentiste ce qui explique qu’elle a peut-être eu de la mépivacaïne ! On appelle ça comment ?!» L’accusé reste muet, refusant de répondre à la question. «Moi je vais le dire, c’est dégueulasse !», s’exclame Me Giuranna, indigné par le silence de l’accusé. Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpet !», répéta l’avocate générale, regardant fixement l’accusé. Revivez l’interrogatoire de l’accusé dans le contexte de «C’est fou ça quand même». «Vous auriez pu aller aux réunions RMM», ajouta l’avocat. 16h27 : «Ça fait 8 ans que j’en prends plein la gueule», lança l’accusé à la barre, sous la pression de l’accusation. «Monsieur Péchier, vous parlez correctement, parce que là, non», intervint la présidente. «Vous admettrez qu’il y a un empoisonneur à la clinique ?», relança Christine de Curraize, avocate générale. – Frédéric Péchier : Oui. – Il y a des empoisonnements pour cibler certains soignants ? – J’en suis pas sûr. Madame Arbez, en 2 ans, 5 EIG depuis juillet 2011 jusqu’à celui de Madame Gaugey. C’est complètement délirant. – Oui, délirant comme vous dites. – Madame Arbez n’était plus à la page. Il y a eu des accidents d’anesthésie créés par des erreurs. – Quand vous dites, ‘on va faire ce qu’il faut pour qu’elle parte à la retraite’. – Je n’étais pas le seul à le dire. «Ce n’est pas moi. Je suis innocent, je n’ai rien fait», déclara Frédéric Péchier, accusé. 16h21 : L’avocate générale poursuit : «Vous êtes l’élément qui peut lier les cas. À chaque fois qu’il est question de mépivacaïne, vous intervenez». «Depuis le départ, vous avez bien sélectionné les dossiers. Étudions tous les dossiers», fit valoir Frédéric Péchier. «N’ont été retenus que les cas avec de la toxicologie ou des éléments médicaux qui apportaient des éléments probants», justifia Christine de Curraize. 16h16 : «Pour revenir sur la présence de mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey. Comment peut-on l’expliquer ?», demanda le ministère public. «Je n’en ai aucune idée», répondit l’accusé. «Vous faites exprès d’induire les enquêteurs sur des fausses pistes», accusa ensuite l’avocate générale. «Absolument pas, vous avez tort», rétorqua calmement le Dr Péchier. 16h10 : «Vous avez évoqué que dans 30% des cas, les médecins font du gluconate de calcium. […] Sauf que le document auquel vous faites référence correspond aux arrêts cardiaques extra-hospitaliers. C’est le Samu qui intervient dans ces cas-là, avec des situations différentes par rapport aux milieux hospitaliers. On ne peut pas faire de comparaison», poursuivit Christine de Curraize, avocate générale. «Ben si, les techniques de réanimation sont les mêmes», répondit l’accusé. «Vous êtes encore le seul à avoir ce type de pensées. J’ai la faiblesse de croire que les médecins ont des référentiels. C’est la SFAR, tout bon praticien s’y réfère. Et chacun ne fait pas l’apprenti sorcier», argumenta l’avocate générale. «Pour la SFAR ce sont des référentiels. On doit les lire, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont suivis à la lettre», affirma l’accusé. 16h03 : «Vous contestez l’empoisonnement de Madame Croissant,» reprit Christine de Curraize. «Je n’ai pas compris ce que vous reteniez». «J’ai dit qu’il fallait prendre en compte les deux hypothèses, [une insuffisance surrénalienne aiguë ou une compression de la veine cave]», expliqua l’accusé. Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne serez pas condamné à la perpétuité ! Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne pourrez pas être condamné à la réclusion à perpétuité ! Revivez l’interrogatoire de l’accusé dans le contexte où une administration de mépivacaïne aurait pu conduire à l’arrêt cardiaque de la patiente. Selon le premier collège d’experts, un choc hémorragique aurait également pu se produire. «Selon moi, cette dame a subi un véritable choc hémorragique. Il est indéniable qu’elle a également reçu une administration de mépivacaïne car on en a retrouvé dans ses tissus. Je n’ai pas participé à la réanimation de la patiente. Je n’ai rien de plus à dire à ce sujet», déclare l’accusé. Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpète ! Revivez l’interrogatoire de l’accusé, qui devra répondre aux questions de la cour au sujet des deux cas qui occupent les débats depuis mardi. Ce sera ensuite au tour des différentes parties : ministère public, avocats des parties civiles, puis avocat de l’accusé. Si toutes les intoxications ne sont pas identifiées, vous n’obtiendrez pas la perpétuité ! Si vous n’identifiez pas tous les poisons, vous ne pourrez pas obtenir la perpétuité ! Revivez l’interrogatoire de l’accusé dans le contexte du syndrome de Takotsubo, une maladie cardiaque rare caractérisée par une insuffisance cardiaque aiguë suite à un choc émotionnel ou physique : «on ne peut l’écarter», disent les experts. Mais cela leur semble «atypique». Le syndrome coronarien aigu «ne peut pas être écarté de manière argumentée». En ce qui concerne les prélèvements d’autopsie de la patiente mettant en évidence la présence d’un anesthésique local : la mépivacaïne. Les experts soulignent que le cas clinique de la patiente correspond à «une imprégnation importante». Les modalités et les horaires d’administration ne peuvent cependant pas être précisés. On retient que l’hypothèse d’une administration de mépivacaïne est la plus probable et à retenir jusqu’à preuve du contraire. 11h35 : En ce qui concerne les causes de l’EIG de Madame Gaugey. «La cause hémorragique – non», disent les experts, qui argumentent comme d’habitude leur analyse. «On ne peut pas imputer l’évolution et l’arrêt cardiaque à un quelconque choc hémorragique», affirment-ils. Le duo Miras-Biais écarte cette analyse devant la cour. 11h31 : En ce qui concerne ses antécédents médicaux, «terrain migraineux, terrain anxieux», note l’expert Alain Miras. «Il n’y a pas de facteur de risque cardiovasculaire.» La patiente est entrée en salle d’opération à 7h, moment où a eu lieu son anesthésie. Une première poche de Ringer Lactate est administrée vers 7h30, puis une deuxième poche ensuite, après une incision. Anne-Marie Gaugey sort du bloc à 11h40. Vers 12h30, sa température est trop basse. À partir de 13h, sa tension artérielle varie. Plusieurs traitements lui sont administrés. Sa température remonte à 34,7°C. Juste avant 15h, elle fait «quatre crises comitiales en deux minutes», puis un arrêt cardiaque se produit à 15h. Anne-Marie Gaugey décède finalement à 17h. 11h18 : Le cas de l’EIG de Madame Gaugey est analysé par les experts devant la cour. La patiente est malheureusement décédée après plusieurs arrêts cardiaques. Son corps avait été exhumé par la justice. Son mari et sa fille sont présents dans la salle d’audience. 11h14 : «C’est compliqué à travers les déclarations de Madame Arbez de savoir ce qu’il s’est passé [dans le cas de Monique Croissant], observe Delphine Thibierge, présidente de la cour. «Les déclarations ne sont pas forcément en adéquation avec ce qui apparaît sur les documents médicaux du dossier». 11h06 : Me Schwerdorffer, avocat de l’accusé, reprend la main sur les questions. Concernant la table d’opération qui n’était pas droite. «Le Dr Péchier a crié ‘bon dieu, remettez la table droite’. Immédiatement, le cœur a redémarré». L’avocat s’appuie sur les déclarations du Dr Arbez aux enquêteurs. Ce diagnostic a été rejeté par les experts. «Est-ce qu’une compression brutale de la veine cave est de nature à provoquer un arrêt cardiaque ?», insiste l’avocat. Selon l’expert, aucun cas clinique de ce type n’a été publié dans la littérature. «Encore une fois, on est plutôt sur de l’hypotension artérielle et une bradycardie». «Si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpet !» déclare l’avocat de la partie civile lors de l’interrogatoire de l’accusé. Revivez la scène clinique où l’expert répète que le diagnostic du syndrome n’est pas retenu. Si vous ne parvenez pas à identifier tous les empoisonnements, vous ne pourrez pas obtenir la peine maximale ! Revivez l’interrogatoire de l’accusé pendant lequel nous entendrons plus tard d’autres praticiens qui revendiquent eux aussi cette pratique. Si vous ne parvenez pas à identifier tous les empoisonnements, vous n’aboutirez jamais à une conclusion définitive ! Revivez maintenant l’interrogatoire de l’accusé dans le contexte de l’affaire. Si vous ne parvenez pas à identifier tous les empoisonnements, vous risquerez la prison à vie ! Si vous ne parvenez pas à identifier tous les cas d’empoisonnement, votre procès durera 15 semaines !

