C’est un coup dur pour la marque Perrier et l’économie de toute une région. Après l’annonce, mercredi 9 avril 2025, d’un avis défavorable de production d’eau minérale naturelle depuis la source historique de Perrier à Vergèze, le destin de cette dernière est entre les mains du Préfet du Gard.
À Vergèze (Gard), toute une économie locale tremble au lendemain de l’annonce d’un avis défavorable quant au renouvellement de l’autorisation d’exploitation pour la production de Perrier sous l’appellation «eau minérale naturelle» par Nestlé Waters. Depuis, les réactions se multiplient, à commencer par celle du géant de l’agroalimentaire.
Dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions ce jeudi 10 avril, Muriel Lienau, PDG de Nestlé Waters Premium Beverages, regrette cette décision : «à aucun moment, ni la minéralité ni la sécurité alimentaire de nos produits finis n’ont été compromises» affirme-t-elle. «Une déviation ponctuelle ne nous semble donc pas pouvoir suffire à remettre en question la qualification de nos forages en tant qu’eau minérale naturelle».
Nous sommes en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport. En tout état de cause, nous nous tenons à la disposition de l’ARS d’Occitanie et du Préfet du Gard quant aux suites qu’ils entendent donner à cet avis. – Muriel Liénau, PDG de Nestlé Waters (Communiqué de presse)
Ce mercredi 9 avril, le directeur général de Nestlé Laurent Freixe était auditionné par les sénateurs. «Il a annoncé qu’il venait de prendre la décision de faire un audit interne sur cette problématique de microfiltration sur le site industriel de Nesté, rappelle le Sénateur (LR) du Gard Laurent Burgoa, président de la commission d’enquête parlementaire sur les eaux en bouteille. Il a aussi annoncé le fait que des hydrogéologues attiraient l’attention sur la qualité de la nappe dans laquelle est prélevée l’eau de Perrier.»
Toujours selon le sénateur, la décision définitive est désormais entre les mains du préfet du Gard.
Le préfet attend une analyse scientifique des services de l’ARS. Il prendra ensuite une décision qui peut aller jusqu’à l’arrêt de production d’eau minérale naturelle, mais pas de l’eau de boisson. – Laurent Burgoa, sénateur (LR) du Gard (France 3 Pays gardois)
Dans les faits, cette «eau de boisson» évoquée par l’élu n’est pas une eau minérale naturelle, mais de l’eau coupée avec du citron ou des arômes. Des boissons d’ores et déjà produites et commercialisées par Nestlé Waters.
Dans l’immédiat, dans l’attente d’une décision, pour les consommateurs, aucun changement majeur n’est à venir. À terme, en revanche, trois communes gardoises pourraient payer un lourd tribut à l’éventuel arrêt de la production d’eau minérale naturelle. Chaque année, Vergèze, Uchaud et Vestric-et-Candiac, bénéficient d’une redevance avoisinant le million d’euros, en contrepartie de l’exploitation de leurs sources.
La maire (DVG) de Vergèze Pascale Fortunat-Deschamps a prévu de s’exprimer à 17 heures ce jeudi 10 avril. Car la ville est aujourd’hui très affectée par l’annonce de la fermeture de l’usine d’embouteillage du verrier américain OI Glass, qui emploie 164 personnes et produit les bouteilles en verre destinées à Perrier, aux formes rebondies reconnaissables.
Une nouvelle étape est attendue le 19 mai prochain. C’est à cette date que les sénateurs délivreront leurs préconisations à l’issue de la commission d’enquête. Ils espèrent que cela débouchera sur une proposition de loi ou une résolution, pour «tranquilliser nos concitoyens» selon Laurent Burgoa, interrogé par les journalistes de France 3 Pays gardois Pascale Barbès et Audrey Delabre. Suite à l’annonce d’un avis défavorable de production d’eau minérale naturelle depuis la source historique de Perrier à Vergèze le mercredi 9 avril 2025, le sort de cette dernière repose désormais entre les mains du Préfet du Gard.
