Cinq mois après avoir quitté leur ferme, menacée par la montée des eaux, la famille Lecordier a fait l’acquisition du camping de Sainte-Mère-Eglise (Manche). Les premiers déplacés climatiques du département espèrent écrire une nouvelle page de leur histoire.
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Ils sont considérés comme les premiers déplacés climatiques de la Manche. David et Claudine Lecordier ont dû quitter leur ferme en novembre, celle-ci étant menacée par la montée des eaux et l’érosion de la côte.
Ce couple de déracinés et leurs enfants ont trouvé refuge au camping de Sainte-Mère-Eglise, dont ils sont devenus les propriétaires au début du mois de mars.
En ce mois d’avril, les allées du camping sont encore vides mais David Lecordier arpente les terrains en golfette comme pour prendre ses marques.
Idéalement situé à quelques kilomètres des plages du Débarquement, le site deux étoiles accueillera bientôt sur ses 138 emplacements disponibles des touristes venus du monde entier. Les commémorations du 4 juin lanceront officiellement la saison.
La page est tournée, sans regret. On part sur une nouvelle vie, avec de nouveaux objectifs pour le camping.
David Lecordier, propriétaire du camping de Sainte-Mère-Église
Le vert kaki décoratif et le DDay ont ainsi remplacé le bleu de la mer et les prés-salés de Montmartin-sur-Mer. Quant à la ferme, transmise au fil des générations depuis l’achat du terrain en 1956, ses jours sont comptés.
Celle-ci a été vendue au Conservatoire du littoral, en raison du risque de submersion marine et d’érosion de la bande côtière dans la Manche.
À Sainte-Mère-Eglise, la famille Lecordier espère désormais écrire un nouveau chapitre de leur vie, tourné vers l’avenir. «Nous nous sommes parfois sentis seuls dans la recherche d’un nouveau camping. Moralement, cela a pu être compliqué de se faire à l’idée de partir», confie l’ancien agriculteur.
Ce n’est pas facile de changer complètement d’activité, de monde, de lieu de vie. Il faut apprendre un nouveau métier même s’ils avaient déjà de l’expérience avec leur camping à la ferme.
Marion Dongé, salariée du camping
Une envie de renouveau saluée par les premiers clients, de passage à la réception. «Ils ont beaucoup de courage de recommencer à faire ces choses-là.
«And with family, it’s magnificent,» testifies Cathy, a retired person on vacation in the region.
Far from the sea spray, it is no longer the tides but the tourism of memory that will punctuate the lives of these climate refugees.
The demolition of the farm in Montmartin-sur-Mer is expected to happen in the coming months. The place will be returned to nature to let the sea flood the lands in an attempt to protect more distant houses. The Lecordier family will not be present; a sign that the chapter is definitively closed.
Published on
Written by Pauline Saint
Five months after leaving their farm, threatened by rising waters, the Lecordier family has acquired the campsite in Sainte-Mère-Église (Manche). The first climate refugees in the department hope to write a new chapter in their history.
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They are considered the first climate refugees in the English Channel. David and Claudine Lecordier had to leave their farm in November, as it was threatened by rising waters and coastal erosion.
This uprooted couple and their children found refuge at the Sainte-Mère-Eglise campsite, of which they became the owners at the beginning of March.
In this month of April, the campsite’s alleys are still empty, but David Lecordier wanders the grounds in a golf cart as if getting acclimated. Ideally located a few kilometers from the D-Day beaches, the two-star site will soon welcome tourists from around the world on its 138 available pitches. The June 4th commemorations will officially kick off the season.
«The page has been turned, without regrets. We are embarking on a new life, with new goals for the campsite,» says David Lecordier, owner of the Sainte-Mère-Église campsite.
The decorative khaki green and the D-Day events have now replaced the blue sea and salt marshes of Montmartin-sur-Mer. As for the farm, passed down through generations since its purchase in 1956, its days are numbered. It has been sold to the Coastal Conservancy due to the risk of marine submersion and coastal erosion in the English Channel.