Ce jeudi 30 octobre se poursuit le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier, soupçonné d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon (Doubs). Notre journaliste Sarah Rebouh vous fait revivre les temps forts de 35e jour d’audience.

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➜ Rendez-vous en bas de l’article pour lire les débats dans l’ordre chronologique.

17h30 : L’audience est levée. Elle reprendra vendredi 31 octobre, à 9h du matin. Elle sera à suivre sur notre site internet. Merci d’avoir été à nos côtés pour cette 35e journée d’audience.

17h27 : «On vous exhorte d’avouer. Pour retrouver votre humanité. Que pensez-vous de cette façon de faire ?», conclut l’avocat de l’accusé. «Je trouve ça, et je m’excuse à l’avance, dégueulasse. Je suis innocent et j’essaierai de le prouver».

17h23 : “On a des experts avec des avis différents, mais on retient ceux qui sont en ma défaveur, systématiquement”, abonde l’accusé. “La question se posera aux jurés : quels experts ont raison”, reprend Me Schwerdorffer.

“Que pensez-vous de ce mobile ? Punir le Dr Cherreau ? Tuer les patients de Madame Arbez, parce qu’elle vous agace ? Il sort d’où, d’après vous, ce mobile ?” “Je ne sais pas d’où il sort. C’est stupide. […] Ce n’est pas du tout dans la déontologie”. “Quels étaient vos contentieux avec les médecins de ces deux cas ?”. “Aucun”, dit l’accusé.

Frédéric Péchier et son avocat Me Schwerdorffer.

© Sarah Rebouh – France Télévisions

17h19 : Me Schwerdorffer, micro en main, interroge son client : “Comment pourriez-vous prouver à cette cour d’assises que vous êtes innocent ?”. “C’est très difficile. Je pensais que c’était à la justice de faire la preuve de ma culpabilité. Moi je n’ai pas la possibilité de prouver mon innocence”.
“Comment on peut prouver ce qu’on n’a pas fait ?”, demande l’avocat. “C’est impossible”, répond son client.

Les erreurs médicales existent, les erreurs judiciaires aussi. Il y en a partout des erreurs.

Me Schwerdorffer, avocat de l’accusé

17h16 : L’audience reprend. Les questions sont à Me Schwerdorffer pour la défense.

17h05 : “Si vous êtes innocent… Quand on sait qu’il y a un empoisonneur depuis 2010 à la clinique, dont le mode opératoire est d’injecter de la mépivacaïne… Si vous êtes innocent, et on retrouve de la mépivacaïne dans le cas de Madame Gaugey, et vous dites ‘non’. Ben oui, évidemment que c’est un empoisonnement ! Qu’est-ce que ça vous coûterait de le reconnaître ?!», exhorte Me Giuranna.

«Moi, je vais vous dire ce que vous vous dites, vous vous dites que si vous ne reconnaissez pas tous les empoisonnements, vous ne prendrez pas perpet !”, conclut avec force Me Giuranna. “Je ne discute plus avec vous”, exprime de son côté l’accusé, avant que l’audience ne soit suspendue 10 minutes.

16h57 : Me Giuranna, avocat de la famille de Madame Gaugey prend la parole. De sa voix forte, il questionne l’accusé. “Ne me parlez pas comme ça, je suis pas venu là pour me faire engueuler”, lance l’accusé.

L’accusé refuse de répondre à la question de l’avocat sur les soupçons concernant Madame Gaugey et sa visite chez le dentiste, mais Me Giuranna dénonce le comportement dégueulasse de l’accusé. Le constat est stupéfiant, selon l’avocat. «Vous auriez pu assister aux réunions RMM», ajoute-t-il. L’accusé se base sur l’expertise Bodenan, qui a été rejetée en raison de son manque d’argumentation, comme le souligne le ministère public. «Est-ce que ce n’est pas vous qui avez suggéré ce diagnostic au Dr Arbez [la compression de la veine cave] ? En mai 2019 en garde à vue, vous avez spontanément évoqué ce diagnostic, ce qui m’a interpellée», explique l’avocate générale. «Non, je ne suis pas à l’origine de ce diagnostic. Pour moi, il reste valable», se justifie l’accusé. «Vous dites que vous ne vous en souvenez pas beaucoup, et en même temps vous vous rappelez qui a posé le diagnostic et vous le rapportez plus de 6 ans après», intervient le Dr Péchier. D’après eux, l’administration de mépivacaïne aurait pu entraîner un arrêt cardiaque chez la patiente. Selon le premier groupe d’experts, un choc hémorragique aurait également pu se produire. L’accusé déclare : «Selon moi, cette dame a subi un véritable choc hémorragique. Il est indéniable qu’elle a également reçu de la mépivacaïne car on en a retrouvé dans ses tissus. Je n’ai pas participé à la réanimation de la patiente. Je ne sais pas quoi dire de plus à ce sujet».