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Staff
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Les premiers experts rejettent cette hypothèse. Ils estiment que la feuille d’anesthésie est difficile à interpréter et ne permet pas de déterminer de manière précise la chronologie des événements. Cependant, ils confirment que le patient n’allait pas mieux immédiatement après l’administration de l’éphédrine, et que ses troubles cardiaques ont perduré pendant environ 40 minutes. Cette discussion remet en question la responsabilité du Dr. Humbert dans l’affaire. La journée se poursuit avec de nouveaux témoignages et expertises qui pourraient apporter des éclaircissements sur les circonstances des événements tragiques survenus dans les cliniques privées de Besançon. «N’est-ce pas ?» répond Pierre Diemunsch. «Cela mériterait une autre analyse, mais c’est tout à fait possible à envisager». On l’a compris, Randall Schwerdorffer pousse l’hypothèse d’une erreur médicale pour expliquer l’arrêt cardiaque de Christian Dussaut, avec une erreur de produits lors de l’injection. 11h45 : Christine de Curraize se lève à son tour. «Bonjour Messieurs les experts, j’ai juste une question, en référence à la couleur de la peau de M.Dussaut». L’avocate générale rappelle le témoignage d’une infirmière qui expliquait qu’au cours de sa carrière, une erreur d’injection d’adrénaline sur un patient avait fait noircir la peau. Comme dans le cas de M.Dussaut. Pierre Diemunsch reste de marbre et explique que les signes d’une intoxication d’adrénaline, qui arrête la circulation du sang, sont «des pâleurs», et pas des noirceurs. 11h40 : Le ministère public attaque l’hypothèse principale des experts, l’hypoxie. «Une infirmière anesthésiste expérimentée, Mme Authier, a dit que c’était impensable, car elle était restée près de la tête du patient» leur apprend Thérèse Brunisso. «Et que les troubles du rythme ont commencé directement après l’injection de propofol». Ce qui laisse à penser qu’une seringue aurait été polluée selon Sophie Authier. «J’insiste, une langue noire n’est pas évocatrice d’une administration exogène de produits cardiotoxiques» se répète Antoine Tracqui, agacé. «Cela montre seulement une absence d’oxygène». Même explication pour le changement de couleur de la peau de M.Dussaut, devenue grisâtre et noirâtre. 11h35 : Delphine Thibierge s’attaque à l’éphédrine. «Vous considérez la présence d’éphédrine dans les séquestres comme très troublantes, avec une intoxication par ce produit susceptible de provoquer la même traumatologie que celle observée chez M.Dussaut» dit-elle. «Qu’est-ce que ça signifie ?» «C’est une question compliquée» avoue Pierre Diemunsch. «L’éphédrine a été retrouvée dans des ampoules d’adrénaline. On a du mal à comprendre ce qu’elle pouvait faire là. Après un revirement de situation à la barre, les premiers experts rejettent l’hypothèse d’un empoisonnement de Sylviane Baugey. Le seul moment où l’administration exogène toxique volontaire serait cohérente, c’est immédiatement lors de l’induction. Mais les ampoules ont été utilisées bien après. Pierre Diemunsch prend la suite d’Antoine Tracqui à 11h30, et tente d’appuyer l’hypothèse de l’arrêt cardiaque hypoxique. «Pour un patient obèse et à risque comme Christian Dussaut, la pré-oxygénation aurait dû être beaucoup plus soigneuse, et surtout contrôlée» dit-il. À 11h25, Delphine Thibierge, présidente de la cour, résume : «Pour vous, l’hypothèse principale, celle d’un arrêt cardiaque hypoxique post-induction, est un peu celle par défaut ?». «Oui» confirme Antoine Tracqui. Mme Thibierge revient sur cette «langue rôtie, noire» qui a beaucoup fait parler. «Dans la littérature, l’adrénaline provoque l’arrêt de la circulation du sang» se justifie le Pr Tracqui. «On peut faire l’expérience très facilement». Il place alors ses doigts sur les veines de son poignet et appuie pendant plusieurs secondes. «Est-ce que c’est noir ? Non, c’est blanc. On ne peut pas exclure l’administration d’adrénaline, mais cette langue noire n’en est aucunement un signe». À 11h15, Antoine Tracqui explique que la