C’est un coup dur pour la marque Perrier et l’économie de toute une région. Après l’annonce, mercredi 9 avril 2025, d’un avis défavorable de production d’eau minérale naturelle depuis la source historique de Perrier à Vergèze, le destin de cette dernière est entre les mains du Préfet du Gard.
À Vergèze (Gard), toute une économie locale tremble au lendemain de l’annonce d’un avis défavorable quant au renouvellement de l’autorisation d’exploitation pour la production de Perrier sous l’appellation «eau minérale naturelle» par Nestlé Waters. Depuis, les réactions se multiplient, à commencer par celle du géant de l’agroalimentaire.
Dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions ce jeudi 10 avril, Muriel Lienau, PDG de Nestlé Waters Premium Beverages, regrette cette décision : «à aucun moment, ni la minéralité ni la sécurité alimentaire de nos produits finis n’ont été compromises» affirme-t-elle. «Une déviation ponctuelle ne nous semble donc pas pouvoir suffire à remettre en question la qualification de nos forages en tant qu’eau minérale naturelle».
Nous sommes en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport. En tout état de cause, nous nous tenons à la disposition de l’ARS d’Occitanie et du Préfet du Gard quant aux suites qu’ils entendent donner à cet avis. – Muriel Liénau, PDG de Nestlé Waters (Communiqué de presse)
Ce mercredi 9 avril, le directeur général de Nestlé Laurent Freixe était auditionné par les sénateurs. «Il a annoncé qu’il venait de prendre la décision de faire un audit interne sur cette problématique de microfiltration sur le site industriel de Nesté, rappelle le Sénateur (LR) du Gard Laurent Burgoa, président de la commission d’enquête parlementaire sur les eaux en bouteille. Il a aussi annoncé le fait que des hydrogéologues attiraient l’attention sur la qualité de la nappe dans laquelle est prélevée l’eau de Perrier.»
Toujours selon le sénateur, la décision définitive est désormais entre les mains du préfet du Gard.
Le préfet attend une analyse scientifique des services de l’ARS. Il prendra ensuite une décision qui peut aller jusqu’à l’arrêt de production d’eau minérale naturelle, mais pas de l’eau de boisson. – Laurent Burgoa, sénateur (LR) du Gard (France 3 Pays gardois)
Dans les faits, cette «eau de boisson» évoquée par l’élu n’est pas une eau minérale naturelle, mais de l’eau coupée avec du citron ou des arômes. Des boissons d’ores et déjà produites et commercialisées par Nestlé Waters.
Dans l’immédiat, dans l’attente d’une décision, pour les consommateurs, aucun changement majeur n’est à venir. À terme, en revanche, trois communes gardoises pourraient payer un lourd tribut à l’éventuel arrêt de la production d’eau minérale naturelle. Chaque année, Vergèze, Uchaud et Vestric-et-Candiac, bénéficient d’une redevance avoisinant le million d’euros, en contrepartie de l’exploitation de leurs sources.
La maire (DVG) de Vergèze Pascale Fortunat-Deschamps a prévu de s’exprimer à 17 heures ce jeudi 10 avril. Car la ville est aujourd’hui très affectée par l’annonce de la fermeture de l’usine d’embouteillage du verrier américain OI Glass, qui emploie 164 personnes et produit les bouteilles en verre destinées à Perrier, aux formes rebondies reconnaissables.
Une nouvelle étape est attendue le 19 mai prochain. C’est à cette date que les sénateurs délivreront leurs préconisations à l’issue de la commission d’enquête. Ils espèrent que cela débouchera sur une proposition de loi ou une résolution, pour «tranquilliser nos concitoyens» selon Laurent Burgoa, interrogé par les journalistes de France 3 Pays gardois Pascale Barbès et Audrey Delabre. Suite à l’annonce d’un avis défavorable de production d’eau minérale naturelle depuis la source historique de Perrier à Vergèze le mercredi 9 avril 2025, le sort de cette dernière repose désormais entre les mains du Préfet du Gard.
SOURCE
Deja una respuesta