Frédéric Péchier mentionne à nouveau les expertises Bodenan : «Le problème avec les expertises Bodenan, c’est qu’elles ne sont pas argumentées. On verra le 19 novembre s’ils peuvent fournir des preuves. C’est une opinion minoritaire d’experts». La présidente rappelle que les opinions des experts divergent et insiste sur la nécessité d’argumenter.

En ce qui concerne l’administration de gluconate de calcium, l’accusé ne conteste pas avoir pu en administrer à la patiente Madame Croissant. La présidente souligne que les deux groupes d’experts se questionnent sur cette injection et sur son moment, sans preuve d’hyperkaliémie en lien avec celle-ci. Frédéric Péchier affirme : «Je vous ai fourni une étude qui montre que jusqu’à 30% des médecins le font. Ce n’est peut-être pas la recommandation officielle, mais c’est ainsi. Je le prescris sans problème». La présidente note que sa position est isolée.

Dans la salle d’audience, le plan des blocs opératoires est projeté. Interrogé sur l’arrêt cardiaque, Frédéric Péchier mentionne un mauvais placement sur la table d’opération ayant entraîné une compression de la veine cave. La présidente rappelle que les experts ont exclu cette hypothèse. L’accusé persiste, affirmant que la position de la table a un impact mécanique sur l’arrêt cardiaque.

Les questions se concentrent ensuite sur un événement indésirable grave survenu en 2013. Frédéric Péchier exprime son désaccord avec les conclusions des experts et mentionne une expertise non retenue pour imprécisions. L’audience reprend avec l’interrogatoire de l’accusé par la présidente. Ensuite, ce sera au tour des différentes parties : ministère public, avocats des parties civiles, puis avocat de l’accusé de prendre la parole. Les questions sont posées à la défense. Le syndrome de Takotsubo, une maladie cardiaque rare caractérisée par l’apparition soudaine d’une insuffisance cardiaque aiguë après un choc émotionnel ou physique, est considéré par les experts comme une possibilité inévitable mais atypique. Le syndrome coronarien aigu ne peut pas être exclu de manière argumentée.

Les prélèvements d’autopsie révélant la présence de mépivacaïne chez la patiente sont interprétés comme une imprégnation importante par les experts, bien que les modalités et les horaires d’administration ne puissent être précisés. L’hypothèse d’une administration de mépivacaïne est jugée comme la plus probable jusqu’à preuve du contraire.

Concernant les antécédents médicaux de la patiente Anne-Marie Gaugey, caractérisés par un terrain migraineux et anxieux mais sans facteur de risque cardiovasculaire, les experts soulignent les événements survenus lors de son opération et les traitements administrés avant son décès à 17h.

L’analyse du cas de l’EIG de Madame Gaugey le 27 juin 2013 est abordée par les experts, qui écartent la cause hémorragique comme responsable de l’arrêt cardiaque. Le cas est débattu devant la cour, avec la présence de la famille de la patiente.

La complexité des déclarations de Madame Arbez concernant le cas de Monique Croissant est relevée par la présidente de la cour, qui constate des incohérences entre les déclarations et les documents médicaux. Me Schwerdorffer reprend les interrogations, notamment sur le positionnement de la table d’opération et son influence sur les événements médicaux.

La question de l’écrasement de la veine cave et son impact sur un éventuel arrêt cardiaque sont discutées entre l’avocat de l’accusé et les experts, qui soulignent l’absence de cas cliniques de ce type dans la littérature médicale. Le débat se poursuit sur les possibles causes de l’arrêt cardiaque et les facteurs qui pourraient y avoir contribué.

Matthieu Biais répond en disant que la scène clinique ne correspond pas à ce syndrome et que les experts n’ont pas retenu ce diagnostic.

Pour le Dr Arbez, le problème, c’est cette table.

Me Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier

La salle du Parlement, où a lieu l’audience principale. • © France Télévisions

10h51 : L’audience reprend avec une question des parties civiles. Me Giuranna, avocat de nombreuses parties civiles, interroge les experts sur les horaires des actes médicaux. Les experts reconnaissent qu’il est difficile de déterminer la chronologie exacte des événements. «Est-ce que cela a vraiment une énorme importance ?», demande l’un des experts.

10h31 : La présidente annonce une pause jusqu’à 10h50.

10h29 : Les experts affichent à nouveau le compte rendu d’intervention de Monique Croissant, expliquant que le gluconate de calcium a été administré rapidement. La défense souligne que des chocs électriques ont eu lieu avant l’administration du gluconate de calcium.

La défense insiste sur le fait que le gluconate n’a pas été administré en première intention, mais les experts ne confirment pas cette hypothèse.

Me Randall Schwerdorffer, avocat du Dr Péchier. • © Valentin Pasquier – France Télévisions

10h15 : Me Schwerdorffer interroge les experts sur l’utilisation du gluconate de calcium. Les débats portent sur le moment de l’administration de ce médicament. Les experts maintiennent que le gluconate de calcium est utilisé pour améliorer la tolérance cardiaque à l’hyperkaliémie.

La défense souligne que le Dr Péchier administre fréquemment du gluconate de calcium et que certains médecins ne voient pas cela comme une anomalie.

Nous entendrons plus tard d’autres praticiens qui revendiquent également cette pratique.» Cependant, Alain Miras rappelle que la littérature scientifique ne le recommande pas. Madame Gaugey n’a malheureusement pas survécu et son corps a été exhumé plusieurs années après son décès pour les besoins de l’enquête.

Ensuite, Frédéric Péchier sera interrogé par la cour au sujet de deux événements indésirables graves (EIG). L’anesthésiste a reconnu un neuvième empoisonnement ce lundi, tout en affirmant qu’il n’en était pas responsable.

Le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier se poursuit aujourd’hui, avec une reprise prévue à 9h. Frédéric Péchier est accusé d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 sont décédées, entre 2008 et 2017.