langue noire de Christian Dussaut au moment de l’induction serait due à une cyanose, provoquée par l’oxygénation insuffisante du sang après l’hypoxie. Dans ces séquestres mal réalisés, le Pr Tracqui note que «la présence d’éphédrine est très troublante», en signalant «qu’une injection de ce produit aurait pu provoquer» les signes cliniques observés sur Christian Dussaut. À 11h10, les experts Tracqui et Diemunsch évoquent l’hypothèse d’un arrêt cardiaque hypoxique comme la plus probable, suivi de celle d’un Tako Tsubo et d’un choc anaphylactique. Ils rejettent également l’hypothèse d’un empoisonnement. À 11h05, le Pr Tracqui précise que Christian Dussaut est resté à l’hôpital de Besançon jusqu’au 14 octobre 2015 et que l’hypothèse privilégiée à l’époque était un syndrome de Tako Tsubo. Pour conclure, à 11h, Antoine Tracqui revient sur la réanimation efficace qui a permis une reprise de l’activité cardiaque, avant un deuxième arrêt cardiaque. Le Dr Péchier était présent lors de cette réanimation. 10h55: «L’hospitalisation de M.Dussaut est motivée par une angioplastie illiaque bilatérale» rappelle le Pr Tracqui. «Il est admis le 5 octobre 2015 au matin, pour une opération le même jour. L’induction anesthésique débute à 11h01. À partir de 11h20, et avant la première incision, le patient a présenté une poussée d’hypertension et des épisodes de tachycardie, évoluant vers un arrêt cardiaque à 11h30». 10h50: L’audience reprend. Antoine Tracqui revient à la barre et aborde maintenant le cas de Christian Dussaut, victime à 66 ans d’un arrêt cardiaque juste avant son opération de l’artère fémorale à la clinique Saint-Vincent, le 5 octobre 2015. Parmi ses antécédents, on retrouve une obésité, un tabagisme à 30 paquets par année, et quelques soucis cardiaques et vasculaires. 10h28: L’audience est suspendue et reprendra à 10h50. Les Pr Tracqui et Diemunsch se lanceront dans leur expertise médico-légale de l’événement indésirable grave de Christian Dussaut. 10h25: Me Schwerdorffer n’a pas de question. Mais son client Frédéric Péchier, oui. L’accusé se lève, prend le micro et, une main sur la hanche, demande aux experts d’expliquer la technique utilisée par le Dr Gallinet, en assurant que selon lui, malgré la caméra utilisée, le chirurgien «ne voyait pas le bout de son aiguille» lors de l’injection de ropivacaïne. «Un chirurgien sera beaucoup plus à même d’expliquer son geste et les possibles aléas» lui répond Pierre Diemunsch, visiblement mal à l’aise dans ce dialogue avec l’accusé. 10h15: Me Kevin Louvet, avocat du Dr Martial Jeangirard, monte au créneau pour défendre son client. Lors de son témoignage à la barre, les premiers experts rejettent l’hypothèse d’un empoisonnement de Sylviane Baugey. Ils reprennent les explications données par le Pr Pili-Floury et le Dr Jeangirard, qui ont suggéré que les signes cliniques de l’EIG de Mme Baugey étaient «cataclysmiques» et ne pouvaient être expliqués que par l’administration d’un autre anesthésique local en plus de la ropivacaïne. Antoine Tracqui déclare : «C’est envisageable sur un plan théorique, mais nous n’avons pas les preuves nécessaires. Les éléments que nous avons actuellement suffisent à fournir une explication». Pierre Diemunsch renchérit en expliquant que les éléments en leur possession permettent de proposer une explication d’intoxication fortuite. Il ajoute que si un autre produit avait été injecté en même temps, le tableau clinique aurait pu être similaire, mais qu’ils n’ont aucun élément en ce sens. Kevin Louvet conclut en disant : «Pour le Pr Pili-Floury, l’injection seule de ropivacaïne ne peut pas expliquer le tableau clinique de la patiente. Il estime qu’il faudrait ajouter un autre anesthésique local. Mais pour vous, la ropivacaïne seule peut suffire à provoquer les signes cliniques de la patiente». Il est ensuite mentionné que les fortes doses d’adrénaline injectées par le Dr Péchier à Mme Baugey vont à l’encontre des recommandations de la SFAR. Thérèse Brunisso souligne que les doses administrées étaient bien au-dessus de ce qui était attendu pour une intoxication aux anesthésiques locaux. Les experts continuent leurs échanges techniques et la défense semble prendre l’avantage, alors que les conclusions des premiers experts ne vont pas dans le sens de l’accusation. Cependant, dans le compte-rendu de l’événement grave, l’ordre des événements mentionnés est d’abord un saignement, suivi d’une hypertension. C’est ce qui est indiqué dans le document. «Nous entendrons ce que David Gallinet aura à dire à ce sujet la semaine prochaine», déclare Thérèse Brunisso. 