Des centaines de chercheurs et universitaires dans le collimateur de Donald Trump trouveront en France une terre d’accueil, selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
L’élan de solidarité avec les chercheurs américains initié début mars par l’université Aix-Marseille prend de l’ampleur. Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé ce samedi 19 avril sur franceinfo que la France souhaite accueillir des «centaines» de chercheurs étrangers, alors que le gouvernement a lancé jeudi sa plateforme gouvernementale «Choose France for Science», présentée comme «une première étape pour préparer l’accueil des chercheurs internationaux.»
Le ministre avance «des centaines» mais se dit «un tout petit peu prudent sur le sujet parce qu’effectivement, on est dans un environnement un petit peu instable dans le monde. Aujourd’hui, il y a énormément de candidatures qui affluent dans les laboratoires, dans les universités.».
Dans un communiqué, le président de l’AMU a indiqué jeudi avoir reçu à ce jour 298 candidatures pour son programme «Safe Place for Science», dont 242 éligibles, qui sont en cours d’analyse. Cent trente-cinq sont américains, 45 sont binationaux, 17 Français, et 45 viennent d’autres pays européens, mais aussi d’Inde, Brésil, etc. Parmi ces dossiers, on retrouve 50% de femmes et 50% d’hommes, précise l’AMU. Il s’agit en majorité de profils «expérimentés» d’universités et écoles d’origine diverses : Johns Hopkins, NASA, University of Pennsylvania, Columbia, Yale, Stanford…
Un comité de sélection se tiendra le 23 avril et les auditions en distanciel pour les 30 à 40 candidatures retenues sur la deuxième quinzaine de mai. Aix Marseille Université précise qu’elle accueillera au final une vingtaine de scientifiques américains. Les premières arrivées de chercheurs auront lieu début juin.
«Je me félicite que cette demande de création du statut de réfugié scientifique ait trouvé un écho aussi bien médiatique que politique et fasse l’objet d’une proposition de loi. Nous sommes convaincus à Aix Marseille Université que la mobilisation face aux enjeux pour la recherche scientifique se doit d’être collective en France et en Europe», a déclaré Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université.
Sur le financement de la recherche et la rémunération des chercheurs, Philippe Baptiste a précisé : «on aura des budgets dédiés, spécifiques». «C’est difficile de faire une moyenne entre un mathématicien ou un chercheur en physique nucléaire, les équipements, les environnements ne sont pas les mêmes. Mais faire venir un chercheur de très bon niveau avec sa petite équipe, les ordres de grandeur, c’est 1 million d’euros sur trois ans», a jouté le ministre.
Afin de trouver l’argent, il estime que «c’est au niveau européen que l’effort doit être fait». À cet effet, Emmanuel Macron a lancé un appel aux chercheurs «du monde entier» à «choisir la France» et l’Europe, en leur donnant «rendez-vous le 5 mai», dans une tentative d’attirer le secteur de la recherche américain menacé par la politique de Donald Trump.
Aix-Marseille Université, the first to open its doors, is set to welcome its first «scientific refugees» in early June.
The solidarity movement with American researchers initiated by Aix-Marseille University in early March is gaining momentum. Philippe Baptiste, Minister of Higher Education and Research, announced on Saturday, April 19th on franceinfo that France aims to welcome «hundreds» of foreign researchers, as the government launched its governmental platform «Choose France for Science» on Thursday, presented as «a first step to prepare for the reception of international researchers.»
The minister mentioned «hundreds» but expressed caution on the matter due to the instability in the world. He stated, «Today, there are a lot of applications coming in from laboratories and universities.» In a statement, the president of AMU announced that they have received 298 applications for their «Safe Place for Science» program, with 242 eligible candidates currently under review. Among them, there are 135 Americans, 45 dual nationals, 17 French, and 45 from other European countries, as well as India, Brazil, etc. The applications include 50% women and 50% men, mostly experienced profiles from various universities and schools like Johns Hopkins, NASA, University of Pennsylvania, Columbia, Yale, Stanford, etc.
A selection committee will meet on April 23rd, and remote auditions for the 30 to 40 selected candidates will take place in the second half of May. Aix-Marseille University specified that they will ultimately host around twenty American scientists, with the first arrivals scheduled for early June.
«I am pleased that the demand for the creation of the status of scientific refugee has received media and political attention and is the subject of a proposed law. We at Aix-Marseille University are convinced that mobilization for scientific research must be collective in France and Europe,» stated Éric Berton, president of Aix-Marseille University. Regarding research funding and researcher compensation, Philippe Baptiste mentioned that there will be dedicated budgets. He added, «It is difficult to average between a mathematician or a nuclear physicist, the equipment and environments are not the same. But bringing a high-level researcher with their team, the ballpark figure is 1 million euros over three years.»
To secure funding, Baptiste believes that the effort should be made at the European level. In this regard, Emmanuel Macron has called on researchers from around the world to «choose France» and Europe, inviting them to «meet on May 5th» in an attempt to attract the American research sector threatened by Donald Trump’s policies.
Hundreds of researchers and academics targeted by Donald Trump will find a welcoming environment in France, according to the Minister of Higher Education and Research. L’université Aix-Marseille, pionnière dans l’accueil des «réfugiés scientifiques», prévoit d’accueillir ses premiers chercheurs début juin.
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