Mardi, lors du 34e jour d’audience, les proches d’Anne-Marie Gaugey ont témoigné de manière émouvante. Son décès en 2013 à la clinique Saint-Vincent, suivi de la découverte d’un anesthésique local dans son corps lors de son autopsie, a été au cœur des discussions.

La justice soupçonne Frédéric Péchier d’avoir provoqué de nombreux arrêts cardiaques lors d’opérations chirurgicales entre 2008 et 2017. Ces incidents médicaux, survenus dans deux établissements de soins, sont attribués à l’anesthésiste, qui aurait agi pour mettre en avant ses compétences de réanimateur et régler des conflits personnels.

Frédéric Péchier nie catégoriquement les accusations portées contre lui et risque la réclusion criminelle à perpétuité. Il comparaît libre, sous contrôle judiciaire. Son procès est prévu pour durer 15 semaines, du 8 septembre au 19 décembre 2025.
➜ Consultez tous nos articles sur l’affaire Péchier.
Les moments clés de l’affaire Péchier :
– 11 janvier 2017 : une patiente fait un arrêt cardiaque inexpliqué lors d’une opération à la Clinique Saint-Vincent à Besançon.
– 20 janvier 2017 : un autre cas de malaise cardiaque inexpliqué se produit à la même clinique, avec des doses létales retrouvées.
– 6 mars 2017 : Frédéric Péchier est mis en examen pour empoisonnements sur sept patients, clamant son innocence.
– Décembre 2017 : exhumation de corps pour analyses.
– 17 mai 2019 : mise en examen pour 17 nouveaux événements indésirables graves.
– 1er octobre 2021 : tentative de suicide de Péchier.
– 27 septembre 2022 : suspicions sur 32 patients empoisonnés.
– 22 mars 2023 : mise en examen pour 30 cas, dont 12 mortels.
– 5 août 2024 : renvoi devant la cour d’assises pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels.
– 8 septembre 2025 : début du procès de Péchier devant la cour d’assises.
France 3 Franche-Comté couvrira le procès en direct du 8 septembre au 19 décembre 2025. Suivez les débats en direct sur notre site avec nos journalistes présents sur place. «None,» said the accused.

Frédéric Péchier et son avocat Me Schwerdorffer.

© Sarah Rebouh – France Télévisions

17:19: Me Schwerdorffer, with a microphone in hand, questions his client: «How could you prove to this court of assizes that you are innocent?». «It’s very difficult. I thought it was up to the justice system to prove my guilt. I don’t have the possibility to prove my innocence.»
«How can you prove something you didn’t do?», asks the lawyer. «It’s impossible», answers his client.

Medical errors exist, judicial errors too. There are errors everywhere.

Me Schwerdorffer, lawyer for the accused

17:16: The hearing resumes. The questions are directed to Me Schwerdorffer for the defense.

17:05: «If you are innocent… When we know that there has been a poisoner at the clinic since 2010, whose modus operandi is to inject mepivacaine… If you are innocent, and mepivacaine is found in the case of Madame Gaugey, and you say ‘no’. Well yes, obviously it’s poisoning! What would it cost you to admit it?», urges Me Giuranna.

«I’ll tell you what you’re thinking, you’re thinking that if you don’t admit to all the poisonings, you won’t get life in prison!», forcefully concludes Me Giuranna. «I won’t discuss with you anymore», expresses the accused, before the hearing is suspended for 10 minutes.

16:57: Me Giuranna, lawyer for the family of Madame Gaugey, takes the floor. In a strong voice, he questions the accused. «Don’t talk to me like that, I didn’t come here to be scolded,» says the accused. «Dare to say, in the presence of her family, that Madame Gaugey may have gone to the dentist which explains why she may have had mepivacaine! What do you call that?!» «I won’t answer your question,» says the accused without looking at the lawyer. «I’ll say it, it’s disgusting!», says Me Giuranna.

Le banc des avocats des parties civiles avec (de gauche à droite) : Me Celeyron, Me Uzan, Me Giuranna, Me Berna et Me Douchez.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

As soon as I show empathy, I get destroyed. No, I’m not allowed to show [my emotions] anymore.

16:52: Me Uzan intervenes. He is the lawyer for the husband of the victim Anne-Marie Gaugey. «How do you live with 30 cases that are being reproached to you, argued by science?»
«There aren’t 30 argued cases, but it’s very difficult. In 2021, I jumped out of a window because I had had enough. It wasn’t out of guilt, it’s because I couldn’t stand this harassment anymore,» the accused calmly responds on the stand.
– Do you think [the poisoner] took pleasure in it?
– I can’t know, I’m not in his head.
– I believe you’re lying in a sinking ship. There is still time to free yourself from this burden. With you, you take your family, your children, all those who support you. Have that courage.
– No, in fact, I have the courage to be cleared of charges.

16:47: Me Laurent De Caunes, lawyer for the director of the Saint-Vincent clinic, takes the microphone: «You said: ‘if there is a container, I would be willing to admit that there was poisoning'». «No, that’s difficult for me. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais été accusé de ces actes malveillants. Pour moi, il faut y avoir une preuve. Les erreurs médicales sont courantes», répond l’accusé.

Me De Caunes : Y a-t-il une preuve d’empoisonnement avec de la mépivacaïne ?
– Frédéric Péchier : On utilise des produits pour empoisonner les patients chaque jour en anesthésie.
– Est-ce que la mépivacaïne était le résultat d’une erreur médicale ?
– Je n’en ai aucune idée. Je n’ai pas participé à cette réanimation. Je ne sais pas pourquoi il y a de la mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey.

16h37 : Les avocats des parties civiles posent des questions. Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent, interroge l’accusé en se basant sur ses déclarations aux enquêteurs. Il revient sur la gestion des risques à la clinique et les réunions RMM auxquelles l’accusé n’a pas assisté. L’accusé avait déclaré à la police que les chiffres des arrêts cardiaques étaient bas. L’avocat conteste cela et l’accusé répond en niant.

16h27 : «Ça fait 8 ans que j’en prends plein la gueule», lance l’accusé en étant poussé par l’accusation. Il admet qu’il y a un empoisonneur à la clinique mais nie cibler certains soignants. Il affirme qu’il n’était pas le seul à vouloir faire partir Madame Arbez à la retraite.

16h21 : L’avocate générale souligne que l’accusé est l’élément commun dans les cas d’empoisonnement à la mépivacaïne. L’accusé affirme qu’il a été sélectionné dès le départ. L’avocate générale parle d’une théorie du complot de la part de l’accusé.

16h16 : L’accusé ne peut expliquer la présence de mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey. Il nie induire les enquêteurs en erreur.