9h55 : «Pour résumer, c’est la faute du chirurgien ?», lance Anne-Sophie Willm, assesseure à la cour d’assises. En effet, c’est le Dr Gallinet, chirurgien de Mme Baugey, qui a effectué la 2e injection de ropivacaïne qui aurait perforé une veine de la patiente selon les experts. «J’ai mentionné plus tôt un aléa thérapeutique, pas une erreur médicale», répond Antoine Tracqui, de manière un peu contradictoire. «C’est très rare, mais c’est décrit dans la littérature scientifique. Ça peut arriver malgré une technique d’injection irréprochable». 9h50 : Frédéric Péchier reste impassible sur son siège pendant que les Pr Tracqui et Diemunsch fournissent une expertise en sa faveur. Ses avocats, Randall Schwerdorffer et Julie Péchier, échangent quelques mots. 9h40 : «Mais professeur, le Dr Jeangirard a précisé hier que l’injection a été faite en supra-scapulaire, avec l’aide d’une caméra», argumente Delphine Thibierge. «Cela ne permet-il pas d’éliminer l’hypothèse d’une erreur et d’une effraction vasculaire ?». Pour Pierre Diemunsch, l’utilisation d’une caméra ne garantit pas en soi la qualité de l’injection. 9h35 : Pierre Diemunsch prend la parole pour la première fois et confirme les explications de son collègue Tracqui, affirmant que l’arrêt cardiaque a eu lieu «à la suite de l’administration par arthropompe de la ropivacaïne». Il se base sur le saignement «quasi-immédiat» observé chez la patiente après cette injection d’anesthésique local par le Dr Gallinet en fin d’opération. 9h30 : Un revirement de situation se produit lors de ce procès, car les premières conclusions des experts Tracqui et Diemunsch écartent la possibilité d’un empoisonnement dans le cas de Sylviane Baugey. Contrairement à plusieurs témoignages entendus la veille, notamment ceux des médecins comme le Pr Pili-Floury et le Dr Jeangirard, qui ont assuré qu’il n’y avait pas eu d’erreurs lors de l’injection de ropivacaïne à la patiente. 9h25 : Fin de cette première expertise médicale. La présidente de la cour d’assises, Delphine Thibierge, interroge sur la possibilité que la double dose de ropivacaïne injectée par les Dr Jeangirard et Gallinet ait pu provoquer les «signes cliniques cataclysmiques» chez la patiente. Le retournement de situation se produit à la barre, lorsque les premiers experts rejettent l’hypothèse d’un empoisonnement de Sylviane Baugey. Le Pr Antoine Tracqui affirme que la dose de ropivacaïne administrée était classique et que l’effraction vasculaire lors de l’injection a entraîné les complications, conduisant à une intoxication fortuite. Il souligne également l’absence d’erreur dans la réanimation effectuée par le Dr Péchier. Ces conclusions vont à l’encontre de la thèse initiale d’empoisonnement par un autre anesthésique local et soutiennent la défense. Un retournement de situation se produit à la barre lorsque les premiers experts rejettent l’hypothèse d’un empoisonnement de Sylviane Baugey. Le médecin légiste énumère ensuite les antécédents médicaux de Mme Baugey, notant sa surcharge pondérale et son tabagisme. À 8h58, l’écran géant s’allume dans la salle d’audience, affichant le visage de Pierre Diemunsch, chef de service anesthésie et réanimation au CHRU de Strasbourg, qui a réalisé l’expertise médico-légale des cas Baugey et Dussaut avec son collègue Antoine Tracqui. À 8h55, le public commence à affluer alors que l’accusé Frédéric Péchier prend place avec son avocat et sa sœur avocate. Le Dr Péchier, vêtu de son pull bleu sombre et jean gris, est prêt pour la journée. À 8h50, les avocats prennent place, avec Me Pasina et Me Berna parmi eux. Dans le public, Antoine Tracqui est repéré, prêt