In Sainte-Mère-Eglise, the Lecordier family now hopes to write a new chapter in their lives, focused on the future. «We sometimes felt alone in the search for a new campsite. Morally, it was difficult to come to terms with the idea of leaving,» confides the former farmer.
«It’s not easy to completely change your activity, your world, your place of residence. You have to learn a new trade even though they already had experience with their farm campsite,» says Marion Dongé, a campsite employee.
This desire for renewal is praised by the first customers, passing through the reception. «They have a lot of courage to start over with these things. And as a family, it’s wonderful,» says Cathy, a retiree on vacation in the region.
Far from the sea spray, it is no longer the tides but the tourism of memory that will now shape the lives of these climate refugees.
The demolition of the Montmartin-sur-Mer farm is expected to take place in the coming months. The place will be returned to nature to allow the sea to encroach on the land to protect more distant houses. The Lecordiers will not be present, a sign that the page has been definitively turned.
Publié le
Écrit par Pauline Saint
Cinq mois après avoir quitté leur ferme, menacée par la montée des eaux, la famille Lecordier a fait l’acquisition du camping de Sainte-Mère-Eglise (Manche). Les premiers déplacés climatiques du département espèrent écrire une nouvelle page de leur histoire.
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Ils sont considérés comme les premiers déplacés climatiques de la Manche. David et Claudine Lecordier ont dû quitter leur ferme en novembre, celle-ci étant menacée par la montée des eaux et l’érosion de la côte.
Ce couple de déracinés et leurs enfants ont trouvé refuge au camping de Sainte-Mère-Eglise, dont ils sont devenus les propriétaires au début du mois de mars.
En ce mois d’avril, les allées du camping sont encore vides mais David Lecordier arpente les terrains en golfette comme pour prendre ses marques.
Idéalement situé à quelques kilomètres des plages du Débarquement, le site deux étoiles accueillera bientôt sur ses 138 emplacements disponibles des touristes venus du monde entier. Les commémorations du 4 juin lanceront officiellement la saison.
La page est tournée, sans regret. On part sur une nouvelle vie, avec de nouveaux objectifs pour le camping.
David Lecordier, propriétaire du camping de Sainte-Mère-Église
Le vert kaki décoratif et le DDay ont ainsi remplacé le bleu de la mer et les prés-salés de Montmartin-sur-Mer. Quant à la ferme, transmise au fil des générations depuis l’achat du terrain en 1956, ses jours sont comptés.
Celle-ci a été vendue au Conservatoire du littoral, en raison du risque de submersion marine et d’érosion de la bande côtière dans la Manche.
À Sainte-Mère-Eglise, la famille Lecordier espère désormais écrire un nouveau chapitre de leur vie, tourné vers l’avenir. «Nous nous sommes parfois sentis seuls dans la recherche d’un nouveau camping. Moralement, cela a pu être compliqué de se faire à l’idée de partir», confie l’ancien agriculteur.
Ce n’est pas facile de changer complètement d’activité, de monde, de lieu de vie. Il faut apprendre un nouveau métier même s’ils avaient déjà de l’expérience avec leur camping à la ferme.
Marion Dongé, salariée du camping
Une envie de renouveau saluée par les premiers clients, de passage à la réception. «Ils ont beaucoup de courage de recommencer à faire ces choses-là. «En famille, c’est magnifique», déclare Cathy, une retraitée en vacances dans la région.
Loin des embruns, ce ne sont plus les marées mais le tourisme de mémoire qui marquera la vie de ces déplacés climatiques.
La démolition de la ferme de Montmartin-sur-Mer devrait se dérouler dans les mois à venir. Le lieu sera rendu à la nature pour permettre à la mer de pénétrer dans les terres afin de protéger des maisons plus éloignées. Les Lecordier ne seront pas présents ; un signe que la page est définitivement tournée.
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