16h10 : L’avocate générale conteste les affirmations de l’accusé concernant le gluconate de calcium. Elle souligne les différences entre les arrêts cardiaques hospitaliers et extra-hospitaliers. L’accusé maintient ses propos, mais l’avocate générale insiste sur l’importance des référentiels médicaux. L’accusé déclare: «On doit les lire, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont suivis à la lettre». , répond l’accusé. «Vous auriez pu avoir une alerte de l’infirmière ou du médecin anesthésiste ?”, demande la présidente. “Je ne peux pas vous dire, je ne m’en souviens pas”, répète l’accusé.

14h36 : La présidente pose des questions précises sur les faits concernant l’accusé. Frédéric Péchier semble avoir du mal à se souvenir de certains détails. Les débats sont confus et les avocats interviennent pour clarifier certains points. La présidente tente de garder le fil de la discussion malgré la complexité des échanges.

Frédéric Péchier explique une fois de plus qu’il est souvent appelé en cas de problème et se souvient, de façon vague, que la table d’opération n’était pas droite lors de la réanimation. Il affirme que l’arrêt cardiaque était dû à une compression de la veine cave causée par une mauvaise position sur la table, une explication que les experts ont rejetée. Il conteste donc les conclusions des experts et insiste sur l’importance de considérer d’autres éléments. L’audience est suspendue jusqu’à 14h15 pour reprendre les interrogatoires. The defense lawyer explains that the patient could have potentially benefited from dental care with anesthesia several days before her operation. This could explain the presence of mepivacaine. The argument seems weak, but the defense still holds onto it.

12:30 PM: Me Schwerdorffer, lawyer for Frédéric Péchier, once again challenges the conclusions of the two expert analyses, those of the Tracqui-Diemunsch duo and the Biais-Miras duo. «Do we agree that you do not agree on the causes of death?» the experts say, «Yes.»

12:28 PM: Me Giuranna, lawyer for the civil parties, questions the experts and aims to highlight the inconsistencies in the previous analysis. «We do not know what data they had. Maybe they did not have the same as us,» says Alain Miras. «Can the administration of mepivacaine cause death?» Matthieu Biais confirms. The questions are now directed to the defense.

12:23 PM: Thérèse Brunisso, 2nd Attorney General, takes the mic: «I would like to ask you about the statistics on cardiac arrest. You had mentioned a rate of 2 to 3 cardiac arrests for 10,000 interventions, with or without death.» «Yes, deaths are 7 per 1 million,» says the expert. «You indicated that in 90% of cases, the cause is immediately identified. So for the remaining 10%, we are talking about a rate of 2 to 3 unexplained cardiac arrests per 100,000 interventions? So at the Saint-Vincent clinic, out of 200,000, we should have a maximum rate of 4 to 6 cardiac arrests, dead or alive,» calculates the Attorney General.

12:14 PM: Christine de Curraize, Attorney General, wants to exclude, with the support of the experts, hypotheses that do not validate mepivacaine intoxication. «If I understand correctly, you do not exclude certain hypotheses because you do not have [additional tests],» she begins. Point by point, she confirms certain information with Matthieu Biais and Alain Miras.

«To rule out this story of calcium gluconate, I noted that it was done at 1:30 PM, at 2:45 PM. We agree that this is part of the recommendations when introducing blood. These are the recommendations, right?» «Yes, absolutely in the case of a transfusion,» says Matthieu Biais. «The accused does not seem to understand where this gluconate came from, that’s why I am asking you this question,» adds the Attorney General.

12:04 PM: According to the two experts, mepivacaine was injected into the patient Mrs. Gaugey in the hours leading up to her death. The prosecution now asks its questions.

11:54 AM: As for the past 8 weeks, the knowledge of medical novices continues to grow with each expert intervention. Ce matin, on a appris qu’il faut 4 litres de sang dans l’abdomen d’une personne pour qu’un arrêt cardiaque se produise.

À 11h50, la salle d’audience est pleine et le public est particulièrement assidu, en attente de l’interrogatoire de Frédéric Péchier prévu à 14h.

À 11h49, la présidente interroge les experts sur les différentes hypothèses concernant l’arrêt cardiaque, écartant certaines causes comme le choc hémorragique ou l’hypersensibilité allergique.

À 11h41, les experts discutent des prélèvements d’autopsie révélant la présence d’un anesthésique local, la mépivacaïne, soulignant une imprégnation importante de la substance.

À 11h35, les experts écartent l’hypothèse d’un choc hémorragique comme cause de l’arrêt cardiaque de Madame Gaugey, arguant qu’aucun élément ne corrobore cette hypothèse.

À 11h31, les antécédents médicaux de la patiente sont discutés, mettant en lumière son terrain migraineux et anxieux, sans facteur de risque cardiovasculaire.

À 11h18, le cas de Madame Gaugey, décédée après des arrêts cardiaques, est analysé par les experts devant la cour.

À 11h14, la présidente souligne la complexité des déclarations de Madame Arbez concernant le cas de Monique Croissant.

À 11h06, l’avocat de l’accusé aborde le sujet du positionnement de la table d’opération et son impact sur la réanimation, questionnant les experts sur la possibilité d’un arrêt cardiaque lié à une compression de la veine cave. La scène clinique ne correspond pas à ce syndrome», répond Matthieu Biais, réitérant que les experts ne retiennent pas ce diagnostic.

Pour le Dr Arbez, le problème réside dans cette table.

L’audience reprend avec une question des parties civiles. Me Giuranna, avocat de nombreuses parties civiles, interroge les experts sur les horaires des actes médicaux. Les experts affirment que la chronologie des événements est difficile à établir avec précision.

Me Schwerdorffer insiste sur le fait que des chocs électriques ont eu lieu avant l’administration du gluconate de calcium. Les experts reconnaissent que la chronologie des événements est floue.

Les parties civiles n’ont pas de question et Me Schwerdorffer interroge les experts sur l’utilisation du gluconate de calcium, arguant que ce traitement n’est pas adapté pour l’hyperkaliémie. Les experts maintiennent leur analyse et expliquent que le gluconate de calcium peut améliorer la tolérance cardiaque à l’hyperkaliémie. Nous entendrons plus tard d’autres praticiens qui revendiquent également cette pratique. Cependant, Alain Miras rappelle que la littérature scientifique ne le préconise pas. Madame Gaugey n’a pas survécu et son corps a été exhumé plusieurs années après son décès pour les besoins de l’enquête. Ensuite, Frédéric Péchier sera appelé à la barre pour répondre à la cour au sujet de ces deux événements indésirables graves (EIG). Il a admis un 9e empoisonnement, mais a nié en être l’auteur. L’audience doit reprendre à 9h.