à livrer ses conclusions sur les cas Baugey et Dussaut. À 8h45, la salle d’audience se remplit progressivement, mais le public semble moins nombreux que la veille, peut-être à cause de la nature scientifique des expertises médico-légales. Le procès du médecin anesthésiste Frédéric Péchier reprend à 9h, avec les Dr Antoine Tracqui et Pierre Diemunsch présentant leurs expertises médico-légales des cas Baugey et Dussaut. L’après-midi sera consacré à d’autres experts, les Dr Alain Miras et Matthieu Bias. Frédéric Péchier est accusé d’avoir empoisonné plusieurs personnes et doit comparaître devant les assises durant 15 semaines. La journée précédente a été marquée par le témoignage poignant du fils d’une des victimes. Coup de théâtre au tribunal, les premiers experts rejettent l’hypothèse d’un empoisonnement de Sylviane Baugey. Florimond Baugey, fils de Sylviane décédée d’un arrêt cardiaque lors d’une opération de l’épaule, a vivement accusé le Dr Péchier lors du procès, le qualifiant de «lâche démasqué, pathétique, ridicule» et estimant qu’il mériterait d’être en prison. «Il n’est pas un médecin à mes yeux, mais plutôt un toxico-dépressif-suicidaire. J’espère qu’il assumera bientôt ses crimes et qu’il sera incarcéré. Pour moi, c’est quelqu’un de pathétique, qui a commis des actes minables sur des patients de bonne foi», a déclaré Florimond Baugey à la fin de l’audience. La justice soupçonne le Dr Péchier en raison de nombreux événements indésirables graves survenus lors d’opérations où il était présent. Sur 30 cas imputés à Frédéric Péchier, douze se sont soldés par des décès. Il est soupçonné d’avoir délibérément provoqué ces incidents pour se mettre en valeur en tant que réanimateur et pour nuire à certains de ses collègues. Frédéric Péchier a toujours nié les accusations portées contre lui. Son procès, durant 15 semaines, risque de le conduire à la réclusion criminelle à perpétuité. Il comparaît libre sous contrôle judiciaire.

Les parents d’une victime du Bataclan reviennent sur leur deuil, entre douleur et reconstruction, dix ans après la tragédie survenue le 13 novembre 2015. Malgré le temps qui passe, la perte de leur fils, Thomas Duperron, reste aussi vive qu’au premier jour. Ils racontent les efforts qu’ils déploient pour honorer sa mémoire et trouver la force d’avancer. Les parents de Thomas Duperron confrontés à la douleur et à la reconstruction après le drame du Bataclan[embed]https://www.youtube.com/watch?v=FHyZqYuqShA[/embed]

Le 13 novembre 2015, la vie de Gaëtan Honoré a basculé. 10 ans après avoir survécu aux attentats du Bataclan, le Nivernais raconte avec précision ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu et comment il a avancé avec ce traumatisme lié à cette soirée marquée par un attentat. Le 13 novembre 2015, Gaëtan Honoré devait passer une soirée festive à Paris avec un ami et sa cousine. Mais alors qu’il était dans la fosse pour assister à un concert des Eagles of Death Metal, des terroristes ont fait irruption et ont commencé à tirer sur la foule. De cette nuit cauchemardesque, dont il est sorti indemne physiquement, ce Nivernais garde des souvenirs d’une précision glaçante. Près de 10 ans plus tard, il a répondu aux questions de Rémy Chidaine et Sophie Hémar, nos journalistes dans la Nièvre. Gaëtan Honoré : «C’était un week-end assez important pour moi, car je préparais l’ENA à l’époque. J’avais un concours blanc le samedi 14. Avec mon ami, nous avions décidé de consacrer ce week-end à la musique. Il y avait eu le premier concert des Eagles le vendredi.» «Le samedi soir, il y avait également un autre concert d’Electric Six. Nous devions terminer le dimanche avec une exposition à la Cinémathèque sur Martin Scorsese. C’était un week-end que nous avions attendu avec impatience, nous étions très enthousiastes.» «Quand je repense à cette scène, mes souvenirs sont extrêmement précis. J’ai d’abord pensé que c’était une mise en scène loufoque du groupe avec des pétards. Mais j’ai rapidement compris que c’était quelque chose de dramatique.» «Je voyais les gens tomber autour de moi et le silence qui a suivi