Un restaurateur condamné pour avoir expulsé illégalement un cuisinier sans-papiers à Paris

Alors qu’un restaurateur parisien a été condamné en référé à verser 11 000 euros à l’un de ses anciens cuisiniers, l’employé, un homme sans-papiers originaire de Mauritanie, travaillait depuis trois ans dans un restaurant du 10e arrondissement : l’Appartement Saint-Martin.

Avec sa femme et son bébé, il était logé dans un studio au-dessus des Triplettes de Belleville, un autre restaurant situé dans le 20e, appartenant au même patron. «Je vivais dans un appartement de trois pièces, partagé en trois. Avec ma famille on vivait dans une chambre, où ils ont rajouté une cabine de douche. Il y avait des rats et des trous. La fenêtre ne fermait pas. Et il n’y avait pas de chauffage«, témoigne l’ancien cuisinier.

En mars dernier, le locataire, qui a dénoncé ses conditions de travail, est expulsé alors que le couple est à l’hôpital pour soigner son enfant. Les passeports, les vêtements, des bijoux et 2 000 euros en liquide disparaissent.

Le restaurateur a été condamné à verser 7 000 euros d’indemnités au titre du préjudice moral au couple et 4 000 euros pour le préjudice matériel. Une décision rare selon Adèle Tellez, responsable de la politique revendicative à la CGT Paris. La syndicaliste rappelle que «souvent, des montants inférieurs sont octroyés«. «La magistrate a reconnu que cette expulsion illégale mettait cette famille dans une situation d’extrême précarité«, réagit-elle.

Contacté, l’avocat du propriétaire des deux restaurants dénonce «une ineptie juridique» et souhaite faire appel de la condamnation.

De son côté, la CGT conseille à l’employé d’attaquer son ancien patron aux prud’hommes pour se faire payer des heures supplémentaires. Le syndicat souhaite aussi accompagner cette famille pour sa régularisation sur le territoire français.

Un reportage d’A. Blanchard et E. Stervinou.

Un restaurateur parisien a été condamné en référé à verser 11 000 euros à l’un de ses anciens cuisiniers, un homme sans-papiers originaire de Mauritanie, qui travaillait depuis trois ans dans un restaurant du 10e arrondissement : l’Appartement Saint-Martin.

Le cuisinier et sa famille vivaient dans un studio insalubre situé au-dessus d’un autre restaurant appartenant au même patron, les Triplettes de Belleville. Le logement était décrit comme un appartement de trois pièces partagé en trois, avec des conditions de vie très précaires : des rats, des trous, une fenêtre qui ne fermait pas, pas de chauffage, et même une cabine de douche ajoutée dans la chambre où ils vivaient.

En mars dernier, le cuisinier a dénoncé ses conditions de travail et a été expulsé du logement du jour au lendemain alors que sa famille se trouvait à l’hôpital pour s’occuper de leur enfant malade. Lors de l’expulsion, des biens personnels tels que les passeports, les vêtements, des bijoux et 2 000 euros en liquide ont disparu.

Suite à cette situation, le restaurateur a été condamné à verser 7 000 euros d’indemnités pour le préjudice moral causé au couple et 4 000 euros pour le préjudice matériel. Une décision rare selon Adèle Tellez, responsable de la politique revendicative à la CGT Paris, qui souligne que les montants habituellement octroyés dans de tels cas sont inférieurs. La magistrate a également reconnu que l’expulsion illégale de la famille les avait placés dans une situation d’extrême précarité.

L’avocat du propriétaire des deux restaurants a dénoncé cette décision comme une «ineptie juridique» et a annoncé son intention de faire appel de la condamnation.

La CGT a conseillé à l’employé d’attaquer son ancien patron aux prud’hommes pour réclamer le paiement des heures supplémentaires. Le syndicat s’est également engagé à accompagner la famille dans sa démarche de régularisation sur le territoire français.

Il s’agit là d’une situation délicate qui met en lumière les conditions de travail et de logement précaires auxquelles peuvent être confrontés certains employés, en particulier s’ils sont en situation irrégulière.

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