Le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier se poursuit, avec des témoignages poignants des proches des victimes. Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017. Son procès devant les assises au tribunal de Besançon doit durer 15 semaines. Il est comparu libre jusqu’à présent.

Frédéric Péchier, ancien médecin anesthésiste, est soupçonné d’avoir provoqué plusieurs événements indésirables graves dans les établissements où il travaillait. Il est suspecté d’avoir agi pour mettre en avant ses compétences de réanimateur et pour nuire à certains collègues avec qui il était en conflit. Malgré ses dénégations, il risque la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès est prévu pour durer 15 semaines, du 8 septembre au 19 décembre 2025. Pour en savoir plus sur l’affaire Péchier, vous pouvez consulter tous nos articles à ce sujet.

Voici les grandes dates marquantes de l’affaire Péchier :
– Le 11 janvier 2017 : une femme de 36 ans fait un arrêt cardiaque inexpliqué à la Clinique Saint-Vincent à Besançon pendant une opération.
– Le 20 janvier 2017 : un autre malaise cardiaque inexpliqué survient dans la même clinique, avec des doses létales de potassium ou d’anesthésique retrouvées dans les poches d’anesthésie des deux patients.
– Le 6 mars 2017 : Frédéric Péchier est placé en garde à vue et mis en examen pour «empoisonnements avec préméditation» sur sept patients, dont deux sont décédés entre 2008 et 2017.
– Décembre 2017 : les corps de quatre personnes dont les décès sont suspects sont exhumés pour des analyses approfondies.
– Le 17 mai 2019 : le docteur Péchier est mis en examen pour 17 nouveaux événements indésirables graves, mais il continue de clamer son innocence et est interdit d’exercer dans le Doubs.
– Le 1er octobre 2021 : Frédéric Péchier tente de se suicider en se défenestrant du premier étage.
– Le 27 septembre 2022 : les suspicions s’étendent à 32 patients potentiellement empoisonnés, dont 13 sont décédés.
– Le 22 mars 2023 : Frédéric Péchier est mis en examen pour 30 cas, dont 12 mortels.
– Le 5 août 2024 : le médecin anesthésiste est renvoyé devant la cour d’assises du Doubs pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels.
– Le 8 septembre 2025 : le procès de Frédéric Péchier devant la cour d’assises du Doubs débute et devrait durer 15 semaines.

France 3 Franche-Comté s’engage à vous faire vivre le procès de Frédéric Péchier comme si vous y étiez. Du 8 septembre au 19 décembre 2025, suivez en direct sur notre site internet les débats en cours dans la salle d’audience, grâce à nos journalistes web sur place Jeanne Casez, Antoine Comte et Sarah Rebouh, avec la collaboration de Sophie Courageot et Morgane Hecky.

Pour en savoir plus sur les débats chronologiques, rendez-vous en bas de l’article. “None,” said the accused.

Frédéric Péchier et son avocat Me Schwerdorffer.

© Sarah Rebouh – France Télévisions

5:19 PM: Me Schwerdorffer, microphone in hand, questions his client: “How could you prove to this court that you are innocent?”. “It’s very difficult. I thought it was up to the justice system to prove my guilt. I don’t have the ability to prove my innocence”.
“How can you prove something you didn’t do?”, asks the lawyer. “It’s impossible”, answers his client.

Medical errors exist, judicial errors too. Errors are everywhere.

Me Schwerdorffer, lawyer of the accused

5:16 PM: The hearing resumes. Questions are directed to Me Schwerdorffer for the defense.

5:05 PM: “If you are innocent… When we know that there has been a poisoner at the clinic since 2010, whose modus operandi is to inject mepivacaine… If you are innocent, and we find mepivacaine in the case of Madame Gaugey, and you say ‘no’. Well yes, obviously it’s poisoning! What would it cost you to admit it?”, urges Me Giuranna.

“I will tell you what you are thinking, you are thinking that if you don’t admit to all the poisonings, you won’t get life in prison!”, concludes forcefully Me Giuranna. “I’m not discussing with you anymore”, expresses the accused, before the hearing is suspended for 10 minutes.

4:57 PM: Me Giuranna, lawyer for the family of Madame Gaugey, speaks. In a loud voice, he questions the accused. “Don’t talk to me like that, I didn’t come here to be scolded”, the accused retorts. “Dare to say, in front of her family, that Madame Gaugey may have gone to the dentist, which could explain why she may have had mepivacaine! What do you call that?” “I won’t answer your question”, says the accused without looking at the lawyer. “I will say it, it’s disgusting!”, exclaims Me Giuranna.

Le banc des avocats des parties civiles avec (de gauche à droite) : Me Celeyron, Me Uzan, Me Giuranna, Me Berna et Me Douchez.

© Valentin Pasquier – France Télévisions

As soon as I show empathy, I get criticized. No, I’m not allowed to show [my emotions] anymore.

4:52 PM: Me Uzan intervenes. He is the lawyer for the husband of the victim Anne-Marie Gaugey. “How do you live with 30 cases that are being attributed to you, supported by science?”
“There are not 30 cases supported, but it’s very difficult. In 2021, I jumped out of a window because I had had enough. It wasn’t out of guilt, it’s because I couldn’t bear this harassment anymore”, calmly responds the accused on the stand.
– Do you think the [poisoner] took pleasure in it?
– I can’t know, I’m not in his head.
– I think you’re lying to yourself. It’s still time to free yourself from this burden. With you, you take your family, your children, all those who support you. Have that courage.
– No, actually, I have the courage to be acquitted.

4:47 PM: Me Laurent De Caunes, lawyer for the director of the Saint-Vincent clinic, takes the microphone: “You said: ‘if there is a container, I’m willing to admit there is poisoning”. “No, it’s difficult for me. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais été inculpé pour ces actes malveillants. Pour moi, il doit y avoir des preuves. Il y a toujours des erreurs médicales», répond l’accusé.

Me De Caunes : Y a-t-il une preuve d’empoisonnement [avec un produit] ?
– Frédéric Péchier : On empoisonne les patients tous les jours lorsqu’on fait une anesthésie.
– La mépivacaïne aurait-elle été le résultat d’une erreur médicale ?
– Je ne sais pas du tout. Je n’ai pas participé à cette réanimation. Je ne sais pas pourquoi il y a de la mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey.

