Comment Téhéran peut-il riposter après les attaques de ses sites nucléaires ? Comment Téhéran pourrait-elle riposter après les attaques de ses sites nucléaires?

Ciblée par Israël et les Etats-Unis, la République islamique menace de frapper des intérêts stratégiques comme des bases militaires, mais aussi de bloquer une partie du trafic maritime mondial.

Publié le 22/06/2025 17:52

Temps de lecture : 6min

Un panneau publicitaire sur lequel est inscrit le message "C'est la guerre !", à Téhéran (Iran), le 22 juin 2025. (ATTA KENARE / AFP) — Un panneau publicitaire sur lequel est inscrit le message «C’est la guerre !», à Téhéran (Iran), le 22 juin 2025. (ATTA KENARE / AFP)

Voici les principales mesures de riposte envisagées par le régime iranien et les cibles potentielles pour mettre leurs menaces à exécution :

1. En poursuivant les frappes contre Israël : Téhéran considère Israël comme un ennemi indissociable des Etats-Unis et a déjà déclenché des frappes sur le territoire israélien en réponse aux attaques américaines. Les cibles pourraient inclure des installations militaires, des centres de recherche et des bases logistiques israéliennes.

2. En menaçant d’étendre le conflit vers des bases américaines au Moyen-Orient : L’Iran pourrait se confronter militairement aux Etats-Unis en s’en prenant à des bases américaines dans des pays proches de la région, où des milliers de soldats américains sont stationnés.

3. En bloquant le détroit d’Ormuz, axe de navigation vital pour l’économie mondiale : Le régime iranien pourrait menacer de fermer le détroit d’Ormuz, par lequel transitent une grande partie des expéditions mondiales de pétrole et de gaz naturel liquéfié, ce qui aurait des conséquences importantes sur l’économie mondiale. Cela aurait pour conséquence de sérieusement limiter ses exportations de pétrole, sur lesquelles repose une grande partie de son économie.

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Ciblée par Israël et les Etats-Unis, la République islamique menace de frapper des intérêts stratégiques comme des bases militaires, mais aussi de bloquer une partie du trafic maritime mondial.

Publié le 22/06/2025 17:52

Temps de lecture : 6min

Des attaques qui en font craindre d’autres au Moyen-Orient. Après les frappes américaines de l’opération «Marteau de minuit», menées dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin sur plusieurs sites cruciaux du programme nucléaire iranien, Téhéran a prévenu que cette opération aurait «des conséquences durables». «Conformément à la Charte des Nations unies et à ses dispositions autorisant une réponse légitime en cas de légitime défense, l’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple», a prévenu sur X son chef de la diplomatie, le ministre Abbas Araghtchi, ajoutant que la fenêtre des négociations était «fermée» jusqu’à nouvel ordre, selon l’agence officielle Mehr.

Déjà engagée depuis neuf jours dans un duel constant de frappes aériennes avec Israël, qui a visé des installations nucléaires dès le 13 juin, la République islamique réfléchit à ses prochaines actions. Le dimanche, les Gardiens de la Révolution, qui relèvent directement du guide suprême iranien, ont averti les États-Unis qu’ils étaient «en première ligne d’agression» et qu’ils subiraient une réponse «regrettable» à leur opération. Mais comment pourraient-ils mettre en œuvre leurs menaces et contre quelles cibles ? Voici un aperçu des principales mesures de riposte envisagées par le régime iranien.

En continuant les frappes contre Israël

Pour Téhéran, Israël est un ennemi indissociable des États-Unis et doit être tenu pour responsable au même titre que Washington de l’opération menée dans la nuit de samedi à dimanche. En réponse aux attaques menées par les bombardiers furtifs américains, la République islamique a lancé une série de frappes sur le territoire israélien, causant une vingtaine de blessés selon Israël. Lors de cette nouvelle vague de tirs de missiles, dans le cadre de l’opération «Promesse honnête 3», l’Iran affirme avoir visé l’aéroport de Tel-Aviv ainsi qu’un «centre de recherches biologiques» et des bases logistiques, bien que ces informations n’aient pas été confirmées par Israël.

