Sabri et trois de ses collègues ont été licenciés pour faute grave pour avoir distribué de la nourriture destinée à être jetée. Plusieurs mois plus tard, il est au chômage et ne comprend toujours pas cette décision. Malgré tout, il affirme : «Je le referais sans hésiter». «Je le ferais sans hésiter», soutient un salarié de l’aéroport de Marseille licencié pour avoir donné des sandwichs invendus.

Sabri et trois de ses collègues ont été licenciés pour faute grave pour avoir distribué de la nourriture destinée à être jetée. Plusieurs mois plus tard, il est au chômage et ne comprend toujours pas cette décision.

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Le 15 mars 2025, quatre salariés d’entreprises de restauration de l’aéroport de Marseille-Provence reçoivent leur lettre de licenciement pour faute grave. Ce qu’on reproche à ces employés de Starbucks ou de Prêt à manger, c’est d’avoir distribué gratuitement des invendus, notamment à des personnes dans le besoin. Distribution opaque et non conforme aux règlements selon la direction, ce que les intéressés contestent. Selon eux, ces distributions étaient habituelles et connues de tous. Cinq mois plus tard, Sabri, un des quatre licenciés témoigne.

«Je me lève avec ça et je me couche avec ça. C’est de l’angoisse, de l’incertitude. On a l’impression qu’on vous pousse dans le vide», confie Sabri. «Du jour au lendemain, sans ménagement, sans rien, on vous met à la porte pour avoir distribué des invendus qui étaient destinés à la poubelle à la fermeture des points de vente.» Il se défend et assure toujours que la pratique était «coutumière» : «Sur l’aéroport, on a toujours distribué les invendus. Pour moi, c’est du bon sens.» Il affirme également n’avoir jamais reçu d’argent.

«On n’est pas préparé. Licencié pour faute grave. Pourquoi ? Pour avoir distribué des invendus au personnel de la plateforme, des agents d’entretien, des agents de sécurité, des SDF.»

Il assure avoir respecté le règlement, «tout ce que je distribuais était tracé et j’avais l’aval de ma hiérarchie», dit-il. Il explique que ce sont les points de ventes eux-mêmes qui l’appelaient pour lui signaler ces invendus destinés à être jetés. «Donc encore une fois, je ne comprends pas pourquoi je me retrouve dans une situation rocambolesque», insiste-t-il.

Une décision qui lui semble d’autant plus incompréhensible qu’il travaillait depuis 30 ans dans l’aéroport de Marseille, une carrière qu’il décrit «sans soucis», au cours de laquelle il assure même avoir reçu «des remerciements, des félicitations» de sa hiérarchie. «Heureusement qu’on a pas mal de soutien des syndicats, d’élus de la mairie de Marseille, des associations», salue-t-il. «Grâce à elles, je réussis à tenir, parce que le combat, je sais qu’il va être long, mais je sais qu’ici on est en France et qu’il y a une justice et justice sera faite.»

Sabri assure qu’il n’éprouve aucun regret. «Au contraire», dit-il, «j’en suis fier. Fier d’avoir donné au lieu de jeter à la poubelle. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.» Lui et ses collègues attendent maintenant l’audience aux prud’hommes. Ils espèrent être réintégrés.

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