16h37 : Les avocats des parties civiles posent des questions. Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent, interroge l’accusé en se basant sur ses déclarations aux enquêteurs. Il revient sur la gestion des risques à la clinique et les réunions de revue de morbidité et de mortalité (RMM) auxquelles l’accusé n’a pas assisté. «Pour nous, les chiffres des arrêts cardiaques étaient en dessous des statistiques», avait déclaré l’accusé à la police. «C’est totalement faux», dit l’avocat. «Non, non», répond l’accusé pendant que l’avocat continue sa lecture.

«Pour vous, entre 2010 et 2017, il ne s’est rien passé à Saint-Vincent ?», demande Me Douchez. «Mais attendez, je ne suis pas la personne qui doit tout noter à la clinique Saint-Vincent. C’est fou ça quand même». «Vous auriez pu aller aux réunions RMM», ajoute l’avocat.

16h27 : «Ça fait 8 ans que j’en prends plein la gueule», lance l’accusé à la barre, poussé par l’accusation. «Monsieur Péchier, vous parlez correctement, parce que là, non», intervient la présidente. «Vous admettrez qu’il y a un empoisonneur à la clinique ?», relance l’avocate générale.
– Frédéric Péchier : Oui.
– Il y a des empoisonnements pour cibler certains soignants ?
– Je n’en suis pas sûr. Madame Arbez, en 2 ans, 5 EIG depuis juillet 2011 jusqu’à celui de Madame Gaugey. C’est complètement délirant.
– Oui, délirant comme vous dites.
– Madame Arbez n’était plus à la page. Il y a eu des accidents d’anesthésie créés par des erreurs.
– Quand vous dites, ‘on va faire ce qu’il faut pour qu’elle parte à la retraite’.
– Je n’étais pas le seul à le dire.

16h21 : L’avocate générale poursuit : «Vous êtes l’élément qui peut lier les cas. À chaque fois qu’il est question de mépivacaïne, vous intervenez». «Depuis le départ, vous avez bien sélectionné les dossiers. Étudions tous les dossiers», fait valoir Frédéric Péchier. «N’ont été retenus que les cas avec de la toxicologie ou des éléments médicaux qui apportaient des éléments probants», justifie Christine de Curraize.

16h16 : «Pour revenir sur la présence de mépivacaïne dans le corps de Madame Gaugey. Comment peut-on l’expliquer ?», demande le ministère public. «Je n’en ai aucune idée», répond l’accusé.

«Vous faites exprès d’induire les enquêteurs sur des fausses pistes», accuse ensuite l’avocate générale en référence à des propos de l’accusé aux enquêteurs durant ses gardes à vue. «Absolument pas, vous avez tort», rétorque calmement le Dr Péchier.

16h10 : «Vous avez évoqué que dans 30% des cas, les médecins font du gluconate de calcium. […] Sauf que le document auquel vous faites référence correspond aux arrêts cardiaques extra-hospitaliers. C’est le Samu qui intervient dans ces cas-là, avec des situations différentes par rapport aux milieux hospitaliers. On ne peut pas faire de comparaison», poursuit Christine de Curraize, avocate générale.

«Ben si, les techniques de réanimation sont les mêmes», répond l’accusé. «Vous êtes encore le seul à avoir ce type de pensées. J’ai la faiblesse de croire que les médecins ont des référentiels. C’est la SFAR (NDLR, Société française d’anesthésie et de réanimation), tout bon praticien s’y réfère. Et chacun ne fait pas l’apprenti sorcier». «Pour la SFAR ce sont des référentiels. L’accusé affirme : «On doit les lire, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont suivis à la lettre». «Le Dr Tracqui n’a pas abordé ce sujet, mais cela ne signifie pas que ce n’était pas vrai», a déclaré l’accusé en précisant qu’il n’était pas médecin légiste. «Alors là… Je suis désolée…» a répondu la présidente qui ne comprenait pas la réponse de l’accusé. Les débats se sont compliqués, les avocats se sont impliqués et tout le monde avait du mal à suivre le fil.

S’agissant de l’EIG d’Anne-Marie Gaugey, survenu en juin 2013 à la clinique Saint-Vincent, la présidente Delphine Thibierge a rappelé à l’accusé les conclusions des experts. Selon eux, une administration de mépivacaïne aurait pu entraîner l’arrêt cardiaque de la patiente. Selon le premier collège, un choc hémorragique aurait également pu se produire. «Selon moi, cette dame a subi un véritable choc hémorragique. Il est indéniable qu’elle a également reçu de la mépivacaïne car on en a retrouvé dans ses tissus. Je n’ai pas participé à la réanimation de la patiente. Je ne sais pas quoi dire de plus à ce sujet», a déclaré l’accusé.

Frédéric Péchier a de nouveau cité les expertises Bodenan. «Le problème avec les expertises Bodenan, c’est qu’elles ne sont pas argumentées. Nous verrons le 19 novembre s’ils sont en mesure de venir étayer. C’est une position d’experts qui n’est pas majoritaire», a rappelé la présidente. «Oui, mais on voit que depuis le début, les experts ont des avis différents et on ne dit pas qu’ils sont nuls ou autre», a fait valoir l’accusé. «Ce n’est pas mon propos. Mais on ne peut pas se contenter d’affirmer. Il faut argumenter», a insisté la présidente.

Concernant l’administration de gluconate de calcium, l’accusé n’a pas contesté le fait d’avoir pu en administrer à la patiente Madame Croissant. «Les deux collèges d’experts se questionnent sur cette injection de gluconate de calcium et sur le moment où elle est effectuée, un moment où il n’y a pas d’éléments pour détecter une hyperkaliémie en lien avec cette injection», a expliqué la présidente. «Depuis le début vous faites un lien entre les deux», a dit l’accusé. «Il n’y a pas que moi Monsieur Péchier…», l’a interrompu Delphine Thibierge.

Frédéric Péchier a répondu : «Je vous ai fourni une étude qui dit que jusqu’à 30% des médecins le font. Ce n’est peut-être pas la recommandation de la SFAR, mais c’est comme ça. Je l’annonce, je le prescris, ça ne me pose pas de problème». «Votre position est quand même très isolée», a noté la présidente.