m’a fait réaliser que nous étions loin d’être dans une ambiance festive. Ceux qui tiraient nous visaient vraiment.» «Aucun détail ne m’échappe. J’ai une vision très précise de cette soirée. Lors de la première série de tirs, j’ai été poussé vers l’avant dans la foule, sans issue là où j’étais. Je suis tombé une première fois. Puis, les terroristes rechargeaient et je me relevais. Je suis tombé une deuxième fois. Le sang sur le parquet le rendait très glissant.» «Quelqu’un est tombé sur moi, une personne assez corpulente. Il me parlait et me guidait sur les déplacements des terroristes. J’ai ressenti un fort impact. J’ai ensuite compris que la personne était décédée sur moi.» «Le silence et le sang qui coulait sur moi. Je me souviens encore du sang dans l’oreille. C’était une expérience marquante. Après cela, je me suis relevé et suis allé sur la droite de la scène, derrière le rideau.» «Je me suis caché et j’ai attendu. J’ai entendu une énorme explosion à un moment donné. J’ai reçu des projectiles sur le visage. J’ai cru qu’une canalisation avait explosé. En lisant les témoignages, notamment celui du policier intervenant, j’ai compris que c’étaient des morceaux de chair du terroriste qui s’était fait exploser.» «Je me suis caché derrière le rideau, pensant être protégé. J’ai mis ma tête dans une poubelle et j’ai attendu.» J’étais vraiment encore sur la scène. Ensuite, la BRI est arrivée. Ils nous ont sortis. J’étais vraiment dans l’endroit où il y a eu le plus de victimes finalement. Je crois que les 90 victimes sont quasiment toutes identifiées dans ce périmètre. Ensuite, nous avons été orientés vers cette cour, cette fameuse cour d’immeubles, où j’ai retrouvé les deux personnes avec qui j’étais au concert. G.H : Comme j’avais pu identifier les terroristes, j’avais vu leur visage, je les avais entendus revendiquer. Un des policiers qui prenait une première déposition m’a demandé d’aller au 36 quai des Orfèvres. Donc là, je suis monté dans un bus de la RATP avec une couverture de survie. Et je suis allé directement au 36. J’ai raconté mon récit quatre, cinq, six fois. Cela a été extrêmement répétitif. Mais avec le recul, c’était assez cathartique, finalement. Parce que cela m’a permis vraiment d’en parler très rapidement. Je suis ressorti vers 6 heures du matin avec un pull qui n’était pas à moi, une couverture de cheville qu’on m’avait demandé. Et puis on m’a dit : «C’est bon, maintenant, vous pouvez retourner chez vous». Sauf que préalablement, j’habitais dans la Nièvre. J’ai pu retrouver le chemin pour aller retrouver l’appartement de ma sœur. C’est ce moment lunaire, d’être dans Paris, vide, au petit matin. Et à marcher comme cela, avec des habits remplis de sang. Et puis d’essayer de trouver de façon complètement hasardeuse, l’appartement de ma sœur. J’y suis arrivé. Alors que je connaissais encore moins Paris que maintenant. Cela reste toujours une énigme un petit peu comment on arrive, quand même, à parfois se remobiliser, à faire en sorte de retrouver le chemin. Avec le recul, je pense que j’ai assez vite compris qu’on ne pouvait pas effacer les souvenirs et que l’enjeu de la vie d’après serait d’être en mesure de vivre avec ce traumatisme. J’ai l’habitude de dire que cette situation de stress post-traumatique, c’est vraiment une guerre d’attrition. C’est-à-dire que vous avez une sorte de ressac qui revient très régulièrement, avec des éléments extérieurs qui vous échappent, qui vous rattrapent. J’ai découvert depuis dix ans la question de l’intranquillité. J’ai un trouble majeur du sommeil aussi. J’ai vraiment des longues périodes d’insomnie. Cela devient un enfer, ces nuits. J’ai envie de dire parfois que cela devient même un ennemi, le sommeil. C’est un combat de tous les jours. Je crois que j’ai pu conscientiser qu’il y a deux axes. C’est l’agrégation entre le faire, l’agir, et puis le penser. Le faire, cela a été plutôt de me lancer dans des pratiques sportives au long cours, avec vraiment une expérience. Et l’ultra-trail, en tout cas, m’a permis de vivre cela.










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