Face au risque de nouvelles frappes, le commandement du front intérieur israélien a imposé de nouvelles restrictions à la population dans tout le pays, selon le journal Haaretz. Les écoles sont restées fermées et les rassemblements publics ainsi que les travaux non essentiels ont été interdits. L’espace aérien, fermé depuis le 13 juin, a été brièvement rouvert pour des vols de rapatriement.

L’inquiétude se concentre désormais sur la capacité du «Dôme de fer», le système de défense antiaérienne d’Israël, à contrer des attaques iraniennes nombreuses et massives utilisant des missiles et des drones. «Plus cette guerre dure, plus Israël devra choisir ce qui doit être défendu», explique Joe Truzman, analyste de la Fondation pour la défense des démocraties, à la radio publique américaine NPR. Au cœur de ce bras de fer, l’État hébreu vise désormais avec insistance les «lanceurs de missiles», comme il l’a fait dimanche matin dans l’ouest de l’Iran.

En menaçant d’étendre le conflit vers des bases américaines au Moyen-Orient

En réaction à l’opération «Marteau de minuit», le président iranien Massoud Pezeshkian a accusé les États-Unis d’être derrière toutes les attaques subies par l’Iran ces derniers jours, y compris les frappes israéliennes. Son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a averti que le régime utiliserait désormais «tous les moyens possibles et nécessaires» pour se «confronter militairement» aux États-Unis. Bien que l’Iran ne semble pas avoir la capacité de frapper directement le sol américain, le pays pourrait cibler des intérêts militaires américains dans sa région proche.

Comme le souligne le Washington Post, les États-Unis disposent d’une quinzaine de bases dans des pays proches de l’Iran, s’étendant de l’Égypte aux Émirats arabes unis en passant par la Syrie, l’Irak et le Koweït. «Des dizaines de milliers de soldats américains sont stationnés au Moyen-Orient», rappelle le quotidien. Certaines de ces bases ont déjà été visées par l’Iran, comme l’aérodrome Al-Asad en Irak en janvier 2020, en réaction à l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani. Cette riposte avait fait plusieurs blessés dans cette base tenue par les Américains en coopération avec l’armée irakienne.

En bloquant le détroit d’Ormuz, axe de navigation vital pour l’économie mondiale

Outre d’éventuelles opérations militaires, le gouvernement iranien étudie «d’autres moyens» de riposte face à ses ennemis. Cela pourrait inclure la fermeture du détroit d’Ormuz, un passage de 50 km de large entre les côtes du sultanat d’Oman et de l’Iran. Depuis les frappes israéliennes sur son territoire le 13 juin, le régime iranien a évoqué cette menace, qui aurait des conséquences majeures sur l’économie mondiale.

Selon l’Agence d’information sur l’énergie, dépendante du Congrès américain, un cinquième des expéditions mondiales de pétrole et un tiers de celles de gaz naturel liquéfié passent chaque jour par ce détroit, reliant le Golfe arabique au reste du monde. Cependant, un tel blocage pourrait être préjudiciable pour le régime iranien lui-même, limitant sérieusement ses exportations de pétrole, qui constituent une part importante de son économie.

Déjà engagée depuis neuf jours dans un duel constant de frappes aériennes avec Israël, qui a visé des installations nucléaires dès le 13 juin, la République islamique réfléchit à ses prochaines actions. Dimanche, les Gardiens de la Révolution, qui dépendent directement du guide suprême iranien, ont déclaré que les Etats-Unis étaient «en première ligne d’agression» et subiraient une réponse «regrettable» à leur opération.

De quelle manière et contre quelles cibles l’Iran pourrait-il mettre ses menaces à exécution ? Voici les principales mesures de riposte envisagées par le régime iranien :

1. En poursuivant les frappes contre Israël : Téhéran considère Israël comme un ennemi indissociable des États-Unis et a déjà lancé des frappes en représailles aux attaques américaines. Les cibles potentielles incluent l’aéroport de Tel-Aviv et des bases logistiques.

2. En menaçant d’étendre le conflit vers des bases américaines au Moyen-Orient : L’Iran pourrait viser les bases américaines dans des pays proches de sa région, où des dizaines de milliers de soldats américains sont stationnés.

3. En bloquant le détroit d’Ormuz, axe de navigation vital pour l’économie mondiale : Cette mesure pourrait avoir des conséquences graves sur le commerce mondial, mais aussi limiter les exportations de pétrole de l’Iran, qui sont essentielles pour son économie.

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