Le plan des blocs opératoires a été projeté dans la salle. «Au moment de l’arrêt cardiaque, vous vous trouvez à proximité, mais pas dans le bloc contigu. Qui vous appelle à ce moment-là ?», a demandé la présidente. «Je ne sais pas, je ne m’en souviens pas», a répondu l’accusé. Frédéric Péchier raconte à nouveau qu’il est souvent appelé en cas de problème et explique qu’il pense qu’une mauvaise position sur la table d’opération a entraîné une compression de la veine cave, provoquant un arrêt cardiaque. Il conteste les conclusions des experts et insiste sur l’importance de considérer une expertise non retenue. L’accusé affirme également qu’il y a eu un choc hémorragique et pose des questions aux experts à ce sujet. La présidente interroge Péchier sur les cas en question et l’audience est suspendue jusqu’à 14h15. The defense lawyer explains that the patient could have potentially benefited from dental care with anesthesia several days before her operation, which could explain the presence of mepivacaine. The defense is holding onto this thin branch nonetheless.

12:30 PM: Me Schwerdorffer, the lawyer for Frédéric Péchier, once again opposes the conclusions of the two expert analyses, those of the Tracqui-Diemunsch duo and those of the Biais-Miras duo. «Are we in agreement that you do not agree on the causes of death?» the lawyer asks. «Yes,» say the experts.

12:28 PM: Me Giuranna, lawyer for the civil parties, questions the experts and aims to highlight the inconsistencies in the previous experts’ analysis. «We don’t know what data they had. Maybe they didn’t have the same data as us,» says Alain Miras, collegially. «Can the administration of mepivacaine cause death?» Matthieu Biais confirms. The questions are directed to the defense.

12:23 PM: Thérèse Brunisso, 2nd attorney general, takes the microphone: «I would like to question you about the statistics on cardiac arrest. You mentioned a rate of 2 to 3 cardiac arrests for 10,000 interventions, with or without deaths.» «Yes, deaths are 7 per 1 million,» says the expert. «You indicated that in 90% of cases, the cause is immediately identified. So for the remaining 10%, we are looking at a rate of 2 to 3 unexplained cardiac arrests per 100,000 interventions? So at the Saint-Vincent clinic, out of 200,000 interventions, we should have a maximum rate of 4 to 6 cardiac arrests, dead or alive,» calculates the attorney general.

12:14 PM: Christine de Curraize, attorney general, with the support of the experts, aims to exclude hypotheses that do not validate mepivacaine intoxication. «If I understand correctly, you do not exclude certain hypotheses because you do not have [additional tests],» she begins. Point by point, she has Matthieu Biais and Alain Miras confirm certain information.

«To close the door on this calcium gluconate issue, I noted that it was done at 1:30 PM, at 2:45 PM. We agree that this is part of the recommendations when introducing blood. These are the recommendations, right?» «Yes, absolutely in the case of a transfusion,» says Matthieu Biais. «The accused does not seem to understand where this gluconate came from, that’s why I’m asking you this question,» adds the attorney general.

12:04 PM: According to the two experts, mepivacaine was injected into the patient Madame Gaugey in the hours leading up to her death. The prosecution now asks its questions.

11:54 AM: As for the past 8 weeks, the knowledge of medical novices continues to grow with each expert intervention. Ce matin, nous apprenons qu’il faut 4 litres de sang dans l’abdomen d’une personne pour qu’un arrêt cardiaque se produise.

La salle d’audience est pleine à craquer à 11h50. Le public est très assidu depuis le début du procès. Frédéric Péchier doit être interrogé à partir de 14h, un moment très attendu chaque semaine.

La présidente interroge les experts sur le choc hémorragique, qu’ils écartent, mais qui pourrait être une cause de l’arrêt cardiaque selon des experts précédents. Ils ne trouvent cependant aucun élément pour étayer cette hypothèse.

D’autres causes possibles comme l’hyperkaliémie, le syndrome de Takotsubo et le syndrome coronarien aigu sont discutées. L’administration de mépivacaïne est considérée comme la cause la plus probable de l’accident.

Le cas de Madame Gaugey est analysé, avec des experts rejetant l’hypothèse d’un choc hémorragique comme cause de l’arrêt cardiaque. Les antécédents médicaux de la patiente sont également examinés.

Me Schwerdorffer reprend la parole pour discuter du positionnement de la table d’opération et des éventuelles complications qui pourraient en découler. Les experts rejettent l’hypothèse d’une compression de la veine cave comme cause de l’arrêt cardiaque.

Le déroulement de l’événement concernant Monique Croissant est également discuté, avec des déclarations contradictoires entre les témoins et les documents médicaux. Matthieu Biais répond que la scène clinique ne correspond pas à ce syndrome et que les experts ne retiennent pas ce diagnostic. Me Schwerdorffer, l’avocat de Frédéric Péchier, soulève le problème lié à une table lors de l’audience.

Les parties civiles posent des questions sur les horaires des actes médicaux pendant l’audience. Les experts reconnaissent qu’il est difficile de déterminer précisément les horaires des chocs électriques et de l’administration de gluconate de calcium. Une pause est ensuite annoncée par la présidente de l’audience.

Lorsque les experts affichent à nouveau le compte rendu d’intervention, des discussions ont lieu concernant l’ordre des actes médicaux. La défense argumente que le gluconate de calcium n’a pas été administré en première intention. Les experts répondent que cela n’a pas été affirmé et que le gluconate permet d’améliorer la tolérance cardiaque à l’hyperkaliémie.

La défense affirme que le Dr Péchier administre fréquemment du gluconate de calcium et que certains médecins ne voient pas cela comme une anomalie, car c’est sa pratique habituelle. Nous entendrons plus tard d’autres praticiens qui revendiquent également cette pratique. Cependant, Alain Miras rappelle que la littérature scientifique ne le préconise pas. Madame Gaugey n’a pas survécu et son corps a été exhumé plusieurs années après son décès pour les besoins de l’enquête. Ensuite, Frédéric Péchier sera appelé à la barre pour répondre à la cour concernant deux événements indésirables graves (EIG). L’anesthésiste a confessé un 9e empoisonnement, tout en niant en être l’auteur.

Le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier se déroule au tribunal de Besançon, où il est accusé d’avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, entre 2008 et 2017. Sa comparution, sous contrôle judiciaire, dure depuis 15 semaines.

Mardi, les proches d’Anne-Marie Gaugey ont témoigné de manière poignante concernant son décès à la clinique Saint-Vincent en 2013. Son mari a exprimé sa colère envers l’accusé, le qualifiant de lâche.

Frédéric Péchier est suspecté d’avoir provoqué des événements indésirables graves dans les établissements où il travaillait. Il aurait agi pour mettre en valeur ses compétences de réanimateur et nuire à ses collègues en conflit. Malgré les accusations, il nie fermement les faits et risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès de Frédéric Péchier devant la cour d’assises du Doubs est prévu pour durer 15 semaines, du 8 septembre au 19 décembre 2025. Can you please rewrite this sentence for me?

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